No 426. Dimanche,
2 Février 1879.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
39e ANNÉE.
I' H A ISS VI |,E JEUDI ET LE ntHANCHE.
BULLETIN POLITIQUE.
Le Moniteur de Jeudi est venu nous ap
prendre la nomination de Monsieur Ferdinand
Merghelynck, au fonctions de Commissaire de
l'arrondissement d'Ypres.
Le gouvernement ne pouvait faire de meil
leur choix; M. Merghelynck est capable et
instruit, il est docteur en droit et en sciences
politiques et administratives et quoique jeune
encore, il est déjà revêtu du mandat de con
seiller provincial aussi sa nomination a été
on ne peut plus favorablement accueillie de
puis deux jours sa maison ne désemplit pas
de personnes qui vont lui adresser leurs féli
citations. Nous sommes certains que M. Mer-
ghelynck saura justifier ces témoignages de
sympathies et qu'il s'attachera effacer les
traces du régime clérical que notre arrondis
sement a eu subir pendant les huit dernières
années.
Au moment de mettre sous presse, nous
recevons la circulaire par laquelle M. Mer-
ghelynek annonce son entrée en fonctions,
nous espérons qu'elle satisfera tout le monde,
car amis et adversaires, y trouveront tout ce
qu'ils peuvent désirer.
Aux administrations communales de l'arron
dissement.
Dimanche, 26 Janvier, midi, a eu lieu
l'installation des Conseillers Communaux élus
le 29 Octobre dernier. Avant la séance, M. le
Bourgmestre a remis 58 Présidents des di
verses Sociétés d'agrément de notre ville, qui
toutes avaient pris part au cortège organisé
l'occasion de ta visite officielle de M. le Gou
verneur de la Province, une médaille commé-
morative de cette visite. A cette occasion, il a
remercié ces Sociétés du concours qu'à diver
ses reprises elles ont prêté soit pour rehaus
ser l'éclàt des fêtes, soit pour donner un té
moignage public des sentiments de patriotisme
de la population Yproise, de sa confiance dans
le Gouvernement libéral, de son dévouement
au Roi et nos libres institutions.
Après avoir jeté un coup d'œil sur nos anti
ques Gildes, dont la fraternité constituait la
LE
PROGRES
VIUES ACQUiniT EUNDO.
ABONNEîtËNT PAR AN: Pour l'arrondissement adminislrart'f et judiciaired'Ypres. Ir. 6-1)0
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmudfc, 50.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25.
CHEMIN DE FER. (lr Janvier).
HEURES DE DEPART D'Y PRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47.
Poperinghe. G-20. 9-07. 10-05. 12-07. 2-45.
3-57. 6-47.-8-45. 9-50.
Courlrai. 5-34. - 9-5-2. - H-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-50. 12-25. 6-30.
Langbemarck-Ostende. 7-31. 12-17. 6-15.
Langhemarck, le samedi, 5-50.
L'événement du jour est la démission du prési
dent de la république française, le maréchal de
Mac Mahon, et son remplacement par M. Jules
Grévy.
Après deux jours d'hésitation, le maréchal a re
connu que la situation était intenable et que même
la soumission aux décisions du ministère n'aurait
d'autre éfïet que d'ajourner une crise qui Attirail
par compromettre les intérêts vitaux delà France.
Il s'est décidé donner sa démission.
A l'ouverture des séances des Chambres, les pré
sidents, MM. Martel et Jules Grévy, ont donné
lecture de la lettré suivante du président dé la répu
blique:
Monsieur le président,
Dès l'ouverture de cette session, le ministère
vous a présenté un programme des lois qui lui
paraissaient, tout en donnant salisfâctionàl'opinion
publique, pouvoir être volées sans danger pour la
sécurité et la bonne administration du pays.
Faisant abstraction de toute idée personnelle,
j'y avais donné mon approbation, cal* je ne sacri
fiais aucun des principes auxquels ma conscience
me prescrivait de rester fidèle.
Aujourd'hui, le ministère, croyant répondre
l'opinion de la majorité dans les deux Chambres,
nte propose, eu cbqui concerne les grands comman
dements militaires, des mesures générales que je
considère comme contraires aux intérêts de l'armée
et par suite ceux du pays.
Je ne puis y souscrire.
En présence de ce rèfus, le ministère se retire.
