No 406. Jeudi, 38e ANNÉE* 21 Novembre 1878 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRON DISSE *1 EN T. Choses et antres. Une Exécntion. La séance de la Chambre française a été Irès mouvementée. L'ordre du jour portait la vérifica tion de l'élection de M. Bardy de Fourtou, minisire Je l'intérieur dans le cabinet du 16 mai; on com prend donc l'intérêt considérable qui s'attachait la discussion, que d'aucuns considèrent comme la préface de la mise en accusation du due de Broglie et des autres membres du dernier ministère réac tionnaire. La discussion continuera aujourd'hui ou prévoit que M. de Fourtou sera invalidé une énorme majorité. Le bruit de remplacement de M. le comte de Chauderdy par M. de Choiseul, l'ambassade de Madrid, se confirme. Des mutations très importan tes auront lieu après le 5 janvier dans le personnel diplomatique. Le régicide Passanante n'est pas encore entré dans la voie des aveux, mais la police de Naples a déjà découvert qu'il faisait partie de l'Internationale et les autorités de Potenza et de Palerme l'avaient signalé comme membre d'une société secrete. De nombreuses arrestations ont été opérées et l'on se rait sur les traces d'un complot. Un télégramme dit que le Pape transmettra au roi Humberl. sous une forme qui n'a pas encore été déterminée, ses félicitations et l'expression de l'horreur que ce grand crime inspire au chef de l'Eglise. Le maréchal de Mac-Mahon a adresse une lettre autographe de félicitations au roi d Italie. Le prince impérial d'Allemagne a envoyé de son côté une lettre la famille royale. A Berlin un très grand nombre de cartes ont été déposées l'ambassade d'Italie. L'odienx attentat de Passanente a plongé l'Italie dans la désolation et l'on annonce de tous côtés que des démonslations grandioses ont eu lieu en l'hon neur du Roi. A l'étranger aussi, l'émotion a été profonde voilà la sixième fois dans l'espace d une année que le principe d'autorité est atteint dans ses représentants les plus augustes et les plus auto risés. Les nouvelles relatives aux affaires d'Orient sont peu nombreuses. A Constanljnople, on assure de bonne source que le comte Schouwaloff a essayé en vain de justifier auprès du comte Andrassy la pro longation de l'occupation russe dans les provinces turques. Le comte Andrassy a déclaré au comte Schouwaloff que cette prolongation était une viola tion du traité de Berlin, et que l'évacuation ne de vait pas être subordonnée la signature d'un traité de paix définitif. Les dispositions de l'Autriche sont favorables la Turquie, et il ne pouvait en être autrement, attendu que des négociations sont ouvertes entre Vienne et Constantinople pour l'occupation du dis trict de Novi-Bazar par les troupes autrichiennes. Le Times publie un télégramme de Calcutta re latif au conflit anglo-afghan. C'est demain qu'expi re le délai qui a élé accordé l'émir pour répondre l'ultimatum de lord Lytlon, et jusqu'à présent Shere-Ali n'a pas témoigné le moindre désir de se soumettre ou de faire des concessions d'aucune es pèce. A Calcutta, donc, on ne croit plus que la guerre puisse être évitée et l'on s'y prépare énergi- quemenl. Tout le monde croit, en effet, que l'émir, qui nourissait depuis longtemps des sentiments hostiles l'Angleterre, avait prémédité l'outrage dont la mission anglaise a été l'objet. Les électeurs yprois, dit le Journal d'Ypres, manquent de perspicacité. Evidemmentce compliment n'a pu être adressé qu'aux seuls électeurs cléricaux. Mais il frappe plus haut qu'il ne vise. Il atteint tout d'abord, et en pleine figure, les matadors, les leaders du parti, c'est-à-dire les Druon, les Surmont, les Struye. Encore une fois, se sont-ils écrié après la défaite, le résultat a trompé notre attente Et en effet, cette attente a été tellement trompée, que le résultat a eu, pour quelques uns des malheureux candidats, tout l'air d une colossale mystification. Demandez M. Begerem, M. Colaert et M. Petit, ce dernier devenu microscopique depuis. Compter sur un succès éclatant s'en vanter l'avance, et échouer avec une minorité de 300 voix environ Quel prodigieux manque de perspicacité Et dire que des gens aussi peu clairvoyants ont eu, et ont encore, la prétention de régen ter lai ville Où diable l'ambition va se nicher Mais ce n'est pas seulement la pénétration ui leur manque c'est aussi le bon sens. Que dire en effet de M. le Représentant Struye, le volontaire par principe du célibat laïque, l'homme qui, défaut d'aptitudes per sonnelles pour le sacerdoce séculier ou régu lier, pousse de toutes ses forces les autres se faire prêtres, moines ou petits-frères? t Qu'en dire donc, lorsqu'on l'entend, de sa plus grosse voix, et avec des accents de feu Jérémie, se lamenter sur la prétendue dé population de notre ville, et reprocher l'ad ministration d'être la cause de cette décrois sance N'est-ce pas se tordre, pouffer, crever de rire Décidément, le renard la queue coupée du bon Lafontaine, n'est qu'un triste farceur côté de ce plaisant député. 4 Mais un bruit court. On dit que notre représentant, ayant, sur les observations de M. le docteur Petit pré nommé, compris la contradiction entre ses actes et ses paroles a pris la résolution héroïque de répudier son vœu de tiers-ordre et de contracter mariage au plus vite. a On ajoute que M. Napoléon Meerseman suivra de près son glorieux exemple. Ils feront de leur mieux l'un et l'autre. De façon que dans quelques dix ou quinze ans, nous aurons toute une génération de petits Eugènes. Et aussi de petits Napoléons, ce qui ajoutera encore la fortune publique. (La suite un prochain n°). Le banquet, annuel des officiers, sous-officiers et caporaux de la Garde civique de Bruges a élé mar^ qué par un incident probablement sans précédent dans les annales de la milice citoyenne de n'impor te quel pays. Un sous-lieutenant, bien connu et ordinairement désigné par le sobriquet DEN EZEL éditeur d'un pamphlet clérical qui, lors des dernières élections communales, s'est surtout distingué par ses violen- LE PROGRES PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE* VIRES AC0UIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAU AN; Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 0-00 Idem Pour le restant du pays. 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (lr Septembre). UEURES DE DÉPART D'YPRES A Popei'inghe-Hazebiouck. 0-20. 12-07. B-47. Poperinghe. 0-20. 9-07. 10-05. 12-07. - 5.37. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 0-50. Langhemarck-Ostrnde. 7-20. 12-0G. 6-07. Langhemarck, le samedi, 5-50. 2-45. BULLETIN POLITIQUE. Vpres, le 20 Novembre 1878. A

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