6 FRANCS PAR AN. j>° 345. Dimanche, 38e ANNÉE. 21 Avril 1878. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Le parti de l'émeute. Les Écoles sans Dieu. miISSUT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. Le Journal de Saint-Pétersbourg dit. de son côté, que le zèle et la médiation de l'Allemagne autorisent les meilleures espérances. Les traités de 1856 et 1871 seront déposés au congrès et comparés avec le traité de San Stefano. Si l'on va au fond des choses, si l'on ne s'arrête pas la surface des mots, si l'on descend jusqu'aux principes et aux intentions, on s'aperçoit bien vite que le conflit n'est pas aplani. Le dessein bien arrêté de l'Angleterre est de modifier radicalement le traité de San Stefano; le dessein de la Russie, au côntraire, en dépit des concessions apparentes, est de le maintenir autant que possible intégralement. Si l'on parle aujour d'hui presque le même langage, on voit donc bien qu'on ne professe pas pour cela les mêmes doctri nes, et qu'on ne poursuit pas la réalisation des mêmes projets. 11 parait du reste qu'on ne se fait aucune illu sion en Russie sur les dispositions et les intentions réelles de la Grande-Bretagne. Le Temps publie des informations intéressantes ce propos: M. le marquis d'Harcourt, ambassadeur de France, Londres, qui est arrivé Paris, dit-il, a vu Mardi, avant son départ, le comte de Munster, ambassadeur d'Allemagne. On assureque,d'aprèslelangagetenu par le comte de Miinsler au marquis d'Harcourt, les difficultés qui s'offrent la réunion du congrès viendraient maintenant non plus de l'Angleterre, mais de la Russie. Le cabinet de Saint-Pétersbourg serait convaincu en effet que l'Angleterre s'efforce de traîner les choses en longueur pour fatiguer et affaiblir le plus possible la Russie, pour le cas où lord Beaconsfield réussirait lancer son pays dans la guerre. Cette pensée rendrait la Russie très défiante; elle croit que le gouvernement britannique veut la pla cer entre la ruine et l'humiliation. Cette opinion est bien, comme on le voit, celle qu'exprime depuis plusieurs jours déjà, le corres pondant du Times St-Pétersbourg. Cependant les négociations diplomatiques ne sont pas interrompues entre les divers cabinets, et l'on télégraphie de Vienne au Temps que le comte Andra^sy se préoccupe maintenant de profiter du rapprochement qui s'est opéré entre les deux cours de Vienne et de St-Pétersbourg, pour faciliter la réunion du congrès. La note adressée par le cabinet de Vienne au gouvernement anglais est rédigée dans les termes les plus amicaux, et elle a, paraît-il, produit une bonne impression Londres. De Berlin on annonce la Gazette de Cologne que si la date de la réunion du congrès est reculée jusqu'en été les représentants des grandes puissan ces devront se réunir dansuneautre ville que Berlin. Le prince de Bismark ouvrira le congrès et prési dera les premières réunions. Si l'état de sa santé l'empêche d'assister aux réunions ultérieures, la présidence sera attribué au doyen d'âge du corps diplomatique présent, le prince Gortschakoff. A Cpnstauti.nople la crise ministérielle, qui a éclaté il a deux jours, a été peine ouverte et le nouveau cabinet est déjà constitué. L'ancien prési dent du conseil, Ahmed Vefik, avait donné sa dé mission le 17, mais le Sultan l'avait refusée et il l'a destitué lui-même dans la nuit du 18. Nons ne connaissons pas encore le motif réel de cette mesure: tout ce qu'on annonce, c'est que Sadik, le nouveau chef du cabinet, est favorable l'Angleterre. La transformation insensible qui s'opère actuelle ment Constanlinople, n'est peut-être pas pour rien dans la mauvaise humeur de l'Angleterre. Les Russes font actuellement, dit-on, la conquête paci fique de la capitale de l'empire turc. Il y a déjà, dit un télégramme adressé de Constanlinople au