Tout autre ministère pris dans la majorité des
Assemblées m'imposerait les mêmes conditions.
Je crois dès lors devoir abréger la durée du man
dat qui m'avait été confiié par l'Assemblée na
tionale.
Je donne me démission de Président de la Répu
blique.
Eti quittant le pouvoir, j'ai la consolation de
penser que, durant les cinquante-trois années que
j'ai consacrées au service de mon pays comme sol
dat et comme citoyen, je n'ai jamais été guidé par
d'autres sentiments que ceux dé l'honneur, du de
voir, et par un dévouement absolu la patrie.
Je vous invite, Monsieur le président, commu
niquer aux Chambres ma décision.
Veuillez agréer l'expression de ma haute consi
dération.
Maréchal de Mac-Malmn.
Duc de Magenta
Versailles, le 50 Janvier 1879.
Cette lecture a été accueillie par un silence solen
nel sur les bancs de la gaU'che. Quant au* ullra-
montaius et aux bonapariisles, dont la retraite du
maréchal ruine les dernières espérances, ils parais
saient atterrés.
A 4 h. 50, les Chambres se sont réunies en con
grès. En Vertu de l'article 11 de la loi sur les rap
ports des pouvoirs publics, M. Martel, président du
Sénat, prenait la présidence; il avait a ses côtés
les vice-présidents et les secrétaires du Sénat. La
séance a été très courte M. de Gavardie a demandé
s'il n'y avait pas lieu de voter sur la démission du
maréchal. Sur la proposition de M. Gambetta, la
proposition a été écartée par la question préalable
et l'on est allé aux urnes. Voici le résultat du
scrutin
Votants 713; M. Jules Grévy a été élu par 363
voix. Le général Chanzy a obtenu 99 voix et il y
avait 50 bulletins blancs. M. Jules Grévy a été
proclamé président de la République, pour un
terme de sept ans, au milieu d'un tonnerre d'applau
dissements^
Les Chambres ont tenu une courte séance pour
prendre acte de l'élection de M. Grévy. Les minis
tres ont remis collectivement leurs démissions au
nouveau président de la République, mais ce der
nier a exprimé le désir de les voir continuer
diriger le gouvernement ou de'les voir au moins
garder provisoirement leurs fonctions. Un conseil
des ministres s'est réuni ponrexaminer la situation.
Ypres, le 1 Février 1879.
Ypres, le 31 Janvier 1879.
Messieurs,
J'ai l'honneur de porter votre connaissance que, par ar
rêté en date du 26 Janvier 1879, le Roi m'a appelé aux fonc
tions de Commissaire de l'arrondissement d'Ypres.
Né au milieu de vous, appartenant une famille qui, de
puis longtemps, a pris une large part la gestion des affaires
publiques, revêtu d'aiHeurs moi-même d'un mandat, que je
tiens de vos suffrages, je ne suis pas un inconnu pour vous
aussi ai-je accepté mes nouvelles fonctions aVec la convic
tion, que vous ne tarderez pas m'accorder cette estime et
cette confiance, que vous n'avez cessé de témoigner cèlui
qui a dirigé l'arrondissement pendant près de vingt-cinq
ans.
Veiller l'observation des lois et des actes de l'autorité,
surveiller et même faciliter leur exécution, me semble être
le premier de mes devoirs, et je m'efforcerai de le remplir
avec impartialité et justice.
La prospérité et la richesse de nos belles communes sont
dignes de toute notre sollicitude; aussi, toutes les fois que
vous agiterez une de ces questions, dont la solution est de
nature contribuer leur bien-être moràl ou matériel,vous
trouverez en moi un auxiliaire dévoué.
Mandataire d'un Gouvernement libéral, je considère com
me un devoir de soutenir sa politique, que je crois être avant
tout nationale, et la plus conforme au texte et l'esprit de
notre Constitution. Néanmoins, Messieurs, je tâcherai d'ap
porter dans tous nos rapports un grand esprit de concilia
tion, qui aura, je l'espère, pour effet d'imprimer toutes nos
relations administratives et sociales la plus grande bienveil
lance et la plus franche courtoisie.
Agréez, Messieurs, l'assurance de ma considération la
plus distinguée.
Le Commissaire de Tarrondissement (T Ypres,
Ferdinand Mcrghelynck.