Les cléricaux au pouvoir.
Humble supplique la Fédération libérale.
Après huit ans de pouvoir.
devant Anvers, ri le coût de ces travaux dépassera
certainement 20 millions.
Eb bien, c'est justement ce moment là, que les
journaux catholiques choisissent pour accuser les
libéraux d'avoir provoqué cette fièvre militaire
et les lourdes dépenses qu'elle va occasionner?
Est-eÊ assez d'effronterie.
Oui, ce sont ces mômes journaux, pour lesquels
un budget de la guerre de 37 millions était ef
frayant et qui aujourd'hui applaudissent sesamis
faisant grossir ce budget jusqu'à 48 millions; ces
sont ces mêmes feuilles qui ont fait silence autour
des accroissements de dépenses militaires, après
avoir crié jadis: le militarisme nous envahit et
nous mrnace ce sont aux mêmes journaux,
disons nous, qui reprochent aujourd'hui aux libé
raux de vouloir faire dépenser le plus de millions
possible.
0 les effrontés
Qu'avez-vous fait de \os promesses pour oser
parler ainsi
Ne vous souvient-il plus du jour où vous im
primiez
L'impôt doit être proportionnel la ri-
chesse de chacun c'est tout le contraire
pour l'impôt du sang.
Il doit être consenti par ceux qui le paient;
ici il est loin de l'être.
Le code civil abolit la servitude person-
nelle; la loi de milice le consacre.
La loi interdit les loteries, etelle conserve
la plus inique de toutes.
Qu'avez-vous dit depuis que vos amis sont au
pouvoir, pour faire cesser ces soi-disants abus,
que vous attaquiez autrefois? N'avez vous pas
chanté les louanges de celte loi de milice, impopu
laire entre toutes, créée par vos amis, pour le mal
heur du pays et de la classe laborieuse? N'avez-
vous pas rendu le remplacement inaccessible
tous ceux qui ne peuvent faire avant le tirage, un
versement de 200 fr. perdus dans tous les cas?
Comment expliquer votre attitude d'aujourd'hui,
après les complaisances et les encouragements dont
vous gratifiez vos amis au pouvoir chaque fois
qu'ils augmentaient les charges du pays?
Allons, messieurs les effrontés, osez répondre
sans ambage
De quelque côté que l'on se tourne, on ne trouve
dans les bas-fonds de la presse cléricale qu'audace
et effronterie
Ils se disent les défenseurs de la morale et de
la religion, et ils font l'apologie des Gerniiny et des
Fierlefin, quand ils n'essayent pas d'élever le vicaire
Duchesnes au rang du divin Jésus.
Les effrontés
Ils se représentent comme des hommes de modé
ration et de convenance et les colonnes de leurs
journaux sont inondées des injures les plus ordu-
rières et des personnalités les plus odieuses.
Les effrontés
Ils se prétendent les admirateurs de la loi et les
apôtres de la légalité, et proclament, en même temps,
qu'il faut régénérer la Belgique dans un bain de
sang.
Les effrontés
Ils se disent les défenseurs de la Constitution et
rampent plat ventre devant le Syllabvs qui con
damne les idées modernes et voue l'abomination
les libertés qui font la prospérité et I honneur de
notre pays
0 les effrontés, les effrontés!
Le jour approche, dit le Courrier de Nivelles,
espérons-le, où la nation, éclairée sur vos funestes
tendances par le souvenir de vos palinodies, vous
retirera ce pouvoir que vous avez usurpe, en rem
plissant le corps électoral de faux électeurs et en
couvrant d'un masque vos figures révolutionnaires
Le moment semble venu de nous demander et de
montrer au public ce que signifie la présence des
cléricaux au pouvoir, et de dresser le bilan de cette
administration qui, depuis huit années, pèse si
lourdement sur le pays.
Ce n'est pas une polémique que nous allons
entamer; nous ne voulons que rappeler des faits.
