L'enseignement congréganiste.
La catastrophe de l'Agrappe.
If pifd d'un choriste, suivant Its différentes classes. A la cam
pagne, il aura la moitié de ce qui est assigné au clerc.
Voilà des g> us logiques qui connaissent la marchandise et
qu'on n'accusera jamais de vouloir voler des âmes. Tout
est trop hiru laiifé chrz eux, pour qu'ils s'amusent de pa-
rieiles soruetles
Mais par malheur, M. Bara a mis bon ordre cette situa
tion: il a exigé l'exécution de la loi qui fait chaque sa part,
c'est-à-dire qu'il a ramrmé les honoraires de inesses aux prix
du tarif. N'est-ce pas un peu cet acte de justice et de bonne
administration, qui surexcite nos modernes apôtres
Des personnes mal intentionnées osent croire que tout le
tapage fait par le clergé propos du projet de loi sur l'en-
seigurmml primaire, n'a pour but que de masqutr la cause
de sa fureur. Son mal vient de M. Bara, qui, faisant exécuter
les lois, empêche la délapidation des deniers des fabriques
dont profitait jadis le clergé.
Malheureux et indigue Bara qu'avex-vous osé faire aux
yeux du clergé, en faut-il plus pour vous transformer en
monstre plus coupable que Néron: Néron faisait jeter les,
chrétiens aux bêles, et vous voulez les faire mourir de soif.
(Le Bourgogne est si cher).
La presse libérale a peut-être eu tort de ne pas rechercher
jusqu'à ce jour les causes réelles des cris de paons du clergé
Quand ou eutend ces gens là crier, on peut-être cerlaiu
que l'oo a fait dans leurs poches, ou qu'on a empêché leur
ciiffre-forl de se remplir Ils ne se plaignent qu'alors!
Il est temps, dous semble-t-il, que nos1 confrères se mettent
rechercher les causes réelles de la situation dans laquelle on
se trouve. On a démontré satiété que toutes ces accusations
d'écoles sans Dieu, d'instituteurs sans foi et de voleurs d'âmes
n'avaieut aucun fondement; rien n'y fait, le clergé continue
se plaindre, tout comme si ses doléances avaient leur raison
d'être Celle manière de faire prouve assez que le clergé
n'ose pas avouer dans ses journaux, les véritables motifs de sa
mauvaise humeur.
Interrogés en particulier, les prêtres sont parfois plus sin
cères.
Le mot suivant il est authentique par lequel nous
finissons, révèle les préoccupations du clergé et le secret de la
campagne qu'il mène avec tant d'ardeur. Ou demandait na
guère S., quels sont vos sentiments l'égard du projet de
loi sur l'instruction primaire Aurons-nous dos écoles sans
Dieu, des maitres sans foi et volerait-on l'âme de nos enfants?
Je pense, répondit-il, en colère, que nous pourrons ren
verser Bara et supprimer son tarif. -
C'est le mot de la fin, c'est le mot de la situation.
Nous reviendrons huitaine eocore, sur cet intéressant
sujet, et montrerons combien est fondée la thèse de uotre
correspondant.
Enfin, nous y voilà! Le grand jour est arrivé.
La Chambre rentre de vacances, toute prête li
vrer combat. La presse cléricale annonce, depuis
plusieurs semaines, que la plus profonde émotion
s'esl emparée du pays, que cette émotion grandit
peu peu, qu'elle va éclater avec une formidable
intensité... Voyez plutôt: les abords du Palais de
la Nation sont déserts, les tribunes publiques
sont près d'à moitié vides, et, quand la séance s'ou
vre et que le président prononce d'une voix solon-
nr*Ile Lordre du jour appelle la discussion du
projet de loi sur l'instruction primaireil y
a bien une quinzaine de membres gauche et une
vingtaine droite. Quelle émotion
Voici en quels termes le Bien Public annonce
le crime de Sainl-Petersbourg:
La dynastie des Czars est la veille de subir
les châtiments qu'elle a attirés sur elle. Le parla-
ge de la Pologne, l'écrasement de celle héroïque
nation, la savante tartuferie et l'audacieuse hy
pocrisie dont elle a fait preuve pendant la guerre
de Turquie, ont amené pour elle l'heure de l'expi-
ation. Si les peuples ont. comme l'a dit de Mni-
tre, les gouv ernements qu'ils méritentles gouver
nements ont aussi les peuples qu'ils méritent.
