N» 343. Dimanche, 38e ANNÉE. 14 Avril 1878. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES LT DE L'ARRONDISSEMENT- PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. LE PROGRES VIRES ACQUIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. HEURES DE DÉPART D'YPRES A Paperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-50. Poperinghe. 6-30. 9-07. 12-07. 5-57. 6-50. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-30. Langhemarck-Ostende. 7-00. 12-06. 6-07. Langhemarck, le samedi, 5-50. L'horison politique, qui s'était rapidement éclairi dans ces derniers jours, tend de nouveau s'assombrir. Le correspondant du Times St-Pétersbourg attribue ce revirement trois causes aux discours prononcés dans le Parlement anglais, une modification subséquente de l'attitude de l'Autriche et une hésitation apparente de la part du cabinet de Berlin jouer le rôle de média teur. Il y a une quatrième cause, et qui n'est la moins importante: c'est le conflit survenu entre la Russie et la Roumanie au sujet de la rétrocession de la Bessara bie. On sait que le premier ministre du prince Charles, M. Bratiano, fait en ce moment un voyage auprès des différentes cours de l'Europe, pour obtenir l'appui des puissances en faveur delà résistance que la Principauté veut opposer aux réclamations de la Russie. On parle successivement du succès et de l'insuccès de la mission de M. Bratiano auprès de la cour de Ber lin. Tout ce que nous savons de positif, c'est que Jeudi encore le diplomate roumain a eu une longue entrevue avec le prince de Bismark et qu'il est parti ensuite pour Vienne. Ces démarches et l'agitation qui se produit en Rou manie déplaisent la Russie et la déterminent même prendre des mesures. De toutes parts on signale avec une inquiétude sé rieuse les concentrations de troupes que les chefs de l'armée moscovite font sur le territoire roumain, et Vienne comme Berlin on craint un coup de main militaire. La nouvelle que l'armée russe a déjà commencé occuper la Roumanie, dit le correspondant berlinois du Tempsa produit dans notre capitale une impres sion d'autant plus pénible que le premier ministre de ce petit pays, si durement traité par un allié auquel il a rendu d'incontestables services, est Berlin avec la mission d'implorer la protection de l'empire d'Allema gne, et qu'il n'a pas encore obtenu, paraît-il, le moin dre encouragement. Dans les cercles diplomatiques dê l'étranger on croit que la Russie a l'intention bien arrêtée de désarmer les troupes roumaines et de prendre par la force ce qu'elle ne peut obtenir par la persuasion. Cette opéra tion ne serait pas bien difficile. On évalue déjà 150,000 hommes les forces moscovites qui sont en ce moment dans la principauté, et c'est celles là que serait dé volue la tâche de paralyser la petite armée roumaine dispersée d'ailleurs et disloquée en divers endroits. Il fant espérer cependant que la Russie ne se laissera pas aller un coup de force contre son alliée, car elle rendrait par là toute reprise des négociations difficiles pour l'Europe, en même temps qu'elle risquerait de provoquer une explosion en Hongrie. On se rapelle, en effet, que Mardi M. Tisza disait la Chambre des députés hongroise que les intérêts de la Roumanie et de la Hongrie sont identiques, en ce sens que les deux pays ont un ennemi commun, le panslavisme. Le Nord lui-même, qui cherche établir qu'il serait dur une puissance comme la Russie, après une guerre victorieuse qui est la contre-partie et Y erratum de la guerre de Crimée, de ne pouvoir défaire l'œuvre de jalousie et de coercition qui avait été érigée contre elle, et de ne pouvoir reprendre son bien où elle le trouve et qui raproche l'Europe diplomatique d'a voir jeté entre la Russie et de la Roumanie, cette pierre d'achoppement féconde en conflits désire qu'une solution l'amiable, satisfaisant autant que pos sible l'une et l'autre partie, intervienne en fin de cause. On annonce de Londres que le colodnel Wellesley a quitté Berlin Jeudi, se rendant Saint-Pétersbourg, pour demander au cabinet du Czar l'explication de cer tains mouvements de troupes russes en Roumanie. La coalition qui a été organisée par les différents groupes de l'opposition en Hongrie, dans le but de ren verser le ministère Tisza, a produit une vive sensation