O ASSOCIATION LIBÉRALE La Lutte. Tous les bâtiments communaux ne sont-ils pas dans un excellent état d'entretien L'administration n'a-t-elle pas continué la restauration de nos beaux monuments alors que nous voyons les fabriques d'Eglise laisser 1 extérieur de leurs temples tomber en ruine? Au point ide vue des mesures d'hygiène et de salubrité, sommes-nous restés inactifs? N'avons nous pas en effet complété le système d'égoùts L'intérêt de la-santé publique exige de grands travaux, dont les projets ont été mûrement étudiés car, ton ne doit pas se le dissimuler, dit Monsieur Vanheule, la morta lité est ici encore grande parmi les enfants. Eh bien ces travaux, consistant dans l'élar gissement et la suppression des rues trop étroites, et dans la construction de maisons plus saines et mieux aérées, ne tarderont pas recevoir leur exécution. L'honorable Bourgmestre aborde ensuite la question des eaux alimentairesquestion grave, qui a fait l'objet d'études approfondies de la part d'ingénieurs du plus grand mérite. Cette question dont l'étude est terminée, rece vra en peu de temps une solution, pourvu que l'Etat et la Province nous prêtent un généreux concours pécuniaire. - Tels sont, dit Monsieur le Bourgmestre, les principaux actes etpqojets de l'administration au point de vue des intérêts matériels de la commune. Au point de vue du maintien de l'ordre, le personnel de la police n'a-t-il pas été augmen té N'a-t-on pas procédé la codification des règlements communaux, en faisant disparaître ceux qui étaient surannés, tombés en désuétude ou abolis Le corps des Sapeurs-Pompiers, n'est-il pas resté ce corps d'élite, doûtTe concours est utile dans tant de circonstances? (De toute part. C'est vrai, c'est vrai). Monsieur Vanheule aborde enfin la question de l'instruction publique. Quels efforts, dit-il, l'administration n'a-t- elle pas faits pour l'éducation et le développe ment intellectuel de la jeunesse. J'ose affirmer ue nulle part il n'existe des écoles, tous les egrés, mieux organisées et qui répondent mieux tous les besoins. (Vifs applaudisse ments). Eh notez, Messieurs,que toutes ces améliora tions, tant au point de vue matériel que moral, se sont faites, sans grèver le contribuable de charges nouvelles, car, Ypres, on paye moins d'impôts que partout ailleurs. L'honorable Bourgmestre termine son dis cours, en dépeignant sous les plus sombres couleurs, le régime d'oppression, d'intolérance et de tracasseries dont nous serions menacés, si le parti clérical trônait en maître l'Hôtel- de-Ville. (Jamais, jamais). Ce serait la suppression de nos établisse ments d'instruction publique pour aboutir au monopole de l'enseignement entre les mains du clergé ce serait le régime de la théocratie la plus odieuse et laqfius intolérable partir de ce jour ce ne serait plus, dans les jours de fête, lie drapeau tricolore, qui flotterait sur l'Hôtel-de-Ville, ce serait le drapeau jaune c'est-à-dire ultramontain. (Applaudissements prolongés). Monsieur de Codt demande la parole, non ur faire une profession de foi, mais pour air* connaître que son but, en acceptant une candidature, a étéde combattre le cléricalisme, qu'il considère comme le fléau du pays. Monsieur Creton défendra aussi les intérêts du libéralisme. Il est partisan de l'extension la plus large de l'instruction publique, et le développement des intérêts commerciaux trou vera toujours en lui un défenseur dévoué. Monsieur le Président demande, si person ne ne désire ajouter d'autres noms la liste provisoire des candidats. Il donne lecture des articles du règlement qui concernent ce point. F fai Personne ne demandant la parole, la liste pro visoire est déclarée close et les huit candidats cités plus haut sont déclarés candidats définitifs. (Applaudissements). Monsieur le Président donne lecture de l'art. 20 du règlement, qui impose tous les mem bres fiobligation d'honneur de voter pour les candidats présentés par l'Association. L'assemblée décide ensuite qu'elle se réunira Mardi et Jeudi la même heure. La séance est levée neuf heures et demie. L'Association Libérale a tenu hier, mardi, une seconde réunion qui a été encore plus nombreuse que la première. AI. Carton. Président, et Al. Vanheule, Vice- Président, y ont longuement entretenu l'assemblée et n'ont pas eu de peine justifier les actes de l'ad- miuistration sortante, en démontrant en même temps ce que deviendrait cette administration, si un jour elle venait tomber en des mains clérica les. Ces discours ont été vivement applaudis. Demain, Jeudi, nouvelle réunion, et comme on peut le voir par la convocation, tous les électeurs libéraux y sont conviés. L'Association se recrute de jour en jour d'un grand nombre de membres. Nous ne désespérons pas de voir un jour qu'elle comprendra la majorité des électeurs. DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES. A Messieurs les membres de VAssociation, reittô, Nous avons l'honneur de vous convoquer l'assemblée générale, qui aura llieu Y Aigle d'Or, le JEUDI 24 OCTOBRE, 7 1/2 heures. Nous vous engageons assister cette réunion, qui aura spécialement pour but de familiariser Messieurs les Membres de la Société, avec.le nouveau mode