6 FKAJNCS PAR AN. YPRIANA 457. Dimanche, 39e ANNÉE. 18 Mai 1879. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. La morale cléricale en action!! PARAISSANT LE JEUDI ET LE DEHANCHE. BULLETIN POLITIQUE. Après une interruption de travaux qui s'est pro longée ppndant plus d'un mois, la Chambre fran çaise s'est réunie jeudi. Elle n'a eu s'occuper pendant la première séance que du projet de loi relatif la suppression du corps spécial de l'état— major, et aucun incident saillant ne s'est produit. Si la séance de la Chambre a été insignifiante, les débats du Sénat, au contraire, ont offert un certain intérêt. Sous le prétexte de demander au ministère des explications sur les retards qui su bissent, au conseil d'Etat, les recours des institu teurs congréganistes expulsés de leurs écoles, M. Chesnelong, l'ex-négociateur de Frohsdorf, s'est livré une longue dissertation sur le mérite de l'enseignement congréganiste et sur l'infériorité de l'instruction donnée par les professeurs laïques. Le ministère de l'instruction publique n'avait nulle envie de se laisser prendre au piège qui lui était tendu, et se bornait réduire l'interpellation sa véritable portée. M. Ferry a repoussé énergi- quement le reproche d'avoir entravé la défense des congréganistes devant le conseil d'Etat il a démon tré que la plupart des petits-frères expulsés avaient été introduits subrepticement dans les communes pendant la période néfaste du 16 mai, et que les communes avaient le droit de les remplacer par des instituteurs laïques. Après avoir rappelé que le Sénat serait prochainement saisi d'un projet de loi supprimant les lettres d'obédience, le ministère a de nouveau sa résolution de rester dans la légalité, mais de combattre sans relâche les empiétements du cléricalisme. Le trois dernières séances de la Chambre italien ne ont été consacrées la discussion d'un projet de loi portant que le mariage civil devra précéder la bénédiction nuptiale. Il est assez important de constater qu'au moment où cette loi se discute en Italie, un parti assez nombreux, composé surtout d'ullramontains et de protestants orthodoxes, s'agite en Allemagne et multiplie ses efforts pour arriver la suppression du mariage civil. Après cette discussion la Chambre italienne sera saisie de la loi électorale, qui rencontre une vive opposition dans les cercles parlementaires. La discussion en seconde lecture des articles du projet douanier qui n'avait pas été renvoyés une commission spéciale, a été reprise au Parlement allemand. Ainsi qu'il faillait s'y attendre, la plupart des taxes ont été admises sans débat ou ont subi de légères modifications. On n'a aucune nouvelle de la marche des négo ciations entre l'Angleterre et Yakoub-Khan. Sckerrevceg On télégraphie d'Alost au Précurseur: Le notaire clérical Van "Wiche- len, de Moorsel, s'est enfui laissant un déficit considérable. Depuis plusieurs semaines une instruction judiciaire était ouverte contre lui pour faux et détournements. Commedansl'affairedu notaireDeVriendt, l'oiseau, au moment d'être mis en cage, s'était envolé. Encore un instituteur communaloublié par M. Woesle: celui de Wanneghcm-Lede, condamné le 5 aoùl 1858 aux travaux forcés, par la Cour d'assises de la Flandre Orientale, pour viol et attentats la pudeur. Il est vrai que le digne homme était aussi sa cristain Le résultat de l'emprunt de la ville de Bruxelles dépasse toute prévision On a souscrit 1,749,000 titres pour 656,000 demandés, si bien qu'on ne recevra que 58 pour cent de demandés. La spécu lation, s'il y en a eu, est aussi étrangère ce résul tat qu'à celui de 1874, et cependant, cette époque les souscripteurs reçurent 61 pour cent de leurs demandes. Cela présume qu'il y a de nombreux capitaux disponibles. Il est vrai que la France et l'Allemagne ont beaucoup souscrit, mais il faut tenir compte aussi de cc que le public belge a moins donné qu'il ne l'eût fait sans certaines méfiancesheureusement LE PROGRES VIRES ACQUIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratir et judiciaire d'Ypres. (r. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (I' Janvier). HEDRES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-05. 12-07. 2-45. 3-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-30. Langhemarck-Ostrnde. 