]\o 432. Jeudi,
39e AU NÉE.
20 Février 1879
6 FRANCS PAR AN.
.JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Le Mafldemenl de Carême.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DEHANCHE.
BULLETIN POLITIQUE.
Anticipant sur la discussion du projet d'amnistie,
un député bonapartiste, M. Leprevost-De Launay,
a adressé dans la séance de Lundi de la Chambre
française une question au ministre de l'intérieur.
Il s'agissait du subside de 100.000 fr. voté par le
conseil municipal de Paris en faveur des déportés
rentrant dans la capitale.
Le gouvernement, a répondu le ministre, rend
hommage aux sentiments de charité et de pré
voyance qui ont guidé l'administration municipale.
Il se propose de demander aux Chambres un cré
dit pour venir en aide aux graciés. La délibération
ne sera toutefois pas approuvée, le conseil munici
pal ayant le droit de voter des secours pour les
indigents, mais n'ayant pas celui d'en régler la ré
partition. Celle tâche appartient exclusivement aux
bureaux de bienfaisance.
Une autre question a été posée M. de Marcère
propos des agressions noclurnes Paris. Le mi
nistre a répondu que les récits des journaux sont
exagérés; il a ajouté que les autorités prendraient
les mesures nécessaires pour assurer la sécurité
publique.
A la fin de la séance, M. Andrieux a déposé le
rapport sur le projet d'amnistie. L'accord n'est pas
complet entre le ministère et la commission. La
commission demandait l'extentiou de 5'amnistie.aux
faits insurrectionnels qui se sont passés Paris, le
31 octobre 1870; le gouvernement n'a pas cru
pouvoir aller jusque là.
La lutte opiniâtre que le prince de Bismark sou
tient contre le socialisme est marquée chaque jour
par des incidents nouveaux. Personne n'eut suppo
sé que le chancelier de l'Empire serait allé jusqu'à
provoquer l'arrestation des députés socialistes ex
pulsés de Berlin et qui assisteraient aux séances
du Reichstag. El cependant le prince de Bismark
n'a pas hisité. Dans la séance de Lundi du Parle
ment. le président a donné lecture d'une lettre du
délégué du chancelier, le comte Othon de Stolberg,
demandant l'autorisation de la Chambre impériale
pour procéder l'arrestation de M. Irilzsche, dé
puté de Berlin, qui, se croyant couvert par son
mandat parlementaire, avait cru pouvoir revenir
dans la capitale.
Cette demande a causé une vive sensation. Une
agitation très grande règne dans les cercles parle
mentaires. La demande sera repoussée une énor
me majorité,les conservateurs-libéraux eux-mêmes
ne semblant nullement disposés se placer sous
l'autorité du président de police de Berlin.
Depuis que l'empereur Guillaume et le prince de
Bismark ont écrit au Pape pour le féliciter d'avoir
lancé son encyclique contre le socialisme, en ajou
tant qu'ils souhaitaient ardemment la fin de la lutte
religieuse, des négociations se sont ouvertes sur de
nouvelles bases. La curie a envoyé Berlin un
projet de traité de paix, dans lequel elle reconnaît
les droits de l'Etal en matière de nomination et de
reconnaissance des dignitaires de l'Eglise; mais elle
réclame d'autre part la réintégration des évêques
destitués dans leurs fonctions et l'amnistie poul
ies membres du bas clergé. Ces conditions ont été
jugées acceptables dans leurs dispositions principa
les; mais le gouvernement prussien y a introduit
certaines modifications sur lesquelles la curie aura
se prononcer. On croit qu'elle les accueillera.
Au Vatican les dépenses dépassent décidément
les recettes. Jusqu'à ce jour le pape accordait aux
archevêques italiens qui n'avaient pas reçu l'exé-
quatur, une subside mensuel de 700 flancs et aux
évêques une subside mensuel de 500 francs. Ces
allocations ont été supprimées et avis en a été don
né aux journaux cléricaux par le secrétaire d'Etat
Nina. Les nltramontains intransigeants ont été très
vivement affectés de cette mesure et leur opposition
devient chaque jour plus vivace.
Les appréciations des feuilles danoises sur l'a
brogation de l'article 5 du traité de Prague sont en
général calmes, dignes et nullement provoquantes.