de votation. Nous vous prions aussi d'insister auprès de tous les électeurs libéraux de votre connais sance pour qu'ils viennent assister ces exercices, afin d'apprendre la manière de for muler valablement leurs votes. Agréez Messieurs l'assurance de notre considération distinguée. Voici la liste des candidats cléricaux nous nous demandons si c'est bien sérieux; le public n'y verra qu'un défi porté l'opinion publique nous nous bornons pour le moment constater que la liste libérale sera dans la première colonne sur les bulletins de vote et qu'elle sera surmontée du signe suivant landisque la liste cléricale se trouvera dans la seconde colonne et sera surmontée d'un signe qui n'exprime pas mal la nullité des personnes qui y sont portées BEGEREM RENÉ. BIEBUYCK LOUIS. BREYNE-DEVOS. COLAERT. IWEINS-STORME. MEERSAIAN NAPOLEON. PETIT. STRUYE EUGÈNE Donc nous aurons la lutte.Le parti clérical va se mettre en rang de bataille, et c'est sur le terrain de l'enseignement qu'il culamera le combat.La cho se a eu l'air d'avoir été décidée Dimanche passé, après vêpres mais il -est suffisamment notoire qu'elle était décidée bien avant. Le fait est qu'ici on n'a rien résolu du tout. Des ordres sont arrivés, il y a des semaines déjà, du fin fond de l'évéché, et nos libres cléricaux m'ont eu qu'à se soumettre. La lutte partout, même là où elle doit être illusoi re! Tel est le mot d'ordre parti de tous les sièges épiscopaux. Notre bonne ville n'a pu s'y soustraire, encore bien que la plupart des cléricaux fussent d'avis de ne point entrer en lice. Il n'y avait même de bien disposé courir l'aventure qu'un certain vieux grincheux,toujours dominé par ses rancunes personnelles où la religion n'entre absolument pour rien, le dit vieux appuyé par quelques jeu nes qui l'habhorrent, mais qui aiment se battre, ce qui est de leur âge. Eh bien! va pour la lutte! Cela ne nous déplaît même point, d'autant moins que c'est sur le terrain de l'enseignement que la bataille va être livrée. Nous n'avions, vrai dire, pas besoin de l'aveu de nos adversaires cet égard. Tout le monde sait, en effet, que ce que les cléri caux ont partout pour principal objectif, ce sont les écoles laïques. Que par impossible ils triom phent, et dès le lendemain de la victoire: loul sera mis en œuvre pour démolir les nombreuses écoles que l'autorité civile a si bien organisées. Le collège communal, supprimé; l'école moyenne des filles, supprimée; l'école primaire des filles, supprimée; la Loye, supprimée; l'école moyenne des garçons, si pas supprimée, cause de la loi, tout au moins trahie, minée, discréditée, ruinée au profil de l'enseignement rival. Voilà ce qu'on promet, et sans des feintes d'ailleurs inutiles. Et quels griefs fait on valoir Les vieux griefs, toujours les mê mes, cent fois ressassés et cent fois réfutés, réfutés par les faits même, ce qui vaut encore mieux que par le raisonnement. Nos écoles coûtent cher;elles sont inutiles; elles ne produisent rien de bon elles sont des foyers d'irréligion, et Dieu sait quelles autres idiotes rengaines et sottes'blagues. Nos écoles coulent cher Pas si cher d'abord qu'on affecte de le croire. Il y a, que l'on oublie, outre les revenus des fondations et le produit du Denier, les subsides du Gouvernement et ceux de la Province qui diminuent d'autant les charges de la ville. Mais il y aurait que notre enseignement fût aussi coûteux qu'on se plaît le dire, que, eu égard aux résultats dont nous parlerons tantôt, il ne coûterait pas trop cher du tout. .Dire d'un servi ce public, dont on peut ne retirer pour soi aucune utilité, qu'il est trop cher et inutile, c'est simple ment dire une égoïste absurdité. Nos bons abbés n'ont pas assez d'invectives contre ceux qui, n'usant pas de leur ministère, prétendent qu'il faudrait supprimer le budget des cultes, et faire supporter les dépenses y inscrites par <feux-la qui pratiquent. Or, leur argument est absolument le même, quoi qu'ils en disent. C'est l'éternelle histoire du doigt fourré dans l'œil jusqu'au coude. Après cela, sait-on ce que coûtent les écoles du clergé? On n'a garde de le dire. Mais, de temps autre,-la disparition en mains cléricales de quelqu'o- pulente succession, surprise au passage, ne fait voir que trop où se trouvent les gouffres et les le çons trop payées. Nos écoles sont inutiles?Oui, pour ceux qui préfèrent l'enseignement fréro-elérical... Mais com bien préfèrent le nôtre! On parle de profession, de contrainte. Et la coaction du clergé, la plus for midable de toutes, parce qu'elle étreint la fois les intérêts et les consciences, les bourses et les âmes, on a grand soin de n'en rien dire. Que l'on laisse les parents libres, et on verra bien de quel côté iront les préférences. Et où veut-œn qu'elles aillent, si ce n'est du côté où les maîtres savent ce qu'ils doivent enseigner? Que savent ees sœurs qui se sont affublées du nom de Lamotjes Que savent les petits-frères qui se sont plus justement qualifiés d'ignorantins? Que savent, en fait de r~ CCCCCi? T~"~ ET COXSTITtTIOXÎVELLE Ypres, le 23 Octobre 1878. LE PRÉSIDENT, LE SECRÉTAIRE, HENRI CARTON. Ferd. MBRGHEI/YNCK.

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 2