In double électoral! Proleslalion contre le mandement de l'évèque de Gand. La manifestation de Gand. Nouvelles locales. Hier, M. CASTI s'est rendu chez M. le Pré sident du Denier des Ecoles Laïques d'Ypres, et lui a annoncé qu'il donnerait sa représenta tion du Vendredi 22 cl au bénéfice du Denier, Il abandonne la recette brute. Cette action généreuse n'a besoin ici ni de commentaires ni d'éloges. Le public qui connaît déjà M. Casti comme artiste, l'appréciera maintenant comme hom me de cœur, et ne manquera pas de rendre sa générosité l'hommage qu'elle mérite. A A cette fin, assistons l'assemblée générale des libéraux unis, qui aura lieu mardi, 49 courant, 8 heures 1/2 du soir, au Théâtre des Variétés. LES LIBÉRAUX UNIS. M. Alphonse Boooe, principal du Collège épis- copal de Menin, inscrit sur les listes électorales de Bruges pour 1878 comme électeur général, vient d'être maintenu, au même litre, par la Députation permanente de la Flandre-occidentale sur les listes électorales de Menin pour l'année 1878. Cette pré tention, dont le simple bon sens aurait dû faire justice, va être soumise la Cour d'appel de Gand. Nous verrons si celle-ci ratifiera cette merveilleuse invention de notre cléricale Députation et permet tra un abbé d'être deux fois électeur, Bruges et Menin. M. Yandertaelcn éehevin de la ville d'Anvers et président de la Ligue des Gueux, a domiédimauche, l'école modèle, une conférence au profit du Denier des Ecoles. L'orateur avait pris pour sujet les jésuites. Ce cadre est vaste et ce n'est pas en une heure qu'on le peut remplir C'est ce qu'a parfaitement compris M. Vander- taelen, qui s'est borné esquisser grands traits l'histoire dans le passé, et la néfaste politique dans le présent de la compagnie de Jésus. Sa conférence n'a pas dépassé la causerie familière et populaire, et n'en a obtenu que plus de succès. Un auditoire nombreux et attentif eu a suivi les développements avec intérêt, et celte causerie ne restera pas sans fruit. De son côté, le Denier des Ecoles fait une belle recette. Une manisfestation grandiose a eu lieu Dimanche après-midi Gand pour protester contre les accu sations dirigées par l'évèque de Gand contre les écoles communales. Cinquante-deux sociétés y ont pris part. Le cortège s'est formé trois heures sur la Place d'Armes et s'est dirigé vers l'Hôtel de Ville où il est arrivé quatre heures. Les délégués ont été reçus par M. le comte de Kerckhovc, bourgmestre, et les membres du collège échevinal. Deux discours ont été prononcés, l'un par M. Devigne, président de la société organisatrice Van Crombrugge's-Genootschap, et l'autre par un insti tuteur communal. La réponse du bourgmestre de Gand a été accueil lie par des acclamations enthousiastes. Le cortège s'est séparé ensuite dans le plus grand ordre. Les horribles crimes qui viennent d'être jugés Mons et Anvers ont inspiré quelques journaux cléricaux le regret que la peine de mort soit abolie de fait en Belgique. Le Courrier de Bruxelles déplore l'erreur des philanthropes dont le sys- tême consiste laisser les honnêtes gens sans défense contre le marteau, le fusil ou le couteau des assassins. Ne dirait-on pas vraiment qu'en Belgique les assassins ne sont pas punis et que dans le pays où l'échafaud fonctionne les crimes sont inconnus? Sans ouvrir un nouveau débat sur la prétendue eflicacilé de la peine de mort, rappelons seulement ce fait caractéristique, c'est qu'en France les sta tistiques récentes ont prouvé que les exécutions capitales avaient augmenté: signe évident que cel les de 1876 n'ont pas arrêté les criminels en 1877. Quant au crime jugé Anvers, Mestdag prouve- t-il plus pour un système que Billoir condamné Paris n'avait prouvé pour l'autre? Mais, disent cer tains journaux, voyez combien surtout les crimes ont été plus nombreux dans le Hainaut (affirmation que nous n'acceptons que sous réserve). Or, il se trouve que Dewilde et Vehént sont tous deux ori ginaires de la Flandre occidentale et n'habitaient le Hainaut que depuis très peu de temps et que Louise Fruikin, veuve Vanot, est d'origine liégeoise. (Journal de Liège). On recommence parler du colossal procès des Langrandistes. On écrit de Bruxelles au Journal de Liège L'acte d'accusation dans l'affaire Langrand est imprimé. C'est un fort volume de cinq ou six cents pages, dont pas un exemplaire n'a été distribué jusqu'ici. On attend, pour le signifier aux accusés, le vole par le Sénat de la loi organique des grandes assises. La loi sur la détention préventive a modifié la disposition du Code d'instruction criminelle d'après laquelle les accusés devaient comparaître en état devant la cour d'assises. Le mandat de prise de corps ne peut pas être décerné contre les accusés faisant partie de la Chambre des représentants. La cour d'assises est investi du droit de décerner un mandat d'arrêt pendant l'instruction si celte éven tualité se produisait pendant le cours de la session, il faudrait nécessairement obtenir pour la mise exécution du mandat, l'assentiment préalable de la Chambre des représentants. La manifestation organisée dimanche Gand contre le mandement de M. l'évèque Bracq, a pris des proportions grandioses: cinquante-deux sociétés et une foule énorme, où figurait l'élite de la popu lation gantoise, s'y sont associées. L'immense cortège s'est réuni sur la place d'Ar mes et. de