440. Jeudi, 20 Mars 187». 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. Nous avons dit, la semaine passée, que des prêtres, des chanoines, le Pape même, se séparent de nos fougueux évêques, au sujet de la révision de la loi de 1842. Un piquant incident qui s'est produit récem ment au conseil communal de Bruges, montre de plus en plus combien les vives attaques de nos prélats mitrés manquent de sincérité et de justice. A l'occasion d'une discussion relative l'enseignement primaire, un conseiller catho lique, M. HerreDoudt, s'est écrié Eh bien, comme catholique, j'applaudis la chute de la loi de 1842, qui a été combattue par les meilleurs catholiques. D'autre part, ne pourrait-on pas supposer que M. Descamp lui même soit revenu des idées moins hostiles car, une réunion catho liques, ayant eu lieu Malines, dans le but de Frotester contre le projet du gouvernement, archévêque a exprimé ses regrets de ne pou voir assister la séance! Comme chef du cler gé belge, sa présence, nous semble-t-il, y était indispensable. Le Ministère, en proposant la révision de la loi de 1842, sera donc approuvé, non seu lement par le parti libéral entier, mais encore par tous les catholiques qui comprennent mieux les intérêts de la religion que les évê ques eux-mêmes. 39e tiuti. LE PROGRES VIRF.S AC0UIRIT EUN'DO ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Vpres. jr. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (V Janvier). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-05. 12-07. 2-45. 3-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-30. Langhemarck-Ostende. 7-31. 12-17. 6-15. Langhemarck, le samedi, 5-50. Ce n'est pas en Belgique seulement que la ques tion de la réforme de l'enseignement primaire agite les esprits. Depuis quelques années cette question importante reste l'ordre du jour de tous les Par lements européens. En France surtout, les réfor mes sont devenues indispensables. Les derniers ministères conservateurs semblent avoir pris tâche de bouleverser l'enseignement et de confier l'exécution des lois qui s'y rapportent aux plus fougueux adversaires de l'instruction publique. Heureusement pour la France, les élections du 5 Janvier ont balk'yé la majorité réactionnaire, et quelques jours après. M. Dufaure annonçait aux Chambres que des réformes sérieuses seraient ap portées aux lois qui régissent l'enseignement. Le ministre de l'instruction publique, M. Jules Ferry, s'est mis rèsolûment l'œuvre et la France attend avec une légitime impatience le résultat de ses travaux. Hier encore, une chaleureuse ovation a été faite M. Ferry la Chambre des députés, lorsqu'il a déclaré, qu'à l'avenir l'habit ne ferait plus l'instituteur et que le gouvernement réclame rait des professeurs congréganistes des garanties de capacité plus sérieuses que de simples lettres d'obé dience. On prête aux anciens ministres toute sorte de projets de protestations. M. Lepelletier, ancien ministre de la justice, soumettrait la cour de cassation le vote de censure dont il a été l'objet. D'autres membres des cabinets du 16 Mai et du 23 Novembre prendraient leur recours auprès du con seil d'Etat. Pour notre part, nous ne croyons pas que les anciens ministres, qui ont donné déjà la mesure de leur arrogance et de leur présomption, allaient provoquer de cœur joie un conflit entre les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Le résul tat de ce recours ne leur serait certes pas favorable. Avant-hier a eu lieu, Berne, la célébration, par le parti ouvrier, de l'anniversaire de la procla mation de la Commune de Paris. Les ouvriers al lemands formaient la grande majorité des manifes tants. Des affiches, placardées dans la ville, recom mandaient de ne pas sortir avec les couleurs rouges. Aucun désordre grave ne s'est produit. A maintes reprises on a signalé l'effervescence populaire qui règne dans la Roumélie orientale et exprimé des craintes au sujet du maintien de l'ordre après le départ des troupes russes. Des faits qui viennent de se passer sur plusieurs points de la