437. Dimanche,
39e ANNÉE.
9 Mars 1879.
6 .FRANCS PAR AN.
JOURNAL U'ÏPRÉS ET DE L'ARRONDISSEMENT
La Cavalcade... dans les colonnes
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
BULLETIN POLITIQUE,
du
Journal d'Ypres.
Notre petit Journal d Ypres tait, Mercredi
dernier, rempli aux trois quarts d'un intermi
nable article sur les.horreurs dont la cavalcade
a offert le lamentable spectacle, Dimanche
passé.
Bruxelles et Gand, qui l'an dernier, s'il
faut en croire les organes cléricaux d'alors,
avaient atteint les dernières limites du scan
dale, Bruxelles, et Gand se sont trouvé dépas
sés La religion et ses ministres ont été l'objet
des plus hideux sarcasmes, et cela, pour comble
de nonte, sous le regard paternel et la protec
tion de la Police.
Tel est le thème sur lequel le Journal
d'Ypres, exécute un air varié., d'une monotonie
désespérante. Sacolère froid trahir des efforts
pénibles.... on voit tout de suite que les ab
bés se sont battus les flancs tour de bras
Sour donner leur prose un air solennel et in-
igné.
Ils ont réussi être solennellement
ridicules. Ils ont voulu trop prouver et par
conséquent, comme dans la chanson, ils ont
En effet, vouloir établir que les prêtres, en
tant que ministres du culteont été l'objet de
satires carnavalesques, c'est sciemment traves
tir la vérité des faits. Le Journal sait comme
tout le monde, que personne ne songe atta
quer le prêtre remplissant les devoirs de son
saint ministère. Il est donc inutile de redire
ce qui a été dit cent fois sur les tendances du
clergé au point de vue temporel, qui seules
peuvent armer la satire et l'épigrammç. Abu
sant de son influence spirituelle, le clergé mo
derne ne cherche que trop s'immiscer dans
le domaine temporel au profitde sa domination
exclusive: s'il descend dans l'arène des que
relles et des passions humaines, il est mal
venu se plaindre des horions qu'il peut at
traper.
Éazile s'est montré beaucoup Dimanche, et
le Journal d Ypres, avec une naïveté premier
numéro, a reconnu tout de suite le clergé sous
sa robe. L'aveu est significatif.
Je me demande où sont toutes ces horreurs,
signalées par le Journal. La Belgique avant
le 11 Juin 1878 ne gémissait-elle pas sous le
pied de Bazile? Et après le 11 Juin, le drapeau
national, triomphalement arboré par tout le
pays, ne chassat-ii pas les hommes noirs? Et
l'enseignement des Petits-Frères, et les Petits
Frères eux-mêmes, tout cela est-il donc si res
pectable, qu'y toucher soit un crime de lèse-
religion
A d'autres! les cris d'orfraie du Journal
d'Ypres ne feront peur personne!
Mais toutes criaillenes devaient nécessab
rement être soutenues de quelques mensonges
plus ou moins heureux. Le Journal des abbés
eût eu garde de manquer ce devoir de la
presse pieuse.C'estainsi que l'on a fait avaneer
les libéraux effrayés de la pente sur laquelle
ils étaient entraînés la suite des avancés du
parti et la protection spéciale de la Police.
Le Journal qui a les oreilles longues, est
venu aussi tout juste point pour entendre
des propos désapprobateurs qu'il s'empresse de
faire connaître ses lecteurs.
Tout cela ne tient pas devant le plus léger
examen; mais quoi bon crier l'oreille°du
sourd qui ne veut pas entendre, que la police
était représentée la cavalcade comme elle
est représentée tout rassemblement en plein
air y compris les processions avec la mission
d'assurer la tranquilité publique contre tout
désordre de quelque part qu'il vienne? que les
craintes des libéraux effrayés et les propos
désapprobateurs sont autant de produits de
l'imagination malade du Journal d Ypres..
Pour finir disons que la Commis
sion organisatrice, arrêtée et surprise la
dernière heure par des obstacles et des diffi
cultés d'ordre matériel, n'a pu, son grand
regret, qu'exhiber un cortège incomplet peu
fourni et par conséquent sans éléments de
réussite. Si la sortie a eu lieu, ça été unique
ment pour ne pas priver les pauvres de la
recette qui leur a été promise.