L'impression produite Vienne pour la reconsti
tution du ministère démissionnaire, peut se résu
mer en deux mots Le ministère Auersperg est
tombé, mais le système Auersperg reste. On sem
ble convaincu que le cabinet Slremayr n'innovera
pas grand chose elon l'accepte, en attendant mieux.
L'agitation cléricale propos du projet de
révision de la loi de 1842 s'étend aux commu
nes rurales, où le parti du désordre va tenir des
meetings. Des membres du clergé y assistent.
Des discours provocateurs y sont prononcés,
dans lesquels la résistance toute outrance
est prêchée, après quoi on quête pour l'œuvre
des écoles catholiques. Mais il parait qu'à ce
moment il y a un sauve-qui-peut presque gé
néral des spectateurs, peu empressés de gros
sir l'escarcelle cléricale.
Cette agitation n'aboutira pas empêcher
la loi en question de fonctionner mais elle
aura cependant ce résultat de créer des res
sources pécuniaires nouvelles au parti clérical.
C'est un appel désespéré que l'on fait en ce
moment for des classes élevées, l'argent
de la bourgeoisie, au cuivre du petit monde.
L'argent est le nerf de la guerre et il en
faudra beaucoup. Reste savoir si la récolte
des cléricaux sera assez abondante pour cou
vrir le sol de leurs écoles gratuites de filles et
de garçons, car il n'en est pas de l'enseigne
ment primaire comme de l'enseignement aux
deux degrés supérieurs celui-ci rapporte et
l'autre coûte.
Aujourd'hui, les journaux cléricaux nous
apportent la lettre pastorale et le mandement
de carême de M. le cardinal-archevêque et des
évêques,
Il serait parfaitement inutile, on s'en doute
bien, de chercher dans ce document rien d'a
postolique ou qui soit relatif au Carême.
La pièce est tout simplement un article
politique semblable, certains détails de forme
près, aux articles ordinaires des journaux
ultramontains.
C'est de la polémique et même un peu plus
que de la polémique. L'œuvre est dirigée en
entier contre le projet de révision de la loi de
1842 sur l'enseignement primaire, présenté
comme une persécution du caractère le plus
perfide et le plus dangereux.
Ce qu'il n'y faut pas chercher surtout, c'est
de la sincérité.
Ce qui suit est le plus significatif de tout le
document, le voici
Quant aux graves règles de conduite que
les circonstances nous obligeront de prescri-
re.nous nous réservons de vous les faire con-
naître en temps opportun.
Qu'est-ce donc? demandera Gazette.
Le clergé mettra-il le royaume en interdit?
Excommuniera-t-il, d'excommunication ma
jeure, les grands pouvoirs de l'Etat? On ne
sasit pas bien la portée de la menace.
Ce qu'on peut distinguer, au fond de cette
situation, de cette agitation ultramontaine.de
ce mélange de résistance politique, de prière
et d'action, c'est une sorte de tendance qui rap
pelle l'ancienne Ligue. On se demande si l'ul-
tramontanisme ne fait pas entrevoir des per-
pectives de guerre civile.
Dans le caractère compliqué de l'agitation,
il y en a quelque chose. Les feuillesultramonf
taines ont parfois fait entendre que la faction
cléricale pourrait, en désespoir de cause,
pousser les choses très loin.
Ce serait lequosvultperdere. Les fidèles»
aviseront. Quant au pays, il est prêt, et les fo
lies ultramontaines ne le feront pas trembler.
On écrit de Furnes, 16 Février, la Gazette.
La manifestation organisée en l'honneur de M.
Léopold Bieswal-Bril, notre ex-commissaire d'ar
rondissement, a fait un fiasco complet.
Une trentaine de Furnois seulement s'étaient
fait inscrire pour le banquet; encore plusieurs
d'entre eux n assislaieul-ils pas la fête.
LE
PROGRES
VIRES ACQUJRIT EL'NDO.
ABONNEMENT l'Ait AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit <!lre adressé l'éditeur, rue de Dixtnude, 30.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-23.
CHEMIN DE FER. (I' Janvier).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 0-47.
Poperinghe. fi-20. 9-07. 10-05. 12-07. 2-45.
3-57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 3-23.
Roulers. 7-50. 12-25. 6-50.
Langhemarck-Ostrnde. 7-31. 12-17. 6-15.
Langhemarck, le samedi, 5-50.
mmpi araft'-at~tt