6 FRANCS PAR AN
Y P R I A N A.
387. Dimanche,
38e ANNÉE.
15 Septembre 1878.
JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
>70
PARAISSANT LE JEUDI J£T LE DEHANCHE.
VIRES ACtil'HilT EUNDO
ABONNEMENT PAU AN: Pour l'arrondissement administrait et judiciaire (fYpres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dmnude, 39.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10; Réclames: la ligne fr. 0-25.
CHEMIN DE FER. (lr Septembre).
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47.
Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-05. 12-07. 2-45.
5-57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-50. 12-25. 6-50.
Langhemarck-Oslrnde. 7-20. 12-06. 6-07.
Langhemarck, le samedi, 5-50.
BULLETIN POLITIQUE.
Kien ne transpire encore sur la date de l'arrivée
du prince de Bismarck Berlin. Laissera-t-il porter
tout le poids de la grave discussion qui s'engagera
bientôt propos de la loi contre les socialistes au
comte de Stolberg-Werningerode
Nous croyons qu'on peut s'attendre voir le
prince-cbancelier intervenir inopinément et brus
quement dans le débat s'il menace de tourner con
tre le gouvernement. Pour le moment les probabi
lités militent en faveur d'une entente entre le
gouvernement et le parti national-libéral allié aux
conservateurs.
An grand dépit du centre ultramonlain, les con
servateurs de la droite se sont entendus avec le
parti national-libéral pour la constitution du bureau
du Reischstag, M. de Forkenbeck, ayant obtenu
240 voix contre 114 données M. Franckenstei»,
a été réélu ainsi la présidence qu'il a déclaré
accepter avec gratitude.
Notices, Eludes, Notes et Documents sur Ypres, par Al
phonse Vanilenpecreboom. Tome premier. Les
Halles d'Apres. XII-402 pages, 4 plans, 13 eaux-
fortes 1878.
(suite et fis).
L'apparence militaire du beffroi évoque un peuple installant
fièrement J'ombre de son donjon communal sa florissante
industrie. Florissante, en effet, car cette prospérité est telle
qu'il n'y a point alors dans cette halle colossale une seule piè
ce qui ue soit utilisée. M. Vandenpeerepoom signale un fait
qui permet d'apprécier le degré d'aisance auquel les bourgeois
étaient parvenus. En 1311, la toiture des Halles doit être re
nouvelée, (I faut ees lattes pour le travail, la villes achète des
futailles vides des tonniaus de vin et elle en achète de
quoi recouvrir la Halle tout de uouviel avec les lattes
qu'on en fait. Que l'on juge après cela de la quantité de vin
qui se buvait dans la commune! A cet égard, du reste, le lec
teur trouvera au chapitre que M. Vandenpcereboom a consa-
sacré la conciergerie des pages qui l'édifieront sur les
mœurs de nos ancêtres. Autre détail intéressant cette nou
velle toiture était en tuiles plates rougeàtres elle n'était
point en ardoises comme la toiture actuelle.
Le compte qui relève le fait est de 1311 un autre compte
du XIV" siècle constate que la lanterne du beffroi fut couverte
de peintures polychromes et que le sommet du campanile fut
doré. A l'est de la Halle on bâtit, vers la même époque, sur
l'emplacement occupé de nos jours paê le Nieuiverk, qui
ne remonte qu'à 1621, un édifice désigné suos le nom de
gulden ou groenen Halleken. C'était la petite Halle
dorée avec sa bretèche. En face se trouvait le Besant re
construit au XV" siècle, dont la façade était ornée de sta
tuettes eu luminées et de peintures.
Al. de Slauffenberg (national libéral) a élé élu
premier vice-président.
Au prince de Hohenlohe-Langenburg (parti de
l'empire allemand) est échue la deuxième vice-
présidence.
Les ultramontains se trouvent donc complètement
exclus du bureau, bien qu'ils forment avec les par
ticularisas le groupe le plus nombreux du Parle
ment.
D'après des renseignements transmis de Vienne
la Libertéle nombre des insurgés et des troupes
turques dans la Posavina dépasse 50,000 hommes,
parmi lesquels 1^,000 rédifs et nizams. lis sont
amplement fournis d'armes et d'artillerie, et appuyés
par une nombreuse cavalerie irrégulière.
L'armée du général Szapary sera portée 100.000
hommes, avant qu'il reprenne sérieusement l'offen
sive. Les batteries des insurgés sur la Save n'ont
pas encore été attaquées.
Il se confirme que, dans l'ouest de la Bosnie, les
Austro-Hongrois ont enlevé d'assaut le fort de
Kljuc.
La Grèce ronge son frein. A peine en a-t-el!e
appelé la médiation des puissancesqu'elle apostille
sa démarche pai^uoe démonstration.comminatoire,
cequi estune faulegrave. On annonce d'Alhènes2u
A la suite d'un conseil de cabinet, le ministre
de la guerre a ordonné le rappel immédiat des oflî-
ciers, sous-officiers et soldats en congé.
