m Entendu samedi sur ie trottoir de St Laurent. légaux et honnêtes est une affaire tout fait accessoire, qui jamais'ne doit, ni ne peut tourner au détriment du but principal. (Applaudissements.) En présence de tant de griefs, votre Comilé n'a pu hésiter un instant engager la lutte et il a éprouvé le regret de ne pouvoir vous présenter de nouveau la candidature de l'honorable baron Mazeman de Couthove, que des motifs de santé ont seuls empêchés d'accepter un nouveau mandat. L'honorable baron Mazeman avait, en effet, acquis des titres votre confiance, car il a rempli pen dant près de vingt années son mandat avec zèle, dévouement et. je ne crains pas d'être démenti, votre entière satisfaction. (De toute part oui oui); aussi je suis certain d'être l'interprète de vos senti ments, en vous proposant de lui voter des remer- cimenls (applaudissements)formons aussi des vœux Messieurs, pour qu'il retrouve dans le repos les forces nécessaires pour rendre des nouveaux services l'opinion libérale. (Vives acclamations). Après que M. Mazeman eut décliné le renouvel lement de son mandat, notre première pensée s'est reportée sur M. Alphonse Vandcnpeereboom, le vétéran de nos luttes politiques, qui a sacrifié son existence entière la défense de nos intérêts; mais notre grand regret, nos démarches n'ont pas abouti depuis quelque tems déjà la santé de noire ami est assez gravement altérée depuis plus de deux mois il est obligé de garder la chambre et même le lit et les hommes de l'art lui comman dent un repos absolu. En présence de ces détermi nations nous avons continué nos démarches, per suadé que personne ne pouvait se sentir froissé de la préférence que nous avions donnée M. Van- denpeereboom et nous nous sommes adressés tout d'abord l'honorable chevalier Auguste Hyndcrick qui, après quelques jours de réflexion, a consenti accepter la candidature. Vous applaudirez surtout MM. aux considéra tions qui ont engagé notre ami accepter ce man dat. M. Hyoderick n'a pas voulu que l'arrondisse ment put perdre, sans lutte, un siège dont il était en possession depuis vingt ans c'est un acte de dévouement qui nous impose des grands devoirs. Eh bien MM. jurons de les remplir et ne négligeons aucun effort pour assurer notre triomphe commun. (Bravos). M. Hynderick n'est pas d'ailleurs un homme nouveauun inconnu il a fait partie succes sivement des administrations de Vlamerlinghe et d'Ypn s et, dans ces diverses fonctions, il a fait preuve non seulement de zèle et de dévouement mais de grandes capacités administratives qu'il saura mettre profil dans sa nouvelle carrière. Au nom du Comité,dit M. le Président, j'ai donc l'honneur Messieurs, de vous proposer comme candidat, l'honorable chevalier Auguste Hynderick, persuadé que vous acclamerez celte candidature avec sympathie et que vous lui accorderez l'unani mité de vos suffrages. (Applaudissements pro longés). Monsieur le Chevalier A. Hynderick demande ensuite la parole et s'exprime peu près en ces termes Ma première parole, Messieurs, est une parole de regrets pour l'honorable Monsieur Vandenpee- reboom, pour l'homme éminenl, qui a représenté d'une façon si distinguée l'arrondissement d'Ypres au sein de la représentation nationale, et que des motifs de santé ont empêché d'accepter la candi dature, qui lui a été offerte. Comme vous tous, Messieurs, j'eusse été heu reux de voir ce nom si sympathique sortir triom phant de l'urne le li Juin, et je m'associe de tout cœur aux paroles exprimées par l'honorable Président. Celte démarche n'ayant pas abouti, le Comité a fait appel mon dévouement, el j'ai cru. Messieurs, que, quand l'ultramontanisme lève fièrement la tête et veut porter une main sacrilège sur les belles libertés, que consacre notre Constitution, l'absten tion eut été une lâcheté, je dirai plus, c'eut été le le suicide de l'opinion libérale dans l'arrondisse ment d'Ypres. (Applaudissements). Vous n'ignorez pas, Messieurs, les graves dan gers, qui menacent notre société civile. Nos adver saires ont placé la question politique sur le terrain religieux el sèment pleines mains la division chez un peuple, qui a pour devise l'Union fait la force. 11 est plus que temps d'opposer une digue l'ar rogance sacerdotale, qui s'affirme de jour en jour. Quoique je sois profondément louché de la démarche, que le Comité de l'association a faite auprès de moi, je tiens vous déclarer que je n'ai nullement ambitionné cette candidature, et que je ne l'ai acceptée que par dévouement au parti libéral. (Vifs applaudissements). Je ne crois pas devoir faire une profession de foi. Vous me connaissez, Messieurs, et vous savez que, dans toute ma carrière administrative, j'ai toujours fait preuve d'un libéralisme sage, modéré et gouvernemental.. Je suis partisan de la liberté des cultes dans son acception la plus large je ne veux pas plus de l'ingérence de l'Etat dans l'Eglise, que de l'in gérence de l'Eglise dans l'Etat. Je veux en un mot l'application du principe de l'indépendance du pouvoir civil, tel que l'a défini le congrès libéral de 1846. Ces principes, Messieurs, qui sont ceux de toute ma vie, serviront régler ma ligne de con duite, si les électeurs veulent bien m'accorder au jour du scrutin la majorité des suffrages. (Applaudis sements). M. le Président donne ensuite quelques expli cations sur le nouveau mode de votation. Les