Tageblatt, de Berlin, dans notre ville une si grande quantité de troupes russes, qui accompagnent le grand-duc Nicolas, que l'ont peut considérer l'oc cupation de Constantinople comme un fait accom pli. Le Libéral de Louvain dit qu'un des plus étran ges spectacles de l'époque, est celui qu'offre en ce moment un grand parti politique, en possession du pouvoir, servi par une majorité docile et qui, malgré tout cela, pousse le peuple descendre dans la rue, le guide, en quelque sorte, dans les voies extra-légales conduisant aux guerres civiles. Ce parti c'est le cléricalisme belge. Ses journaux sont remplis d'excitations la haine, d'appels l'émeute et ses meneurs ne négli gent aucune occasion, d'exhiber les cohortes Xavé- riennes, que l'on dresse, dès présent, pour les temps propices, les libéraux. faire le coup de main contre Pour ce faire il faut mener les Suskens surtout dans les villes où il y a beaucoup de libéraux. A Gand, Malines et Louvain. Mais en même temps qu'ils poussent le peuple fanatisé brailler dans les rues, et soutenir, de ses gourdins soldés, des ambitions inconstitution nelles, les gros bonnets cléricaux voudraient pou voir dégager leur responsabilité de tous les méfaits et de tous les troubles dont-ils sont les instigateurs. Cette duplicité n'a jamais été poussée plus loin qu'aujourd'hui. La Vérité nous apprend que l'Institut communal toumaisien des demoiselles, qui comptait peine 70 élèves il y a deux ans, en a aujourd'hui 161. On le voit, les attaques que l'évèque Edmond Joseph dirige contre l'Institut sont autant de récla mes en faveur et cet établissement. L'on sait que chaque année, l'époque de la première communion, il est ouvert l'évèché de Gand un concours de doctrine chrétienne, entre tous les enfants, premiers communiants et commu niantes, qui fréquentent les écoles, quelles qu'elles soient, de la ville. Or, il se fait que cette année, de même que les autres années, les enfants qui ont remporté les pre miers prix dans chaque paroisse, sont précisément des enfants suivant les cours des écoles communa les, que Monseigneur de Notre-Dame du Tœnia a naguère si charitablement vilipendées au nom de son maître Jésus-Christ. Et voilà comme quoi monseigneur, dans son pa lais, de ses mains, a dù décerner les prix dedoclrine chrétienne ces enfants qui ne craindront un jour que les gendarmes et la cour d'asssises, àcesfuturs libertius des écoles sans Dieu. Pas de chance, Monseigneur! Mais où sont-elles donc les écoles sans Dieu Elles sont là où l'instituteur n'a ni religion, ni moralité; là ou le directeur s'occupe remplir sa caisse sans se soucier de l'enseignement, laissant les crimes les plus odieux se commettre sans rien pouvoir découvrir; là où le premier imbécile venu, le premier vacher ou cuistre est chargé de la plus difficile des missions; là où n'existeaucuneméthode pédagogique; là surtout où l'école n'est soumise aucune inspection légale. Et quelles sont les écoles où les instituteurs n'ont aucune moralité? C'est là où des réguliers et des irréguliers de n'importe quel ordre, des condamnés sortant d'une autre institution et s'affublanl d'un autre nom, adversaires par serment de la paternité et de la famille, exposent les enfants ces abomi- LE PROGRES VIRES ACGUIfilT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7_Q0 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-SO. Poperinghe. 6-30. 9-07. 12-07. 3-57. 6-50. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-30. Langhemarck-Ostende. 7-00. 12-06. 6-07. Langhemarck, le samedi, 5-50. UJScho de Londres dit Nous pouvons annon cer que les ivilations au congrès seront lancées ce soir. Le Journal des Débats manifestait, il y a deux jours, sa défiance l'égard des nouvelles pacifiques en ces termes:

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 1