384. Jeudi, 38e A .HUÉE. 5 Septembre 1878. JOURNAL D'ÏPKES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. La Patrie publie enfin la lettre de M. Car ton son embarras est visible et, défaut de bonnes raisons, elle fait une charge fond contre M. Carton sous prétexte qu'il cumule rait son traitement avec sa pension de retraite. Il faut être clérical pour oser répandre ainsi le mensonge, et comme le dit M. Carton, nos adversaires ont tellement pour habitude de propager l'erreur qu'ils finissent par la pren dre pour la vérité.Tout le monde sait, en effet, que M. Carton ne touche aucune pension. Lorsqu'il a consenti faire, pendant quelque temps, l'intérim du commissariat, il a fait un acte de dévouement il fallait quelqu'un qui fut au courant des affaires pour ramener la régularité et l'ordre dans les différentes bran ches de l'administration. Cette tâche était surtout difficile et ingrate avec des bureaux inexpérimentés et, disons le, peu au courant des affaires. Sans doute, la régularisation ne pourra se faire en quel ques jours, mais nous avons la certitude que notre arrondissement ne tardera pas ressentir les effets de l'initiative et de l'impul sion bienfaisante de son ancien chef. En attendant, M. Carton a cru devoir se dé fendre d'être le cumulard que dénonce la Patrie et il vient d'adresser ce journal la nouvelle lettre que nous reproduisons ci- après Monsieur l'éditeur, M. le gouverneur Heyvaert. Voici la circulaire que notre nouveau gou verneur vient d'adresser aux autorités et fonc tionnaires de la province. Le langage si franc, si loyal, si digne et en même si ferme de M. Heyvaert n'a pas besoin de commentaires il suffit de publier sa circu laire Le Gouverneur de la Province de la Flan dre Occidentale, Messieurs, LE PROGRES VIRES ACQUIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. G-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixraude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-23. CHEMIN DE FER. (I1' Septembre). HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. C-20. 9-07. 10-05. 12-07. 2-45. 3-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-30. Latighemarck-Oslmde. 7-20. 12-06. 6-07. Langhemarck, le samedi, 5-50. L'occupation do Nevesinje et la prise deLjubinje par les troupes austro-hongroises sont considérées par la presse anglaise comme des faits d'une très grande importance. Toute la partie méridionale do l'Herzégovine, l'exception du disdrict de Trébinje, situé entre Raguse et le Monténégro, est actuelle ment au pouvoir des généraux autrichiens. Neve sinje est situé l'extrémité occidentale du plateau de Nevesinsko Polje, et renferme une population de 1,200 habitants musulmans. La population de Ljubinje est composée presque exclusivement de grecs orthodoxes. Le Daily Telegraph publie des renseignements sur la révolte qui vient d'éclater Trebinje. La garnison ottomane de cette ville avait décidé de se rendre aux troupes autrichiennes, mais les habitants envoyèrent une députalion au commandant turc pour l'engager continuer la résistance. Cette dé marche ayant échoué les insurgés entourèrent la citadelle et sommèrent la garnison de déposer les armes. Un violent combat s'ensuivit, et de part et d'autre les pertes furent sérieuses. Ou ne pourra pas, en cette occurrence, prétendre que les soldats turcs ont fait cause commune avec les révoltés. S'il faut en croire une dépêche adressée de Pest la Gazette de Cologne, Caralheodory pacha aurait soumis au comte Audrassy le programme suivant, qui a été rejeté: «Occupation de l'Herzé govine (province chrétienne), par les Autrichiens et de la Bosnie (province musulmane), par les Turcs; les nouveaux fonctionnaires seraient nommés par l'empereur d'Autriche au nom du Sultan; la Porte n'accorderait aucune indemnité aux familles bos niaques réfugiées en Autriche; enfin l'occupation cesseraient dès que le Sultan serait d'avis que le pays est pacifié. L'entente n'a donc pas pu