0 FRANCS PAR AN. N<> 330. Jeudi, 38e ANNÉE. 28 Février 1878. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE* BULLETIN POLITIQUE. LE PROGRES VIRES AC0UIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 0-00 Idem Pour le restant du pays:7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-50. Poperinghe. 6-50. 9-07. 12-07. 3-57. 6-50. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-54. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-50. Langhemarck-Oslende. 7-00. 12-06. 6-07. Langhemarck, le samedi, 5-50. La paix doit être signée en ce moment Con- stantinople entre la Russie et la Turquie, et l'al liance des deux ennemis d'hier paraît un fait avéré, si élrange qu'il soit. On assure même que le Sultan aurait déclaré qu'il brûlerait sa flotte plutôt que de la céder aux Anglais, ses anciens partisans. En Angleterre, l'agitation est toujours très vive. Elle s'est transportée dans la rue. Les journaux de Londres nous apportent le récit des désordres qui ont eu lieu dimanche dernier dans celle capitale. Une foule énorme s'était réunie dans Hyde Park.en vue de faire une démonstration anti-russe et belliqueuse. En tête du cortège de cette manifestation figuraient un drapeau polonais et des placards flétrissant les atrocités russes. Des discours furent prononcés, surtout par des militaires, le lieutenant Armilt, de la marine royale, le cononel Coope et le major Dur,ranl. Le meeting était composé de plusieurs milliers de personnes. En même temps, un autre aussi nombreux et con voqué par les partisans de la paix, se réunissait devant le palais du duc de Wellington, sous la présidence de M. Auberon Herbert, ancien membre du Parlement, ayant comme assesseurs MM.Rrad- laugh, le démocrate bien connu, et le révérend M. Staunlon. Ceux-ci étaient en train de délibérer, quand les anti-Russes fondirent sur les amis de la paix et uae mêlée générale s'ensuivit. D'après le Times il y avait 70.000 personnes présentes, et il y eut plus de bruit que de dommage. Mais les partisans de la guerre s'organisèrent en cortège et allèrent faire une démonstration dans Downing-streel devant l'hôtel de lord Beaconsfield. Celui-ci était sorti, mais on attendit son retour et quand le pre mier ministre arriva, accompagné de lord Barring- ton, on le sollicita de recevoir une députalion. Lçrd Barringlon monta sur une chaise la porte de l'hôtel et déclara que lord Beaconsfield était très flatté de la réception enthousiaste qu'on lui avait faite, et qu'il recevrait volontiers les délégués. Pendant ce temps, les partisans de la paix rédi geaient une protestation contre la violation de leurs droits. Quant aux partisans de la guerre, ils allèrent manifester devant les clubs de Pall-Mali. poussant des huées pour les libéraux et les hourrahs pour les tories. Tout cela, dit le Times, serait ridicule si ce n'était si grave, s'il n'y avait d'aussi énormes inté rêts engagés, et il est déplorable d'après lui que, dans un moment aussi critique, le désordre de la rue vienne jeter le trouble dans les conseils des hommes d'Etat. Il a été signalé le 25 courant le projet prêté au gouvernement russe de faire une réunion des sou verains après celle des ministres. La Correspon dance hongroise considère la réalisation de ce projet, non seulement comme possible, mais même comme probable. Si, contre toute attente, dit-elle, tout compro mis échouait devant la résistance des représentants russes et austro-hongrois^ on arrangerait une nou velle entrevue des trois Empereurs, et vu les rap ports intimes qui existent entre ces trois souve rains, on ne peut pas douter qu'on n'y trouve quelque expédient par lequel on puisse, sinon résoudre la question bulgare, du moins ajourner le conflit. Le prince de Bismark n'aurait pas accepté le rôle de médiateur, s'il n'avait pas été sûr du fait qu'une médiation entre l'Autriche-Hongrie et la Russie doit nécessairement être couronnée de succès, car en dernier lieu le médiateur peut en appeler l'aréopage des trois Empereurs, qui seraient disposés adopter un compromis alors même que leurs ministres peut-être ne le seraient pas. La prétention