Nos finances. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. Le Dien des cléricaux. Ainsi donc, parce que 67 membres de la Chambre ont pensé que Dieu devait rester en dehors de la politique, celui-ci, justement irrité s'apprêterait appesantir son bras vengeur sur la Belgique tout entière Nous savions déjà, par l'attitude qu'elle a prise dans l'affaire Duchêne, que la Gazette de Liège professait de bien étranges théories en matière de justice humaine. Mais nous ne nous serions jamais avisés de supposer qu'un journal aussi bien posé dans l'église poussât l'impiète jusqu'à prêter la divinité des sen timents dignes d'un grand chef des antropo- phages de la Nouvelle-Hollande. I\o412. Jeudi, 38e ANNÉE. 12 Décembre 1878. LE PROGRES JOURNAL 1) Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. VIRES AUQUIKIT lillNDO ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'ïpres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur," rue de Dixmude, 3'.). INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-23. CHEMIN DE FER. (lr Septembre). HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. G-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-05. 12-07. 2-45. 5-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. G-30. Langhemarck-Ostrnde. 7-20. 12-06. 6-07. Langhrmarck, le samedi, 5-50. Rien signaler en France. La Chambre a valide les élections de MM. Sentenac et Girard, républi cains élus en remplacement de députés invalidés. Les deux Chambres anglaises ont discuté Lundi la question anglo-afghane, et les interpellations qui s'y rattachent. A la Chambre haute, lord Cranbronke a prononcé un discours très énergique et a insiste vivement sur la nécessité de réduire l'émir merci. La politique du gouvernement a été chaleureusement défendue par les lords Derby et Carnarvon. Le débat n'est pas terminé. A la Chambre des communes, sir StatFord Northcote a annoncé qu'il avait reçu l'assurance formelle que la mission russe avait quitté Caboul. Nous n'étonnerons personne en disant que la lettre de Shere-Ali lord Lytton n'a satisfait aucun organe de la presse anglaise. La missive de l'émir est impolie et même quelque peu menaçante elle ne peut être considérée sous aucun rapport comme un acte de soumission, et les opérations militaires devront continuer. Ou s'explique le retard qu'a subi la remise de la lettre elle porte la date du 19 Novembre, et ne pouvait donc arriver Peshawur avant le 20, dernier délai accordé par le vice-roi mais le mes sager, apprenant que les hostililés avaient éclaté, a rebroussé chemin et est rentré Caboul. On croit que le texte de la missive a été sensiblement modifié après la prise d'Ali Musjid par les troupes anglaises. A l'occasion de la discussion du budget de l'in térieur, un des chefs du parti progressiste de la Diète prussienne, M. Virchow a interpellé le gou vernement sur le petit élal de siège, qui vient d'être proclamé Berlin. Le comte d'Eulenbourg a répondu en reproduisant les assertions des feuilles ministérielles de Berlin sur les rapports qui existe raient entre les anarchistes de tous les pays et sur la présence, dans la capitale, d'un grand nombre de nihilistes russes. Le cabinet hongrois s'est complété il y a trois jours quant la crise ministérielle en Autriche, elle n'a pa3 fait un pas. Le Fremdenblattde Vienne, parlant de la reconstitution du cabinet Tisza. se demande quand l'autre moitié defEmpire retrouvera un gouvernement, et voit dans la durée de la situation acluelle un grand danger pour le régime parlementaire et pour le prestige de la mo narchie r l'extérieur. En Hongrie, la Chambre des députés a repoussé une proposition du député radical Iranyi, propo- sanl la discussion, par le Parlement, du traité de Berlin. En Italie, la Chambre des députés a terminé la discussion générale sur la politique intérieure. La discussion des six différents ordres du jour a com mencé. Dans la séance de Lundi, M. Nicotera a prononcé un discours très agressif contre le cabinet en général ef contre M. Zanerdeili, ministre de l'intérieur, en particulier. Des télégrammes de Constanlinople adressés au Times