Ainsi donc, c'est encore une fois le doigt de Dieu
qui se montre an monde. C'est Dieu qui arme le
bras de l'assassin du Czar. comme il a armé celui
de Hœdel. de Nobiling et de Passananle. comme il
a guidé celui de Ravaillac. et de Jacques Clément,
comme il a poussé Ballhazar Gérard tuer Guil
laume d'Orange.
On demande quelquefois ce qu'est la morale
libérale Nous pouvons dire tout uu moins qu'elle
n'a rien de commun avec cette morale repoussan-
sante qui fait des criminels les plus monstrueux les
exécuteurs des vengeances divines. Voilà une mo
rale qui ne s'enseignera pas dans nos écoles après
la révision de la loi de -1842.
Un petit fait, qui enHit long, trouvé dans un
journal français, le Progrès de l'Ain
Des instituteurs congréganistes du département
de l'Ain, voulant substituer le brevet élémentaire
d'instituteur la lettre d'obédience dont ils étaient
pourvus, se sont présentés l'examen qui devait
leur conférer ce brevet.
Sur soixante-dix-neuf frères, soixante-six ont
été refusés l'épreuve écrite. Des treize admis
la seconde épreuve, onze ont été refusés et deux
reçus l'examen oral.»
La Victoire, de Bordeaux, signale un nouveau
scandale qui vient d'avoir lieu Cadillac.
11 y a quelques mois, le directeur de l'école com
munale, le frère Alphonsien, dont les actes seront
jugés la prochaine session des assises de la Giron
de, passait la frontière et se réfugiait cri Espagne.
La Victoire annonce que le directeur de l'institu
tion Montaigne, M. Labruncrle, a pris également
la fuite, laissant derrière lui une situation compro
mise; c'est, parait-il, un véritable désastre finan
cier. L'institution dirigée par M. Labrunerle était
patronnée par MM. Carayon-Latour de Galard et
de toutes les notabilités du parti légitimiste dans
la Gironde.
Une catastrophe épouvantable vient encore de
frapper celle malheureuse population, si éprouvée
depuis quelques années par les accidents terribles
du grisou, et qui souffrait déjà si cruellement de
la crise industrielle.
Il semble que la fosse de l'Agrappe soit prédes
tinée, et que ce soit surtout sur elle que le sort
s'acharne.
On se souvient de la catastrophe qui s'est pro
duite ce charbonnage, il y a trois ans, au mois
de décembre, et qu'il fil 112 victimes depuis ce
dernier sinistre, les ouvriers n'avaient plus voulu
travailler l'Agrappe.
Les travaux y avaient repris il y a quelques
mois seulement les ouvriers y étaient retournés
par nécessité; la misère les y poussait, l'ouvrage
manquait ailleurs.
Jeudi, 4 heures, le trait du matin était descen
du comme d'habitude. Vers 7 heures et demie, des
ouvriers sentirent un fort tourbillon de gaz sortir
du puit d'extraction en reconnaissant l'odeur du
grisou, ils prévinrent le contre maître.
Au moment même où celui-ci arrivait sur les
lieux, une explosion formidable se produisait.
La colonne de grisou sortie du puits s'était en
flammée au contact du feu des machines et se
transforma tout-à-coup en une gigantesque colonne
de feu qui se voyait de loin, de Mons même, nous
a-t-on assuré. Cette colonne de feu subsista de sept
heures et demie neuf heures et un quart du ma
tin.
Le feu se propagea dans le puits d'extraction
même, gagna la cage et les échafaudages qui sont
totalement carbonisés; on ne voit plus que l'énorme
puits en maçonnerie, de trois quatre mètres de
diamètre.
En même temps, par la secousse, les bâtiments
en feu s'écroulaient, rendant les premiers secours
aux victimes impossibles.
