Dernière flaloulerie.
Tentative de meurtre par un moine
sur un évêque.
Enfin, tous les droits étaient confisqués, et la
terreur régnait en France.
Et les cléricaux belges? Ils applaudissaient tou
jours, trouvant même que le gouvernement fran
çais n'allait pas assez loin et aspirant au moment
de pouvoir l'imiter en Belgique.
Ils en vinrent conseiller au maréchal de Mac-
M a lion de fouler aux pieds toute légalité, de faire
un coup d'Etat, de décréter l'état de siège, et sous
la menace du canon, de proclamer la dictature, sans
plus de soucis des droits du peuple.
C'est l'organe oflicieux du ministère Malou qui
tenait cet infâme langage, c'est le Journal de
Bruxelles, le plus modéré de tous les journaux
cléricaux, qui, dans chacun de ses numéros, avec
l'approbation de ses confrères, recommandait au
gouvernement français de ne pas laisser échapper
l'occasion de violer toutes les libertés et toutes les
lois.
Eh bien! le parti dont les mauvais instincts se
sont révélés pendant toute la durée du gouverne
ment de l'ordre moral et qui manifestait brutale
ment ses désirs de violence de l'oppression, ce parti
reculerait-il, s'il en avait de moyen, devant la
satisfaction immense de faire marcher le pays la
baguette?
Eprouverait-il le moindre scrupule, la moindre
hésitation, lui qui, chaque cri de douleur que
poussait la France, répondait: bravo, bravo, cou
rage, de Broglie, courage, maréchal?
Mon. le pays ne doit pas s'attendre de sa part
la moindre pitié, au moindre ménagement.
Les dévots ne disent-ils pas tout haut que la
Belgique ne peut se régénérer que dans un bain de
sang?
Aux libéraux, aux gens d'ordre, aux amis de la
liberté sauver la patrie des malheurs dont nous
menace le fanatisme clérical.
Certains journaux épiscopaux ne savent sur quel
pied danser en présence de la dernière palinodie de
leur mailre Malou.
La Patriequi se fait toujours humble en pareil
les circonstances, se borne constater la reculade
de ses patrons en ces termes
Cela dit, la Patrie ne conclut pas. Ce valet de
plume épiscopal s'en prend uniquement M. Frère
qui n'a pas été désarmé la suite de celte con
cession excessive et il se joint au chef de la gauche
pour demander l'ajournement du projet, dont toute
l'économie (cléricale) disparait, puisqu'on enlève
au parti épiscopal deux réprésentants et un sénateur.
Le Journal de Bruxelles, lui, craint probable
ment d'être cassé aux gages. Au lieu de talonner
le ministère, il chante victoire. Lofficieux trouve
qu'il est sage, dans un pays tel que le nôtre, de
tenir compte, dans une mesure raisonnable, des
vœux de la minorité.
Aussi, d'après le Journal de Bruxelles, le mi
nistère, loin d'avoir fait une reculade a sauve
gardé tous les principes.
Quant au Bien Public, il est loin de se montrer
si accommodant. Il jette toulesimplement M. Malou
par dessus bord et fait un appelées électeurs pour
qu'ils prennent mieux en juin prochain.
Les rôles soat intervertis, dit le journal ullra-
montrain. M. Frère-Orban gouverne, dit-il, beau
coup plus que M. Malou. Celui-ci n'est là que pour
empêcher M. Frère d'aller trop loin.
Evidemment, ce n'est pas le résultat que le
pays attendait du soulagement universel en 1870;
c'est aussi pour avoir mieux que les catholiques
se préparent avec courage la lutte électoral de
1878. MODERES, OUI; DUPES, NON
Telle est notre devise.
Eh bien, cette déclaration de guerre si hautaine
constitue tout bonnement une partie de blague!
Le Bien Public, avec le Journal de Bruxelles
et la Patrie s'entendront bientôt comme larrons en
foire; les évèques ordonneront, choisiront les can
didats et il ne restera leurs valets de plume que
d'obéir passivement
Qu'en pense M. Neut! Demande l'Avenir.
