On nous adresse deWervicq l'article suivant, que nous nous empressons d'insérer, car tous nos lecteurs partageront l'indignation que les articles de nos pieux journaux doivent inspirer toute âme honnête. Monsieur l'Editeur, Des sommes énormes ont été gaspillées aussi la création d'une école de filles, pour les classes aisées alors que d'excel lentes écoles catholiques fleurissaient sans rien demander au budget et satisfaisaient tous les besoins et tous les intérêts de la population. Et que ne coûte aujourd'hui et l'école communale des gar çons et cette autre école communale des Allés, produit de l'iniquité commise l'endroit de la Fondation La Motte On sait la valeur de ces deux écoles au point de vue religieux! Formt r des garçons gueux, surtout des tilles et des mères gueuses, semble être le grand souci des promoteurs et prolec teurs. A entendre les discours tenus officiel!' ment l'école des filles et 1rs manifestations extérieures des écoliers et des éco- lières, peut-on refuser de le croire? Les journaux qui patron nent ces institutions communales le proclament du reste assez souvent et trop, aussi bien que les collecteurs et les dispensa teurs du Denier de ces Écoles communales! Et cepen dant encore une fois, 1rs catholiques, par leurs deniers per sonnels n'ont-ils pas mis sur pied et ne maintiennent-ils pas dans l'etal le plus florissant toute une série d'institutions, de- Suis l'excellente Ecole des Frères jusqu'à l'excellente Ecole otre Dame et toutes les Ecoles subsidiaires fondées pour les apprentis des deux sexes, écoles dominicales et autres? Les hommes impartiaux peuvent-ils ratifier côté de cela, le gas pillage ultra-libéral des deniers de tous? Est-il juste, est-il tolérable, qu'une soixantaine de mille francs par an, si pas au delà, soit eugouffrée sur le terrain de l'enseignement commuual, alors que par de sages réformes, d'intelligentes économies ce chiffre, sans nuire aucun inté rêt légitime, pourrait-être très-considérablement réduit? Mais au lieu de réductions, ce sont des aggravations qu'on nous annonce! Toutes nos ressources communales y passent et y passeront indtfinimenl si, entre temps. Electeurs, vous n'y mettez ordre! A cause de ces folhs dépenses, tous les projets utiles, re- commandables, voir même indispensables, comme une meil leure distribution d'eau, tout est remis de jour eo jour et menace de l'être jusqu'aux calendes grecques loclusivemrnt! Avoir mis sur le papier un meilleur régime des eaux et d'au tres projets de travaux publics, cela ne sert de rien, si on ne s'assure des ressources pour les exécuter. Seront-ce des impôts nouveaux ou de sages économies, qui nous doteront de ce qui nous manque? La question est là. Quoi qu'il en soit, depuis six aus, qu'a fait l'Administra tion communale qui mérite meDtion et reconnaissance? Je le répèle, tout a été absorbé par les Ecoles et des Ecoles dont l'Administration n'obtient la fréquentation que par la con trainte scolaire, exercée sur les fonctionnaires, les employés, les fournisseurs, les ouvriers elles pauvres!!... Que de plain tes douloureuses et irritées de la part des chefs de famille,qui ne peuvent revendiquer leur liberté la plus sacrée qu'en sacri fiant les conditions d'existence de leur famille!... La partialité excessive des Administrations publiques de la ville d'Ypres est notoire. Nul n'est admis aux faveurs, aux emplois, aux petits et grands postes, la clientèle, aux sub sides et assistances qu'au prix de son asservissement complet aux vues des maîtres du jour. Tout acte d'indépendance est réputé cause d'indignité. Toute l'action administrative, du moment que la politique est en jeu, est au profit des uns et au détriment des autres.... comme si tous nous ne payions les mêmes contributions et impôts, comme si tous nous n'étions pas les enfants de la même Cité, et les citoyons de la même Patrie? Catholiques, si nous renversions demaio les rôles et traitions les Libéraux, comme les Libéraux, nous traitent aujourd'hui, Electeurs catholiques, nous approuveriez-vous? Noo, vous êtes trop équitables, trop loyaux, trop généreux pour cela. D'une administration qui donne tout aux uns et refuse tout autres vous ne voulez pas, pas plus pour vous que contre vous. Quand vous applaudissiez tout l'heure la proposition de nos candidatures, vous ne nous avez pas applaudis, nous le savons, pour que nous pratiquions contre les Libéraux la po litique qu'ils pratiquent contre nous. Vous nous avez applau dis, parce que vous savez que tous nous voulons être jusltg avant tout et justes envers tous, maintenir ce qui est utile, réfoimer ce qui est mauvais, réduire ce qut est excessif, pro mouvoir ce qui est nécessaire, sauver le bien qui reste et em pêcher le complément de maux dont nous sommes menacés. Vous voulez qu'enfin l'Administration communale il y ait tout le moins un contrôle et un frein. Vous voulez que l'Hôtel- detVille soit comme une maison de verre où l'on voit clair, 0(1 l'on voit tout ce qui se passe. Quarante ans de