N°411. Dimanche, 38e apél 8 Décembre 1878. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRON DISS E M EN T Le Dénouement, La sainte presse. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. On écrit de Termonde l'Opinion d'Anvers viBI ;s AC OUilill LCNDÛ. ABONNEMENT PAR Idem AN Pour 1'. Pour irrondissement administratif et restant du pays judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 7-00 Tout ce qui concerne te jburnal doit être adresse l'édile INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 R ur, r éclani îe de Dixmude, 59. ■s la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (lr Septembre). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-ÎIazebrouck. G-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-05. 12-07. 2-45. 5-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-50. Eangberaarck-Ostuide7-20. 12-06. 6-07. Langhemarck, le samedi, 5-50. L'empereur d'Allemagne, accompagné de l'Impé ratrice et de tous les princes de la famille royale, a fait avant-hier son entrée solennelle Berlin au milieu des acclamations d'une foule innombrable. La réception des autorites a été des plus cordiales. L'Empereur leur a adressé un discours dans lequel nous relevons le passage suivant qui a produit une profonde émotion A la joie que me causent l'accueil qui m'est fait et les témoignages de dévouement qu'on donne moi-même et ma famille, se mêle la douleur qu'occasionne en moi le souvenir de ce que j'ai eu supporter. Mon cœur a plus saigné que mes blessures. Je serais prêt tout endurer et verser mon sang avec joie si j'avais la conviction que cela profilât au bien être de la patrie et contribuât au salut de la partie égarée de mon peuple. Il y a peu de chose dire du discours du trône qui a été lu hier au Parlement anglais. Ce discours est très succinct; il évite soigneusement de toucher aux questions irritantes et constate seulement que l'expédition anglo-afghane était devenu absolument nécessaire. La reine exprime l'espoir que le traité de Berlin sera exécuté dans toutes ses parties. Dans l'un et Jans l'autre assemblée, l'adresse a été adoptée sans vote. La chambre francai.se a invalidé M. Malartre. député de Vaticlu'se, et a renvoyé samedi la dis cussion de l'élection du duc Decazes. Le Sénat recevra communication le même jour du rapport sur l'ensemble du budget. La cause du brusque changement ministériel qui vient de se produire Conslantinople est encore inconnue. Toutefois on croit savoir que depuis quelque temps déjà le Sultan se défiait de ses con seillers. Le fait n'est pas sans précédents. Le choix des nouveaux ministres est, du reste, assez heu reux. L'Angleterre est dans l'allégresse. Le général Roberts, qui opérait dans la passe de Pciwar et dont ou était sans nouvelles, a remporté, après une lutte prolongée, une éclatante victoire sur les trou pes afghanes. Il a réussi s'emparer des très fortes positions que les troupes de l'Emir occupaient Peiwar-Kothal, c'est dire sur la crête des mon tagnes de Peiwar, et le défilé entier est tombé en son pouvoir. La prise de cette passe et la vallée de Khoorum était, d'après le Timesle but prin cipal de l'expédion afghane. Les cléricaux usent de moyens habiles, mais malhonnêtes, pour se tirer des mauvais pas où ils s'engagent. A Bruges, ils font cesser un de leurs pamphlets pour échapper au droit de réponse dont usaient ceux que celte feuille avait calomniés. A Tertnonde, les patrons du Katholieke Belg fout déclarer un pauvre éditeur en faillite pour ne pas payer les douze mille francs de dommages-inté rêts qu'ont mérité au bouc émissaire leurs calom nies et leurs diffamations. On prend un pauvre hère qui quelquefois n'a jamais tenu une plume entre les doigts et on lui fait dégoiser toutes les infamies possibles contre les libéraux, puis on le lâche, et, après l'avoir désho noré moralement, on le déshonore matériellement par la faillite. A Bruges les procédés financiers du sieur Hector Gilliodts, le fameux