Ils ont peur! Nouvelles locales. DENIER DES ÉCOLES. Il faut tout prix enrayer le libéralisme: voilà ce qui préoccupe surtout le parti-prêtre. La Con stitution exige que le nombre de représentants soit mis en rapport avec l'accroissement des populations. Si la repartition était faite avec justice, des sièges nouveaux appartiendraient Bruxelles; mais la situation est critique: Au Sénat, la majorité tient un (il; le moindre accident peut l'anéantir, et il suftit d'un simple scrutin électoral pour qu'elle sombre en Juin. Si cela se présentait, la droite serait encore ma jorité la Chambre mais minorité au Sénatet force serait de recourir une dissolution des Chambres. C'est devant cette éventualité que le cléricalisme cherche trouver moyen de garder le pouvoir. Or, par des combinaisons malicieuses, par des calculs spécieux, la section centrale du projet de loi sur l'augmentation du nombre des députés et sénateurs attribue Malines le siège qui revient Bruxelles. On espérait probablement enlever le vote sans bruit et sans altirir ou éveiller l'opinion publique. Mais, heureusement, Bruxelles s'est aperçu du piège qu'on lui tendait. Les députés de la capitale se sont dé fendus avec talent et énergie; l'association libérale s'est réunie en masse pour rédiger des protestations les associations de l'agglomération bruxelloise se sont leur tour prononcés avec vigueur. Le mou vement s'accentue, l'indignation gagne et 011 peut s'attendre des manifestations énergiques. Or, si l'opinion publique se déclare avec vigueur, il faudra bien que la majorité recule devant le coup de parti qu'elle inédite. Déjà, lors de la loi des couvents, puis la nomination langrandiste, l'opinion a eu gain de cause. La conscience publiquese manifestant avec force, la ruse, la fraude devra céder au bon droit et la justice. Le ministère sait mieux que qui que ce soit l'effet foudroyant de la ûèvre émolionnaire. C'est donc au parti libéral tout entier exprimer sa volonté, et ici comme autrefois, il triomphera des intrigues que veulent encore escamoter la majorité. Mais la tentative est une preuve irrécusable que le parti-prêtre a conscience de son impopularité et qu'il ne lui reste qu'un seul moyen de rester gou vernant. c'est de ruser et de tromper. 11 est hors de doute que le libéralisme trouvera assez d'énergie pour empêcher de nouveaux coups de parti. (Constitution). Notre Députation Permanente épiscopale se hâte lentement. 11 y a des provinces où les dépulalions, tout en travaillant A. M. D. G. font, au moins, beaucoup de besogne. A Bruges, rien ne presse. Sur les 1500 réclamations qui ont été soumises nos Permanents, il en reste environ 400àrésoudre. MM. Surmont, De Cock et Compie n'ont pas le temps de se presser; ils siègent une fois par semaine, exceptionnellement deux fois. Après l'incendie de l'hôtel du Gouvernement provincial, l'émotion éprouvée par le chevalier Ruzcllc et ses amis était si vive qu'ils ont ressenti le besoin de prendre quinze jours de vacances, D'ailleurs, si des libéraux sont lésés dans leurs droits, si ces droits qui sont incon testables, ne sont pas reconnus avant l'époque des élections, c'est qu'ils sont bien difficiles; qu'ils ail lent tout bonnement se promener ailleurs Voilà le raisonnement de nos Permanents et notammentdc M. Surmont, qui, outre les fonctions de membre de la députation permanente, remplit aussi celles de commissaire d'arrondissement Ypres, ce qui lui permet, sans doute, de faciliter le système de christianisation des listes électorales. (L'Avenir des Flandres.) L'insolence de la presse cléricale, ses excitations la guerre civile, ne connaissent plus de bornes. Un de ses organes, disait ces jours derniers, propos de la bagarre de Tournai Selon vous, nous déclarons la guerre la société De quelle société parlez-vous donc? Sans doute de celle où trônent parmi vous vos Emerique, vos Spreux, vos Herraan, vos Dees, vos