N° 414. Jeudi,
38e ANNÉE.
19 Décembre 187S.
6 FRANCS PAR AN.
.MU IS 4 I. D'V PUES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Sans Commentaires.
L'article incriminé était relatif la condam
nation, par le Tribunal de Furnes, du curé
de Rousbrugghe, quatre années d'empri
sonnement pour attentats aux moeurs.
Il constitue un bon spécimen de polémique
cléricale, comme nos lecteurs pourront en juger
par les quelques lignes que nous en transcri
vons ci-dessous.
Il est remarquer que l'auteur de l'article,
qui est sans doute un ecclésiastique, en récla
mant pour les ecclésiastiques le droit de ne
pouvoir être jugés que par des tribunaux
ecclésiastiques, ne fait que défendre les doc
trines du Syllabus où l'incompétence des juges
laïcs est formellement proclamée.
Voici les lignes du Nieuwsblad d'Ypres:
Le Progrès parlé du jugement du tribunal
correctionnel de Bruxelles condamnant, du
chef de faux, le vicaire Michiels de Woluwe-
Saint-Etienne six mois de prison et
2,000 francs de dommages-intérêts envers la
partie civile.
Voici maintenant le compte-rendu éminem
ment édifiant de l'audience
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQUiniT EUNDO.
ABONNEMENT PAU AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doil être adressé l'éditeur, rue de Dixmnde, 5l>.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25.
CHEMIN DE FER. (lr Septembre).
HEURES DE DËPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47.
Poperinghe. 6-20. 0-07. 10-05. 12-07. 2-45.
5-57. 6-47. 8-45. 9-30.
Gourlrai. 5-34. - 9-52. - U-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-30. 12-25. 6-30.
Langhemarck-Ostende. 7-20. 12-06. 6-07.
Laugbemarck, le samedi, 5-50.
mmmm
BULLETIN POLITIQUE.
La question d'Orient et la question afghane ont
absorbé avant-hier toute la séance de la Chambre
des communes d'Angleterre. En réponse une in
terpellation, le chancelier de l'échiquier a déclaré
que les négociations engagées enlre l'Angleterre et
la Porte n'avaient pour objet que l'exécution de la
convention de Chypre.
Le Sénat français a adopté les budgets de l'inté
rieur cl de l'instruction publique. Un chapitre de
ce dernier budget a toutefois été réservé, Âi. Bar-
doux ayant été interpellé par M. de Montgolficr au
sujet de la mise en disponibilité de M. Dareste de
la Chavanne, recteur de l'Académie de Lyon. Le
ministre a demandé la remise de la discussion de
cet incident la séance de ce jour; il paraît que le
débat sera très-vif.
Du train dont vont les choses, il semble impossi
ble que la session puisse être close avant jeudi, les
sénateurs de la droite étant de nouveau disposés
prolonger la discussion du budget. D'aucuns pré
tendent même que les derniers chapitres du bud
get ne seront pas volés avant samedi. La majorité
conservatrice use de son reste, et c'est son droit,
seulement les incidents tumultueux qu'elle provo
querait encore, ne pourraient plus donner le change
au pays.
Les négociations entre la cour de Berlin et le
Vatican semblent être entrées dans une voie nou
velle. On mande de Rome que l'empereur Guil
laume. répondant aux félicitations que lui avait
adressées le Pape l'occasion de son retour la di
rection des affaires, lui a exprimé sa reconnaissan
ce et en même temps son désir d'examiner les
moyens pour arriver rétablir la paix religeuse
en Allemagneel les bonnesrelationsavecle Vatican.
Il ne faut pas croire, toutefois, que le prince de
Bismark soit disposé aller Canossa. Plus que
jamais il est décidé exiger que le clergé catholi
que se soumette aux lois du royaume. Une noie
publiée par la Gazette générale de lAllemagne
du Nord, organe du chancelier de l'Empire, le
constate de nouveau en termes très précis. Cette
note a été publiée la suite de la déclaration faite
par le ministre Falk dans la séance de mercredi de
la Diète prussienne.
La presse viennoise enregistre avec stupeur les
informations relatives aux derniers événements de
ConsUntinople. A en croire la plupart des journaux
autrichiens, l'empire ottoman serait deux doigts
de sa perle et ne tarderait pas s'écrouler sous les
fautes de ses propres enfants.
A Berlin la nouvelle de la conspiration tramée
par Mahmoud pacha et plusieurs autres ministres
n'a causé aucune surprise; le Times aussi voit dans
les arreslalionsde fonctionnaires un simple effet des
caprices du souverain.
