No 439. Dimanche, 16 Mars 1879. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL il'V PRES ET DE LA RKO.\ DISSE ItlEN T. La cavalcade el le Journal d'Ypres. 39e ANNÉE. m M bi> j U9Iv lui'm *ui riKUSStlT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. Sous prétexte de riposter aux observations que nous a suggérées son terrifiant article sur la cavalcade, le Journal d Ypres réédite avec sérénité les mêmes lieux communs, auxquels il avait déjà donné l'air une première fois. Il voudrait bien en finir, mais avec le dernier mot c'est pourquoi il nous donne le conseil charitable de garder le silence, seul maintien (sic) qui nous convienne. Eh bien, l'abbé, au risque de vous déplaire, nous ne sommes pas disposé garder le silen ce; et, sans vous en demander avis, nous prendrons et garderons telle attitude qu'il nous plaira. Vous jugez que nous nous sentons profondé ment blessé (oh oui! bien profondément!!...) pour perdre aussi toute mesure (sic) dans la réponse que nous avons essayé de vous faire et, comme conséquence de la perte de cette mesure, nous n'ayons pas osé décrire les horreurs dè là éavalcade. Eh bien, après A quoi hori décrire une chose que tout le monde a vdfe'f No'ùs eussions dû, sans doute, accoucher d'un de ces morceaux de littérature phénoménale dont le Journal d Ypresla grande joie des amis de la franche gaîté, pos sède l'incomparable secret Nous» avons démontré que la cavalcade ne portait aucune atteinte aux ministres du culte, encore moins au culte lui-même. Le Journal jouant sur les mots, répète que la cavalcade était dirigée contre la religion catholique, le clergé et les frères. Vous le voulez absolument? Eh bien soit: Oui, la cavalcade (qui n'était en réalité qu'une allusion politique) était dirigée contre cette religion romaine, instrument de domination temporelle eutre les mains du clergé: oui, elle était dirigée contre le fana- i tisme romain des prêtres tripotéurs d'élections ou fabricants de faux miracles. Cet aveu vous satisfait-il* enfift? Je,dirais aussi qu'elle était dirigée contre les Frères, si la spécialité qu'ils se sont faite dans un genre d exercice difficile représenter en pumic, ne les eût servi en cette occasion. En effet, la satire, qui est du féminin, n'a pas voulu se souiller au contact de ses homonymes masculins. Pour corser un peu plus son récit indigné, le Journal rappelle la parodie des cérémo nies les plus sacrées de la religion, dont on se serait amusé naguère dans une société de la ville. Connue, la rengaine. Nous avons déjà fait justice de cet absurde racontar, pour lequel les deux organes cléricaux se sont mis bien inutilement en frais d'imagination. Mais cette accusation de parodier les cérémonies de la religionme semble fort maladroite, venant de la part des abbés. Ont-ils donc oublié ce qui se passait au moyen-âge La re ligion catholique était alors, j'imagine, ce qu'elle est aujourd'hui?Or, ce que l'on faisait alors de parodies était passablement irré vérencieux, et le clergé ne se faisait pas faute de jouer les premiers rôles dans ces farces orthodoxes.Qui ne connaît, en effet, le fameux Pape des Fous que l'on promenait, certains jours dans les églises, la tiare en tête, revêtu des habits sacerdotaux, et donnant des béné dictions grotesques la foule ironiquement prosternée! Et la fête de l'âne qui se célébrait encore au XIVe siècle Un âne était le co- ryphée de la fête. Après beaucoup de céré- monies, des hymnes chantés, et des hon- neurs rendus au baudet qui figurait dans le v chœur de l'Eglise,pour compléter cette folie, m tout le cortège se rendait un théâtre que l'on avait dressé devant la porte de l'Eglise et la fête se terminait par une immersion des acteurs sur lesquels on versait une grande quantité de seaux d'eau. D'autres fois, les prêtres et les clercs du chapitre s'ha- billaient dune manière grotesque et se cou- traient le visage d'un masque. Ils couraient les rues ainsi déguisés, en faisant toutes sortes de contorsions ils ^entraient ensuite dans l'Eglise, grimpaient sur les autels où ils parodiaient les cérémonies du culte. (Encycl. Mod., Tome V, verbo Carnaval). Qu'en dites-vous? Tout cela n'est-il pas édi fiant Pour conclure, il nous parait, qu'au lieu de se mêler de morigéner les autres, les abbés feraient mieux de s'observer un peu eux- mêmes et d'avoir toujours présente la pen sée la maxime du Christ: Ne voyez pas la paille dans l'œil de votre prochain nzsq v h" 0!)d ni J VIRES ACQUIRIT EUNDO ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif el judiciaire d'Ypres. Ir. 0-00 Pour le restant du pays. 