s'établir; mais si la Sublime Porte chercheàgagnerdulempsptempêche le gouvernement de l'empereur François-Joseph de remplir le mandat qui lui a été donné par le con grès de Berlin, elle s'attache d'un autre côté se réconcilier avec ses anciens vassaux. Elle vient de répondre la lettre par laquelle le prince de Monténégro exprimait le désir de rétablir de bons rapports avec le Sultan. Le grand vizir a adressé au prince Nikita une missive:Irès polie, et lui a expliqué les motifs qui avaient fait différer jusqu'à présent la rectification des frontières des deox Etats. Meheraed Ali a été'désigné par le Sul- 'an pour procéder, avec les autres commissaires, la fixation des frontières. Il y a un an que M. Thiers est mort Saint- Germain en Laye. Un service religieux aura lieu midi l'église Notre-Dame, Paris, en l'honneur de l'illustre homme d'Etat qui fut la fois le pre mier Président de la République et le libérateur du territoire. Les ministres, les membres du corps diplomatique, le conseil d'Etat, les bureaux des Chambres et un grand nombre d'illustrations de toute espèce assisteront cette funèbre cérémonie, qui aura vraiment le caractère d'une manifestation nationale. Ypres, le 4 Septembre 1*78. A Monsieur éditeur de la Patrie de Bruges. Je vous remercie du numéro de votre journal Je ne me serais pas cru obligé de vous répondre, si vous ne m'aviez imputé un grief imaginaire. Voilà ce que c'est que de propager le mensonge on finit par y croire soi- même. Ainsi vous dites qu'zf n'y a pas d'exemple qu'un commissaire d'arrondissement pensionné ait été rappelé l'activité. Sans douteajoutez-vous, M. Cartoncomme le singe de la fablevoit là double profit faireson bien d'abord, puis le mal dau trui-, une pension un traitement et le plaisir de nuire au clérica l ne sont pas précisément du papier mâché pour un libéral de primo carlello. Or, la vérité est que je ne suis pas pensionné et que je n'ai jamais ni demandé, ni touché un seul centime de pension. Que deviennent, après cela, vos récrimi nations contre le cumul de ma pension et de mon trai tement Et ab uno disce omnes. En 1870, j'ai été relevé de mes fonctions absolument comme M. Ruzette l'a été en 1878, sauf que le ministère d'alors, pour donner le change l'opinion publique, a poussé l'hypocrisie jus qu'à m'admettre faire valoir mes droits la pen sion alors qu'il savait fort bien que je n'y avais aucun droit. Il est vrai que, dès le premier moment, pour atténuer la mesure dont j'étais frappé, tous vos journaux ont avancé que j'étais pensionné et vous avez vous-même si bien propagé ce mensonge, que vous avez fini par y croire. Comme je désire détromper cet égard vos lecteurs, je vous prie d'insérer la présente et d'agréer mes salu tations. HENRI CARTON, Président de l'Association Libérale et Commissaire intérimaire de Farrondissement d'Ypres. Ypres, le 3 Septembre 1878. A Messieurs les Bourgmestres et Échevins des Villes et des Communes, Messieurs les Com missaires d arrondissement et autres fonction naires de l'ordre Administratif dans la Province. Obéissant moins un ancien usage qu'au désir de ine mettre, le plus tôt possible, en relation di recte avec chacun de vous, j'ai l'honneur de por ter votre connaissance que j'ai pris possession du Gouvernement de la Flandre-Occidentale. Né dans cette Province, élevé par un père qui a toujours fait preuve d'un dévouement absolu au bien-être moral et matériel de notre belle Wesl- Flandre, je ne puis ni'empêcher de vous exprimer, tout d'abord, mon bonheur de me retrouver parmi vous, avec la mission de vous être utile. Il a fallu toute la puissance de ce sentiment, pour me décider quitter des fonctions auxquelles j'étais profondément attaché. Dans celte magistrature si respectée, laquelle je me ferai toujours honneur d'avoir appartenu, j'ai appris mettre au-dessus de toute ambition celle de ne jamais s'écarter de la ligne du devoir.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 1