Bovie, vos Fontainas, et sa Lehembre! Eh bien, oui, entre cette société et nous, il y a guerre et il y aura guerre incessante. Vous vous trompez, la société contre laquelle nous nous défendons, est celle des Langrand. des Sampers, des Gilliodts, des Anlhone, des petits frères et des curés cathéchiseurs, qui en remon treraient sous le rapport de la morale en action votre éternel Fontainas. (J. de Bruges.) Le meeting organisé par la Ligue des Gueux bra bançons pour protester contre la loi inique qui prive Bruxelles d'un sénateur et d'un député au profit des circonscriptions cléricales de Malines et de Louvain, avait attiré mardi soir, l'Alhambra, une foule consi dérable. Plus de quatre mille personnes appartenant la bourgeoisie bruxelloise, remplissaient la vaste salle du Théâtre-National, laquelle était comble, littéralement comble. Nous empruntons la Chronique les détails suivants sur cette grande réunion populaire. M. Bergé, représentant, a pris le premier la parole pour démontrer toute la fantaisie des calculs sur les quels le gouvernement se base pour défendre son pro jet. Le nom de M. Woeste, l'insulteur de Bruxelles, cité incidemment par l'orateur, a été accueilli par des huées prolongées. Ce que l'on veut, a dit M. Bergé, c'est décapiter Bruxelles, parce qu'on sait que c'est dans la capitale que réside la force du libéralisme. On s'en prendra plus tard aux grandes villes de province, aux autres forteresses du libéralisme. Alors, le clergé sera le maître et l'on traquera les libéraux comme des bêtes fauves. M. Bergé, en terminant, rappelle les preuves héroï ques de patriotisme que les grandes cités belges n'ont cessé de donner dans toutes les circonstances critiques et il met le patriotisme des grandes villes en opposition aux opinions cosmopolites de ceux qui, élus par les campagnes, reçoivent le mot d'ordre du Vatican. Des applaudissements prolongés saluent la pérorai son de M. Bergé. 4 L'apparition la tribune de M. Scailquin est accueil lie par une salve nourrie de bravos. L'orateur dit que le gouvernement a fait de faux bilans politiques. Tous ces chiffres alignés constituent la colonne suif de l'inventaire ministériel. (Rires et applaudissement). Le ministère actuel est le ministère de la soustraction. (Bi^avos). L'orateur venge éloquem- ment la jeunesse libérale des outrages dont elle est abreuvée par les cléricaux. Il la met en garde contre son propre entraînement et lui conseille de se renfer mer strictement dans la légalité. Si on nous menace, répondons nos provocateurs que nous les attendons d'abord sur le terrain de la légalité.... Si nous sommes battus sur ce terrain-là, eh bien nous verrons alors (Vifs applaudissements). M. Scailquin déclare qu'il ne s'agit pas seulement des droits de l'électeur, mais bien du peuple belge tout entier c'est pourquoi les Gueux ont bien fait d'orga niser ce grand meeting, cette imposante manifestation. En terminant, et tout en recommandant le calme, il rappelle que les Gueux d'autrefois ne s'amusaient pas briser des vitres ils savaient briser, anéantir les gou vernements impopulaires. Longue salve d'applau dissements). M. Paul Janson, auquel on fait une ovation, rappelle la fable du Renard et le Corbeau, rajeunie l'autre jour la Chambre par M. Jacobs. L'orateur fait observer que M. Jacobs a oublié d'ajouter que, dans sa version, le fromage avait été volé au renard par le corbeau. (Rires). M. Janson cite quelques chiffres qui prouvent que la loi nouvelle, si elle était promulguée, serait en opposi tion complète avec les données du dernier recensement. Le projet de loi est tel qu'au mois de juin 1888, il y aura Bruxelles 79,564 habitants non représentés, tandis que Malines n'en aura que 17,881 non repré sentés. En réalité d'après les chiffres sincères, ce ne serait que dans vingt ans que Malines aurait droit au député que M. Malou lui octroie dès aujourd'hui. (Mar ques d'indignation