No 382. Jeudi, 38e AIMÉE. 29 Août 1878 6 FRAINCS PAR ATS'. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. L. VANHEULE. LE PROGRES VIRES AC0UIRIT EDNDO ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays. 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixraude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-23. CHEMIN DE FER. HEDRES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-30. 12-07. 6-30. Poperinghe. 6-50. 9-07. 12-07. 5-57. 6-50. 8-43. 9-50 Cou rirai. 5-54. - 9-46. - 11-20. - 2-33. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-50. Larigheruarck-Ostcndr. 7-00. 12-06. 6-07. Eanglu-marck, le samedi, 5-50. AUW'JiJ m ■■BiOTirawBgffiOTWPgi m iiiim gijii Les difficultés que rencontre l'exécution du traité de Berlin cl que nous avons déjà eu l'occasion de signaleront beaucoup de peine s'aplanir. En Europe le désaccord relatif la délimitation des frontières grecques vient peine d'entrer dans sa phase réellement intéressante: le moment est venu pour les puissances d'exercer leur médiation en vue de faire exécuter les décisions qu'elles ont prises et sanctionnées. Dans l'intervalle Mehemed Ali se rend en Crète, pour essayer de s'entendre directement avec les habitants. Dans la Roumelie, lesMuselmans des monts Rho- dope résistent plus que jamais aux troupes russes et ils ne se montrent guère disposés prêter l'o reille aux conseils de la commission internationale. Sur ce terrain la Porte est décidée garder une attitude absolument passive et laisser les autres puissances diriger seules les travaux de l'enquête qui se préparc. C'est propos de cette insurrection et des pour parlers qu'elle provoque qu'un dissentiment assez vif a éclaté entre l'Anglelere et la Russie.On a vu, par la dépêche de Saint-Péterbourg, que le gou vernement moscovite accuse le cabinet de Londres, et spécialement le marquis de Salisbury, de vou loir, par une intervention indirecte, faire échec l'influence russe dans la Bulgarie et la Roumélie. Le ton de la note que publiait l'Agence russe sur ce point était même assez comminatoire: elle disait en effet que le Czar était décédé s'opposer de pareils empiétements de la part de l'Angleterre et maintenir les droits acquis parle traité de Berlin. Dans la Bosnie et l'Herzégovine, les insurgés résistent toujours aux Autrichiens. Cependant la bataille de Siolatz, qui a été décisive pour ceux-là, a forcé un grand nombre d'entre eux de se retirer sur le territoire monténégrin. Mais le prince Nikila, fidèle la promesse qu'il a faite, s'est empressé de faire arrêter tous les insurgés qui dépassaient la ligne de démarcation de ses frontières et de les interner Niksich. Il est douteux que la seule nouvelle de cette aug mentation de force suffise pour intimider les in surgés. Quant la convention austro-turque, le correspondant viennois du Temps se dit en mesure d'annoncer qu'elle sera signée prochainement. Le compte Andrassy, dit-il, a l'intention d'exé cuter scrupuleusement le traité de Berlin, pour ne fournir la Russie aucun prétexte de plaintes. Le drapeau turc ne flottera pas côté du drapeau au trichien, mais le comte Andrassy est disposé lais ser arborer le drapeau turc sur les mosquées. Les Turcs demandent qu'on leur laisse le temps de réfléchir. En Asie les Turcs ont différé l'évacuation de Ba- toum par les troupes ottomanes de la remise de la place aux Russes jusqu'au 12 Septembre. Il est bien vrai que la Russie a consenti ce relard mais elle a en échange fait savoir la Porte que ses troupes n'abandonneraient les environs de Constanlinople que dans une huitaine de jours. D'après un télégramme de Péra, l'embarquement complet de la garde impériale russe prendra envi ron dix jours. On assure que le général Todleben transportera son quartier général Varna et non Rodosto. qui avait été primitivement désigné. Bourgas a été a- bandonné pour cause d'insalubrité. Depuis quelques jours il n'est question dans la presse réactionnaire de France que des dissenti ments qui existeraient entre certains ministres et de l'intention qu'aurait le maréchal de Mac-Vlahon de se démettre dans un bref délai des fonctions de président de la République. Le but que poursuivent ces journaux est facile deviner: ils veulent semer l'incertitude dans l'opi