mystère snf- fi-ent, il faut que la lumière pénètre partout et que les déli bérations de l'Hôlel-de-Ville aient du retentissement dans tonte la Cité. Aux affaires de tous le contrôle de tous. La population se plaint en masse. Ceux qui se plaignent peuvent aujourd'hui émettre leur vole en toute sécurité. Les suffrages sont maintenant libres, parce que leur seerrt restera le secret de Dieu et de vos consciences. Que tous se souvien nent une bonne fois de leur intérêt et de leur devoir, et le succès n'est pas douteux. Souvenez vous, Electeurs catholiques, que, sous un minis tère libéral, l'impulsion mauvaise d'en haut viendrait exagé rer encore les pratiques mauvaises d'en bas. Créez des résis tances énergiques et efficaces. Comptez sur vos candidats. Se dévouer san» réserve ail bien être de leurs concitoyens, c'est leur unique ambition et la seule raison d>-l'acceptation du mandat que vous leur impos z. Luttons avec ardeur et con fiance. Sachons nous montrer dignes des anciens ïprois, nos an cêtres, qui aimaient Dieu et leurs franchises communales et qui Dieu donna par surcroit le bien-être et la prospérité. «aij M yg I Nous conformant au désir exprimé par M. Slruye, nous publions ci-dessus la lettre qu'il vient de nous adresser ainsi que le discours prononcé par lui l'association cléricale et publié par le Journal d'Ypres dans son numéro du 23 Octobre dernier. Dans ce discours se trouvent accumulés une foule de griefs contre l'administration communale, griefs formulés dans des termes vagues, généraux, sans aucune ombre de preuve qui les rende même vraisemblables. Un seul est appuyé d'un fait plus ou moins précis, savoir, que la ville marcherait vers sa ruioe et que, depuis dix ans, elle aurait perdu plus de 2000 âmes! Nous avons qualifié ce discours de n'être qu'un tissu de mensonges, et nous n'avons rien retrancher de celle appréciation. Nous avons réfuté péremptoirement les affirma tions du Journal d'Ypres et de M. Struye concernant la prétendue décadence de notre ville et la diminution de sa population. Placé co face de chiffres officiels qui lui donnent un humiliant démi nli, M. Struye sent le besoin de se justifier et, après avoir feint de donner 1111 coup de pied au Jour nal d Ypres, il fait de laborieux efforts pour expliquer ce qu'il appelle son erreur. Voyons s'il a réussi. Il reconnait d'abord qu'on ne peut pas prendre, comme il l'a fait, pour base de comparaison, d'un coté, un total de population choisi parmi les plus élevés de la population de fait, telle qu'elle résulte des registres, et d'un autre côté, le chiffre le plus bas de la population de droit fixé par le récen- sement. Je dois convenirdit-il, que mon calcul était inexact mais si je me suis trompéc'est la faute de 1 administration, car dans son rapport sur l'exer cice 1860, il est dit qu'au 31 Décembre de cette année, la population était de 7,424 âmes. Or, le récense- ment avait eu lieu depuis huità neuf mois; je devais donc supposer que c'était là le chiffre fixé par le récensement. Cette explication est aussi ridicule que l'accusation était méchante. M. Slruye ne sait il donc pas lire Les rapports qu'il cite mentionnent en toutes lettres quece total de 17,424 âmes représente le chiffre de la population basé sur les registres et non sur le recensement. En effet, voici comment ils s'expriment Rapport sur l'exercice 186(3, v. vol. VII. p. 317 cité par M. Struye: Il résulte (les registres tenus conformément aux pres criptions de la loi du 2 Juin 1836, qu'au 31 Décembre 1865, la popu'ation d'Vpr<s était de 17,559 âmes. Au 31 Décembre 1866, elle était de 17,424. Rapport sur l'exercice 1867, même vol. page 441 Il résulte du dépouillement des bulletins du recensement, que ce chiffre de la population au 31 Décem bre 18G6 s'élevait 16,444. En présence de textes si clairs, est-il admissible que M. Struye ait pu supposer que le chiffre de 17,424 résultant des registres de population, représente le chiffre réel de la population constatée par le dépouillement des bulletins de recensement Mais, dit M. Slruye,Je n'ai pas lu le rapport sur l'exercice 1867, et comment croire que, dans le rap port fait sur l'exercice 1866, publié neuf mois après le recensementon n'ait pas rectifié le chiffre con formément au recensement Pareille négligence, si contraire la loi et aux traditionsne se suppose pas! M. Slruye, pour s'excuser, voudrait doue faire accroire qu'en dressant sonrequisiloirecontre l'administration,il n'a pas lu des pièces importantes du dossier. C'est là une mauvaise plaisanterie ou la preuve d'une incroyable légèreté. Il le com prend aussi cherche-t-il se retrancher derrière une préten due négligence de l'administration. Mais d'abord, le texte des rapports rappelés ci-dessus était on ne peut plus clair et pré cis, et M. Slruye pouvait ou devait le comprendre sans qu'il lui fut nécessaire de recourir .les suppositions que ne com portent pas les termes. Ce n'est pas notre faute si, ayant une écharpe dans l'œil, il n'a lu que très