province démontrent que ces appréciations n'étaient pas marquées au coin du pessimisme. Le directeur des finances de la Roumélie orientale, M. Schmidl, qui tient son mandat de la commission internationale, a été l'objet, de la part des popula tions, et presque chaque étape de son voyage, d'avanies de toute espèce et sa vie même a été menacée. L'attitude brutale des habitants demi barbares de la Roumélie donnera réfléchir aux puissances européennes. Quant aux Rouméliotes eux-mêmes, ils ont perdu d'avance la cause qu'ils défendent avec opiniâtreté. On sait qu'ils demandent l'auto nomie et la réunion la nouvelle principauté de Bulgarie. Ce n'est pas au moment où les nations revendiquent la liberté, même relative, qu'elles doivent s'attacher démontrer par leurs actes com bien la liberté leur serait peu profitable. Les rapports entre la Turquie et la Grèce sont toujours très tendus et l'on annonce même que les commissaires helléniques ont reçu l'ordre de quitter Prevesa. Les sacrifices territoriaux auxquels con sentirait la Porte paraissent insuffisants la Grèce. Ils ne comprennent ni Arta en Epire. ni Volo en Thessalie»..ni Janina. Le gouvernement d'Athènes fait remarquer que le refus de livrer Janina sera une causé continuelle de trouples parmi les chré tiens de l'Epire et de la Macédoine, et ces prévisions se justifient par plusieurs faits récents et notam ment par la violation du territoire turc par des bandes grecques. L'influence de M. Fournier, l'ambassadeur de France Constantinople, ne fait que grandir depuis le départ de M. Layard. Le Sultan tient ce diplo mate en grande estime et il lui prodigue les preu ves d'amitié. Samedi Abdul-Hamid a offert un dîner l'ambassadeur français et il a remis Mmc Fournier la grand'eroix avec brillants de l'ordre de la Charité. Il serait assez intéressant de savoir ce que l'on pense Londres de tous ces témoignages de sympathie. Ypres, le 19 Mars 18 79. Le Sénal est convoqué pour Lundi, 24 Mars, 2 heures. Malgré les arrêts de la Cour de cassation déci dant que le contribuable doit réclamer dans les trois mois, dater de la délivrance de l'avertissement- extrait, contre les cotisations insuffisantes dont il croit avoir se plaindre, et que par conséquent les cotisations faites sur de nouvelles déclarations se rapportant aux bases déjà imposées sont nulles et inopérantes, la cléricale députation permanente du Luxembourg a pris des arrêtés par lesquels elle décide que ces cotisations sont valables et elle a en conséquense inscrit sur les listes électorales les curés qui s'en prévalaient. On lit dans YEcho du Luxembourg Nous apprenons un fait qui, lui seul, indique quel point il est indispensable de réviser la loi de 1842 et de délivrer les instituteurs de ce véritable esclavage que fait peser sur eux le clergé. Dans une commune des environs de Neufcliâ- teau, le curé se trouvant, nous ignorons pour quel motif, dans l'impossibilité d'aller de porte en porte réclamer des signatures pour sa pétition contre la loi sur l'enseignement primaire, annonça au prône qu'il chargeait l'instituteur de celte mission. Ce dernier, comme d'habitude, obéit passivement et colporta la susdite pétition parmi le village. Voilà où en est arrivé notre enseignement laïc. Le curé fait marcher l'instituteur comme un valet, et celui- ci accepte ce rôle. Nous voudrions savoir, en pa reilles circonstances quelle différence il existe entre de semblables écoles et les écoles des congré ganistes, si ce n'est que dans ces dernières, peut- être, le curé n'oserait pas exiger de la part de ceux qui enseignent une soumission atteignant les der nières limites du servilisn.e. On lit dans le Courrier de Bruxelles: Un journal annonce que NN. SS. les évêques répondront par une lettre la circulaire de M. Rolin sur l'enseignement primaire. Nous croyons savoir qu'aucune décision de l'espèce n 'a été prise. Journal de Bruges. Les libéraux de Mons se sont de nouveau réunis dimanche, pour se prononcer sur le projet de cré r

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1