Les chevaux de l'agriculture. lin pas vers le communisme. Nouvelles locales. Nouvelles diverses. Le Courrier de Bruxelles annonçait la semaine dernière avec fracas que les cléricaux étaient par faitement décidés s'abstenir lors des fêles nationa les de 1880. Le Journal de Bruxelles imprime ce qui suit Nous avons pris des informations ce sujet, et avons acquis la certitude que jusqu'à présent aucune résolution n'a été prise sur cette question par nos amis de la Chambre et du Sénat. Nous nous garderons bien de leur donner des conseils dans les graves conjonctures présentes plein de confiance dans leur sagesse et leur prudence, nous sommes persuadés qu'ils sauront concilier les inspirations du patriotisme et le soin de leur propre dignité. Voilà une singulière rectification. Les sénateurs et députés cléricaux en sont donc arrivés devoir se réunir et se consulter pour savoir s'ils feront, oui ou non, preuve de patriotisme dans telles ou telles circonstances Quels drôles de patriotes que nos bons ultra- montains? Après cela, le pays se soucie comme de l'an quarante de la décision qu'ils prendront. Qu'ils restent chez eux en 1880 ou qu'ils viennent faire en public quelques grimaces patriotiques, cela est absolument indifférent tous ceux qui se conten tent d'être Belges tout court et en toutes circonstan ces, c'est-à-dire limmence majorité de la nation. La crise agricole n'est pas assez intense, parait- il, les cléricaux sont bien décidés l'agraver encore C'est ce que prouve surabondamment le projet d'imposer les chevaux de l'agriculture, formulé récemment par M. Thibaut, clérical militant, ancien président de la Chambre au beau temps où M. Ma- lou trônait, rue de la Loi. Nous avons parlé la semaine dernière d'une façon sommaire, de ce déplorable projet Nous en reproduisons aujourd'hui les principales disposi tions, telles que nous les apportent les Annales parlementaires Art. 1. Les cultivateurs et fermiers doivent, raison de leurs chevaux de 3 ans et au-dessus, autres que les chevaux de luxe, une taxe fixée comme suit S'ils ont plus d'un cheval et moins de 4 che vaux, 3 fr. S'ils ont plus de 5 et moins de 7 chevaux, 10 fr.; S'ils ont plus de 6 et moins de 10 chevaux, lo fr.; S'ils ont plus de 9 chevaux, 20 fr. Art. 2. Les déclarations sont vérifiées par un collège de répartiteurs et, en cas de contestation, soumises, la députalion permanente du conseil provincial. Art. 3. Dispositions transitoires. Les déclarations pour 1879 sont reçues jusqu'au (la date en blanc). Elles sont admises, même pour 1878, de la part des cultivateurs et fermiers qui ont été rayés des listes électorales par application de l'art. 3 de la loi du 26 Août 1878, s'ils possé daient les bases de la taxe. Les libéraux ont fait ce qu'ils ont pû pour dé grever l'agriculture ils ont supprime les octrois qui frappaient les produits agricoles l'entrée dans les villes, ils ont aboli le dioit énorme et tracassier des barrières; les cléricaux semblent, au contraire vouloir accabler sous l'impôt celte nourrice des peuples comme l'illustre Sully appelait l'iudustrie des champs Appréciez d'après cela, Messieurs les fermiers, ce que valent les promesses du parti qui, en huit années de pouvoir, a trouvé moyen de presque doubler la dette publique et de mettre le budget de l'Etal en déficit C'est pour cacher ses lourdes fautes, et pour atténuer la terrible responsabilité qui pèse sur lui qu'il propose aujourd'hui au pays libéra! un mar ché dont le résultat serait de faire payer par vous seuls les charges nombreuses qu'ils laissent leurs successeurs. Le parti libéral ne se rendra pas complice d'un pareil projet nous osons l'espérer Il vaudra que, dans un Etal qui a pour devise: l'Union fait la force, une classe nombreuse ne soit pas frappée au détriment des autres S'il faut de l'argent pour payer les dettes que nous ont créées huit années de domination cléri cale, qu'on le demande non l'agriculture seule, mais au pays tout entier Le peuple de Californie vient de modifier sa Constitution. A une très-grande majorité, il a voté l'oppression de l'infâme capital. Désormais, toute propriété foncière ou mobilière sera soumise en Californie l'impôt progressif, et l'on imposera également les transactions des ban ques, les hypothèques, les dividendes, les opéra tions des chemins de fer, celles des grandes com pagnies minières. Le capital, sous quelque forme qu'il se présente, sera inexorablement frappé. Les ouvriers, les mineurs, les fermiers, les petits industriels sont favorables la nouvelle Constitu tion. Ils ont assuré la majorité du vote, que l'on a d'ailleurs obtenue en décrétant l'exclusion absolue des Chinois la présente Constitution chasse les Célestes de Californie comme des ennemis publics, qui font baisser le prix de la main-d'œuvre et font concurrence l'ouvrier de race blanche. La place de San-Francisco, les Etats voisins d'Oregon, de Nevada, sont dans une inquiétude profonde, et le millionnaire Mac-Kay, que Paris a vu cet hiver, vient de