iV 354. Jeudi,
38e A URÉE.
23 Mai 1878.
0 FRANCS PAR AN.
JOURNAL I) 'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Deux mois au Journal d'Ypres.
PARAISSAIT LE JEUDI ET LE D191 ARCHE.
BULLETIR POLITIQUE.
Le Journal d Ypres doit être convaincu
maintenant qu'il a eu tort de nous croire dé
couragés lorsque nous écrivions que les con
sidérations que nous émettions sur la situation
ne préjugeaient rien la lutte était déjà
certaine et nous savions très-bien que nous
aurions un candidat, car, grâce Dieu, le parti
libéral n'est pas encore réduit ne plus savoir
défendre le drapeau qu'elle tient depuis plus
de 20 ans d'une main ferme.
LE
PROGRES
VIRES AteUJRIT EUNOO.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-<X)
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 31).
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-23.
CHEMIN DE FER.
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-30.
Poperinghe. 6-30. 9-07. 12-07. 3-37. 6-30.
8-45. 9-30.
Cour Irai. 3-ôi. - 9-46. - 11-20. - 2-55. - 3-25.
Roulers. 7-30. 12-23. 6-30.
Langhemarck-Ostinde. 7-00. 12-06. 6-07.
Langhetnarck, le samedi, 5-50.
Les deux Chambres du Parlement anglais ont
cnltcndu Lundi des interpellations relatives l'en
voi en Europe de troupes indiennes. Le marquis
de Hartinglon, la Chambre des communes, et
lord Selborn, la Chambre des lords, ont critiqué
la mesure prise par le ministère, sans l'avis préa
lable du Parlement, comme illégale et inconstitu
tionnelle.
A la Chatnbrc des communes M. Hicks Beach a
présenté la proposition de blâme, déposée par le
leader de l'opposition, un amendement justifiant la
conduite du gouvernement. L'orateur a chaude
ment défendu son amendement et a exprimé
l'espoir que le patriotisme des membres aurait
pour résultat de faire rejeter une grande majorité
la proposition du marquis de Hartinglon. La suite
de la discussion a été remise Mardi.
A la Chambre des lords, c'est lord Cairns cl lord
Beaconsfield lui-même qui ont défendu la con
duite du gouvernement. Actuellement, aditlcchef
du cabinet, nous sommes encore forcés de garder
le silence, pour ne pas compromettre l'intérêt de
l'Etat; mais ce que je puis dire dès présent, c'est
que le gouvernement, en agissant comme il a agi.
a voulu assurer la paix el la liberté de l'Europe et
garantir l'Angleterre, la position qui lui retient.
Tel est encore aujourd'hui le but du gouvernement.
On croit encore, el Saint-Pétersbourg surtout,
que les concessions faites par le Czar amèneront
une solution pacifique de la question en litige.
Aujourd'hui comme hier les organes officieux du
gouvernement moscovite démentent les bruits alar
mants répandus dessein, pour rntraver les négo
ciations qui se poursuivent el mettre obstacle aux
tentatives sincères d'apaisement et de conciliation
qui sont actuellement faites avec des chances assez
grandes de succès.
Un télégramme de Conslantinople a annoncé
que le général Tolleben el le prince LobanofT se
sont chargés eux-mêmes d'assurer la Porte que
les mouvements des troupes moscovites aux abords
de la capitale ont été provoqués par des nécessités
hygiéniques.
Aussi les appréhensions causées par les mouve
ments des troupes russes se calment-elles mainte
nant.
Des avis reçus d'Andrinople signalent de nou
veaux engagements dans la région du mont Tho-
dope.
Le ministre de la guerre de Turquie est allé
San Slefano conférer avec le général Tolleben. Il
a visité ensuite les positions des Turcs dans les
environs.
Le marquis de Gabriac, le nouvel ambassadeur
de France auprès du Vatican, a été reçu par le
pape.
A Washington on vient de nommer, d'après une
décision prise au Congrès, une commission char
gée de rechercher les fraudes commises dans la
Louisiane et la Floride aux dernières élections
présidentielles.