violentes). L'orateur déclare qu'il ne croit pas que le régime censitaire puisse être purifié, et ma propre élection la Chambre, dit-il, prouve que les électeurs de l'arron dissement de Bruxelles tiennent, comme moi, ce systè me en légitime suspicion. (Longs applaudissements). Il ne faut pas que la majorité puisse, au mépris de la souveraineté nationale, s'attribuer de faux députés. Il faut donc protester, et si nos manifestations ne pro duisent rien, il faudra aviser c'est la cause de la démocratie qui est en jeu. Bravos prolongés). Il ne faut pas qu'on puisse nous appliquer les paroles de Marius Jugurtha Ville vénale qui périrait bieniôt si elle trouvait un acheteur. Nous ne devons pas laisser les ultramontains usurper le pouvoir il ne faut pas qu'on puisse dire que, chez nous, le pouvoir est au dernier et plus offrant enchérisseur (Bravos). Pour finir l'orateur espère que tous ceux qui ont en mains les destinées du pays comprendront tous leurs devoirs et qu'ils auront cœur d'entraîner le pays leur suite. Ce discours soulève dans toute la salle des bravos frénétiques. Une longue et bruyante ovation est faite M. Paul Janson. Plus personne ne demandant la parole, le président met aux voix les déclarations qu'il a soumises l'as semblée. Ces déclarations sont adoptées l'unanimité toutes les mains se lèvent la fois. La séance est levé© dix heures moins le quart. La foule énorme s'écoule lentement dans le plus grand calme. En somme, dit en terminant la Chroniquele mee ting des Gueux a obtenu une complète réussite. La manifestation très imposante et très correcte de mardi soir donnera certainement réfléchir M. Malou. Espérons qu'elle sera suivie de plusieurs autres et que force finira par rester au bon sens et la souve raineté nationale. Voor deu gewonnen en gckozen Vollaert, van Prosten, geèten door zijne vrienden in denbesten Salon. 1-70 Concert de la Soeiété des Chœurs. Les éléments du Concerl-clôlure de Mercredi étaient trop favora blement connus pour que la Salle ne fut pas comble. L'ouverture de Zampa et la Fantaisie Espagnole ont valu notre phalange de symphonistes et 'a son chef, M. Beyer,de chaleu reux bravos. Dans deux Duos concertants pour violons, MM. Gaimant et Ligy ont emporté une large part du succès général. N'oublions pas M. Valcke, un accompagnateur d'élite, toujours sur la brèche, et dont le talent égale la modestie. M. Vergracht a dit avec beaucoup de goût, une mélodie de Mayer. M. Wayenberge, un artiste aimé du public, s'est vu rappelé après chacun de ses deux airs. Sous la direction de M. Mathieu, le fiual du 2e acte de Guillaume-Tell a été fort heureusement interprété (Solistes: MM. Waeyen- berge, Coffyn et Tbiebaull); la péroraison de celte splendide page musicale a été couverte d'applaudissements. Enfin, M. Vermeylen était de la fêle je laisse penser si i'on a ri, et comme on a ri En terminant ce compte-rendn de fin de saison, nous tenons féliciter MM. Mathieu et Cordonnier, les commissaires-orga nisateurs des fêtes de cet hiver: les nombreuses soirées musieales de 1877-78 comptent parmi les plus belles que nous ayons eues depuis longtemps. Verax. -rar> p-s'o-st"- - - Sapeurs Pompiers. La musique du corps s'est fait entendre celte semaine la Société de la Concorde. Les progrès rapides réalisés par cette harmonie expliquent l'écla tant succès de Jeudi. Rarement, nos musiciens étaient arrivés une interprétation aussi correcte: M. Willebroodt, l'artiste de mérite, le travailleur consciencieux qui les dirige avec tant d intelligence a droit aux plus grands éloges. Mentionnons spécialement la fantaisie sur des motifs de Roméo et Juliette; les bravos unanimes qui l'ont accueillie s'adressaient la fois au compositeur et au chef d'orchestre. i r— 1 Incendie. Dans la nuit du 10 au 11 de ce mois, un incendie s'est déclaré Kemmel en la ferme occupée par Joseph

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 2