Les Lauriers de notre Députation Permanente
La sainte presse.
On ne dit pas qu'il y eut un gendarme la
porte pour inspecter le...... vicaire.
Notre députation permanente avait-elle es
péré l'impunité? Il faut le supposer, car elle
a fait une raffle des élections communales, là
où les libéraux avaient remporté un triomphe.
Croyaient-ils donc avoir affaire encore au
Tapissier Ruzette et au R. P. Delcour
La coterie Decock-Soudan et consors a été
vite détrompée.
Sir le pourvoi de notre honorable Gouver
neur, le Roi vient d'annuler plusieurs déci
sions de la Députation et de valider les élec
tions de Pollinchove, Aelbeke, Cuerne, Hand-
zame, etc. queMM.De Cock et consors avaient
annulées.
Cette leçon leur servira-t-elle Il serait naïf
de l'espérer... (l'Avenir).
D'après une réclamation de plusieurs élec
teurs d'Alveringhem, des individus, nomina
tivement désignés, ont offert un certain
nombre d'électeurs, également dénommés, de
l'argent et des boissons, la condition que
ces derniers voteraient pour la liste qui l'a
emporté
Attendu que ces allégations tendent éta
blir l'existence d'un système de corruption
ayant pu avoir pour effet de déplacer aSsez de
voix pour changer la majorité
Attendu qu'il y a lieu de vérifier les faits
allégués afin de s'assurer de leur exacticude
et de l'influence qu'ils ont pu avoir sur le ré
sultat des élections
Vu le recours formé par le gouverneur de la
Flandre Occidentale, contre la décision de la
Députation Permanente du Conseil Provin
cial, en date du 22 Novembre, validant les
élections communales d'Alveringhem
Avant qu'il soit statué sur la validité des
élections communales de cette commune, il se
ra procédé une enquête administrative sur
les faits susmentionnés.
LE FOUET.
L'ignoble pamphlet qui a élé édité chez MM.
Vanhi-e et fils, Grand'Place. Menin, quelques
jours avant les élections, et qui s'est plu calom
nier et mentir de la façon la plus dégoûtante et
la plus infâme, vient de se voir assigner par MM.
Fr. Delà Royère et Ad. Mayeur en paiement d'une
somme de 30,000 francs, titre de dommages-
intérêts. du chef de calomnie.
Chronique meninoise).
Dimanche a eu lieu Tournai la manifestation
en l'honneur de M. Louis Crombez, bourgmestre,
l'occasion du renouvellement de son mandat.
Bien que l'arrêté royal qui lui confère uu nou
veau mandat de bourgmestre n'eût pas encore
paru, on savait Tournai qu'il serait renommé, et,
spontanément, les sociétés ouvrières et bourgeoises
avaient résolu d'en témoigner solennellement leur
satisfaction par une démonstration publique. L'ini
tiative prises par ces sociétés fut très bien accueillie
de la bourgeoisie libérale; l'idée prit corps et l'on
décida qu'un souvenir durable de la démonstration
serait remis M. Crombez. On fit choix d'une
plume d'or, élégant bijou, dont l'exécution fut
confiée l'un des orfèvres les plus habiles de la
capitale, M. Ch. Buis.
C'est par un temps magnifique, vu la saison,
que le cortège a parcouru la ville.
La cour intérieure de l'hôlel-de-ville était noire
de monde pendant la lecture de l'adresse. La ré
ponse du bourgmestre prononcée d'une voix claire
et vibrante, a élé entendu de toute cette foule qui
a acclamé, comme ils le méritaient, les sentiments
patriotiques qu'elle a exprimés.
A trois heures et un quart la foule se relirait,
suivant les pas redoublés des sociétés qui allaient
préparer leurs appareils luminaires.
La nuit venue, cc nouveau cortège se mettait
en marche; mais peine avait-il commencé dé
rouler ses splendeurs que la neige aussi commen
çait tomber, fine d'abord, puis plus drue, plus
sérrée, plus épaisse. C'est travers une espèce
d'ouragan que. vers huit heures et demie, il arri
vait la Grand'Place, ayant perdu, chemin faisant,
partie de son éclat. Il devait donner un cadre
brillant l'estrade illuminée en verres de couh ur,
mais l'estrade se voyait peine et le cadre était
sombre.