7-31. 12-17. 6-15. Langhemarck, le samedi", 5-50. PAR Mr ALPH. VANDENPEEREBOOM. Tome second. Nous nous fesons un plaisir de reproduire, sur ce beau livre, un article qui a paru dans la Flandre Libéraledû, croyons-nous, la plume experte d'un autre concitoyen, jeune magistrat déjà haut placé et qui, lui aussi, est en voie de faire grand honneur sa ville natale. Voici l'article en question On voit encore aujourd'hui dans une des salles des archives d'Ypres un magnifique bahut, chef-d'œuvre de menuiserie et de serrurerie, que les Seigneurs de la loi installèrent la fin du XVe siècle dans leur cham bre s cabinale. Ce bahut contient, disposés dans des sachets étiquetés, deux mille six cents chartes et docu ments que M. Diegerick, le laborieux et savant archi viste d'Ypres, a non-seulement classés, mais qu'il a déchiffrés, interprêtés et analysés avec une exactitude et une patience dignes d'un Godefroid. Le premier de ces documents remonte 1101les autres se succèdent régulièrement travers les siècles. Que l'on y ajoute les cartulaires que la ville possède, les comptes qui datent de la fin du XIII* siècle, et l'on aura une idée des ressources qu'offrent l'historien et l'artiste ces précieux matériaux disposés pied d'oeuvre et déjà dégrossis en vue de l'œuvre elle-même. L'historien et l'artiste se sont trouvés: M. Vanden- peereboom poursuit con amore la tâche qu'il a entre prise. C'est bien l'histoire de la ville d'Ypres qu'il écrit en réalité le titre qu'il a choisi pour son œuvre n'est là que pour donner le change sur l'art véritable avec lequel il la construit; on pourrait croire, tant l'apparen ce même d'un effort s'y dérobe, que l'auteur ne fait que suivre sa fantaisie il est fidèle, au contraire, un plan ingénieux et une méthode rigoureuse tout, dans son livre, se ramène en définitive a l'admirable monument qui domine l'ancienne cité flamande quand il aura cessé de décrire les Halles, l'histoire d'Ypres sera ter minée. Gomme le précédent, ce nouveau volume est écrit avec une bonhommie charmante on n'y trouve d'affec tation d'aucun genre veut-on un exemple de cette simplicité? Chemin faisant, l'auteur rencontre un Jacques Van den Peireboome, baes koperslager, re nouvelant en 1692 le dragon du beffroi, et le voilà décla rant aussitôt qu'il s'honore de descendre du modeste maître chaudronnier. Il n'est pas de sujet plus attachant que l'histoire de la civilisation d'un peuple, et peut-être n'en est-il pas de plus digne d'étude que le rôle de la bourgeoisie flamande dans le passé. Considérez son point de départ, voyez-la placée entre la féodalité et l'Eglise, entre les convoitises de la force et l'autorité du gouvernement spirituel qui s'est emparé des esprits. Comment,dans ces conditions, la liberté civile a-t-elle pu s'étendre et la liberté politi que se développer? Comment n'oiit-elles pas succombé, l'une et l'autre, sous le despotisme féodal ou la théo cratie Considérez ensuite le point d'arrivée pour cela il suffit de suivre M. Vandenpeereboom dans la chambre des Echevins admirablement restaurée grâce son initiative et sa persévérance les peintures murales de cette chambre rappellent quelques-unes des conquêtes de la bourgeoisie. Ici, Philippe de Hardi, le grand duc de Bourgogne comme le nomme Brantôme, s'humilie devant la commune et jure de respecter ses privilèges avant de recevoir de sa vassale son serment de foi et hommage. Là, se permettant d'empiéter sur le mono pole... pardon! sur la liberté de l'Eglise, les magistrats d'Ypres inspectent les écoles que, dès le milieu du XIII* siècle, ils ont fondées sans l'autorisation du chapitre de St-Martin.Plus loin, la commune, triomphant des ordres mendiants, fait publier le fameux règlement sur la bourse commune et la provision des pauvres d'Ypres, qui organise la charité laïque t oppose une digue l'extension croissante de la misère. On a signalé récemment ici même, et d'après l'ouvrage de M. Vandenpeereboom, les luttes engagées dans la commune d'Ypres entre le pouvoir civil et l'Eglise au sujet de l'enseignement la réorganisation de la bien faisance, qui y fut tentée au XVI* siècle, mérite égale ment de fixer l'attention. Depuis le siège qu'elle avait subi en 1383, la ville

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1