nion publique pour se proclamer une fois de plus les seuls et uniques sauveurs delà société et arriver ainsi un succès aux prochaines élections sénato riales. Dans un discours qu'il prononcé Morlagne, en Normadie, M. le Marcère a opposé le démenti le plus formel ces bruits et il a, dans un discours plein de logique et de bon sens, persuadé ses au diteurs qu'ils pouvaient avoir confiance dans la stabilité du régime qui gouverne la France et dans la modération de ceux qui en sont les chefs. Ypres, le 2S Août 1878. Les noces d'argent de LL. MM. le Roi et la Reine ont été célébrées en notre ville le Jeudi 22 c'par une splendide illumination. Les bâtiments publics, les maisons dps pauvres comme celles des riches, en un mot la ville entière s'est éclairée ce soir une foule énorme a parcouru les rues et est venue vers 9 heures se masser sur la Grand'Place pour y entendre la musique du Ir de ligne, qui. cette occasion, a exécuté ies plus beaux morceaux de son répertoire, et notamment un morceau com posé pour le mariage de Leurs Majestés Airs nationaux Belge et Autrichien par Ch. Hanssens. Le concert s'estterminé par la Brabançonne, dont l'air patriotique a été accompagné et applaudi diverses reprises par la nombreuse foule qui bom bait la place. Après le concert, la musique s'est rendue en jouant jusque devant la caserne qui était illuminée avec le meilleur goût. Là, en tourée des soldats et de la foule qui l'avait suivie, la musique a exécuté encore quelques beaux mor ceaux. et on s'est séparé vers 10 heures 1/2 aux cris de Vive le Roi Vive la Reine Dimanche soir, un immense cortège aux lumiè res a parcouru les principales rues. Cinquante quatre sociétés, drapeau en tête, y ont pris part, précédées et suivies d'un détachementde pompiers. Chaque homme était porteur d'une lanterne véni tienne, et fur et mesure que le cortège passait dans une rue, celle-ci s'éclairait par de nombreux feux de Bengale. Diverses musiques exécutaient tour tour des marches et airs joyeux, suivis des cris mille fois répétés de Vive le Roi .'Vive la Reine Vers 10 heures, toutes ces sociétés sont venues se ranger en cercle autour du beau kiosque érigé au centre de la Grand'Place; leurs présidents et porteurs des drapeaux y sont montés et les musiques réunies y ont exécuté l'air d'Ypres, puis la Brabançonne. Des feux de Bengale éclai raient l'immense Place des fusées allaient commu niquer la joie puhlique jusque dans le ciel où elles éclataient pour retomber sur la foule en étoiles de toutes couleurs; des détonnations de bombes se mêlaient aux sons patriotiques de la Brabançonne; les nombreux drapeaux étaient déployés et agités autour du kiosque. Partout en même temps des milliers de bouches chantaient l'air national. A ce moment, la Place avait un aspect vraiment féerique, et c'est au milieu des acclamations les plus enthou siastes que s'est terminée cette manifestation, de l'aveudclouslaplusspontanéeel la plus belle qui ait eu lieu en notre ville. M. le Bourgmestre qui se trouvait sur l'estrade au milieu des présidents des diverses sociétés, les a vivement félicités de l'ex pression si générale et si cordiale de leurs senti ments de dévouement envers nos Souverains, et les a remerciés de leur concours cette fêle patrio tique. Ses paroles ont été accueillies par de cha leureux applaudissements; les musiques ont entamé l'air où peut on être mieux puis ia foule s'est écoulée lentement, enchantée et heureuse. Honneur tous ceux qui ont pris part l'organi sation de cette fête, dont le souvenir restera gravé dans la mémoire de tous les habitants Le lendemain, 26 Août, la proclamation suivante a été affichée aux coins des rues Le Bourgmestre croit de son devoir d'adresser ses vifs remercîments aux habitants et spécialement aux nombreuses sociétés de la ville pour la manière si spontanée, si générale et si brillante dont ils ont expri mé leurs sentiments de sympathie et de dévouement LL. NIAI. LE ROI ET LA REINE. Cet hommage NOS SOUVERAINS fait honneur la ville, et cette fête restera inscrite dans ses annales comme un témoignage de son amour de l'ordre, de son attachement nos libertés et de son patriotisme. Ypres, le 26 Août 1878. LE BOURGMESTRE,

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 1