de la Russie d'obtenir la rétroces sion de là Bessarabie mécontente ce point le gou vernement roumain que l'on prête au prince Charles l'intention d'abdiquer si le Czar dorne suite son désir on parle déjà du prince Grégoire Stourdza comme aspirant remplacer le prince Charles. A Vienne le conseil des ministres s'est réuni dimanche sous la présidence de l'Empereur. Dans celte séance, laquelle assistaient MM. Tisza et Szell, on a examiné la question de savoir sous quelle forme on demanderait aux délégations l'au torisation de pourvoir aux dépenses d'une mobili sation éventuelle. D'après les informations du correspondant vien nois du Tempsle conseil des ministres a décidé de demander aux délégations 60 millions de florins qui seraient mis la disposition du comte Andrassy en vue de nécessités militaires éventuelles. Contrairement la déclaration faite la Cham bre des lords d'Angleterre par le comte Derby, les hostilités continuent du côté de la Grèce. D'après une dépèche d'Athènes, vendredi dernier 5.000 Turcs ont délogé de Platano, près d'Armyros, 400 insurgés, qui se sont retirés en bon ordre vers Kokosi, sur le Choloreuma. Les Turcs ont brûlé un grand nombre de maisons. Platano est moitié ruiné. Les insurgés de l'Epire ont pris Plaka, au nord d'Ambracia. dans les montagnes qui dominent l'est la vallée de l'Aria. Un télégramme adressé Y Univers annonce que le couronnement de LéonXIll aura lieu dimanche prochain, 5 mars. L'organe de l'ullramontanisnie français reproduit des extraits de discours pronon cés autrefois par le nouveau pape, pour lâcher de couper court aux illusions de ceux qui s'atten draient voir le Sairit-Siége suivre une ligne de conduite modérée vis-à-vis du gouvernement italien. A ce propos, le correspondant Rome de Y Uni vers lui fournit des renseignements qui tendraient confirmer ces allégations. Avant de procéder l'élection du nouveau Pape, dit-il, les cardinaux ont délibéré et signé une protestation contre l'usurpation des Etats de l'Eglise. Cette protestation, adressée aux puissances, sera très prochainement publiée. Elle n'apprendra rien aux catholiques qui ne doutaient pas que cet acte eût précédé les opérations du Conclave, mais elle montrera aux nouvellistes qui s'amusent débiter tant de sottes histoires sur les dispositions de tel ou tel groupe de cardinaux, quel esprit ani mait le Sacré-Collége. "Quand les ennemis du pouvoir temporel auront lu ce document signé de tous les cardinaux, ils comprendront peut-être que la réconciliation ne sera possible qu'après les réparations. Attendons cependant que le nouveau pape ail, par un acte quelconque, donné raison ces infor mations avant d'y ajouter foi. La lenteur que la minorité de la commission des finances a mise examiner les différents budgets, eu contrôlant chapitre par chapitre, au lieu de se borner un examen général, mis M. Léon Say dans la nécessité de déposer la Chambre française un projet de loi portant ouverturedecréditss'élevant 358, 891,371 fr., nécessaires pour assurer les services pendant le mois de mars. L'urgence a été déclarée. De son côté le Sénat a adopté l'urgence sur le projet de loi, volé samedi par la Chambre des dé putés, et autorisant la perception des impôts pendant le mois de mars 1878. Le Sénat a abordé ensuite la loi sur le colportage et la Chambre des députés a invalidé M. Planté, élu Orlhez. Le Rribstag allemand a commencé le 25courant la discussion du budget des affaires étrangères. Dans le cours dos débals, le prince de Bismark a déclaré que l'on ne devait pas tirer de conséquence au point de vue poliliquedes rapporlscommerciaux de l'Allemagne avec la Russie. La question des impôts, et notamment celle rela tive au monopole du tabac, ont vivement mécon tenté le parti national libéral. Dans ces conditions on croit que le projet du chancelier de faire entrer des membres du parti libéral dans le gouvernement sera ajourné. Krupp a beaucoup d'ouvrage en ce moment on écrit d'Essen qu'on travaille de nouveau très-acti vement dans la colossale usine de ce fabricant d'engins meurtriers

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 1