fto 368. Jeudi,
38e Aî( NÉE.
11 Juillet 1878.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'Y PRÈS ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Démissions!
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
BULLETIN POLITIQUE.
La grande préoccupation des journaux clé
ricaux semble être que le gouvernement pour
rait se trouver dans l'obligation de remplacer
quelques gouverneurs et quelques commissai
res.
Nous comprenons leur souci mais le gou
vernement n'a pas consulter les intérêts des
fonctionnaires seulementil doit avoir égard
avant tout aux vœux des populations et sur
tout aux besoins du service. Nos adversaires
ont nommé, dans ces derniers temps, presque
partout, un grand nombre de fonctionnaires
d'une incapacité notoire; nous en connais
sons qui ne savent que lire et écrire ainsi,
celui qu'on réservait notre arrondissement
était un beau spécimen du genre et les justi
ciables devraient continuer avoir de pareil
les incapacités leur tête? Non, mille fois non;
cela n'est pas possible.
La politique libérale exige d'ailleurs des
fonctionnaires capables, actifs, sachant impri
mer la vie et la prospérité la contrée qu'ils
sont chargés d'administrer, tandis que nos clé
ricaux préfèrent des agents qui s'abstiennent
et laissent au clergé le soin de régenter la
société en leur lieu et place.
Le ministère n'est-il pas d'ailleurs respon
sable et par cela même n'a-t-il j)as le droit
d'avoir des agents en qui il a confiance et qui
sont disposés faire prévaloir sa politique.
LaDéputation vient de poser un nouvel acte
que nous nous abstiendrons de qualifier elle
vient de déclarer le sieur De Coninck déchu
de ses fonctions de conseiller communal de
Zillebeke. C'est un acte inoui, sans précédents
dans notre arrondissement.
Le sieur De Coninck a quitté, il est vrai, la
commune de Zillebeke depuis huit ou neuf
mois pour venir habiter Ypres; mais son man
dat de conseiller expire la fin de cette an
née et il est d'usage en pareil cas de laisser
achever le mandat. Etait-ce la peine d'ailleurs
de le déchoir? Nous parions qu'on ne lui nom
mera pas de successeur avant la fin de l'année,
mais le sieur De Coninck est libéral, et a par
fois troublé le sommeil du clergé propos
d'une question du cimetière. Et vite, il faut
que le bras séculier vienne en aide au pouvoir
spirituel.
Espérons que ce sera le coup de pied de
l'âne et que ces actes de vengeance ne se re
produiront plus sous le nouveau régime.
Ce fait prouve une fois de plus combien il
est urgent de modifier et de rogner les pou
voirs des Députations Permanentes ces corps
sont composés d'un assemblage de nullités qui
n'écoutent en toutes circonstances, que leurs
passions, leurs haines et leurs rancunes.
LE
PROGRES
VIRSS ACQUIRIT EUNDO.
ABONNEMENT l'Ai'. AN: Pour l'arrondissement administratif e( judiciaire d'Vpres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25.
CHEMIN DE FER.
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-IIazebrouck. 6-30. 12-07. 6-50.
Poperinghe. G-30. 9-07. 12-07. 5-57. 6-50.
8-45. 9-50.
Courlrai. 5-54. - 9-4G. -dl-20. - 2-35. - 5-25.
Roulers. 7-50. 12-25. G-50.
Langhemarck-Ostende. 7-00. 12-0G. 6-07.
Langhemarck, le samedi, 5-50.
Les travaux du congrès de Berlin ne se termine
ront pasaussi paisiblement qu'on l'avaitcru d'abord.
Lord Beaconsficld, a réservé aux plénipotentiaires
et l'Europe une surprise, qui achèvera de relever
en Angleterre son prestige quelque peu ébranlé.
Dès Lundi matin, \eDaily Telegraph annonçait
que le premier ministre de la Grande-Bretagne
devait déclarer, dans la séance du congrès, que la
reine d'Angleterre avait conclu avec le Sultan un
traité défensif basé sur le strict maintien de l'inté
grité de l'empire turc en Asie. Au terme de ce
traité, l'intégrité du territoire ottoman en Asie-
Mineure est protégée contre toute agression par les
forces et les ressources de l'Angleterre. Le Sultan
a accordéen échange l'Angleterre le droit d'occuper
l'île de Chypre.