C'est sur celte estrade que musiciens et chan
teurs devaient faire entendre la cantate la prin
cesse d'Epinoy, composée pour l'inauguration delà
statue de l'héroïne tournaisienne. Et la neige tom
bait toujours Mais les chanteurs ont tenu bon:
ils ont chanté perdus dans cette neige impitoyable,
et on les a applaudis comme s'il faisait le plus beau
temps du monde.
La soirée s'est terminée dansde joyeuses réunions
intimes.
ce compte était approuvé, depuis six mois, par toutes les au
torités compétentes.
Depuis l'arrivée du vicaire il a été l'objet de plusieurs
p'aintes aux autorités, au gouverneur, aux ministres. Une
tmjuéle a été faite par l'inspecteur provincial propos de son
enseignement, mais on n'a rien découvert; cependant il a été
obligé de douuer sa démission de receveur du bureau de bien
faisance de Cranliein, fonctions qu'il occupait depuis 17 ans,
M. le Président. A quoi attribuez-vous cette animosité?
Le témoin. Le père Wydemans, notaire aujourd'hui dé
cédé, un véhément catholique, voulait tpe faire sauter. J'étais
père de famille avec quatre enfants, j'ai lutté. J'étais également
catholique, mais j'aimais trop la liberté de la parole. Mon
déplacement était décidé, mais lors des élections de 1872,
M. Wydemans, bourgmestre, et toute son administration
furent renversés.
M. Wydemans père étant mort, ses fils épousèrent ses
rancunes. La construction d'une nouvelle église ayant été
décidée, on rencontra, en creusant les fondations, la fosse
dans laquelle élaitenlerré le père Wydemans. Ses fils voulurent
faire reculer la fosse de façon que le père fut inhumé dans
l'église, je m'opposai cela; j'obtins gain de cause; de là
leur haine. Le vicaire était en rélations intimes avec celte
famille. Il me traitait de tout ce qui est mauvais et disait
ouvertement qu'il me ferait sauter; que la place de trésorier
lui revenait, qu'il était assez mal payé pour l'avoir.
M. le président. Le vicaire a l-il pu croire de bonne foi
qu'il s'était agi du compte et non du budgetR. M. le
vicaire n'est pas si mal partagé en intelligence pour ne pas
avoir pu se convaincre qu'il s'agit du budget. Il avait toutes
les pièces sa disposition. Pas un seul des membres du con
seil de fabrique n'a jamais nié l'existence du budget.
La plainte au gouverneur est écrite par le vicaire.
D. Quelle a été l'altitude du curé dans celte affaire?
R. Le curé est un homme dont les facultés sont affaiblies.
C'est le meilleur homme du monde, il n'existait pas de meilleur
curé. Jamais il ne s'était mêlé des élections, il y a été poussé
par le vicaire. Aujourd'hui, c'est l'homme le plus faible.
Me Detolder. Nous considérons cette déposition comme
un véritable réquisitoire.
Le ministère public. Le témoin répond aux questions qui
lui sont posées; il dépose des faits qui sont sa connaissance
M. le présidentLe témoin a déposé avec beaucoup de
calme et de précision.
M' Opdebeek déclare se porter partie civile au nom de
M. Decosler.
Me Emile Dansaert se trouve également au banc de la
partie civile.
M. Bulens, bourgmestre de Woluwe-Saiot-Etienne, dé
clare que rentré Woluwe après une absence de trois mois
il a examiné le livre des procès-verbaux de la fabrique d'église
Il a constaté l'altération dont il s'agit et a adressé ce propos
un procès-verbal au procureur du Roi.
Le témoin déclare que dans la séance du 17 octobre 1877
il avait été question du budget et non du compte de la
fabrique. Le vicaire le savait. La preuve en est dans ce fait
que le vicaire a dit au témoin, le 24 novembre suivant, que,
n'ayant pas assisté la séance, il n'avait pas signer le procès
verbal. Si dans la séance d'octobre, il s'était agi simplement
du compte, il n'y aurait pas eu de procès-verbal signer.
M. le président. Quelle est l'attitude du vicaire dans la
commune? R. Pas favorable; il se mêle d'affaires dont il
u's pas s'occuper; il agit d'une manière arbitraire.
D. Se mêle t-il des élections? R. Très activement. I|
faisait des visites tous les électeurs. On m'a rapporté qu'il a
offert un électeur de payrr l'amende de 50 fr. laquelle il
avait été condamné et même d'y ajouter 20 fr. de supplément.