On mande de Ballanisctta que, samedi dernier,
vers l'Angelus, un capUCiu que l'on présume être
fou, a attenté la vie de l'évèque Gultadomza.
Il l'a frappé de deux coups de couteau au
moment où il descendait de voiture, de retour de
la promenade.
Au premier coup, l'évèque est tombé terre;
aussitôt, l'agresseur s'est élancé sur lui, et il l'aurait
achevé s'il n'avait pas été retenu par les carabiniers
et par le Procureur du Roi qui se trouvaient là par
hasard. L'évèque est alité. On ignore si les blessu
res sont graves. L'assassin est en prison. Il avait
été suspendu, cause, parait-il, de son état de
folie. Le moiue ne pouvait pas pardonner cette
mesure l'évèque, quoique celui-ci lui pût accordé
un subside. Du reste, diverses versions courent
sur celte triste affaire.
On sait que Léon XIII a adressé une lettre au
président de la Confédération helvétique, pour lui
annoncer son avènement. Le président de la Con
fédération a répondu au pape. Voici le passage le
plus important de cette réponse:
En ce qui concerne la situation de la religion
catholique en Suise, que votre sainteté qualifie de
déplorevela (déplorable), le Conseil fédéral doit
relever que cet te religion jouit, comme tous les autres
cultes, d'une liberté garantie par la Constitution,
sous la seule réserveque les autorités ecclésiastiques
n'émpiélent ni sur les compétences de l'Etat ni sur
les droits et libertés des citoyens.
Parmi les curiosités que la Hongrie envoie
l'Exposition universelle de Paris, se trouve un ton
neau monstre qui, par ses dimensions, est appelé
faire la réputation des forêts de chênes hongroises.
Ce tonneau, qui peut contenir de 150 160 per
sonnes. nous réprésente l'intérieur Un jour de
vendage en Hongrie. Sa construction a coûté en
viron 10.000 fl. Il a fallu trois wagons pour le
transporter démonté Paris.
On a beaucoup parlé d'une scène dont le cercle
clérical de la rue d'Assaut avait été le théâtre.
Les faits, tels qu'ils ont été constatés par l'en
quête, les voici en deux mots des étudiants, après
avoir bu outre mesure, descendaient la rue d'As
saut. Il était environ minuit. La porte du Cercle
catholique était ouverte. Excités par l'ivresse, les
étudiants sont entrés dans le vestibule, se sont mis
crier, huer et ont fini par démolir un escalier
qui était là prêt être monté. Quelques-uns en ont
transporté une partie dans la rue. Ils ont continué
plus loin leurs tristes exploits et finalement onjje
d'entre eux ont été arrêtés. On suppose, dit la
Gazette, qu'un des perturbateurs sera envoyé
devant le tribunal correctionnel les dix autres
comparaîtront en simple police ce qui donne la
mesure exacte de la gravité des faits qui leur sont
reprochés.
Toute la presse libérale a été unanime pour
flétrir dans les termes les plus sévères ces actes
déplorables. Il y a plus toujours d'après la Ga
zette, les élèves de l'Université sont décidés, dil-
on, exiger l'expulsion de ces jeunes gens de la
Société des étudiants et répudier publiquement
toute solidarité avec des condisciples d'une sauva
gerie aussi brutale.
Mais c'est le Courrier de Bruxelles qu'il faut
lire. Les scènes de dévastation, de pillage et de
massacre dont se rendirent coupables les barbares
de l'antiquité, Huns, Vandales, Goths, Visigoths et
antres Ostrogoths, ne sont rien, d'après le saint
journal, auprès de la destruction de l'escalier du
Cercle. C'est vraiment effroyable. Ponson du Ter-
rail fait bien les choses quand il revient dans notre
vallée de larmes
Une simple observation seulement.
