N° 336. Jeudi, 38e ANNEE. 21 Mars 1878 JOURNAL I) 'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 6 FRANCS PAR AIN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. Droits électoraux. LE PROGRES VIRES ACQUIRIT KU.NDO ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administiatif'el judiciaire d'Ypres. (r. 6-00 Idem Pour le restant du pays. 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dcxmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-23. CHEMIN DE FER. HEURES DE DEPART D'FPRES A Poperinghe-Hazebrouck. G-30. 12-07. 6-30. Poperinghe. 6-30. 9—07. 12-07. 3-57. 6-30. 845. 9-50. Courtrai. 3-34. - 946. - II-20. - 2-35. - 5-25: Roulera. 7-50. 12-25. 6-50. Langhemarck-Ostende. 7-00. 12-06. 6-07. Langhemarck, le samedi, 5-50. C'est dans une audience que l'empereur de Rus sie a donnée Réouf Pacha que le traité de San- Stefano a été ratifié Dimanche St-Pétersbourg. Le départ des cour.iers chargés de transmettre le texte exact de ce traité aux diverses puissances européennes a eu lieu Lundi. On croit donc que la communication officielle en sera faite Samedi pro chain l'Angleterre et l'Autriche. Bien que le texte exact des conditions ne soit pas encore connu, on peut constater, en juger toutefois par les informations tranmises de Saint- Pétersbourg au Times, que la Russie fait preuve de conciliation sur plus d'un point délicat. Le gouvernement anglais réserve son accepta tion, non seulement de la réunion du Congrès, mais même des préliminaires de paix. Il veut abso- ment que la Russie consente soumettre le traité de paix tout entier aux puissances. Le prince de Bismark s'efforce, paraît-il, de mettre les deux puissances d'accord en essayant d'en obtenir des concessions réciproques. Néanmoins la Russie prend position sur le Bosphore et les Anglais veillent sur les Dardanelles; Des dépèches de Vienne expliquent que les Russes, en occupant, le II Mars.Zekerskoi, se sont rendus virtuellement maître des forts turcs qui défendent l'entrée du Bosphore du côté de la mer Noire. Zekerskoi es*, en effet, situé sur l'arête du plateau nord qui se prolonge presque jusqu'à celle entrée. II semble que ce soit l'occupation de Zekerskoi qui ait déci dé le Anglais envoyer de Besika des renforts l'escadre des Dardanelles et de la mer de Marmara. Lundi encore on signala un mouvement fait par les troupes en vue d'occuper Buyukdere, sur le Bosphore. Ce serait, disent-ils. pour faciliter' IVm- .barealion des soldats, le village de San-Stefano n'offrant par les mêmes facilités. Ce mouvement déplaît aux Turcs; cependant la différence pratique des deux positions n'est pas très grande, les Busses ayant séjourné assez longtemps dans les environs: Une dépêche de Constantinople annonce d'autre part que le gouvernement anglais a demandé et obtenu l'autorisation de la Porte d'établir un dépôt de charbon dans l'île de Tcnedos. Le ministère français a obtenu Lundi une vic toire complète au Sénat un correspondant de Versailles la considère comme tellement définitive qu'il s'écrie C'est le 18 mars 1878 que la majo rité a passé de droite gauche au Sénat. Il s'agissait de se prononcer sur les amendements présentés par la commission du Sénat et M. Bocher, l'art. 3 de la loi sur l'état de siège. Le Sénat a rejeté ces amendements et a adopté successivement les deux paragraphes de l'art. 3 du projet de la Chambre des députés. Il a adopté éga lement par 148 voix contre 113 l'ensemble de l'article, tel qu'il avait été voté parla Chambre des députés. L'ensemble de la loi a été voté par 153 voix contre 100. La Chambre des députés, sur la demande du minisre dès finances, appuyée par M. Gambella. a décidé par 436 voix contre 30, qu'elle discuterait jeudi le budget des recettes. Des dépêches de Berlin affirment de nouveau que le Pape a écrit une lettre l'empereur d'Alle magne pour lui annoncer son avènement au trône pontifical. Cette missive exprimerait en outre, dans les termes les plus amicaux, l'espoir que la paix se rétablisse en Allemagne entre l'Etat et l'Eglise ca tholique. Le pape Léon XIII a donné l'ordre de rétablir les réceptions de diplomates étrangers et toutes les cérémonies supprimés depuis 1870. Le cardinal Chîgi, qui avait été chargé