là, s'est dirigé vers l'Hôtel-de-Ville. L'enthousiasme, dit la Flandre libérale, était très-grand et, il faut le dire, l'indignation très- vive. C'est en réalité la ville de Gand tout entière que s'adressait l'injure de l'évèque, cl toute la ville l'a ressentie. Arrivée l'hôtel-de-vjlle, la tète du cortège entra dans la grande salle de l'hôlel-de-ville, où l'attendaient M. le bourgmestre, entouré des éclie- vinset de tous les membres du Conseil communal. Les drapeaux de toutes les sociétés vinrent se ranger au pied de l'estrade élevée au fond de la salle, et celle-ci se remplit au bout de quelques minutes d'une foule pressée et compacte. Des mil liers de personnes n'avaient pu y entrer cependant, car la rueHaute-Porte et leMarchéauBeurre étaient couverts de monde, qui répondait par ses acclama- lions celles qui se faisaient entendre dans la salle, m C'est M. De Vigne, président du Van Crom- brugghe's-Genootschap, qui a pris le premier la parole pour remercier le Collège d'avoir protesté contre les attaques indignes et diffamatoires du mandement et d'avoir rétabli la vérité en face d'une calomnie qui jamais n'eût dû souiller la bouche d'un ministre de Dieu. M. De Vigne a fait un parallèle entre les écoles laïques et les écoles religieuses. Il a rappelé cette terrible statistique dressée en France sous le second empire, publiée par le Moniteur officiel et consta tant que le nombre des crimes commis par les congréganistes est dans la proportion de 12 1 avec ceux commis par des instituteurs laïques. Un instituteur a pris la parole après MDe Vigne et a adressé au nom de tous ses collègues un dis cours au digne magistrat. La réponse de l'honorable comte de Kerchove a été remarquable de dignité et d'énergie. Il a dit que le but des écoles laïques était surtout de former des générations d'hommes de bien, aimant la patrie et ses institutions. M. de Kerchove a terminé son discours en s'é- criant Aux clameurs intéressées et aux injures de nos ennemis, vous opposerez ce cri de rallie ment: Vive la Constitution! Vivent nos Ecoles Des acclamations sans fin ont accueilli ces paro les. Il y a dans les masses, dit la Flandrede ces mouvements puissants d'émotion communica- tive, dont il faut ressentir l'influence électrique, mais qu'il n'est guère possible de décrire. L'inquiétude devait être grande Bruxelles au sujet de la manifestation gantoise. Sur l'ordre du ministère, M. le gouverneur avait cru nécessaire de faire consigner des troupes dans les casernes. Précaution inutile l'ordre le plus complet a légué pendant toute la manifestation. Le soir, au théâtre, nouvelle manifestation on a joué le second acte de la Muette puis la Bra bançonne a dû être exécutée quatre fois par l'or chestre au milieu d'applaudissements frénétiques. On lit dans YOpiniân La Gazette de Bruxelles, mentionnait ces jours derniers sous la rubrique Denier des Ecolesun versement de mille francs dans les termes suivants: Reçu la somme de mille francs au profit du Denier des Ecolespour la réhabilitation de l'honneur d'une jeune fille indignement calom- niée Lierre. Voici le fait qui a donné lieu ce versement: Dimanche dernier il y avait bal masqué au Casino Lierre. Un homme masqué se promenait dans la salle de bal avec des mat ières qui indiquaient qu'il avait l'intention d'intriguer quelqu'un. M. X... s'approcha du masque et lui demanda cequ'il cher chait. Le masque répondit par une calomnie telle ment infâme l'adresse de la fille de M. X.,qu'au cun homme d'honneur ne l'eût tolérée. Aussi, celui-ci arracha-t-il aussitôt le masquede l'indigne calomniateur, en qui il reconnut un des membres les plus dévoués d'une société catholique de la ville. Le père de la jeune fille calomniée dé clara ce clérical pur sang qu'il se rendrait le len demain chez lui pour lui demander raison de son outrage. Le lendemain M. X. se rendit, en effet, chez celui qui avait si mal parlé de son enfant; il fut reçu par le père, qui fondit en larmes et demanda en grâce d'étouffer celte affaire et de ne pas pour suivre son fils. M. X. y consentit, la condi tion qu'il serait versé une somme 1,000francs dans la caisse du Denier des Ecoles. Cet arrangement a été accepté de part et d'autre. Et voilà comment la caisse du Denier des Ecoles s'est enrichie d'une somme de 1,000 francs aux dépends d'une famille catholique. Société des Chœurs. - Malgré la concurrence de la foire qui, cette année, offre des attraits exceptionnels, la soirée de Dimanche a fort bien réussi. A un petit concert très applaudi, succédait une partie de danse brillante et animée. M. et Mm° Vanden Bogaerde ont fait de la façon la plus gracieuse, les honneurs de cette réunion tout intime, mais aussi toute charmante. Le Moniteur du 47 de ce mois publie les listes des élèves sous-lieutenants de la 39e promotion (armes spéciales), admis définitivement dans l'artillerie et dans le génie. Parmi les premiers figures M. A. Pétillon de Peruwelz, ancien élève du collège communal de cette ville. Il occupe le 7e rang. État-Ci vu. d'Ypres, du 8 au 15 Mars 1878. NAISSANCES: Sexe masculin, 3 id. féminin, 2 Total 10. Mariages. Bouchaert. Liévin, tailleur et Vankemmel, Marie, journa lière. Décès. Hof, Pierre, 66 ans, journalier, veuf de Adèle Moerman, rue de Menin. Clement, Silvestre, 80 ans, sans profession]

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 2