Cédant aux instances de la défense,le témoin finit par nom
mer la personne laquelle cette offre a été faite.
Le lémoio ajoute qu'il est de notoriété dans la commune
que la famille Wydemans en veut l'instituteur communal et
que le vicaire est intimement lié avec la famille Wydemans.
M. Peeters, conseiller communal, affirme que dans la
séance du 17 octobre 1877, il a été question du budget. Le
projet de budget a été lu par le trésorier de la fabrique. Il
affirme de la façon la plus formelle que lorsque le procès-
verbal lui a été soumis signer, il n'existait aucune altération.
M. le président. D'habitude examinez-vous de près les
procès-verbaux? Certainement, on nous les lit et nous les
examinons avant de signer.
D. Qui a découvert les altérations? R. C'est le trésoiier
qui a demandé pourquoi on avait fait ce changement. Le
vicaire qui était préseot n'a rien dit ce moment. Plus tard il
a déclaré en présence de 5 ou G personnes qui l'affirmeraient
sous serment n'avoir pas mis la main l'altération. (On sait
qu'aujourd'hui le vicaire reconnaît être l'auteur de l'altéra
tion.
M. Van Leu, échevin de Woluwe St-Etienne, a assisté
|a séance du conseil de fabrique dans laquelle les altérations
ont été découvertes. Le vicaire a dit qu'il ne savait pas ce que
c'était que cette altération. M. De Cosler a dit au vicaire:
u Si vous voulez être brave, dites-moi ce que cela signifie.
Lu vicaire repondu Il y a eu altération, mais ce n'est pas
moi qui l'ai faite.
M. Maes, curé Woluwe-Saint-Etienne, dit que, dans la
séance du 17 octobre 1877, il s'est agi du compte et non pas
du budget de la fabrique.
M. le président lui fait remarquer qu'il a dit le contraire au
procureur du roi et au juge d'instruction, lorsque ces magis
trats se sont rendus Woluwe.
Le témoin. J'étais tellement ému alors que j'ai pu me
tromper.
Le ministère public. Vous étiez, en effet, tiès ému, ex
cessivement ému, mais le magistrat instructeur vous a laissé
beaucoup de temps pour réfléchir.
Le témoin. C'est vrai, mais j'étais tellement ému que la
mémoire me faisait défaut.
Le ministère public. Cependant les faits étaient cette
époque beaucoup plus rapprochés.
Le témoin. Je me suis trompé, la vue de ces messieurs
m'a boulevervé.
M. Edouard Wydemans, candidat notaire, membre du
conseil de fabrique, dit qu'un de ses collègues, le témoin
Peeters déjà entendu, ayant déclaré dans le séance de no
vembre qu'à la séaoce précédente il s'était agi du compte et
non pas du budget de la fabrique, le vicaire a, en présence
de tous les membres du conseil, changé le procès-verbal.
Le témoin Peeters rappelé nie formellement celle déclara
tion et maintient ses premiers dires.
Le témoin suivant, M. Wynants, confirme la déposition de
M. Wydemans.
M. Fabri, entrepreneur des travaux de construction de la
nouvelle église, confirme la déclaration faite par le témoin
De Coster au sujet de la fosse de M. Wydemans père. Des
discussions violentes ont eu lieu ce propos entre le vicaire
et M. De Cosler. Le vicaire a dit au témoin; u Ça ne durera
pas, je ferai mon possible pour le faire partir, je serai tréso
rier et remplirai gratuitement les fonctions.
Le prévenu. Je n'ai pas dit c<la, le témoin m'aura mal
compris.
Le témoin. M. le vicaire a dit la même chose au surveil
lant des travaux.
Le vicaire interrogé persiste daos son système de défense.
La parole est ensuite donnée H° Opdebeek puis le mi
nistère public soutient la prévention.
L'audiance est levé 3 h. Demain audience 10 h.
P. S. Le lendemain du jour où le vicaire Michiels, de
Woluwe-St-Etienne, fut condamné six mois de prison du
chef de faux, son curé le délégua pour inspecter l'école de la
commune, école la tête de laquelle est placé l'instituteur M.
De Cosler envers qui le vicaire avait été condamné, en outre,
2,000 fr. de dommages-intérêts.