Le Conseil fédéral de l'empire d'Allemagne a
adopté les cinq p.cmiers articles ainsi que l'article
7 du projet de loi contre les menées des socialis
tes el a rejeté l'article fi qui punit d'un emprison
nement de 3 mois au minimum l'auteur d'un
article ou l'orateur qui entreprend de miner l'ordre
légal ou moral. Le projet a été transmis au Reich-
slag et la discussion en première lecture aura pro
bablement lieu dès aujourd'hui. Le débat sera très
animé; l'article 4, qui permet la police de saisir
les écrits socialistes, même sans l'intervention de
l'autorité judiciaire, est dès présent vivement
critiqué par la presse libérale. Il est vraisemblable
que le projet entier sera rejeté, ce qui pourrait
amener la dissolution du Parlement.
On annonce de Berlin que l'Empereur n'acceptera
probablement pas la démission du docteur Fulk,
ministre des cultes.
Ypres, le 2? liai 1K78.
Nous n'avons pas pour habitude de discuter les
candidatures, avant que l'Association libérale n'ait
statué en dernier ressort et nous n'entendons pas
déroger encore cette habitude, dont nos lecteurs
apprécieront la convenance et l'opportunité mais
rien ne nous empêche d'examiner et de discuter la
situation électorale qui nous est faite et de signaler
dès présent combien cette situation est exception
nelle et anormale.
Tout le monde sait, en effet, que. depuis la no
mination de M. Ruzelleaux fonctionsdegouverneur.
le gouvernement a laissé gérer le commissariat
d'arrondissement par M. le Bon Surmont de Volks-
berg. qui cumulait ainsi ces fonctions avec celles
de membre de la Réputation permanente on se
demandait pourquoi ce cumul? Et on s'étonnait
surtout qu'il se prolongeait ainsi indéfiniment.
A Louvain, Soignics, Furnes, les places de
commissaire d'arrondissement, sont également de
venues vacantes el on y a pourvu au bout de quel
ques semaines ou môme de quelques jours.
Ne pouvait-on trouver ni Ypres, ni dans le
pays un clérical, d'assez bonne eau. pour remplir
ces fondions en noire ville. Pour beaucoup de
gens, c'était une véritable énigme, do.il la solution
sef;:it jour aujou rd'hui.
Il fallait donner el laisser M. le baron Surmonl
le commissariat d'arrondissement jusqu'aux élec
tions pour lui permettre de préparer in petto et
son aise, sa candidature au Sénat. Jamais,
croyons-nous, il n'y a eu de plus audacieuse inter
vention du Gouvernement. Que M. Malou proclame
après cela tout son aise que jamais le gouverne
ment actuel n'est intervenu dans les élections.
Que pourrait-on faire de plus nous le demandons.
M. Surmonl, de par l'autorité qu'il a reçue du
gouvernement, a pu préparer sa candidature dans
le passé, comme il pourra la défendre dans l'avenir.
Nous dénonçons celte situation au pays entier
ne fut ce que pour arraclier le masque de franchise
el de sincérité dont le ministère cherche constam
ment s'affubler.
Du reste, l'influence gouvernementale ne
s'arrête pas là; contrairement tous les usages
pratiqués jusqu'ici, on inonde l'arrondissement de
décorations nous ne voulons pas contester ceux
qui les ont obtenue leurs litres des distinctions
honorifiques bien au contraire, mais ce n'était
point la veille des élections qu'il fallait les accor
der, il y avait bien d'autres occasions pour décerner
ces récompenses, car quelque explication que l'on
donne, l'opinion publique y verra toujours une
tentative de corruption et pas autre chose.
Et ce qui y donne surtout celte apparence, c'est
que dans notre province toutes ces distinctions
sont restées pour les arrondissements, où il y a
lutte ainsi dans l'arrondissement d'Ypres. il y
a cinq bourgmestres, secrétaires, etc., qui mé
ritent la croix civique el dans l'arrondissement
deCourtrai pas un. dans celui de Thielt pas un et
ainsi de suite. Pourquoi celte différence? mais
l'opinion publique répond pour vous: par ce que
dans ces arrondissements il n'y a pas de lutte.
Et que l'on ne nous accuse pas de vouloir décou
rager nos amis, bien au contraire mais ce n'est
pas en se dissimulant le danger qu'on se prépare
le vaincre. Nous voulons que nos amis soient con
vaincus des difficultés qui se présentent devant
eux. afin qu'ils réunissent tous leurs efforts poul
ies surmonter. Delà dépendra le succès et nous
espérons que tous les libéraux sauront faire abstrac
tion de leurs préférences personnelles, pour assu
rer le triomphe du candidat libéral.