Abdul-Hamid, dont le caractère est toujours
ombrageux et défiant, continue du reste nourrir
des griefs chimériques contre ses anciens grands-
vizirs et notamment contre l'homme d'Etat le plus
éminent de l'empire ottoman. Midhat pacha avait
été désigné par le général Khereddine pour le pos
te de président du conseil d'Etat, et il aurait pu,
dans cette fonction, rendre d'immenses services
son pays; mais le Sultan a repousséénergiquemenl
cette proposition, ee qui, parait-il, a beaucoup
froissé le chef du cabinet ottoman.
Les troupes russes, stationnées en Turquie,
n'ont pas, comme on aurait pu le croire, pris une
altitude hostile la suite de la chute de Sufvcl pa
cha et de son remplacement par un gouvernement
considéré comme peu favorable l'empire russe.
Elles se préparent, au contraire, s'éloigner da
vantage, de la capitale de l'empire ottoman.
La délégation hongrois s'est mise d'accord avec
la délégation autrichienne sur toutes les questions
qui restaient en suspens. Il ne sera donc pas né
cessaire de faire une réunion commune des deux
assemblées, et la session des délégations pourra
être close.
La Chambre basse de Hongrie a adopté la loi
qui proroge la loi militaire, repoussée Samedi par
le Reiehsrath autrichien elle a en outre voté le
renouvellement du compromis avec la Croatie.
Le Nieuwsblad van Yperen a été condamné,
par arrêt de la Cour d'appel de Gand, trois
mille francs de dommages intérêts envers les
époux De Beer, de Rousbrugghe-Haringhe
pour imputations diffamatoires.
Mais la justice, dira-t-on, la justice! Respectez
donc son jugement. Oui; la justice mérite tout notre
respect; et il ne nous arriverait jamais de dire un mot
contre ses jugements si la Religion et l'Eglise, qui son
choses bien autrement grandes, n'étaient en jeu dans
l'affaire. Tel est bien le cas aujourd'hui. Nous tenons
pour un devoir, pour un triste devoir, de contester le
jugement de Furnes; et de dire que nous considérons
M. A'an den Bogaerde corame innocent. D'abord et avant
tout, parce que M. le curé Yanden Bogaerde n'a pas été
jugé par des juges ayant compétence sur lui; que par
conséquent leur jugement n'est pas une décision légale.»
Oui, nous le soutenons, un ecclésiastique doit être jugé
par un tribunal ecclésiastique. C'est son.droit, un droit
que l'Eglise a toujours revendiqué, et défendu.Par con
séquent un tribunal laïc est sans compétence pour pro
noncer un jugement sur un prêtre. Comment! un mili
taire est jugé par des militaires; un commerçant par des
commerçant, et un prêtre, qui a cent mille fois plus de
droits, devrait être jugé par des magistrats civils!
Tribunal correctionnel de Bruxelles.
Audience du 10 décembre. (5° Chambre.)
AFFAIRE DU VICAIRE MICHIELS, FAUX EX ÉCRITURES.
«De l'influcnc-- d'un vicaire de combat sur 1rs mœurs du
village Irl devrait élre le tilre de l'affaire qui s'est déroulée,
hier, devant le tribunal correctionnel. En effet, voici uoe
commune, Wohiwe-Saint-Etienne, où tous les habitants ri
vaient en paix, survient un vicaire au caractère bouillant,
s'occupant de politique autant que de religion et voilà ces
habitants divisés en deux camps, désunis et s<- faisant la
guerre.
Il est viai que le vicaire, pour combattre ses adversaires,
s'est servi d'armes déloyales, illégales même, puisque le vuicj
sur le banc de la police correctionnelle, ayant répondre
d'une prévention des plus graves: celle de faux en écriture.
Nous avons résumé les faits sur lesquels c-tte préven
tion est basée. Pour se défaire d'un instituteur communal qui
le gênait, le vicaire n'aurait pas reculé drvaHl une altération
du registre du conseil de fabrique. Invoquant en suite celte
altération commise par lui, il a adressé une plainte au gou
verneur du Brabant, la suite de laquelle cel instituteur, qui
remplissait également les fondions de trésorier de la fabrique
d'église, du donner sa démission de ses fonctions.
Le tribunal est composé de M. le juge T'Serstevens, pié-
sident, MM. Cerez et Simon, juges. Le substitut, M. Janssins,
occupe le siège du ministère public. Au banc dr la défense se
trouvent M" Dr Becker, Devold^r et Wydeinans.
Le premier témoin entendu est M. De Coster, instituteur.
Il raconte que c'est pour nier l'existence du budg't de la
fabrique d'église et ainsi le mettre en faute que l'aliénation
a été commise. En altérant un procès-verbal, on a voulu
établir que dans la séance laquelle se rapportait ce procès-
verbal on n'avait approuvé que le compte de la fabrique. Or,