38e Année.
12 Mai 1878.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL l)'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
IV 351. Dimanche,
H«US8»IT LE JEUDI ET LE DIJIMCHE.
BULLETIN POLITIQUE.
Ainsi qu'on l'avait annoncé, les deux parlements
d'Autriche et de Hongrie ont été saisis du projet
de loi concernant la réalisation du crédit extraor
dinaire de 60 millions.
LE
PROGRES
.(D'A'Rio
VOIES AOQIHRJT EUNDO.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixraude, 30.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-2'i.
CHEMIN DE FER.
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. G-30. 12-07. 6-50.
Poperinghe. 6-30. 'J-07. 12-07. 3-57. 6-50.
8-45. 9-50.
Courtrai. 5-54. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-25.
Roulers. 7-50. 12-25. 6-50.
Langhemarck-Ostrnde. 7-00. 12-06. 6-07.
Langhemarck, le samedi, 5-50.
Rien de nouveau quant aux affaires d'Orient.
Les journaux russes continuent faire de la
polémique contre les articles des feuilles anglaises
ou contre les discours des ministres britanniques.
Leur ton est plus courtois que par le passé.
M. Dréolle a développé dans la séance de Mer
credi de la Chambre des députés de France l'inter
pellation qu'il avait annoncée au sujet des affaires
d'Orient. M. Waddington ne s'est pas refusé lui
répoudre; seulement, il a dû se borner effleurer
la question et ses déclarations pas plus que celles
du chancelier de l'échiquier la Chambre des
communes d'Angleterre, ne sont pas faites'pour
éclaircir les obscurités de la situation.
Le ministre des affaires étrangères saisi du
moins celte occasion pour définir une pour toutes
la politique extérieure de la France et expliquer
son attitude. M. Waddington a d'ailleurs pro
mis de publier celles des dépêches et pièces
diplomatiques échangées par legouvernement fran
çais avec les puissances européennes, dont la com
munication ne présentera pas d'inconvénient pour
les négociations en cours.
A Vienne, les députés delà Gallicieonl interpellé
le gouvernement par l'organe du comte Grocholski,
pour connaître ses intentions relativement l'occu
pation de la Bosnie. Si elle doit avoirlieu, les inter
pellants demandenlsilegouvernements'est entendu
et sujet, soit avec la Russie, soit avec les signa
taires du traité de Paris.
Des interpellations semblables se produiront
sans doute la Diète magyare. Le gouvernement,
qui devait s'y attendre, aura sans doute préparé
une réponse identique.
Les relations diplomatiques entre les Etals-Unis
et la république mexicaine, officiellement suspen
dues depuis la révolution qui a dépossédé M. Lerdo
de Tejada le 20 Novembre 1876, ont été rétablies.
Apres, le 11 liai 1*7 S.
Le Journal dYpres entame la polémique élec
torale, en cherchant deviner quel sera noire can
didat. Afin de se frayer un chemin couvert de roses
et d'avoir la lutte plus facile, notre organe clé
rical Cherche intimider nos amis, en criant bien
haut que tout candidat libéral peut chez nous se
considérer comme une victime couronnée de fleurs,
que la cotèrie immolera le 11 Juin sur l'autel du
sacrifice.
Comme on le voit, le Journal dYpres cherche
inspirer la terreur, pour que nous ne trouvions
pas de candidat. Nos amis s'y laisseront-ils pren
dre? Reculeront ils devant la lulle? Il est certain
que pour faire un civet, il faut un lièvre et les
candidatures sont malheureusement assez rares
potu1 rendre les choix difficiles d'autre part, il ré
pugne certains hommes d'affronter le scrutin
avec des listes électorales qu'ils considèrent comme
complètement falsifiées.
Voilà les circonstances qui peuvent faire douter
s'il y aura lutte et non les forfanteries du Jour
nal d Ypres qui pousse la fanfaronade jusqu'à affir
mer que ses amis n'ont jamais combattu réelle
ment la candidature de M. Vandenpeereboom
avant 1872. Qui ne se rappelle, en effet, les mé
morables luttes de 1865 et 1864 et celle plus
décisive encore de 1868, alors que l'arrondisse
ment d'Ypres eut l'honneur d'envoyer trois dépu
tés libéraux la Chambre. Eh bien, nous le de
mandons, l'honorable M. Vandenpeereboom ne
fut-il pas, chacune de ces occasions, combattu
par tous les moyens, même les moins honnêtes,
qui pouvaient leur donner la victoire.
