459. Dimanche,
39e ANNÉE.
25 >lai 1879.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'Y PUES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
BULLETIN POLITIQUE.
Le drapeau national-libéral ne flotte plus sur le
palais du Parlement. C'est en ces termes que cer
tains journaux berlinois enregistrent la nouvelle
du remplacement de M. de Forckenbeck par M. de
Seydewilz. L'élection du président a eu lieu mer
credi soir et elle a eu le résultat que tout le monde
prévoyait. Sur 323 votes valables, M. de Seyde
wilz en a obtenu 495, le docteur Lucius 4, et le
comte Bethusy-Huc, MM. Frilzscbe, von Benda,
Dollfus et Richler chacun une. Tous les nationaux-
libéraux et les progressistes, au nombre de 419,
ont déposé des billets blancs dans les urnes.
Les ultramontains sont dans la jubilation. Leur
importance s'accroît de jour en jour, et ils se dis
posent traiter de puissance puissance avec le
chancelier de l'Empire.
La séance de mercredi a été marquée par un
long et important discours du prince de Bismark,
en réponse un discours libre-échangiste prononcé
par M. Delbruck. Le chancelier de l'Empire a sou
tenu que le bas prix du blé n'est nullement un
indice de la prospérité d'un pays. Bien au contrai
re, a-t-il dit, les bénéfices supérieurs, comme
ceux que procureront les droits sur les grains, ont
eu pour conséquence la prospérité de la Hollande,
de l'Angleterre et de la France septentrionale.
Aux yeux du prince de Bismark, l'abaissement
des droits de transit serait préjudiciable aux intérêts
des cultivateurs. La protection sera établie au
moyen des droits sur le bétail, droits indispensables.
En terminant, le prince de Bismark a dit qu'il
voulait protéger l'agriculture et le paysan. Je
parle, non en vue d'agiter le pays, mais parce que
je suis inspiré par des sentiments de justice. Nous
devons supporter tous les mêmes charges avec une
égale force de résistance.
Ce discours, qui a été fort applaudi par les droi
tes et accueilli par des murmures gauche, a pro
duit une très grande sensation.
Le gouvernemént hellénique, ému juste titre
des retards que subit la rectification des frontières,
vient de prendre une mesure qui engagera proba
blement les puissances brusquer le dénoùment.
Un camp de 40,000 hommes a été établi sur les
frontières de l'Epire, et un autre camp sera formé
dans la Grèce orientale.
La polémique entre les journaux de Paris et de
Londres au sujet de la politique générale continue
toujours, mais elle a beaucoup perdu de sa violence.
Cette querelle de journaux, comme le font remar
quer la plupart des feuilles d'oulre-Manche, ne
repose que sur des malentendus.
Le XIXe Siècle publie une importante nouvelle
que nous ne reproduisons que sous bénéfice d in
ventaire: Le prince LéopolJ, fils de la reine Vic
toria, serait sur le point d'épouser la princesse
Marie de Hanovre, fille du feu roi de Hanovre et
sœur du duc de Cumberland, prétendant au trône.
Bien qu'à notre époque, les alliances entre familles
royales n'aient plus qu'un intérêt bien scondaire.
il n'en est pas moins vrai que ce mariage pourrait
avoir uue importance considérable au point de vue
des rapports entre l'Angleterre et l'Allemagne: on
sait, en effet, que le gouvernement prussien a con
fisqué les biens de l'ex-roi de Hanovre. Toutefois,
la présence de l'impératrice d'Allemagne en Angle
terre donne lieu de penser que cette alliance signi
fierait plutôt une renonciation du duc de Cumber
land au trône de Hanovre.
Le Journal d Ypres interprète, sa façon,
u a pr
de l'élection provinciale, qui doit avoir lieu
a prise au sujet
Lundi cette attitude n'a pourtant rien que de
fort naturel. Il s'agit de pourvoir deux places
vacantes dans une assemblée qui comprend
déjà 60 cléricaux sur 68 membres de sorte
qu'un libéral de plus ou de moins ne change
rien la situation. Eh bien, pour gagner une
voix valait-il la peine de faire les démarches
et les sacrifices qu'exige une lutte sérieuse
valait-il la peine de remuer tout le corps élec
toral
Nos amis ne l'ont pas pensé et nous parta-
?eons leur manière de voir; sans doute MM.
weins et De Vinck, remporteront une facile
victoire, mais leur triomphe sera éphémère et
ne durera que l'espace d'une session, car nous
espérons bien que nos amis prendront leur
revanche l'année prochaine, lorsqu'il s'agira
de renouveler le mandat de nos cinq conseil
lers provinciaux. Nous croyons même pouvoir
affirmer que le Comité pris des engagements
formels dans ce sens et nous espérons qu'il
saura les tenir.