de prendre possession de l'église de St-Jean Latran, au nom du Pape, a reçu contre-ordre. On commence croire que le Pape présidera lui-même cette cérémonie tradi tionnelle. Les bruits les plus contradictoires nous arrivent au sujet de la crise ministérielle qui sévit actuelle ment Berlin. Tandis que des dépêches signalent comme imminente la retraite de M. Camphausen, ministre des finances, et son remplacement par M. Friedenthal. actuellement minisire de l'agricullure, les journaux allemands affirment que le ministre des finances a annoncé plusieurs membres de la Chambre des seigneurs que la crise subissait un temps d'arrêt. M. de Stolberg-Werriigerode, dési gné comme suppléant du chancelier de l'Empire, n'a pas encore accepté ces fonctions élevées il a posé des conditions sur lesquelles des négociations ont été engagées. Saint Pélersbourg, 17 mars. La Golos annonce que la municipalité de Saint- Pétersbourg, sur l'ordre du ministre de l'intérieur, a été avisée d'avoir préparer la liste des person nes pouvant occuper le poste d'officier dans la milice, dans le cas où celle-ci serait mobilisée. Nous empruntons de la Gazette l'extrait suivant d'une correspondance politique écrite de Berlin est intéressant mais pas rassurant Dans les cercles les mieux informés de Berlin, on croit généralement deux choses d'abord, que le congrès n'aura jamais lieu et ensuite que, s'il a lieu, il aboutira forcément, vu l'antagonisme irréconciliable qui existe entre les intérêts russes et les intérêts anglais, et vu l'état de surexcitation des esprits dans ces deux pays, la guerre entre l'Angleterre et la Russie. J'ai toujours dit que le prince de Bismark ne ferait aucun effort sérieux pour écarter cette éventualité, n'ayant cœur que les seuls intérêts de l'Allemagne, qui ne peuvent que gagner l'affaiblissement de la Russie. Cette opinion, que j'ai été longtemps presque seul ex primer. tend devenir générale Berlin. A propos du grand chancelier, je vous dirai que j'ai parlé, il y a deux jours, avec un grand banquier allemand qui venait d'avoir une entrevue avec lui pour une affaire particulière. Il m'a dit qu'il avait trouvé le prince de Bismark dans un tel état de surexcitation nerveuse, causée sans doute la fois par sa mala die, par l'inquiétude que lui inspire sa rupture récente avec le parti national libéral, et par l'ef frayante responsabilité qui pèse sur lui dans la question d'Oripnt, qu'il lui était impossible de causer cinq minutes d'affaires sans s'emporter. Cela promet pour l'harmonie du congrès Ce même banquier, qui a des sources d'informations tout fait spéciales, a répondu une question que je lui ai adressée au sujet des chances du rétablissement définitif de la paix Noch sechs tVochen, und dann Geht es los (Encore six semaines, et la danse commencera Les libéraux unis d'Anvers ont fait afficher une proclamation par laquele ils appellaienl tous les libéraux se réunir Mardi soir aux Variétés, pour prolester contre le titre II du projet de révision du code électoral, qui attribue une cour de revision la connaissance des contestations électorales. La voici AUX LIBÉRAUX RÉUNIS. Libéraux, .Flamands, Gueux, Strijders-Bonden debout Nous sommes menacés dans notre droit politique par excellence celui qui est l'âme de nos libres insti tutions notre droit électoral Le ministère propose aux Chambres d'instituer un tribunal d'exception qui déciderait en premier et en dernier ressort, c'est-à-dire sans appelsi nous serons portés sur les listes électorales, ou si nous en serons exclus. Ce tribunal d'exception serait composé de juges cléricaux assujettis plaire au ministère pour obtenir de l'avancement. Protestons énergiquement contre cette loi de parti qui n'a d'autre but que de livrer aux cléricaux la forma tion et la révision des listes électorales. Disons bien haut que nous eu sommes arrivés ne plus avoir foi ni dans l'indépendance ni dans l'impartia lité de la magistrature nommée par le ministre de Lants- heere. Montrons notre indomptable volonté conserver intacts tous nos droits de citoyens et ne pas permettre que par voie administrative on fausse hypocritement nos libres institutions.

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 1