Jusqu'à présent le gouvernement n'a pas dû met
tre cette convention exécution. Mais il est bien
décidé le faire, si l'intégrité de celte partie du
territoire ottoman est menacée par qui que ce soit.
Une longue dépêche, envoyée par le marquis de
Salisbury M. Layard en date du 30Juin, expose
les motifs qui ont fait agir le gouvernement anglais.
Lundi les plénipotentiaires ont définitivement
réglé les questions relatives aux frontières de la
Serbie et de la Bulgarie.
Le Moniteur de Empire dA llemagne annonce
officiellement que le prince de Reuss, ambassadeur
en mission extraordinaire auprès de la Porte otto
mane, a été rappelé de son poste.
Cette mesure n'a, dit-on, aucun caractère politi
que.
La Gazette de Cologne dit au sujet de la ques
tion bosniaque que la proposition de l'Angleterre,
adoptée par les plénipotentiaires, porte que le
congrès pourvoira lui-même l'administration de
la Bosnie et de l'Herzégovine.
Une dépêche de Vienne, adressée au même jour
nal, dit que les habitants des provincesquemenace
l'envahissement sont bien décidés s'y opposer par
la force. De toutes parts les musulmans courent
aux armes et Serajewo les catholiques s'associent
ce mouvement.
Les négociations entre la Turquie et la Grèce
pour la rectification des frontières helléniques ont
commencé^ Berlin elles seront continuées Con
stant inople.
La partie avancée de la presse italienne mani
feste son mécontentement au sujet des décisions
prises par le congrès. Plusieurs journaux repro
chent aux plénipotentiaires d'avoir sacrifié les
désirs des peuples aux combinaisons delà diploma
tie.
Ces sentiments ont trouvé des échos la Cham
bre des députés où plusieurs interpellations sur la
question d'Orient ont été déposées.
Suivant la Gazette de VAllemagne du Nord,
les socialistes de la circoncription de Sonneberg
Saalfeld, qui aux dernières élections avaient réuni
4,000 voix, se seraient décidés donner, au 30
Juillet, leurs votes M. Lasker, un des chefs du
parti national libéral.
En France, les journaux républicains se félici
tent tout du résultat des élections.
Ypres, le 10 Juillet 1878.
La démission des fonctions de gouverneur de la
province de Hainaul, offerte par M. le prince de
Caraman-Chimay, a été acceptée.
Les journaux cléricaux ont poussé des cris de
paon, ils ont prétendu que la démission de M. le
gouverneur du Hainaut n'est qu'une révocation
déguisée. Nous n'en croyons absolument rien. M.
de Caraman. nous disent les journaux du Hainaut,
est trop homme d'honneur et de tact pour avoir
attendu que M. le miuislre de l'Intérieur lui arra
chât sa démission. II aura parfaitement compris la
position fausse dans laquelle il se trouvait, il aura
voulu suivre dans sa retraite le gouvernement
tombé, il aura spontanément offert sa démission.
Celle conduite sage et correcte devrait être celle
de tous ses collègues cléricaux qui, eux, semblent
se cramponner au pouvoir et paraissent ignorer
que le ministère Malou-de Lantsheere a fait place
depuis un mois au ministère Frère-Bara.
M. Rnzette, gouverneur delà Flandre Occiden
tale, M. de T'Serclaes, gouverneur de la Flandre
Orientale. M. Bovy, gouverneur du Limbourg, M.
de Beaufort, gouverneur de la province de Namur
et M. du Bois-Thorn, gouverneur du Brabant sont
encore en place.
Ils co tinuent servir le gouvernement libéral, ils
viennent d'ouvrirsolennellement la session de leurs
conseils provinciaux, ils ont prononcé desdiscours,
ils revêtent encore leur habit brodé comme si le
ministère dont ils étaient les exécuteurs des basses-
œuvres n'avaient pas été impitoyablement et vi
goureusement balayé par le pays.
Qu'est-ce donc que le pays a voulu dire le il
Juin? Il a voulu dire: bas la calotte c'est-à-
dire. bas le gouvernement des prêtres, des jésui
tes! bas les ministres qui ne sont que des polichi
nelles de l'épiscopat bas les créatures du clergé
hors du gouvernement du pays cette armée de pan
tins. jouets aveugles des arrogances sacerdotales
Eh bien ils sont tombés les ministres et avec
eux doivent logiquement tomber leurs créatures.