Pour le moment, notre rôle est tout tracé,
nous n'avons qu'à nous abstenir et ceux de
nos amis, que leurs intérêts commandent de
"rendre part l'élection, n'ont qu'à déposer le
ulletin tel qu'il leurest remis par M. le prési
dent; c'est un bulletin nul, qui répondra
complètement leurs intentions.
On nous assure qu'une instruction judiciaire
est ouverte en ce moment, charge d'un curé
d'une commune rurale, qui aurait frappé un
enfant l'école, où il était allé pour enseigner
la morale et la religion.
Nous avons eu l'heureuse chance d'assister
hier aux exercices équestres qui complètent
chaque année les examens de fin des cours de
notre Ecole d'équitation. Monsieur le Général
Beving, Président du Jury, avait eu la gra
cieuseté d'autoriser les officiers faire des
invitations.
A l'arrivée du Jury les estrades qui entou
raient la tribune principale étaient bondées
de dames dans les plus fraîches toilettes du
printemps, le pourtour de la carrière était
cerné d'une triple rangée de messieurs et
d'officiers de toutes armes. Il y avait quantité
d'étrangers. La musique du 2me Guides prêtait
son concours la fête et a joué les plus jolis
morceaux de son répertoire.
A une heure et demie, le Général accompa-
né des Membres du Jury d'examen, MM. le
'olonel Lemaire, du 3e lanciers, le U Colonel
Bisserot, du 1er d'artillerie et l'Inspecteur
Vétérinaire Van Rooy a pris place la tribune
d'honneur. Immédiatement après, une sonne
rie des trompettes annonce le commencement
de la fête D'abord c'est un carrousel par les
sous-officiers, travail splendide. Ces cavaliers
aux uniformes éclatants des divers régiments,
aux coiffures multicolores, les lances, les sa
bres, entremêlés dans des mouvements grâ-
cieux, tantôt réunis en groupes, tantôt se
déroulant en longs serpents, courant la bague,
le javelot, la tête terre, chargeant par rangs
l'un contre l'autre pour se reformer en mou
lins, en spirales, ont tenu tout le monde pen
dant plus d'une heure sous le charme; puis,
sont venus les officiers, qui ont exécuté un
travail de la plus haute difficulté équestre,
trottant et galopant aux grandes allures pen
dant vingt-cinq minutes, en selle anglaise,
sans étriers et simple bridon, restant calmes,
fermes et solides sur leurs chevaux et faisant
l'admiration de la foule.
Enfin, comme couronnement, un steaple-
chase des officiers et sous-officiers sautant
sans étriers, fossés, barrières, haies, murs
irlandais, douve, grimpant la butte, avec un
élan, un brio et une solidité incomparables.
Tous les cœurs battaient en voyant cette
course effrénée.
Le tout s'est passé sans le moindre accident.
Ce résultat prouve l'utilité de notre Ecole
d'équitation et est dû aux brillantes qualités
de son chef, Monsieur le Colonel Blomberger
et de ses instructeurs.
Le projet de loi contre les fraudes électorales
provoque des accès de furie de la part des organes
de la presse épiscopale. Pour le Courrier de Bru-
xelles le gouvernement pousse le cynisme la
LE
PROGRES
VIRES ACQUIKIT EUNDO.
ABONNEMENT PAU AN: Pourl'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 0-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé Y l'éditeur, rue de Dixmude, 31).
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25.
CHEMIN DE FER. (lr Janvier).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47.
Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-05. 12-07. 2-45.
3_57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-50. 12-25. 6-30.
Langhemarck-Ostende. 7-31. 12-17. 6-15.
Langhemarck, le samedi, 5-50.
Ypres, le94 Mai 1879.
ÎT a 7