]\o 430. Dimanche, 39e AiVIÉE. 16 Février 1879. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Curé don-quicholle et bon Dieu sauvé. Le désastre anglais dans le Zaluland. Le fondateur de la maison impériale d'Au triche, Rodolphe I, de Hapsbourg, étant un jour la campagne avec un sien valet, ren contra un curé pied, qui portait le Saint Sacrement un malade, et Rodolphe lui de manda pourquoi il n'avait pas un cheval pour le soulager dans des chemins si rudes. Le curé répondit que sa pauvreté en était la cause; et alors le comte lui donna le sien et suivit pied, accompagnant le Saint Sacrement. Cette légende devait occuper l'imagination du curé de Warnêton lorsque, un jour de la semaine dernière, il portait le viatique un malade du Touquet. Ledit curé, pour abréger sa route, avait emprunté le chemin de fer de Warnêton au Touquet et s'en allait, accom pagné d'un enfant porteur du luminaire et de la clochette, au plein milieu de la voie et sans s'inquiéter du train arrivant toute vapeur. En vain la locomotive sifflait pour éloigner le porteur du viatique; en vain machiniste, chauffeur et gardes criaient qui mieux mieux, de se^ garer rien n'y fesait le curé continuait sa route, le plus naturellement du monde. Quoi de surprenant cela Le bon Dieu et ses ministres ne dominent-ils pas tou tes choses terrestres Fi du vilain train M. le curé et le bon Dieu ne se dérangeront pas les choses périssables doivent se ranger devant eux. Et le curé ne se dérangea pas. Le machiniste, voyant le train atteindre le curé, renversa ses vapeurs pour stopper et ne pas écraser acolyte, curé et bon Dieu. Si M. le curé de Warnêton cherchait un mi racle, il ne le trouva pas et on n'imita pas RodoRhe de Hapsbourg: on ne lui offrit ni une place de première, ni une place de four gon; encore moins lui fit-on cadeau du train. Mais ce qu'il y gagna c'est un bon petit pro cès-verbal. Tout est bien qui finit bien. Si le curé eut été écrasé et le bon Dieu dé chiqueté, nos bons journaux cléricaux en au raient accusé les gueux. Heureusement, pour la santé de tous, le machiniste a été prudent et le bon Dieu sauvé. LE PROGRES 1' H ISS i 11 1.1, JEUDI ET LE Dl.VAXCUE. V1RKS AOyiilIilT EliNÛO ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'ïpres. Ir. 0-1)0 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout et; qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmudr, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (lr Janvier). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Puperiughe-llazebrouck. G-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-05. 12-07. 2-45. 5-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-54. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-50. Laughemarck-Oslende. 7-31. 12-17. 6-15. Langhemarck, le samedi, 5-50. BULLETIN POLITIQUE. L'ouverture du Parlement anglais a eu lieu sans le moindre apparat. Lord Beaconsfield a lu la Chambre des lords une courte déclaration, dat.s laquelle il a promis que la guerre contre les Zou- lous serait menée énergiquement. Au sujet de l'Af ghanistan, il a constaté que le but de l'expédition était atteint que les troupes anglaises occuperaient les points conquis jusqu'après* l'établissement d'un gouvernement régulier Caboul. La question d'O rient n'a donné lieu qu'à de courtes observations. Le traité de Berlin s'exécute peu peu et le Sultan a cédé l'Angleterre le propriétés qu'il possédait dans l'île de Chypre. Une déclaration identique a été faite la Cham bre des communes par sir Stafford Norlhcole, et elle a donné lieu un débat assez vif. La séance de la Chambre française n'a offert au cun intérêt, mais la journée parlementaire n'en a pas moins été bien remplie. Avant la réunion en séance plénière, les députés ont procédé la nomi nation de la commission de l'amnistie, et le gou vernement a obtenu une victoire assez importante. Sur onze commissaires élus, huit sont favorables a l'amnistie partielle et trois seulement se sont pro noncés pour l'adoption