A° 373. Dimanche,
38e année.
28 Juillet 1878.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Conseil Provincial.
paraissant le jeudi et le dimanche.
bulletin politique.
LE
PROGRES
VIRES ACfiUIRIT ElINDO.
ABONNEMENT PAR AN: IW l'arrondissement administratif el judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
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CHEMIN DE FER.
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperiiighe-Hazebrouck. 0-30. 12-07. 6-50.
Poperinghe. 0-30. 9-07. 12-07. 3-37. 6-30.
8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-40. - 11-20. - 2-35. - 5-25.
Roulcrs. 7-50. 12-23. 0-30.
Langhemarck-Osteude. 7-00. 12-00. 0-07.
Langhemarck, le samedi, 5-50.
Les honneurs que la reine d'Angleterre et la
grande majorité de la nation anglaise, ont rendus
lord Beaconsfield cl au marquis de Salisbury sem
blent avoir augnienlé le mécontentement, pour ne
pas dire l'envie, des membres de l'opposition. Dans
le premier débat qui a eu lieu la Chambre des
lords, lord Granville avait su du moins rester dans
les limites des convenances.
Le jeune leader du parti libéral, le marquis de
Hartington lui-même, a montré une modération
relative dans la motion de blâme qu'il se propose
de faire discuter par la Chambre des communes.
Depuis lors les sentiments se sont, nom pas
accentués, mais exagérés, et un membre de la
Chambre des communes est allé .Mercredi jusqu'à
présenter une pétition demandant la mise en accu
sation de lord Beaconsfield.
Mais il sentait si bien lui même ce qu'une telle
proposition a de révoltant pour le peuple anglais,
qui a l'amour-propre national développé au plus
haut degré, qu'il s'est empressé d'ajouter qu'il
n'appuyait nullement la pétition qu'il déposait.
Des projets de ce genre ne peuvent qu'accroître
la force de lord Beaconsfield, en rangeant de son
côté les hommes raisonnables, qui tiennent compte
des besoins du moment et des difficultés inouïes
dans lesquelles s'est trouvée l'Europe politique.
En Russie même on n'est pas aussi hostile
l'homme d'Etal anglais que dans son propre pays.
A part quelques journaux extrêmes, la presse
rend hommage aux éminenles qualités et au talent
supérieur de lord Beaconsfield.
11 semble que le gouvernement turc, bien qu'il
n'ait pas encore donné ses dernières instructions
ses plénipotentiaires, qui sont resté Vienne, est
disposé exécuter volontairement les clauses du
traité de Berlin, relatives l'occupation de la Bos
nie et de l'Herzégovine.
On annonce en effet de Vienne qu'une partie des
troupes turques, qui tenaient garnison en Herzégo
vine, ont reçu l'ordre de se rendre Breslinza,
près du port de Kleck, où elles s'embarqueront
pour Constanlinople. Plusieurs centaines de wagons
de chemin de fer ont été préparés Mitrovitza.
Pour transporter les troupes turques de Bosnie
Salonique. Hafiz pUcha arrivera Âlitrovitzaaujour
d'hui pour surveiller le transport. Un détachement
de troupes restera en garnison dans celle ville, où
'on établira un camp fortifiié.
On écrit d'Andrinople la Correspondance
politique de Vienne que l'état sanitaire de l'armée
russe continue être déplorable. Sur l'avis des
médecins, ou avait diminué la ration de viande
pour augmenter la ration de riz celte mesure a pro
voqué un mécontentement tel que l'on est revenu
l'ancien régime, au détriment de la santé des
troupes.
Tous les jours, 25 ou 30 wagons, parfois 40
wagons, transportent chacun de 15 20 malades
San Stefano, où un ou deux vapeurs les attendent
pour les amener Odessa.
Une correspondance de Rome, adressée la
Germania, le principal organe des ultramontains
allemands, s'occupe des rapports actuels entre le
gouvernement prussien et la curie romaine. Le
correspondant affirme que l'on a fait au Vatican
une élude approfondie de la situation de l'Allema
gne et que le pape et le cardinal secrétaire d'Etat ont
examiné avec soin toutes les phases du Cultur-
kampf. Il ajoute que le saint siège est disposé
faire quelques concessions dans l'intérêt des catho
liques allemands, mais que jamais ni aucun prix
il ne transigera sur les questions essentielles.