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (\r Janvier). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. G-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. - 10-05. 12-07. 2-45. 3.57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - H-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-50. Langhemarck-Oslende. 7-31. 12-17. 6-15. Langhemarck, le samedi, 5-50. Après un débat par moments très-animé, mais toujours grave et digne, el qui s'est prolongé pen- danl cinq heures, la Chambre française a repoussé hier, par 317 voix contre 139, les conclusions du rapport de M. H. Brisson, tendant la mise en accusation des ministères de Broglie et de Roche- bouët, pour crime de haute trahison. Toute la droite, le centre gauche et la gauche modérée ont voté pour le gouvernement mais ces deux derniers groupes parlementaires et tous les membres de l'Union républicaine et de l'extrême gauche, moins onze abstentions, ont voté un ordre du jour déposé par .M. Rameau el flétrissant la conduite des mi nistres de l'ordre moral. Cet ordre du jour a été volé par 240 voix contre, 154. Tel est le résultat de la journée du 13 Mars. Ce n'est pas par commisération pour les hommes du 16 mai. qui, se substituant la volonté nationale ont répandu pendant sept long mois la terreur et la ruine dans la France entière, que les gauches modérées ont repoussé la demande de poursuites; la criminalité des actes de M. de Broglie et de ses collègues était parfaitement établie, mais le gouver nement. par l'organe du président du conseil, a de mandé un vote de confiance il le réclamait au nom de la tranquillité publique, au nom des intérêts politiques, sociaux et économiques, et les gauches ont cédé, mais a contrecœur. Et maintenant aux affaires. C'est là la conclusion du discours du président du conseil et c'est aussi le vœu le plus ardent de la population entière. Les discussions politiques et fiancières sont ter- midées la délégation autrichienne et la délégation hongroise n'a plus tenir qu'une séance d'affaires. Le gouvernement commun aux deux parties de la monarchie a obtenu peu près tout ce qu'il récla mait, et le débat qu'il redoutait consolidé sa situa tion. Le ministère Tisz», sérieusement ébranlé il y a quelques semaines, se félicitera tout particu lièrement du résultat de la discussion, car le traité de Berlin ayant été accepté, l'opposition perd du terrain et un grand nombre de députés flottants se rangeront du côté du gouvernement. A moins d un accident imprévu, les Chambres, Vienne et Pesth, pourront se livrer enfin l'examen des im portantes questions de politique intérieure, qui n'ont été reléguées que trop longtemps l'arrière- plan. Le mystère qui entourait la nomination du mar quis de Molins au ministère des affaires étrangères en Espagne èst l$laim. tes informations du Times I étaient exactes*. M. de Molins avait été désigné sans avoir élé consulté, et c'est en vain qu'il a de mandé rester son poste actuel. Le général Mar- tinez Campos lui a répondu que la Gaceta ayant publié le décret de nomination, il convenait que le nouveau ministre Se rendit immédiatement Ma drid. Il n'y avait plus qu'à obéir, mais M. de Molins, qui ne doit pas avoir une très-grande con fiance dans la stabilité du ministère, fera encore des démarches l'effet de pouvoir retourner Paris. Le Parlement allemand a adopté hier le budget de la marine et a discuté ensuite les chapitres re latifs aux chemins de fer de l'Empire. Yprés, le 15 Mars 1879. Voir les comptes-rendus des concerts d.i Cercle catho lique: n'importe lequel, il n'y a qu'à prendre dans le (as. r..—.- Ou écrit de Saint-Nicolas Nos cléricaux colportent de porte pu porte unç péliiioo hostile la révision de la loi de 1842. Ils la font signer pay les ouvriçps les plus pauvres fi les plus ignorants les cultivateurs, les servantes et les enfants. Il paraît même que les agents du cler gé donnent 10 et 20 centimes aux ouvriers pour

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1