Election provinciale de Messines. AVIS Chronique Religieuse. Nouvelles diverses. Personne, croyons-nous, ne se laissera prendre «ce hameçon. Comment! M. Surmont réclame et commence faire rapport sur sa propre réclamation, puis il assiste aux délibérations de ses collègues et l'on voudrait nous faire accroire que sa pré sence est sans influence sur les décisions. Allons donc, mais tous ceux qui apprécient les Députa- tions leur juste valeur, savent que leiirs membres aiment se rendre de petits services. Pas sez-moi la rhubarbe et je vous passerai le séné. Telle est la règle qui prédomine et qui doit faire enlever tôt ou tard aux Députalions leurs derniè res attributions. Le Journal nous dit qu'il a de ces décisions de quoi remplir pendant plusieurs mois notre petit carré. Eh bien soit mais nous avons, nous, de nom breux arrêts qui feraient bon effet dans son carré et serviraient mettre au grand jour l'ânerie ou la partialité de nos permanents. Le Moniteur de Dimanche nous a apporté une nouvelle fournée de décorations, données des magistrats dont nous n'entendons pas méconnaître les services mais nous eussions préféré que cette crucifîcation n'eut point précédé de quelques jours les élections on en revient malheureusement aux mauvaises pratiques d'avant 1847 et l'opinion publique, toujours maligne, ne voit dans ces distinctions que la récompense de services politi ques. Mais si nous voulons bien rendre hommage aux magistrats qui ont obtenu ces récompenses, nous devons exprimer nos regrets de ce que le gouver nement ait saisi celte occasion pour donner une nouvelle preuve de sa partialité et de son intolé rance, en excluant de cette faveur un magistrat plus ancien et supérieur en rang, dont le mérite et l'intégrité ne sont mis en doute par personne. Le gouvernement eut dû se rappeler qu'il y a des hommes qui, raison de leur caractère et de leurs antécédents, sont placés au-dessus de pareilles attentes. Ainsi, on se demande en quoi ce magis trat peut avoir démérité et l'opinion publique est unanime pour dire que c'est parce qu'il n'a pas consenti prononcer un réquisitoire qui lui avait été imposé au fond du confessionnal. Voilà où nous en sommes réduits on n'obtient même plus justice quand on ne consent pas se faire l'aveugle instrument du clergé. Triste Triste Nous apprenons que la Députation Perma nente vient de statuer sur les dernières con testations électorales. Naturellement nous devions les perdre tou tes et on a eu soin de ne prononcer que lorsque nous n'avions plus un délai suffisant pour faire réformer ces décisions en appel. Nous protes tons de toutes nos forces contre cette nouvelle manoeuvre et nous exigerons l'avenir que l'on signifie toutes les décisions qui remettent les affaires, afin de pouvoir aller en appel de celles que l'on ajourne ainsi indéfiniment encore une leçon pour l'avenir. Les fameuses listes des éligibles, dont le Journal d Yprès annonçait la prochaine publi cation, viennent enfin de paraître et nous y voyons, en effet, figurer M. Surmont pour une somme de fr. 2236-92 mais rien ne nous prou ve que M. Surmont possède les bases de tou tes les côtes qu'il s'attribue c'est un point examiner et que nous réservons bien for mellement pour le cas ou, contre notre attente, M. Surmont serait élu. Les listes sont faites du reste de la manière la plus arbitraire et la plus partiale; ainsi M. de Codt n'y figure et M. Carton y est porté comme ne payant aucune contribution per sonnelle. Or, tout le monde sait pourtant que M. Carton a maison de ville et maison de campagne. La Députation croit-elle par hasard qu'il couche la belle étoile Il est vrai qu'elle compte en revanche deux contributions personnelles M. Surmont l'une de fr. 146-30, payée Voormezeele, l'au tre de fr. 198-75 payée Gand Et tout ce qui émane de ce collège se ressemble et est empreint du même arbitraire et de la même partialité. A Messines MM. Demeester et Therry, tous deux candidats libéraux, ont été réélus par 413 et 405 voix, ce résultat est on ne peut plus sa tisfaisant en présence des efforts que le clergé a fait pour que les électeurs s'abstiennent. Nous apprenons que le bureau électoral de l'Association Libérale fonctionnera Lundi Messines. Nous engageons tous les électeurs libéraux du canton, et ils sont nombreux comme l'on sait, prendre part ces exercices. D'après les résultats des dernières élections pro vinciales, les libéraux ont gagné des voix aux con seils provinciaux dans les arrondissements où ils comptent lutter le 11 juin. C'est bon signe. On lit dans la Constitutionde Courtrai I.L L'Association libérale de l'arrondissement de Cour trai a décrété la lutte pour les élections législatives du 11 Juin prochain. Nos amis politiques ont jugé qu'en présence de l'effort suprême tenté en ce moment par le parti libéral belge pour renverser le gouvernement des prêtres et secouer le joug sacerdotal qui nous écrase, il se devaient au pays, ils se devaient eux mêmes de prendre part cette lutte patriotique, dût le résultat ne pas répondre leurs espérances. Nous lutterons Nous lutterons avec la confiance sereine qu'inspire la conscience du devoir accompli nous lutterons n'ayant d'autre but nos efforts que l'espoir de contribuer, dans la mesure de nos forces, l'affranchissement du pays et la destruction du système gouvernemental qui conduit la Belgique aux abîmes Aujourd'hui, qu'une loi réparatrice, arrachée par lam beaux au pouvoir, est venue donner satisfaction l'opinion publique, souvelée la suite des élections de 1876, le parti libéral peut engager avec confiance et sans