Les concessions que la curie romaine serait dis
posée faire pourraient être considérées comme
très graves pour les catholiques, dit en terminant
le correspondant, mais ils s'y soumettront avec
satisfaction, sachant que le Vatican ne prendra
aucune décision qui. ne soit dictée par la parfaite
connaissance des besoins religieux de l'Allemagne.
D'après des nouvelles officieuses, transmises la
Gazette de Cologne, la date du 25 Juillet, l'état
du roi Alphonse XII inspirerait réellement des
inquiétudes depuis la mort de la reine Mercédès.
Le Roi parlerait d'abdiquer et déclarerait qu'il est
dégoûté de la vie.
On le surveille avec soin, mais on craint qu'un
changement de souverain n'ait lieu prochainement.
Les partisans de la princesse des Àsturies et ceux
de là reine Isabelle se remuent déjà beaucoup en
prévision de cet événement.
mTT"
Séance du Mardi 23 Juillet.
DÉMISSION DE M. SURMONT.
Nos lecleurs se souviennent qu'au début de la
session, M. Surmont a entretenu le conseil de sa
position assez fausse, puisque tout en étant élu
sénateur Yprès, il tenait rester conseiller pro
vincial. M. Surinont prétendait même qu'il n'avait
pas besoin d'opter avant le mois de Novembre pro
chain el qu'il pourrait, s'il le voulait, remplir jus
qu'à celte époque, les fonctions de membre de la
dépntation permanente.
Répondantà cetleallégalion,nous avonsdemandé.
dans notre n° du 8 Juillet, Avenir des Flandres
ce que M. Surmont. qui est cheval sur ialégalité,
ferait lorsque s'ouvrirait, quelques jours plus tard,
la session extraordinaire des Chambres.
Il ne lui restait évidemment qu'à s'appliquer un
démenti lui-même. Or, c'est ce que le baron Sur
mont vient de faire en envoyant, le 21 Juillet,
c'est-à-dire au milieu de la session du conseil pro
vincial, sa démission de membre de ce conseil.
M. Surmont fera bien, l'avenir, de réfléchir
un peu avant de parler. Le gouvernement des Six-
Malous lui a bien permis de cumuler les fonctions
de commissaire d'arrondissement et de député per
manent, mais sous le ministère libéral la loi des
incompatibilités n'est pas un vain mol!
Le départ de M. Surmont donne M. Vanhee
un rôle plus prépondérant. Il paraît qu'il a l'inten
tion de se poser en orateur. Aussi coinmence-t-il
parler au sujet des travaux publics avec une telle
ténacité que le conseil se fatigue bientôt des sons
de cette clarinette fêlée.
Voyant un grand nombre de membres quitter,
Mardi, la séance, M. Peers interpelle avec inquié
tude le président pour savoir comment le conseil
pourra terminer ses travaux.
Si M. Van Hee veut renoncera la parole, le pré
sident De Cock s'engage retenir la majorité des
membres.
En effet, le député permanent de Furnes se tait
et l'assemblée reste en nombre, soit 36 conseillers
sur 71, c'est-à-dire, qu'il y avait 33 absents.
Le budget de 1879 se trouve, enfin, l'ordre du
jour.
M. de Crombrugghe demande prendre la parole
dans la discussion générale. Tout aussitôt M. le
président De Cock lui fait observer qu'elle a été
ouverte il y a plus de huit jours. Notre hono
rable échevin est tout ahuri de cette réponse et
réplique que si la discussion a été ouverte, elle n'a
pas été close et qu'il en profitera pour prononcer
un discours.
M. de Crombrugghe se met lire alors un long
factum, traitant de la réparition des subsides
l'enseignement primaire, répartition qui n'est pas
loujoursfaite par la députalion permanente au point
de vue de l'équité et dans laquelle la ville de Bru
ges est souvent sacrifiée, comme la Flandre occiden-
est sacriée, son tour, dans la répartition des
subsides de l'Etat.
Ce discours est laissé sans réponse et la séauée
est levée 1 h. et demie.
Séance du Mercredi 24 Juillet.
ENFIN
Après une assez longue attente, le conseil a pu
reprendre enfin ses... travaux, tellement laborieux
que, malgré les avertissements du président, l'as
semblée parvient peine se trouver en nombre,
c'est-à-dire 36 sur 71
Il est donc procédé la discussion du budget. Il
est 11 heures.