ÎY0 380. Jeudi,
38e ANNÉE.
22 Août 1878.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSAIT LE JEUDI ET LE MMANCHE.
VIRES AC0UIRIT EL'NDO.
ABONNEMENT PAK AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 50.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10; Réclames: la ligne fr. 0-25.
CHEMIN DE FER.
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Hoperinghe-Ilazebi'ouclv. (i-50. 12-07. 0-50.
Poperioghe. (i-50. 9-07. 12-07. 5-57. 6-50.
8-45. 9-50.
Courlrai. 5-54. - 9-46. - 11-20. - 2-35. - 5-25.
Roulers. 7-50. 12-25. (i-50.
Langhemarck-Oslrnde. 7-00. 12-06. 6-07.
Uaoghctnarck, le samedi, 5-50.
BULLETIN POLITIQUE.
Les renseignements qui nous sont transmis de
Vienne au sujet de l'occupation de la Bosnie et de
1 Herzégovine ne sont pas bien décisifs.
La Serbie a déclaré qu'elle observerait une neu
tralité armée.
Le Monténégro en fera loul autant. Dans une
réunion qui a été tenue le 13 Grahova par les
chefs herzégoviniens qui avaient pris part a la
guerre russo-turque, le prince Nikita exprimé
l'avis qu'il était très-dangereux de résister l'armée
d'occupation, et il a conseillé tous de recevoir les
Autrichiens en amis.
Il a ajouté qu'un cordon militaire continuerait
empêcher les volontaires monténégrins de commu
niquer avec les insurgés.
Le général Philippovicli, qui a livré vendredi un
combat heureux et qui était arrivé le même jour
Kisclink,doilêtrearrivédimanche,devantSeraïevo.
Le 16 et le 17 la 48e division autrichienne a
livré plusieurs combats heureux près de Stolatz.
Nous avons eu jusqu'à présent peu d'informations
sur l'accueil que font les populations de l'Asie la
convention anglo-turque du 4 juin.
Le journal arménien de Tiflis, le Tchakse
montre peu satisfait de celte convention, mais il
l'envisage un peu un point du vue de parti. Il
croit que le protectorat anglais profitera surtout
aux races musulmanes de l'Asie-Mineure. En sou
tenant cette thèse il engage les Arméniens ne pas
émigrer de la Turquie, pour ne pas livrer le pays
aux musulmans désormais protégés par l'Angleterre.
Le correspondant du Times, Calcutta, annonce
que le général Neville Chamberlain est attendu ven
dredi prochain Simla. où il doit recevoir la répon
se que fera l'émir de Caboul la proposition faite
par le gouvernement britannique de lui envoyer une
mission anglaise. L'escorte de cette mission se com
poserait de 500 cavaliers.
Les conseils généraux de France ont pRoeédé
lundi au renouvellement de leurs bureaux. C'était
le premier objet qui était leur ordre du jour.
L'agence Havas apprend que sur les 87 prési
dents qui ont été élus 51 sont républicains.
Voici enfin les résultats de presque tous les scru
tins de ballolage qui ont eu lied en Allemagne pour
le renouvellement du Reichslag. Dans la liste des
élus figurent 18 nationaux-libéraux, 8 libéraux
n'appartenant aucun groupe, 8 progressistes, 7
socialistes. 3 démocrates, 2 ullramontains, 4 con
servateurs-libéraux, 7 conservateurs. 5 Guelfes et
un Alsacien du partie de la protestation. Nous re
marquons dans les dernières listes les noms du
prince de Hohenlobe, ambassadeur d'Allemagne
Paris, candidat du parti de l'Empire, élu Forcli-
heim-Kulmbach contre un ultramontain, et de MM.
Bunsen, Schmidl, Gneist et Thilenius, nationaux-
libéraux.
Le fiancé de la princesse Marie de Prusse, le
prince Henri des Pays-Bas, est arrivé lundi Ber
lin.
Le prince de Bismark vient dequitter Kissingen
pour se rendre Gaslein.
Apres, le 21 Août 18 38.
L'Association libérale s'est réunie Samedi en as
semblée générale. Environ deux cents membres
assistaient celle réunion, dont le but principal
était le renouvellement partiel du Comité. Les
membres sortants étaient MM. Carton Henri, de
Codt Jules, de Beaucourt, Carpentier, d'Hondt,
Roelens Jean, Rayarl Ferdinand et Ricquier Louis.