constatent que la nomination du nouveau cabinet a produit une bonne impression, quoique l'engouement du Sultan pour Khereddine, qui est, en somme, un nouveau venu dans l'administration ottomane, ait causé quelque surprise. Le mois dernier déjà, Abdul-Hamid, s'adressant un haut personnage étranger, aurait dit Accordez-moi encore quatre ou cinq semaines, et vous verrez si je ne m'acquitterai pas envers l'Europe. Le prince Milan a ouvert solennellement Jeudi, Nisch, la session de la Skoupchlina serbe. Le discours du trône annonce la présentation d'un projet de loi reconnaissant l'égalité des droits de tous les serbes sans distinction de religion. .fcN..Des dépêches de Rome ont signalé plusieurs reprises des négociations qui se poursuivraient entre le gouvernement fédéral suisse et le Vatican, négociations qui auraient pour objet la réintégra tion sur leurs sièges des évêques expulsés. Le Parlement sans Dieu! Le mot est du Bien public et il a fait fortune. La Gazette de Liège, l'amie du vicaire Duchêne, s'en empare son tour et fulmine contre la majorité parlemen taire en général et MM. Frère-Orban et Jan- son en particulier, un véhément réquisitoire, où on lit des choses comme celles-ci Dieu, Créateur des hommes et de la société. Pro vidence des Etats et des familles. Dieu, le Souve rain Maître, a été déclaré exclu de la société belge, comme un usurpateur, comme une intolérance, comme un mal. Nous défions qu'on nous cite un précédent, un vote aussi sacrilège. Jamais chez aucun peuple, dans aucun temps on ne vit rien de tel. Les hom mes de sang delà Terreur fêlaient encore l'Etre suprême la Belgique libérale devient une mon strueuse exception, un phénomène honteux. Com ment les soixante-sept libéraux qui ont voté contre l'existence de Dieu, affirmée par la Société, n'onl-ils pas hésité, tremblé en formulant ce vote? Dire qu'une nation n'a pas s'occuper de Dieu, le prier, l'adorer, mais c'est nier la création di vine de l'ordre social, c'est arracher la société au fondement divin, le seul sur lequel elle puisse re poser solidement. Quel appui M. Frère Orban,sa majorité, le libé ralisme ne doDueul-ils pas au socialisme Si Dieu ne peut être invoqué par la Société, il n'est pas son créateur, elle est donc une institution humaine. Pourquoi les masses s'inclineraient-elles devant celle création humaine? Pourquoi n'essayeraient- elles pas de lui substituer une autre institution? La Société se trouve en face du socialisme? Pourquoi, si Dieu n'est pour rien dans la Société, s'imposerait-elle lui? Le vote de la gauche fera trassaillir d'aise les régions révolutionnaires. La discussion libérale ressemble un article du Mirabeau. Puissent des cérémonies expiatoires, puissent les adorations des catholiques détourner de la Belgique le bras vengeur d'un Dieu justement irrité. Le vote du S Décembre nous plonge dans l'anxiété si la Belgique reste dans les voies libéra les, elle ne durera guère. Gazette de Pétrus) La situation du trésor, créée par le ministère clérical est celle-ci l'Etal a contracté pour 270 millions d'engagements et il a 700.000 francs pour y faire face. Un industriel qui agirait de la sorte courrait une ruine certaine. On pourra recourir l'emprunt; mais comment pourvoir au service des intérêts et de l'amortissement de cet emprunt? Où trouver les 10 ou 1 1 millions requis cet effet. Ces 11 millions, ajoutés au chiffre du déficit actuel nous créent une situation grave. Ajoutons qu'en outre des travaux décréiés il y a encore une fouie d'améliorations de détail exécuter qui exigeront des sommes considérables. M. Sainctelette a comparé le prix payé par le ministère libéral et par le ministère catholique pour les lignes rachetées. Le premier a payé 293.000 francs par kilomètre; le second a payé 556.000 francs par kilomètre pour le Grand-Luxembourg. Aussi l'exploitation de celui-ci cause-t-il une forte perte annuelle l'Etat. Le Mandelgalm, feuille cléricale de Roulers, en rendant compte du discours du Trône, termine son article par ces mots: Assez, Sire, mais franchement etpermets-moi

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1878 | | pagina 1