Il y a lieu donc de féliciter la Commission
du courage dont elle a fait preuve la recette
s'est élëvée la somme de fr. 1,500 environ.
Ce résultat inespéré vaut bien, sans doute,
un engueulement de la part de Bazile, lequel
se trouve d'ailleurs encore dans les vingt-
quatre heures accordées aux condamnés pour
maudire leurs juges.
Qu'il s'en donne l'aise.
VIRES AC0UIR1T EDNDO.
ABONNIRENT PAU AN:~Pônr l'arrondissement admiqisti alif et judiciaire d'Ypres. Ir. f>-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Ton! ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25.
La vie politique en France est entrée dans une
période de calme et les journaux ne nous apportent 1
que des échos, faux ou vrais, sur les réunions du
conseil des ministres. Tout ce que l'on peut affir
mer d'une manière absolue, c'est que le gouverne
ment s'opposera énergiqnement la mise en accu
sation du ministère du 16 mai et qu'un grand
nombre de députés de la gauche républicaine,
s'associanl aux vues du cabinet, sans déserter le
groupe parlementaire dont ils font partie se font
inscrire au centre gauche qui a déjà gagné, parait-
il, une soixantaine de membres. C'est là un indice
qui tend démontrer que les idées de conciliation
gagnent du terrain.
Parmi les nouvelles sensation que la dernière
semaine vu éclore et qui renaissent passablement
nombreuses depuis quelques jours, figure celle de
la prochaine occupation de l'Ile de Rhodes par les
troupes françaises.
Le journal de la Cité fait observer que cet inci
dent marque une nouvelle phase dans les affaires
d'Orient et que la France semble avoir résolu
d'abandonner son altitude passive et de reprendre
dans cette partie de l'Europe toute l'influence
qu'elle possédait avant la chute de l'Empire.
Il résulte des communications qui ont été faites
la Chambre des communes d'Angleterre que les
travaux de la commission chargée d'élaborer le
statut organique de la Roumélie orientale sont en
bonne voie et que les troupes russes évacueront
cette province l'éqoque fixée par le traité de Ber
lin, c'est dire vers le mois de mai.
La discussion du projet de loi disciplinaire re
commencera aujourd'hui au Parlement allemand.
On connaît le sort qui attend les propositions du
prince de Bismark.
La question de la lieutenance de l'Empereur
dans l'Alsace-Lorraine est entrée dans une nouvelle
phase. La Gazette de Cologne signale la rumeur
que ce ne serait pas le prince impérial, mais le
suppléant, du chancelier de l'empire, le comte de
Slolberg-Weruigerode, qui serait désigné pour le
poste important d'administrateur des pays de la
couronne. Toutefois aucune décision définitive
n'aurait été prise.
Ou ne reprochera pas au jeune roi d'Espagne de
ne pas s'être entouré de toutes les lumières néces
saires avant de procéder la formation du nouveau
cabinet. Le télégraphe signale la réception au pa
lais d'un grand nombre de notabilités politiques,
appartenant tous partis qui se disputent le pou
voir eu Espagne. Nous citerons le maréchal Serra-
no, le général Jovellar, MM. Posada Herrera,
Alonzo Martincz, Florente, présidents des Cham
bres et les ministres démissionnaires.
Le bruit a couru que le ministère était formé et
que le pacificateur de Cuba que l'on désigne tort
ou raison comme l'auteur de la crise, prendrait
le portefeuille de la guerre il faudra attendre la
confirmation de cette rumeur.
Les informations que les feuilles anglaises reçoi
vent du Brésil confirment la nouvelle, donnée déjà
il y a quelques semaines, que les ministres des
affaires étrangères et des finances oui donné leur
démission, lés. autres membres du cabinet ayant
refusé leur adhésion au projet qui accordait aux
protestants les droits politiques dont les catholiques
seuls profitent actuellement, et notamment l'éligi
bilité aux Chambres. Les ministres démissionnaires
ont reçu de chaleureuses ovations dans les provin
ces; malheureusement des manifestations contrai
res se sont produites et la troupe dû intervenir.
Le ministère brésilien n'est pas encore complété.
Une dépêche du New-York Herald annonce
que de graves désordres ont éclaté en Afghanistan
après la mort de$here-AIi. Yacoub Khan ne serait
pas parvenu faire respecter son autorité et il
aurait été forcé de se retirer Hérat.
Ypres, le R Mars 1S79.
manqué le but
et dépassé la chose,