C'était certes un spectacle souhait pour le plaisir des yeux
que cet ensemble d'édifices, les uns majestueux et imposants,
les autres pittoresques et charmants M. Vandenpeereboom le
décrit en ces termes: La graude place d'Ypres, avec sa Halle
gigantesque, son fier beffroi, son gracieux Nieuioerck, lis
vestiges de son ancienne châtellenie offre sans doute eucjre
aujourd'hui mu admirable coup d'œil, mais il était bien plus
splendide encore, ce tableau, avant la fin du XVe siècle. Alors
le beffroi richement étoffé étalait ses peintures polychro
mes et ses dorures étiocelantes au soleil au-dessus de son
porche se détachait l'image p-inte de notre Dame et son ta
bernacle couvert d'or ét de couleurs de grands blasons or-
naieut les toitures de la Halle alors deux pittoresques édifices
en bois, gulden Halleken et le Besantplacés presqu'en
face l'un de l'autre, surmontés de nombreuses et légères gi
rouettes armoriées ou dorées, avec leurs statuettes, leurs
dragons, leurs gi ues, leurs lions enluminés et leurs galbes se
dessinant sur l'azur du ciel,alors ces élégants et légers édifices
contribuaient faire ressortir les lignes grandioses de notre
Halle aux draps et la majesté de notre colossal beffroi El ce
tableau splendide était alors encadré dans des rangées de
maisons en bois, aux façades sculptées, aux pignons dentelés,
et des steenenhabités par les bourgeois notables, massives
constructions en pierre, surmontées de créneaux, garnies de
fenêtres meneaux et ogives, qui s'harmonisaient avec notre
grande Halle
A côté de la petite Halle dorée et la partie du Stedehuis
où sr trouvait le Vierschaere s'élevait la chapelle des éche
vins de la Halle. Cette chapelle existait avant 1230.51. Van
denpeereboom qui ne perd pas une occasion de mettre en j
relief la physionomie morale de la commune rappellele conflit
qui surgit au XV" siècle entre les magistrats d'Vprrs et le cler
gé au sujet de la messe que les échevins faisaient dire tous les
jours dans la chapelle des Halles. Le clergé s'était permis, en
dépit du droit public de la Flandre, de citer les magistrats
devant la Cour spirituelle de Terouanne ils refusèrent d'y
LEthnikon Pneuma, publiant celte nouvelle,
dit que des motifs sérieux ont dicté cette mesure.
Al .M. de Freycinet et Léon Say, les ministres
excursionnistes français, continuent leur voyage
travers le département du Nord, et les inspections
utiles, les conférences avec les ingénieurs chargés
des grands travaux publics, alternent avec des ré
ceptions enthousiastes et des banquets pleins d'en
train.
Alercredi soir, M. de Freycinet est arrivé Lille
tandis que AI. Léon Say, accompagné de Al. Coche-
ry, s'est embarqué pour l'Angleterre.
La veille, mardi, au banquet offert aux minis
tres par la chambre de commerce de Calais, Al. de
Freycinet a affirmé que le gouvernement s'efforce
rait de se concilier les dissidents en faisant le bien
du pays.
AI. Léon Say a constaté que la crise des affaires
est actuellement générale, mais ii croit une re
prise nécessaire. En vue de cette reprise, a-t-il
dit, le pays doit créer un puissant outillage afin
d'être mieux préparé pourprofiterdecelte reprise.»
Et dire que certaines feuilles avaient prétendu
que Al. Léon Say contrecarrait Al. de Freycinet et
ne songeait qu'a lui mettre des bâtons dans les
roues! Le voyage commun des deux ministres et
leur langage réduisent néant ees faux bruits.
La Ruzetlolalrie est loin de. faire son chemin
Bruges et dans la province.
Ses journaux ont beau battre la grosse caisse,
comparaître. Le clergé défend au prêtre séculier qui dessert
la chapelle d'y célébrer la messe. Les échevins le remplacent
par un prêtre régulier ne se trouvant pas dans la juridiction
de l'oflicial. Le nouveau titulairejaecepte, mfais l'official atteint
dans ses oeuvres vives l'ordre mendiant auquel le moine ap
partient: il le fait céder devant la menace de lui interdire la
piéilication et les collectes dans le diocèse. Nos pères, quel
que pieux qu'ils fusent, savaient l'occasion refréner l'arro
gance sacerdotale: les échevins s'adressèrent au conseil de
Flandre celui-ci enjoint au clrrgé de retirer sa défense et
commet un huissier pour assiguer les récalcitrants h sa barre
en cas de refus. Le clergé dut céder. Les magistrats obtinrent
gain de cause Rome même et le pape les autorisa nommer
leur gré leur chapelain. La bulle papale permit, en outre,
aux échevins qui parait-il,se mettaient l'œuvre de bon ma
lin, de faire dire leur messe dans la chapelle avant le'jour,
mais cependant au moment où le jour commence, pare*qu'il
convient qnp le sacrifiée de Jésus-Christ, qui est la candeur
et la lumière éternelle même, soit fait non pendant les ténè
bres de la nuit, mais la lumière du jour.
En voilà assez, pensons-nons, pour faire apprécier le méri
te dn volume que nous annonçons nous renvoyons le lec
teur l'œuvre elle-même; il y trouvera, outre un texte excel
lent div«rs plans des Halles et treize charmantes eaux-fortes
dues au remarquable talent de M. Boutry, juge Arras.
91. Vandenpemboom nous promet trois autres volumes
A'Ypriana le second ne tardera pas paraître; il contien
dra la monographie de la chambre des éehevins. Nos vœux
accompagnent l'historien de la ville d'Ypres dans ses inces-
santsetsi intéressants travaux. Puissent d'aussi nobles efforts
contribuer accentuer te mouvenu-nl qui se produit dans no
tre Flandre en faveur d'une étude plus approfondie de notre
admirable passé il y aurait là profit pour chacun, et pour
M. Vandenpeereboom une récompense, la seule, nous en
sommes certain, que sa modestie ambitionne. Y.