découragement les luttes auxquelles le jeu de nos institutions l'appelle prendre part. Le corps élec toral rendu lui-même enfin saura retrouver sa véritable voie. Il ne faut pas se le dissimuler cependant, nous ver rons se produire pendant quelque temps encore les conséquences néfastes de cette tyrannie morale que le clergé infligeait la dignité du citoyen. Mais, soyons en sûrs, le jour où l'électeur aura acquis de sa liberté politique, le gouvernement des prêtres aura vécu pour jamais. Nous lutterons donc pour hâter cette heure de déli vrance, pour témoigner de notre confiance dans l'ave nir. Certes, nous avons connu les défaites et les revers politiques. Il ne nous ont point abattus car nous nous sommes rendu compte des causes de notre apparente faiblesse: l'ignorance de l'électeur des campagnes, l'ab jection morale, la servitude où la pression du clergé le tenait plongé. Aujourd'hui une ère nouvelle va s'ouvrir, nous la saluons avec espoir; vaincus aujourd'hui, nous recommencerons demain, certains que nous sommes que les luttes nobles et patientes, celles qui tendent un but élevé, portent toujours leurs fruits même quand elles se terminent par des défaites. La défaite électorale du mois de Juin 1876 a valu au pays la ré forme électorale. L'épreuve qui en sera faite demain dût-elle aboutir pour nous un échec, donnera l'élec teur le sentiment de sa libération définitive, et ce sen timent guidera sa conduite pour l'avenir. Et qu'est-ce qu'un échec au prix d'un tel résultat Que nos adversaires le sachent donc, désormais ils nous trouveront toujours devant eux On nous écrit d'Audenarde M. Pierre Amelot, bourgmestre de Heurne, a accepté la candidature pour le Sénat. M. Amelot qui est un homme 'très-populaire et qui appartient une des familles les plus anciennes et les plus considérées de l'arrondissement, est un candidat excellent pour le parti libéral. L'Association libérale de Gand se réunira Vendredi prochain en essemblée générale, pour procéder au choix des candidats définitifs pour les prochaines élections législatives. Les cadidats provisoires proposés jusqu'ici sont: Pour le Sénat. M. EMILE DELECOURT, ancien sénateur. Pour la Chambre des Représentants. MM. DE KERCHOVE DE DENTERGEM, repré- tant sortant. D'ELHOUGNE, ancien représentant. A. LIPPENS, id. H. DE DEYN, avocat. JULES DE HEMPTINNE, industriel. J. DE VIGNE, avocat. G. ROLIN JACQUEMYNS, avocat. C. VERHAEGHE DE NAEYER, banquier. ED. WILLEQUET, avocat. Le tribunal correctionnel de Tournai a rendu son arrêt en cause d'Adolphe Deffolin, en religion frère Mélite, convaincu de nombreux attentats la pudeur commis sur ses élèves confiés ses soins. Il a été condamné: A quatre peines d'un an de prison. A 9 peines de 8 mois de prison. Et lOans d'interdiction de ses droits civils. Le président ordonne l'arrestation immédiate du condamné. Les débals qui ont eu lieu, huis-clos, ont révéléles détails qui dépassent en scaudale et en ignominie tout ce qu'on avait vu jusqu'à présent dans les procès de ce genre. Les faits dont Mélite s'est rendu coupable, s'accomplissaient en pleine classe, en présence de tous les élèves. Le nombre de ces élèves variait entre 60 et 80. Il résulte de certaios témoignages que les méfaits dudil Mélite se sont prolongés pendant une dizaine d'années! Les dépositions des témoins ont été écrasantes pour l'accusé. Au milieu de l'écœurement général, on a dû rire de la dépo sition d'un petit Tournaisien qui avait résisté comme un beau diable aux instances du très cher Frère et refusait de retourner en classe. Et comme sa mère lui en demandait la raison: Pour faire c'qu'on y fé, répondit-il, j'aimerai mieux aller ramasser escarbilles Le ministère public a mis en relief la durée et le grand nombre des attentats commis, les facilités d'évasion que l'on a fournies au coupable, l'absence de surveillance et requiert une condamnation sévère du chef des faits établis pour cha cune des treize victimes, sans tenir compte du nombre des faits dont chaque enfant a été victime, le calcul serait impos sible. Le frère Mélite est en fuite et a été condamné par défaut. Jeudi après-midi, un affreux malheureux est arrivé Anseghem. Un aliéné, le nommé A. Blaumbloem, âgé de 32 ans, et habitant avec ses parents, a assassiné son père, âgé de 68 ans, au moyen d'une fourche. Le malheureux vieillard a la tête complètement broyée et n'a pas survécu une demi-heure ses blessures. L'ouverture du salon de peinture a eu lieu, Samedi, Paris. Le catalogue compte 2,500 numéros. Un bien triste accident s'est produit, Vendredi, sur la ligne de Louvain Gand, entre les stations de tiaecht et de Boort-Meerbeck. Le garde Lebègue, qui contrôlait le train n° 160, partant de Louvain neuf heures quatre minutes du soir, est tombé sur la voie et a eu les deux jambes broyées. C'est en voulant passer d'une voiture l'autre que Lebègue a prrdu pied et a été jeté sous les roues. Le malheureux a été transporté l'hôpital de Louvain, où l'amputation des deux membres a été jugée nécessaire. Cette douloureuse opération a été supportée avec courage par le pauvre agent, et, aucune complication n'étant survenue dans son état, on espère que Lebègue pourra guérir. Le Figaro rapporte que dans la sectioD belge de l'Ex position de Paris, un inconnu a lacéré deux tableaux portant tous les deux le n° 1,650, et représentant l'un le sanctuaire de Notre Dame de la Garde a Marseille, l'antre la façade de ce monument. On ne saurait trop flétrir un pareil acte, qui n'est malheureusement pas sans précédent.

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 3