On s'occupa d'abord d'attaquer le feu ïïs pom
pes de rétablissement et des charbonnages voisins,
ainsi que les pompiers de Mons. avec leur matériel,
arrivèrent bientôt sur les lieux et combattirent vi
goureusement l'élément destructeur, non sans dan
ger, car des explosions se produisaient encore, et
les pièces de fer de la charpente et des machines
qui tombaient de temps autre, étaient chauffée
blanc.
Quinze victimes, qui se trouvaient au jour, pr!
du puits, au moment de l'accident, furent retirées
Treize hommes d'abord plus ou moins blessé-
puis une petite fille assez grièvement brûlée et en
fin le mécanicien (que l'on avait vu, le corps en feu
sautant par une fenêtre, disent les une, lancé p
l'explosion, disent les autres) qui, le corps couve
de brûlures, mourut peu de temps après avoir
retiré.
Enfin, vers midi on put se rendre maître du fa
et l'on songea porter secours aux 224 malheureu
qui se trouvaient au trois étages de la bure, a1
mètres, 550 et 610 mètres de profondeur.
Les détails qu'on continue recueillir sur ce
affreux désastre sont des plus navrants. Uu i
mense cri de commisération et de sympathie s'
élevé de l'un l'autre bout de la Belgique. S
n'est plus permis de rendre la vie aux malheureu
qui ont péri dans l'accomplissement de leurs rud
et dangereux travaux, que des secours abondai]
soient au moins réunis pour venir en aide toute
ces familles désolées.
Voici, jusqu'à ce moment, le relevé officiel de
hommes sauvés, des morts et de ceux dont le so
est inconnu 114 ouvriers ont été remontés, soi
22 morts et 92 vivants 1 mort au jour, 2 blessé
morts des suites de brûlures.
Le total des morts est donc de 25, et il re«tt
95 ouvriers dans la mine.
Le relevé exact des ouvriers descendus dans le
puits a pu être fait grâce au marqueur Aimable
Dufrane, un échappé, qui s'est signalé particulière
ment par sa présence d'esprit. Un très grand nom
bre des hommes sauvés lui doivent la vie.
Vendredi, midi, M. de Kerckhove se trouvant
au bureau, s'est fait présenter Aimable Dufraue et
lui a adressé peu près ces paroles:
Je vous félicite, Dufrane; des hommes de
votre valeur et de votre présence d'esprit sont
rares. On peut dire que les échappés vous doivent
la vie. J'espère bien que le gouvernement n'ou
bliera pas un pareil acte de dévouement.
Dufrane répondit M. le gouverneur, dans
moments-là, celui qui n'a pas sa présence d'esprit]
ne fait pas son devoir!
A quoi M. le gouverneur répondit son tour.
l'émotion le gagnant visiblement:
Souvenez-vous, Dufrane, si vous avez be-l
soin de moi, que vous avez parlé aujourd'hui
votre gouverneur.
A ce moment, les larmes venaient aux yeux de
M. de Kerckhove, qui ne put continuer.
Quant Dufrane, il était trop ému pour ajouter
un seul mot.
On vient de terminer le travail consistant éta
blir des barrages sur les communications des puits
d'entrée et de sortie d'air, au niveau de 405 mè
tres. Le même travail, commencé 348 mètres,
sera achevé dans une heure, après quoi MM.
Bouchez et Jacquet descendront jusqu'au niveau
de 520 mètres, pour constater l'effet de la marche
grande vitesse du ventilateur ce niveau, et la
possibilité du travail de déblaiement ou de sauve
tage, s'il y a lieu.
Les Rolscbild, frères, donnent douze mille
francs la douairière Rolscbild en donne deux
mille; Edmond Rotschild. six mille.
A3 b. 30, MM. Bouchez, Jacquet, un porion,
un ouvrier de pompe feu, descendent et visitent
les barrages établis dans les communications des
cinq étages de 221 mètres 465 mètres ils re
montent 5 h. 37.
A 6 heures, trois mineurs descendent avec de
grands gants de cuir, des outils, une provision de
camphre et d'acide phénique pourchercher les ca
davres. Nonanle-six cercueils sont prêts une
couche de suif, de chlorure de chaux, décide phé
nique cl de paille garnit l'intérieur.