vice-président de la Concorde, ont eu un résultat plus triste encore plusieurs des victimes auxquelles il a extorqué de l'argent ou des signatures, entre aulres de pauvres femmes, sont mortes, et des industriels ont été déclarés en faillite pour avoir signé des billets de complaisance pour le pieux faiseur. Il va bien le parti de la morale. L'Etoile a annoncé que le projet de révision de la loi de 1842 ne contiendrait que le principe politique sur lequel la Chambre aurait statuer. Cette noie a prèle la critique. En effet on ne fait pas une loi pourproclamcr un principe politique; mais ce qui est supposer, c'est que la révision ne s'occupera d'abord que des articles politiques de la loi, ceux qui consacrent une intervention abu sive du clergé, sauf modifier plus tard les articles administratifs qui doivent être améliorés ou chan gés. Journal de Liège.) La scandaleuse affaire de la Banque de Belgique est terminée. L'arrêt a été prononcé dans la soirée de mardi, 11 heures 25 minutes. T'Kinl, reconnu coupable de vols domestiques, de détournements et de faux, a été condamné 15 ans de réclusion, 500 fr. d'amende, (ils font bel effet, ces 500 francs, quand un songe aux 23 millions disparus) et aux six dixièmes des frais du procès. Fortamps, reconnu coupable d'avoir racheté des actions de la Banque de Belgique pour compte de cette Banque, est condamné i an d'emprisonne ment, 10,000 fr. d'amende et aux trois dixièmes des frais. On trouvera ci-après des détails sur la physiono mie de l'audience et les manifestations populaires qui ont suivi le prononcé de l'arrêt. Nous ne ferons pas de commentaires: nous avons dit sur cette affaire tout ce que nous avions dire; nous n'avons rien ajouter, rien retrancher. Seulement, si nos législateurs,ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre, il comprendront qu'à ce procès il faut un épilogue. S'ils s'maginenl que la conscience publique est satisfaite, ils se trompent s'ils ne comprennent pas la nécessité, l'urgente nécessité de porter le fer rouge de la loi dans la plaie qui nous ronge, leur aveuglemeut prendra les proportions d'un véritable malheur public. Voilà des années et des années que nous sommes saturés de scandales financiers; l'écœurement est son comble; se n'est pas la double condamnation de mardi qui le fera cesser. L'orgie va s'arrêter peut-être un instant: après tant de dilapidations, de rapines et de vols, le dé- troussement de l'actionnaire devient chose labo rieuse; là où il n'y a plus rien ou presque plus rien, les Langrand. les T'Kint et leurs émules perdront momentanément leurs peines. Mais il faut qu'à l'avenir la loi soit armée d'une façon plus efficace contre les maltôtiers de la gran de finance. Que de scandales et de ruiues on eût évités, si on avait écouté il y a huit ans la voix de notre honorable député M. Jules Bara! La faute immense qu'elle a commise alors, la Chambre doit la réparer aujourd'hui. L'article de la loi que l'honorable re présentant de Tournai voulait faire voler cette époque, doit sans retard être inscrit dans nos codes. Il est temps, il est plus que temps, si notre pays veut conserver le peu que les voleurs de haut parage lui ont laissé de son vieux renom d'honneur et de probité. (Economie.) Le Katholieke Belg vient de se déclarer eu faillite. Le tribunal de Gand, comme on le sait, avait transformé les 500 fr. de dommages et inté rêts en 12.000 fr. et défaut de paiement en lin an de prison. Les jésuites de robe longue et dérobé courte qui inspirent ce journal ont trouvé un joi.it. Le Katholieke Belg a été mis en demeure de payer les 12.000 fr. endéans les 24 heures. Il s'est immédiatement déclaré en faillite. Il ne possède le rien on dit même que les quelques livres de prières et chapelets, étalés sa vitrine, ne lui appartiennent pas: c'est un dépôt. C'est ainsi que la presse cléricale, après avoir

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Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 1