392. Jeudi,
38e ANNÉE.
3 Octobre 1878.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL I)'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Pour les Facultés catholiques S. V. P.
Le Comité de l'Association Libérale est con
voqué pour Jeudi prochain, l'effet de s'occu
per des futures élections communales.
Il y a, comme on sait, pourvoir au renou
vellement de la grande moitié du Conseil
Communal, et dans cette moitié il y a deux
places vacantes. On ne sait pas encore si nos
braves cléricaux engageront la lutte il paraît
que l'envie ne manque pas chez les jeunes,
mais les vieux ne sont pas pressés d'aller au-
devant d'un échec certain.
Quant nous, nous envisageons la situation
avec calme et quiétude nos amis marcheront
au combat unis et serrés et cette condition
la victoire leur est assurée.
Le Moniteur de hier contient de nombreuses
nominations dans l'ordre de Léopold. Dans le
nombre nous avons vu avec plaisir celle de M.
Valcke (le capitaine commandant de notre ex
cellent corps des Pompiers). M. Vadcke est of
ficier dans ce corps depuis près de vingt-cinq
ans et il a rendu, avec beaucoup de dévoue
ment et de désintéressement, d'incontestables
services.
LE
PROGRES
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VMiKS J.CftL'IRIT KIJMW»
ABONNEMENT l'Ait AN: Pour l'arrondissement administratif el judiciaire d'Ypres. Ir. 0-00
Idem Pour le restant du pays7-00
S 91
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé Féditeur, rue de DiXinude, 5!).
INSERTIONS: Annonces la li;;ne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-23.
CHEMIN DE FER. Septembre).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 0-20. 12-07. 6-47.
Poperinghe. 0-20. 9-07. 10-05. 12-07. 2-43.
5-37. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-30. 12-25. 0-50.
Langhemarck-Ostende. 7-20. 12-0G. 0-07.
Langh. marck, le samedi, 5-50.
BULLETIN POLITIQUE.
L'incident afghan continue inspirer des articles
belliqueux la presse anglaise. Le Times, se ba
sant sur des communications de son correspondant
de Calcutta, s'attache démontrer que la guerre est
devenue inévitable, el signale les préparatifs mili
taires ordonnés par le vice-roi des Indes et poussés
avec une grande activité.
On a maintenant la certitude que c'est sur l'or
dre formel de l'émir qu'un sanglant affront a été
infligé l'ambassade anglaise.
La feuille de Londres ne croit pas que la guerre
éclate avant le printemps, car l'état des routes s'op
poserait aux opérations militaires; elle conseille en
outre au vice roi de s'informer avec soin des dispo
sitions des tribus voisines. L'expédition de Caboul
ne sera pas une marche militaire; elle sera mar
quée par des incidents nombreux et par de san
glants combats, et il est indispensable de s'assurer
sinon la sympathie, au moins la neutralité des tri
bus environnantes qui pour la plupart sont très
belliqueuses.
La Sublime Porte a envoyé une note aux grandes
puissances pour s'excuser du relard que subissait
l'exécution du traité de Berlin Celte note, a reçu
un accueil favorable. Une communication officieuse,
reproduite par la Gazette de Cologne, dit qu'en
général les grandes puissances reconnaissent que
l'attitude du gouvernement ottoman est parfaite
ment correcte et qu'il serait impossible d'exiger
davantage, vu les nombreuses difficultés qui s'ob-
poscnl l'exécution intégrale des décisions du Con
grès. Aussi les chancelleries, prenant acte des dé
clarations continues dans la circulaire de Safvet
Pacha, ont renoncé provisoirement exercer une
pression sur la Sublime Porte.
On recommence parler du mouvement révolu
tionnaire qui agite la Thessalie et l'Epire.
Les Autrichiens ont pris officiellement possession
de Zwornik. Le général Szapary a reçu l'acte de
soumission des habitants et des autorités civiles. Le
seul point stratégique important conquérir encore
est la ville de Wisehgrad qui, comme le fait remar
quer le Timespourrait résister longtemps l'ar
mée assaillante. Mais les insurgés, découragés et
démoralisés, ne semblent guère disposés entamer
de nouvelles luttes. L'attaque du district de Novi-
Bazar a été remise au printemps prochain.
On signale une nouvelle lettre politique du pape.
Elle est adressée au président d'un congrès decatho-
liqucs italiens cl elle recommande de ne pas laisser
péricliter l'œuvre des congrès. La lettre du pape est
une nouvelle manifestation contre le gouvernement
italien on sait en effet que les congrès catholiques
ont été créés pour entretenir l'agitation dans le pays.