Soutiendront-ils par hasard que M. De Vinck.
M. Du Parcel Compagnie, étaient des candidats
pour rire?Ce serait leur faire bien peu d'honneur.
Mais la vérité est que les cléricaux étaient alors
livrés eux-mêmes; ils ne disposaient que de leurs
propres forces, tandis qu'ils abusent aujourd'hui de
toutes les influences gouvernementales et sont par
venus, l'aide d'un travail occulte et lent, fabri
quer toute une nuée de faux électeurs.
Voilà quoi tient aujourd'hui la force de nos
adversaires et pas autre chose.
Le Journal a donc grand tort «le faire tant de
bruit propos de la majorité de cinquante voix
que son candidat a obtenue en 1876. Ce chiffre
ne prouve pas du tout que le parti libéral eut
perdu celte époque. M. Vandenpeereboom a, en
effet, obtenu en 1876, 1.019 voix, c'est-à-dire
quatre-vingt quatorze voix de plus qu'en 1872
seulement il y avait en 1876, 234 électeurs de
plus qu'en 1872: or, ces électeurs d'où venaient-
ils? Nous le répétons, ils étaient le résultat d'un
travail lent et occulte, l'aide duquel on est parve
nu falsifier les listes électorales. Voilà la cause
de votre triomphe' et pas ailleurs. Et depuis lors
vous n'avez cessé de fabriquer de faux électeurs
t d'accomplir votre œuvre de fraude et de corrup
tion.
On nous dira peut-être: mais pourquoi ne pro
cédez-vous pas une vérification minutieuse des
listes? nous croyons pouvoir le dire, nulle part ce
travail n'est fait avec plus de soin et qu'on le sache
bien s'il n'avait pas été fait depuis cinq ans d'une
manière fort minutieuse, il y aurait au moins
encore trois cents faux électeurs de plus, mais nos
adversaires combinent leurs fraudes avec tant
d'astuce qu'il est difficile, pour ne pas dire impos
sible, d'obtenir justice de toutes.
Du reste, ces considérations que nous avons cru
utile de faire valoir en réponse au Journal, ne pré
jugent rien; au moment où nous écrivons ces
lignes, rien n'est décidé, mais lorsque nos adversai
res se disent si forts, nous avons cru pouvoir leur
dire en quoi consistent leurs forces.
Du reste nous en dirons plus long: mais pour ne
pas faire languir nos lecteurs, nous leur faisons
connaître dès présent que le candidat clérical,
désigné par Monseigneur de Bruges, est M. le Bon
Surmont (dit de Volksberg), qui. sans doute, pour
assurer la neutralité du pouvoir cumule si
agréablement, depuis neuf mois, les fonctions de
commissaire d'arrondissement avec celles de mem
bre de la députalion permanente. Cette candidature
nous est connue depuis plus de six mois et dans
quinze jours l'association clérieale sera gravement
convoquée pour dire Amen
La Chambre des Représentants vient d'adopter
le projet de loi relatif l'emploi de la langue fla
mande en matière administrative. Ce projet ne
concerne ni les provinces ni les communes; elles
laissent celles-ci toute liberté et se borne régler
l'usage da la langue des fonctionnaires de l'Etat.
Quelques restrictions que l'on ait apportées au pro
jet, il est encore conçu en termes beaucoup trop
généraux. Et en effet, dans notre province, la
Flandre Occidentale, tous les avis et toutes les
communications doivent être rédigées soit en lan
gue flamande, soit en langue flamande et en langue
française. D'après ce texte de loi, les receveurs
pourraient donc, dans les communes comme War-
néton et Comines, où on ne parle que le français,
adresser toutes leurs commnnications au public en
langue flamande. Et il y a beaucoup d'autres com
munes où on ne comprend pas le flamand nous
citerons notamment Bas-Warnèlon Houthem
Zantvoorde, Ploegsteert, etc, Dans d'autres locali
tés. une grande partie de la population préfère le
français; aussi, notre avis, la loi eut dù exiger
pour notre province que les communications au
public fussent dans tous les cas rédigées dans les
deux langues.
Certes, si nous avions eu des représentants qui
connaissent les besoins de notre arrondissement
il en eut été ainsi; mais qu'importe MM. Biebuyck