Enfoncer une porte, c'est mal mais enfoncer
les côtes du prochain, c'est pis démolir une sec
tion d'escalier coups de bâton, c'est brutal; mais
démolir l'occiput de ses contemporains l'aide de
casse-lèle, c'est beaucoup plus raide arracher une
sonnette et briser un réverbère, c'est indélicat
mais scier les roues d'un chariot avec le doux espoir
d'écraser une douzaine de personnes et enfoncer un
coutelas dans le ventre d'un cheval qui n'a pas
d'opinion politique, c'est coup sûr un peu plus
grave.
Or, de l'aveu même du Courrier de Bruxelles,
les scènes de vandalisme de la rue d'Assaut
consistent en une porte enfoncée, une partie d'es
calier démolie, une sonnette arrachée, un réverbère
brisé.
Ceux qui ont commis ces actes, sont d'infâmes
bandits.
Soit. Que sont donc alors, Courrier de Bru
xelles, ceux de vos amis qui ont joué du casse-tête
et du couteau le jour de la Mi-Carême Tournai
D'après la loi nouvelle, telle qu'elle a été volée
par la chambre, les arrondissements d'Anvers, de
Bruxellesde Courtrai, de Gand, de Verriers
et de Waremme aurontchacun un député de plus;
l'arrondissement de Charleroi en aura deux de
plus. Anvers, Gand, Soignies et Verviers auront
un sénateur de plus.
Quelques écervelés dont la police a eu facile
ment raison ont, Jeudi soir, vers II h. 1/2, battu
en brèche, la porte du Cercle Catholique, établi
rue d'Assaut, arraché la sonnette, brisé un réver
bère et emporté en manière de trophée un tronçon
d'escalier Le trophée a été retrouvé au bas de la
rue d'Assaut, saisi par la police et déposé au greffe
du tribunal correctionnel comme pièce de convic
tion, l'appui des procès-verbaux dressés charge
des délinquants. Une instruction est ouverte. Des
arrestations ont été faites et les coupables ne tar
deront pas être traduits en police correctionnelle.
Voilà les faits auxquels le Courrier de Bruxel
les donne des proportions épiques. D'après son
récit, le Cercle catholique été attaqué par une
bande de brigands armés qui se sont livrés des
scènes de dévastation et de carnage! Les bandits
étaient en même temps des voleurs habitués au
crime, puisqu'ils ont accomplis leur attentat l'aide
d'un rossignol.
Ce sont là d'évidentes exagérations. Si, comme
l'affirme le Courrier de Bruxelles, il n'y avait au
Cercle catholique que sept personnes, quelque
héroïques qu'elles fussent, comment auraient-elles
pu repousser victorieusement une bande de cent
individus, dont l'un était, ce que dit le Courrier,
armé d'un barreau de fer. Les sept héros du
Cercle catholique, malgré leur vaillance, ne seraient
certainement pas restés maîtres du terrain. Cela
prouve que l'intérêt politique produit le même effet
que la peur; il fait tout grossir.
Il y a eu une porte enfoncée, une sonnette cassée
et un réverbère brisé, il y a eu enlèvement d'un
morceau d'escalier. Ce sont des infractions qui ren
trent dans la catégorie des bris de clôture et des
dommages la propriété mobilière d'autrui. La
passion politique est seule intéressée leur donner
plus de gravité qu'elles n'en ont aux yeux de la loi.
Quant aux auteurs de ces actes éminemment
regrettables et blâmables, c'est la justice faire
la part de la responsabilité qui pèse sur eux. Nous
Mardi, l'honorable M. Malou, ministre des finances,
soutint et démontra que le projet de loi augmentant le
nombre de législateurs, était loyal, logique et juste
Jeudi, M. Jacobs, rapporteur de la section centrale,
vint déclarer que, du consentement du cabinet, ce pro
jet n'était plus ce que M. Malou avait cru l'avant veille
qu'il était, et il voulut que les représentants et sénateurs,
attribués par le projet loyal et juste, aux arrondis
sements de Malines, Alost et Louvain, leus fussent
enlevés.
Si iTi fj O
bris de clôture. Nous lisons dans l'Echo du
Parlement