fermer les mines d'argent de Comstock, en attendant que la bourrasque soit passée. Depuis l'année néfaste de 1836, où les fameux comités de vigilance se levèrent partout pour dé fendre la société menacée, la Californie n'avait pas connu d'émotion comparable celle qu'elle éprouve en ce moment. Cette révolution sociale qui la menace jusque dans ses assises les plus profondes, comment est- elle née? Elle est née des souffrances, des privations du travailleur et des fortunes scandaleuses que certains agioteurs éhontés, certaines grandes associations foncières ou financières, qui ont accaparé toutes les mines, toutes les terres, tous les chemins de fer, tout le capital du pays, ont faites dans ces dernières années. - Maintenant que le braole est donné, il faut voir où tout cela mènera. C'est une expérience politique et des plus audacieuses qui se lente; mais ce n'est pas la première fois dans l'histoire que le peuple divague ainsi, et les Californiens, avant d'aller au vote, auraient bien fait de lire la fable des Mem bres et de l'Estomac qui est de tous les temps et de toutes les littératures. Si cette nouvelle Constitution est appliquée, elle recevra bientôt plus d'un correctifplus d'un amendement, et le peuple demandera enfin qu'on le ramène aux anciennes lois. Sans le capital, le travailleur ne peut rien, et sans le travail il n'y a pas de capital qui se forme. Otez le travail et le capital, aucune société n'est possible. Une note comique au milieu de ces choses tris tes. Le peuple souverain a décidé que les juges de haut cours ne toucheront pas un sou de leur salaire tant qu'ils ne prouveront pôint qu'il n'y a pas au rôle de leur tribunal une seule cause pen dant depuis quatre-vingt-six jours. On n'avait encore, chez aucun peuple, trouvé un moyen la fois plus spirituel et plus certain de couper court aux lenteurs de la justice. On devrait appliquer ce moyen en d'autres pays, pour obvier aux lenteurs des bureaux administratifs. Les communistes californiens, menés par une sorte de bandit politique, qui a nom Kearney, et qui, depuis deux ans, a fait maintes fois parler de lui. sont dans la joie mais les gens sensés de tous les partis se demandent où mènera celte révolution agraire, cette levée de bouclier contre le capital. Déjà ils se sont groupés en une sorte de clan conservateur ou constitutionnel. Ils finiront certai nement par avoir raison des communistes et socia listes californiens. Ceux-ci. oubliant toutes les leçons de l'expérience, ne veulent-ils pas appliquer tout coup un Etal moderne des théories de cabinet, dont l'économie politique avait fait depuis longtemps justice L'expérience donnera tort encore une fois ces révolutionnaires dangereux, et le peuple de Cali fornie, après un essai où il pâtira lui-même plus encore que les capitalistes qu'il attaque, demande ra qu'on lui rende bien vite sa primitive Constitution. (France). L. Simonin. On nous communique la lettre suivante: Messieurs, J'ai l'honneur de vous accuser réception de votre lettre du 24 de ce mois me transmettant pour les familles des victimes de la catastrophe de Frameries, une somme de fr. 1,937-24 produit d'un concert orga nisé dans la ville d'Ypres. Cette somme sera versée dans la caisse de secours instituée sous ma présidence. Veuillez recevoir, je vous prie, avec tous mes remer ciements pour ce généreux envoi, l'assurance de ma considération distinguée. LE GOUVERNEUR, 0*\vald <le Hçrckliove. Mons, le 29 Mai 1879. A Messieurs les organisateurs du concert au bénéfice des familles des victimes de la catastrophe de Frameries. Ypres. VILLE D'YPRES. Cowsiei. Communal. Séance publiquedu 7 Juin 1879, 5 h. du soir. ORDRE DU JOUR 1Communication de pièces. 2. Demandes de concession. 3. Approbation vente d'arbres aux hospices. 4. Bureau de bienfaisance: Remploi de capital. 5. Compte 1878, Fabriques d'église. 6. Alignement trottoir rue du Lombard. 7. Emprunt provisoire aux hospices. 8. Subsides pour les distributions de prix aux écoles com munales. 9. Square entre le fossé dit Boterplace et la maison d'arrêt. 10. Programme de la fêle communale. Le 27 Mai, vers 7 b. du matin, le nommé P. Carrion, âgé de 58 ans, d< meurant Moorslede, a donné un coup de cou teau son épouse la nommée A. Persyn et a immédiatement après pris la fuite. Ce malheureux a déjà été deux fois collo- qné dans une maison de sauté. On suppose que c'est dans un accès de démence qu'il aura commis cet attentat. Le 28, vers II i/2 h. de la nuit, la foudre est tombée Langcmarcq (hameau Kussen) sur une maisonnette, appar tenant et occupée par le nommé C. Vanstaen. En une heure de temps, maison et tout ce qu'elle contenait, ont été la proie des flammes. La perle s'élève t,000 fr. Le tout était assuré. Ou lit dans la Chronique Meninoise: M. Casteleiu, ancien administrateur de Langrand-Dumon- ceau, échevin et conseiller provincial, vient d'être condamné par le tribunal correctionnel de Courtrai, 50 fr. d'amende

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 2