Celte agitation, du reste, n'est que superficielle, cl
l'on ne semble pas s'en préoccuper beaucoup dans
les conseils du roi Htimbert.
Le prince de Bismark est retourné dimanche soir
Berlin. v
Un conseil des ministres important sera tenu
jeudi Paris. Tous les membres du cabinet y assis
teront. et c'est dans cette séance que sera fixée la
date de la convocation des conseillers municipaux
pour élire les délégués municipaux.
Un grand nombre de sénateurs el de députés ré
publicains sont rentrés Paris. Il parait que les
bureaux des divers groupes de la gauche s'occupent
d'organiser quelques réunions dans lesquelles on
échangerait ses impressions el on se concerterait
pour la session prochaine.
Ypres, le Octobre 1878.
Sous le litre Libéral, mais non anli-religieux»
1 e Petit Journal Libéral publie l'article suivant,
auquel nous somme heureux de donner pleine et
entière adhésion:
Nous l'avons déclaré souvent, et nous croyons
l'avoir prouvé par nos actes, le Petit Journal Li
béral ne s'attaque pas la religion et an sentiment
religieux, qu'il respecte au contraire infiniment. Il
laisse le culte et le dogme en dehors de ses débals,
el les abandonne la conscience de ses lecteurs.
Organe politique, il nes'occupe du prêtre que pour
repousser les invasions intempestives du prêtre sur
le terrain politique. Loin de mêler et de confondre
la politique el la religion, il poursuit l'œuvre etni-
netninenl constitutionnelle de la séparation de l'E
glise el de l'Etat, seul moyen de les mettre d'accord
et de les faire vivre côte côte.
Cependant les petits journaux cléricaux qui
nous sont opposés, disent que nous en imposons
aux campagnards, que noire programme est de fai
re la guerre la religion, et preuve, ils citent un
extrait d'un art ici - de la Revue de Belgique, qui,
traitant du problème d'un jonrual spécial publier
Bruxelles, pour les campagnes, déclare que ce
journal devra faire la guerre au catholicisme, arra
cher des âmes l'Eglise.
Ces paroles de la Revue de Belgique ne sont
certainement pas applicables au Petit Journal
Libéralnous en avons la preuve positive dans une
lettre écrite par l'auteur de l'article de la Revue au
Journal de Liège. L'écrivain avoue avec bonne
Joi que le Petit Journal Libéral, dont il a plu
sieurs numéros sous les yeux, ne réalise pas le type
du journal qu'il voudrait voir eréer.
Nos adversaires peuvent donc reprendre leurs
accusations; elles ne concernent pas l'œuvre la
quelle nous nous sommes consacrés.
Le Progrès peut faire la même réponse aux
inepties que le Moniteur de M. le doyen débitées
sur le même sujet.
C'était dans la ville d'Angers, une grande messe
où précisément monseigneur officiait. Un prêtre
circulait dans les rangs des fidèles, une bourse, ou
pour mieux dire un plateau la main, car le pla
teau laissant voir nu l'olTrandre stimule l'ainour-
propre et pousse la générosité. Détail précédé d'un
enfant de chœnr ou du suisse, je ne sais lequel, qui
répétait du ton dolent familier aux gens d'église la
phrase sacramentelle: Pour les facultés catholi
ques, s'il vous plait.
D arriva devant une jeune dame qui était profon
dément ensevelie dans la méditation ou dans la
prière. L'aumônièrc tenduedevant elle l'éveilla; elle
porta machinalement la main son porte-monnaie,
en tira une pièce blanche et fallait déposer sur le
plateau, quand le suisse répéta de sa voix monotone:
Pour la faculté catholique, s'il vous plaît.
A ce mot. la jeune dame tressaillit; elle remit
doucement la pièce blanche dansson porte-monnaie,
le porte-monnaie dans sa poche, et salua d'une
légère inclinaison de lète. Le prête ne put réprimer
un mouvement de surprise
Pardon, mon père, murmura l'autre voix
basse, j'avais cru que c'était pour les pauvres.
El elle s'inclina de nouveau. Le prêtre, d'un geste
sec, ramena le plateau lui et passa raide.
Il y eut autour de la jeune femme un léger frou
frou de curiosité étonnée et scandalisée. Croyez
bien que l'on en parla le soir en ville, et il faut