Le 2 Juillet 1870 un ministère clérical fut appelé
au pouvoir.
Le même mois, le 24 Juillet. MM. d'Hane Sleen-
huyse et Cogels-Osy étaient nommés chevaliers de
l'Ordre de Léopold, ex récompense des services
qu'ils ont rendus au pays, disait l'arrêté royal.
Or, MM. d'Ilane Steenhuyse et Cogels-Osy
s'étaient trouvés le 23 Avril 1868 la tête des
conseillers communaux d'Anvers qui, par 14 voix
contre II, volèrent qu'il n'y avait pas lieu d'accor
der un emplacement pour l'érection dela statue
équestre de léopold ier.
Et ce vote outrageant n'avait été que le couron
nement d'une lougue violente et systématique
opposition aux mesures de défense nationale ap
pliquées par le fondateur de la dynastie belge avec
radhésion du pays, mesures de sage prévoyance
dont Anvers aujourd'hui a largement profilé.
Ainsi, au lendemain de l'arrivée des cléricaux au
pouvoir, la Belgique possédait déjà un ministère
anti dynastique. Précurseur.
On lit dans la Vérité que l'Evêque de Tournai
vient de notifier aux pères de l'établissement des
Jésuites, et probablement tout le clergé de son
diocèse, la défense d'admettre au tribunal de la
pénitence les pères, mères, frères, sœurs et tuteurs
des élèves fréquentant encore l'Institut communal
des demoiselles de cette ville.
Après avoir commis une brochure contre les
libéraux, l'archevêque de Malines vient de lancer
un mandement contre les rares amis de la liberté
que compte encore le soi-disant parti conservateur.
Le catholicisme-libéral, celle doctrine inconsé
quente mais-généreuse que professaient jadis les
chefs du parti catholique belge, y est dénoncé
comme la pire des erreurs et la plus détestable des
hérésies.
C'est cependant sous le souffle vivifiant de cette
doctrine et grâce sa puissance conciliatrice que
s'est formée l'union de 1830 et qu'a été cimentée
celle trêve des partis d'où est sortie notre Consti
tution.
A ce titre, elle a droit au respect de tous les
belges elle mériterait surtout d'être honorée et
bénie par notre clergé catholique, qui doit la
Constitution les libertés étendues dont il jouit, les
nombreux privilèges qu'il possède et l'opulente
prospérité qu'il a acquise.
Mais si la haine vit longtemps chez les hommes
de Dieu, la reconnaissance semble ne jamais s'être
fixée dans leurs âmes.
Après s'être couverts de l'égide de la liberté pour
restaurer leurs couvents, créer leurs écoles et orga
niser leur puissance, après avoir invoqué la Con
stitution contre ceux qu'effrayait la lointaine per
spective de la domination cléricale, nos évêques
et nos prêtres en sont arrivés conspuer et mau
dire les institutions et les lois l'ombre desquelles
ils ont grandi et prospéré.
En 1830, ils ne réclamaient que le droit commun,
l'égalité de toutes les opinions, l'indépendance de
toutes les sectes religieuses aujourd'hui ils reven
diquent fièrement, comme une prérogative divine
la souveraine autorité sur les individus et les
nations.
Selon toutes les probabilités, une discussion
politique complète et approfondie aura liru la
Chambre avant la clôture de la session législative.
Nous prions la Fédération libérale de prendre
l'initiative de faire traduire en flamand et réunir
sous forme de brochure les principaux discours qui
seront prononcés celte occasion. Il importe que
les électeurs flamands soient mis même d'appré
cier la politique d'apaisement suivie depuis huit
ans par le gouvernement des évêques. Les associa
tions libérales que la chose concerne, supporteront
volontiers les frais que la traduction et la publica
tion de ces documents entraîneront. Nous croyons
qu'il n'est pas inutile de recommander la Fédé
ration de veiller ce qu'il soit fait emploi de carac
tères d imprimerie suffisamment grands, afin que
les campagnards puissent lire couramment la bro
chure qui leur serait adressée par l'intermédiaire
des associations libérales intéressées.