imparfaitement ce qui était si clairement imprimé. Ce reproche de négligence est donc sans la moindre valeur, et fut il fondé, il ne saurait en aucune façon excuser la fauss té d'une affirmation basée sur des extraits dénaturés rl tronqués. Mais nous nous demandons si ce reproche est fondé? Ici encore, M. Struye nous semble complètement étranger ce qu'il appelle les traditions admi nistratives. D'après les instructions sur la matière, les opéra tions de dépouillement ont été confiées, pour le recencement de 1866, aux administrations communales, mais ces opéra tions ont continué être soumises la surveillance de l'auto rité supérieure. Les Gouverneurs et les Commissaires d'arron dissement ont été chargés d'examiner la valeur des résultats obtenus avant de les accepter commes exacts, et la récapitu lation eo devait être publiée dans le Mémorial A.dminis tratif. Or, le rapport sur la situation administrative de la province pendant l'exercice 1866, publié eu 1867, donne comme chiffre de la population celui résultant des registres soit, pour Ypres, 17,424 âmes, et il ne publie le résultat du recensement que dans le rapport sur l'exercice 1867. Il en est de même du recensement du 31 Décembre 1876 dont le résul tat figure seulement au Mémorial sous la date du 13 Juin 1878. M. Struye a donc mauvaise grâce de parler de négligence, de violation de la loi et des traditions, sous prétexte que l'au teur du rapport sur les affaires de la ville en 1866, et du rap port sur l'exercice 1876, a cru ou croit utile de n'inscrire les résultats des dépouillements qu'après leur approbation définitive et leur publication détaillée dans le Mémorial, c'est-à-dire dans le Moniteur de la Province. Ce n'est là du reste de la part de M. le Représentant qu'une misérable échappatoire qui trahit ses pénibles efforts pour oler les éclaboussures qu'a fait rejaillir sur lui une mauvaise ruse avortée. M. Struye conclut donc faux lorsqu'il impute l'admini stration d'être la cause de sa prétendueerreur,et si réellement il s'est trompé, il doit l'attribuer son injustifiable légèreté et son ignorance des règles et des traditions administratives. Pour peu qu'il y mette quelque bonne volonté, il sera sans doute heureux de pouvoir reconnaître qu'il a commis une autre erreur non moins grossière en affirmant que la ville marche vers sa ruine et que les administrateurs actuels, qu'il aurait voulu remplacer, en doivent assumer la responsabilité. Voilà quant la lettre de M. Struye. Quant son discours, en le publiant nous donnons nos lecteurs l'occasion de constater l'exactitude de notre apprécia tion. C'est un tissu de fausses accusations dans un langage plein d'emphase et d'orgueil. Maintenant que nous avons satisfait b sa demande, nous espérons qu'il voudra bien satisfaire la notre. Il sied moins un représentant qu'à tout autre d'accuser légèrement une administration publique il faut articuler des faits et en four nir la preuve. Nous demanderons donc M. Slruye de sortir des généralités dans lesquelles il se pavane et d'où il lance ses foudres de citer les faits sur lesquels il se base de nous dire ce que nos administrateurs auraient dû faire pour prévenir une situation qu'il déplore et qui, d'après nous, n'existe que dans sou imagination ce qu'il aurait fait, lui, pour donner notre ville son ancienne splendeur ou tout au moins pour y amener un bien-être et une prospérité inconnus de la génération actuelle. M. Struye doit prêter ses lumières, même une administration libérale, dans l'intérêt de sa ville natale. Ce n'est pas là une plaisanterie, Monsieur le Représentant vous êtes un homme sérieuxn'est ce pas Dans ce cas, vous répondrez. Les rédacteurs el les sous-rédacteurs, correspon dants ou non du Journal d Ypres cherhent faire parler d'eux, depuis la défaite dc| leur parti. L'audace el l'effronterie de ces pieux faiseurs de tours sont devenues sans égale. Leurs plumes ne se refusent rien. Il n'est encre fangeuse, dans laquelle ils ne la trempent. Il n'est propos orduricr, devant le lequel ils reculent, calomnie abjecte qu'ils ne se plaisent ramasser dans la boue des ruisseaux, et tout cela.... la plus grande gloirede nolreMère la Sainte Eglise! Pareille disposition d'esprit ne se rencontre guère que chez les gens, que leurs vertus appellent au poslc sémillant dedirecteurs spirituels des consciences faibles et des tempéraments tourmentés. Ces défenseurs autorisés des petits frères el des abbés en rupture de vœux, voient partout, appa raître, chez les autres, les vices, qui rongent leur propre cœur. Avec l'aménité, la charité évangélique et le bon goût, qui distinguent ces vachers de l'intelligence et de la plume, ils ne craignent pas de s'attaquer ce que tout homme bien élevé respecte la femme- La visière baissée, ils s'en vont lâchement en guerre contre tout ce qu'il y a de respectable et d'honnête. Ternir, dans l'intérêt de leur politique rancunière el haineuse, des réputations sans tache,

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 2