Vienne. M. Tisza et M. Szende, ministre de la défense nationale, sont arrivés dans la capitale de l'Autriche et ont été reçus en audience particulière par l'Empe reur. On pense généralement que les ministères de Vienne et de Pesth devront bientôt se retirer devant les votes des Chambres et devant la violente opposition qui se manifeste dans le pays contre leur politique économique. Le Parlement allemand a adopté Jeudi le budget des affaires étrangères. Le Moniteur deV Empire publie un décret désignant comme suppléant du prince de Bismark pour l'admi nistration de la justice dans l'Alsace-Lorraine le minis tre de la justice, M. Friedberg, et pour toutes les autres branches de l'administration, le sous-secrétaire d'Etat Herzog. Ypres, le 13 April 18 78. Nous sommes eu droit de nous demander quand il plaira la Députation permanente d'en finir avec les réclamations électorales Nous sommes au 13 avril et il reste statuer sur un assez grand nombre de contestations. Cependant aux termes de l'art. 37 du Code électoral, la Dépulation devait statuer avant le 30 novembre sur toutes les contes tations électorales et si, par exception, quelques- unes ne pouvaient recevoir leur solution avant cette date, la Dépulation devait indiquer les causes du retard et fixer le délai dans lequel elle prononcerait et cela par une décision qui devait être notifiée aux parties Or, aucune décision pareille n'a jamais été noti fiée on dirait vraiment que la loi n'existe pas pour la Flandre-Occidentale, où tout est livré l'ar bitraire de nos gouvernants. En attendant, l'époque des élections approche et on espère peut-être nous m< lire ainsi dans l'impos sibilité d'aller en appel des décisions dont on se réserve de nous gratifier au dernier moment. Nous protestons contre celle nouvelle manœuvre et nous espérons qu'elle attirera l'attention de la Chambre, lorsque celle-ci s'occupera de la révision du Code électoral. Le Journal d Ypres, dans son dernier numéro, reproduit un discours, dans lequel M. Struye cher che démontrer que M. le Juge Iweins mérite de voir majorer son traitement defr. 230. Et ce en récompense de sa grande capacité ou de sa haute impartialité Ëazile ne le dit pas, mais dans tous les cas la ha rangue est aussi digne de celui qui l'a faite que de celui qui en est l'objet. Triste! Triste Sous ce titre De l'enseignement agricole dans l'école primaire. i> le Journal de la Société agrico le de l'Est publie la note suivante Certaines personnes nient encore la possibilité d'organiser utilement un enseignement agricole dans l'école primaire. J'ai vu sous mes yeux, dans la com mune que j'habite une partie de l'année, cet enseigne ment se donner et produire les meilleurs résultats. J'ai demandé l'instituteur de cette commune une note sur l'enseignement qu'il a reçu l'école normale et sur celui qu'il donne lui-même l'école primaire on la lira ci-dessous. On remarquera combien le programme de l'école normale est insuffisant. Les dosages de guano faits par l'instituteur sont de la plus grande utilité. Dans les Flandres, tous nos cul tivateurs, même ceux qui n'ont qu'un hectare ou moins encore, achètent du guano nos fermiers, qui occupent 8 ou 10 hectares, en prennent annuellement pour 2 000 ou 3,000 francs. Emile de Laveleye. Et réminent professeur fait suivre cette note du programme de l'enseignement agricole l'école de Becelaere, et ce programme soit dit en passant, est adopté dans presque toutes les écoles rurales de notre arrondissement. Il est un fait constant aujourd'hui, c'est que les efforts faits par notre association agricole pour in troduire l'enseignement agricole dans les écoles primaires, sont couronnés d'un plein succès. Il a fallu du temps, sans doute, car avant de songer aux élèves il a fallu s'occuper des instituteurs qui, pour la plupart, n'avaient pas les moindres notions agricoles. C'est ce que l'association a fort bien com pris, en organisant des concours la suite des quels les ouvrages composés par quelques institu teurs ont pu être utilisés par leurs collègues. Dans tous les cas, le problème est résolu et si on veut généraliser l'enseignement agricole, il n'y a qu'à faire partout ce que l'on fait, depuis plusieurs an nées, dans l'arrondissement d'Ypres. t

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 1