On s'est fort occupé dans les journaux, en ces
dernières semaines, dit la Gazette, de M. Jacquet-
Baulny, le généreux fondateur dont le Moniteur
vient de révéler le nom. Les journaux cléricaux,
toujours fort amers, chaque fois qu'on employé
une œuvre charitable de Pargeut dont l'église ferait
ses choux gras, avaient laissé glisser dans leurs
articles quelques petites pointes amères...
Mais mal leur en a pris, car ils sont aujourd'hui
forcés de se mordre un peu la langue. Voici ce que
nous trouvons dans le Courrier belge
A plusieurs reprises, nous avons parlé de la
fondation faite par M. Jacquet-Baulny, au profit
des orphelines de fonctionnaires et de l'Institut royal
de Messines. Malgré la modestie bien connue de
l'auteur de celle fondation nous nous croyons obli
gé de revenir sur ce qu'on nous a fait dire.
Disons qu'on ne peut attribuer la fondation de
M. Jacquet-Baulny aucun autre mobile qu'à la
charité, abstraction faite de tout esprit de parti. Il
a fondé son œuvre pour accomplir un vœu de son
épouse si éminemment douée des dons de l'es
prit et du cœur et afin de perpétuer sa chère
mémoire.
L'œuvre glorieuse de l'impératrice Marie-Thé
rèse en faveur des orphelines des militaires qui ont
consacré leur vie la patrie, devait tôt ou tard être
imitée au profit des pauvres orphelines des employés
et fonctionnaires publics, surtout de ceux qui ex
posent souvent leur vie pour gagner leur pain et
celui de leurs enfants.
C'eslàM. Jacquet-Baulny que revient le mérite
d'avoir fondé cette seconde œuvre, sœur de l'autre
et il ne pouvait mieux faire pour la perpétuer qu'en
s'adressant l'Institut royal de Messines, lequel
présente toutes les garanties désirables. M. Jacquet-
Baulny ne demande aucune récompense aux hom
mes pour sa bonne action et ne l'attend que le Dieu
seul. C'est un sentiment chrétien qui l'honore.
On ne dit pas qu'il y aurait plus d'honneur chré
tien donner une petite fortune au Pape; mais
cela va de soi.
La fourmilière noire est en mouvement mai et
juin s'avancent, et la bande sacrée se remue comme
une légion de diables, pour aller insinuer ses con
seils et ses menaces, ses mensonges et ses calomnies
dans l'oreille des électeurs.
Libéraux, ne vous dissimulez pas que la timbale
sera difficile décrocher tous vos efforts et toutes
vos ressources ne seront pas de trop pour arriver
au haut du mât.
M. le cardinal-archevêque de Malines s'est mis
la tête de son armée il donne l'exemple de l'im
mixtion du prêtre dans les choses de la politique
une première aux libéraux, sous forme de brochure,
a été publiée par le seigneur Dechamps, il y a deux
mois une seconde, et cette fois aux catholiques
libéraux, toujours sous forme de brochure, vient
de faire son apparition.
Qu'est-ce donc que juraient certaines gazettes de
sacristie que le clergé ne s'occupait pas de poli
tique
Il nous semble pourtant que les deux brochures
de M. le cardinal-archevêque de Malines n'ont pas
pour sujet l'échenillage du printemps ou la recom
mandation de l'engrais artificiel. 4D. Fl.)
M. Frère-Orban a annoncé, pour la rentrée des
Chambres, une grande et solennelle discussion des
actes et de la politique du ministère.
Comme s'il avait voulu anticiper sur celte dis
cussion. M. Coomans, le clérical rédacteur de
La Paix, vient de tracer dans ce journal le tableau
que voici de la situation actuelle de la Belgique
1° Le ministère anti-dynastique.