Ils sont réélus sans opposition. M. le Président a
saisi cette occasion pour donner quelques explica
tions au sujet de la nouvelle loi électorale; cette
loi a pour but de mettre un terme aux frau
des électorales ainsi la fraude l'aide du cheval
mixte s'exerce sur une vaste échelle dans certaines
communes. A Passchendaele, par exemplele
nombre des élecleurs, qui était d'ordinaire de 52
34, est aujourd'hui de 48 et on en a fabriqué dans
cette commune cinq l'aide du cheval inixle et
huit l'aide de chevaux de louage.
Ainsi, lorsqu'il n'y avait pas de chemin de fer
Passchendaele, il n'y avait aucun loueur de voilu
res et aujourd'hui que la commune est dotée d'une
voie ferrée, il y en aurait huit, c'est plus qu'à
Ypres.
Presque tous les membres du clergé font des dé
clarations exagérées ainsi, presque tous déclarent
pour leur mobilier le quintuple de la valeur lo-
cative; l'avenir ils ne pourront plus compter celte
côte que jusqu'à concurrence de la valeur réelle
de leur mobilier. Du reste le clergé s'ingénie déjà
commettre des nouvelles fraudes. Un vicaire vient
de déclarer une5me cheminée, et, vérification faite,
il fait passer pour telle un petit fourneau qu'il a
placé en plein air dans sa cour.
M. le Président présente ensuite l'assemblée
un fort beau drapeau acquis par souscription et
qui restera le symbole de nos libérales institutions.
Ce drapeau porte pour inscription Association
Libérale et Constitutionnelle de larrondissement
dYpres et pour date,celle de la fondation de la so
ciété, 26 Mai 1846. Ce fut ce jour-là que M.
Carton vint comme délégué de l'Association libé
rale de Bruxelles, procéder l'installation de notre
association et 32 années de distance il a au
jourd'hui l'honneur de la présider.
M. le Président entre ensuite dans de longues
développements pour démontrer combien sont jus
tes les dispositions de la loi, qui concernent ceux
qui évaluent leur mobilier d'après le quinluple-
ment de leur valeur localive, et ceux qui habitent
gratuitement des habitations et bâtiments appar
tenant l'Etat, aux Provinces, aux Communes ou
des établissements publics.
M. Carton espère que tous les membres de l'As
sociation s'occuperont activement de la vérification
des listes électorales, en fesant parvenir au comité
les renseignements propres faireapprécier les con
ditions dans lesquelles se trouvent les élecleurs.
Dès que la nouvelle loi sera publiée, elle sera
distribuée tous les membres et line circulaire en
expliquera les principales dispositions.
Nous somme heureux de constater que l'associa
tion libérale gagne de jour en jour de nouveaux
membres; elle |en compte aujourd'hui 420 et nul
doute que sous le courant libéral qui souffle de
toute part ce nombre dépassera bientôt les 600
membres.
La fanfare catholique n'a pas voulu jouer au
festival, parce qu'à l'entrée de l'enceinte se trou
vait" Fignoble boite du denier des écoles gueuses»;
et c'est ainsi que nous n'avons pas entendu la fa
meuse Bénédiction des poignards, de Meyerbeer.
C'est vraiment dommage, car les blauwe kous-
sen avaient eu une heureuse inspiration en choi
sissant ce beau passage des Huguenotsqui devait
nous rappeler le massacre de 60,000 protestants
par les catholiques en I5'72.
Mais peut-être ces bons jeunes gens ne savent-
ils pas ce que c'est que la Sainte Barthélémy;
peut-être aussi leur enseignc-l-on, dans leurs éco
les, que ce sont les infâmes Huguenots qui ont
égorgé les papistes.
Enfin, me. direz-vous, pourquoi cette boite du
denier fait-elle l'effet de la tête de Méduse sur ces
vaillants champignons du Syllabus? Pourquoi le
Journal dYpres qui se pâme devant l'enseigne
ment des petis frères, si dignement représenté par
les Mainbode cl autres Melille. ne trouve-t-il que
des mots injurieux pour parler des écoles laïques?
Ce n'est pas seulement parce que l'œuvre du de
nier des écoles est une œuvre libérale par excellen
ce, ce qui est déjà suffisant pour la faire maudire
par les sacristains; il y a autre chose, et voici
Le denier des écoles laïques fondé en 1872 par
quelques libéraux de Bruxelles a pris une exten
sion rapide. Le public libéral a bien vite compris
l'idée des fondateurs, si bien que la fédération du
denier des écoles compte actuellement six cercles
fédérés, dix-sept cercles affiliés et quarante deux
sous-comilés lesquels ont recueilli, dans le cou
rant de l'année 1877, la somme de deux cent cin
quante mille francs.
Or voilà où gît le lièvre.
Le successeur de Pio nono est dans une dè-
clie profonde, s'il faut en croire les mandements
desévêques;le denier des imbéciles ne donne plus,