du projet d'amnistie plénière déposé par MM. Louis Blanc et Marcou. Le Sénat a procédé la nomination d'un vice- président en remplacement du nouveau garde des sceaux. M. Le Royer. C'est M. Calmon. président du centre gauche, qui a été élu. 11. a obtenu UO voix. G voix se sont égarées sur le nom de M. Leblond. président de la gauche sénatoriale, et un membre a voté pour Victor Hugo. Les conservateurs et les ullrainonlains du Parle ment allemand, qui avaient manifesté l'intention de combattre la réélection de M. de Stauffenberg la première vice-présidence, ont subi une nouvelle défuite dans la séance d'hier. M. de Forckenbeck a élé réélu président par 151 voix contre 67. Pour la nomination du premier Vice-président, le candidat libéral a obtenu 88 voix contre 80, données M. de Seydewilz et a été déclaré élu. A la Chambre des députés de Prusse, le ministre du commerce, M. Maybach, a donné des explica tions sur la politique du gouvernement en matière de chetnns de for. Il a déclaré que le système des chemins de fer de l'Etat seul garantissaitles intérêts de la Prusse. Il se confirme que les négociateurs helléniques, indignés de l'attitude prise par la Porte, ont quitté Prevesa et sont retournés Athènes. Les grandes puissances devront intervenir dans ce conflit et il ne semble guère possible qu'elles approuvent la réclamation soulevée par Moukbtar pacha. Ce n'est pas là la seule question dont les grandes puissances sont saisies en ce moment. Le conflit russo-roumain, relatif la possession du fort d'Arab- Tabiah, n'est pas terminé et l'on craint même, s'il faut en croire certains renseignements des journaux étrangers, une très forte tension des rapports entre Saint-Pétersbourg et Bucharest. Le petit royaume de Danemark fait beaucoup parler de lui en ce moment. L'abrogration de l'ar ticle 5 du traité de Prague a produit dans ce pays une sensation des plus pénibles, et la gauche du Folkething réclame du gouvernement des explica tions sur les négociations qui ont eu lieu ce pro pos. Yprcs, le 15 Février 1*59, On lit dans une correspondance adressée de Bruxelles la Constitution de Courtrai Il est temps que je signale l'attention des autorités et du public une scandaleuse exploitation. Le gouvernement hollandais entretient depuis des années une lutte désastreuse contre les natu rels de l'empire d'Atchin, la pointe nord-est de Java; cette guerre est des plus difficiles, puisqu'elle se fait dans un pays complètement dépourvu de voies de communication. La Hollande se garde bien d'y envoyer ses soldats elle sait le triste sort qu'il les attend victimes des serpents ou desfièches empoisonnées des Indiens, il n'y a pas de milieu. On n'en revient pour ainsi dire pas. Il y a chez nous des agents de recrutement qui dorent la pilule aux malheureux privés de ressources ou en proie un chagrin quelconque et les enrôlent pour les envoyer une mort cer taine. Les annonces et les réclames de ces tristes marchands de chair humaine s'étalent la 4mepage de presque tous les journaux, et l'autorité ne prend aucune mesure pour arrêter ce trafic indigne. Il faut que la presse s'en occupe et alors clic devra bien ouvrir les yeux et arrêter le mal. La nouvelle du désastre subi par un détache ment anglais dans la guerre contre les Zoulous a causé Londres une très-vive émotion. Des ren forts sont déjà en roule. On en expédiera d'autres sans relard, car on craint que le succès des Zou lous ne produise un grand effet moral sur d'autres tribus indigènes. Les Anglais disposaient de forces assez considé rables. 15,000 hommes environ, dont la moitié étaient des Européens. Ils avaient envahi le Zalu land vers le 10 Janvier, et la colonne du colonel Ghynn avait eu un premier engagement le 12 Janvier. On s'attendait ce que le poids principal de la lutte portât surla colonne commandée parPenrson. Après le formidable désastre subi le 27 janvier sur les bords du fleuve Tu ula et dans lequel

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1