candidats doivent être présentés au moins cinq jours francs avant celui où le scrutin doit avoir lieu et il propose procéder immédiatement cette opération, ce qui a lieu. Tous les membres présents offrent d'appuyer celte candidature. M. Ferdinand Destuers demande ensuite la parole. Messieurs, dit-il, vous savez que les Associa tions libérales de Furneset d'Ostende m'ont choi si, pour leur candidat, l'élection sénatoriale du 11 Juin. Soyez persuadés, que ce n'est qu'après bien des hésitations, que j'ai pu me décider occuper un mandai législatif dans un autre arrondissement que le vôtre. Je ne puis oublier qu'Ypres est ma ville natale, el que c'est vous tous, que je dois mon succès électoral de 1876. Celle répugnance bien légitime, je n'ai pu la faire taire, que lorsqu'on m'a démontré que ma candidature pouvait contribuer au triomphe de l'o pinion libérale. Permettez-moi donc, tout en fai sant des vœux pour le succès du candidat sympa thique que vous venez d'acclamer, de vous déclarer que je me souviendrai en toutes circonstances de mes amis politiques d'Ypres el que, si je suis élu, l'arrondissement d'Y près comptera deux Sénateurs, au lieu d'un. De plus, Messieurs, comme j'exerce Yprcs mes droits électoraux, je viendrai le 11 Juin donner mon suffrage Monsieur le Cheva lier Hynderick. (Applaudissements). Monsieur Carton remercie Monsieur de Stuers des paroles qu'il vient de prononcer. Tous nos vœux vous accompagnent, dit Mon sieur le Président, et l'appui, que vous pourriez trouver chez nos amis politiques, vous est sûrement acquis. On procède ensuite un essai du nouveau mode de votation. La séance est levée 6 heures. M. Surmont a l'épiderme bien chatouilleuse; nous commençons peine, et voilà déjà que le Journal d Ypres se fâche tout rouge et nous lance l'injure et la menace. M. Surmont croit- il, par hasard, que nous devions le traiter en enfant gâté. Il est candidat et il doit souffrir que nous discutions ses titres la confiance des électeurs sa candidature est-elle donc si vermoulue qu'il a peur de la voir s'écrouler sous nos simples critiques Pauvre M. Sur mont qui craint la loi du talion Mais le Journal d Ypres ne houspille-t-il pas nos amis dans chacun de ses numéros? Ne consacre-t- il pas notamment des colonnes entières vili pender M. Carton? Eh bien l'honorable Pré sident de l'Association Libérale s'émeut-il de ces attaques Il les dédaigne et est souvent le premier en rire. Eh bien, nous engageons 'honorable M. Surmont avoir la même phi- osophie. Il ne peut, en résumé, nous em pêcher de dire qu'à nos yeux il est un homme surfait et que s'il s'est fait quelque réputation parmi les siens, c'est uniquement parce que dans le pays des aveugles les borgnes sont rois. Que d'ailleurs M. Surmont le sache une fois pour toutes nous ne nous sommes jamais in clinés devant personne et ce n'est pas par des menaces qu'il nous imposera silence. Sans doute, il pourrait faire usage du droit de réponse; mais grâce Dieu, ce droit existe pour tout le monde et si nos amis voulaient l'exercer leur tour, ils pourraient remplir plus de vingt numéros du Journal d Ypres nous avons sous ce rapport des points de bon et si nos adversaires se mettaient réaliser leur menace, nous leur rendrions œil pour œil, dent pour dent et ligne pour ligne. Cela dit, nous persistons soutenir que le cumul exercé par M. Surmont est un fait inoui, sans précédents et constitue une inter vention manifeste et une pression directe de de la part de l'autorité. En effet, si on n'a pas pourvu depuis dix mois aux fonctions de Commissaire d'Arron dissement, et si on a confié ces fonctions au candidat clérical, n'est-ce pas uniquement pour que celui-ci put s'en servir pour prépa rer et défendre sa candidature Nous ne voyons aucune ressemblance entre cette position et celle qu'occupait M. Carton car si l'honorable Président de l'Association Libérale n'a pas abdiqué ses opinions person nelles, il ne s'est jamais servi de l'influence que lui donnait sa position pour défendre sa propre candidature. M. Carton n'a jamais bri gué de mandat, et il n'a pas de compte ren dre, croyons-nous, de sa détermination. Il n'y a donc aucune similitude entre le cas de M. Carton et celui de M. Surmont et ce dernier vient de nous donner un exemple qui, nous l'espérons bien, ne sera pas perdu pour nos amis. Quand Surmonl se présente l'Association oq l'appelle Monsieur le Baron, on est heureux de voir Monsieur le Baronon acclame Monsieur le Baron Baron par ci, Baron par là, C'est Baron gros comme le bras. Mais quand il s'agit de poser sa candidature ou de signer un acte officiel,c'est Surmont tout court. Quel est donc ce mystère Serait-ce un Baron dans le genre de Kervyn- Baro Un Baron de fantaisie Ce qui semble avoir particulièrement chatouillé M. Surmont, c'est que nous aurions insinué qu'il a participé aux délibérations de la Députation Per manente, lorsque ce collège a examiné les affaires de l'arrondissement d'Ypres et comme preuve que notre insinuation n'est pas fondée, il publie dans le Journal dYpres un arrêté de la Députation qui nous donne naturellement tort et au bas du quel il a fait inscrire M. Surmont s'abstient et dé- clare s'abstenir dans toutes les décisions prises en matière électorale concernant l'arrondissement d'Ypres.

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 2