464. Jeudi, 12 Juin 1879. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 6 FRANCS PAR AN. Plus d'iflstructioo! Le Vole. 39e ANNÉE, LE PROGRES PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACeUlRIT EUNDO. ABONNEMENT PAft AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 0-00 Idem Pour le restant du pays. 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (tr Juin). HEURES DE DÉPART D'ÏPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 0-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45. 3-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-45. 12-25. 0-50. I.anghemarck-Oslende. 7-20. 12-17. 0-15. Langliemarck, le samedi, 5-50.- BULLETIN POLITIQUE. i f C'esl une par énorme majorité,par306 voix conlre 149. que la Chambre française a autorisé le procu-t reur général de la Seine traduire en cour d'assi ses M. Paul de Cassagnac, député de Condom el rédacteur en chef du Pays. On connail les articles qui ont donné lieu aux poursuites. Le député bona-t parliste ne s'était pas contenté de déverser l'outra ge sur les ministres, de leur prodiguer les invec tives les plus grossières. Sa politique haineuse visait plus haut, elle s'attaquait au chef du pouvoir exécutif et aux institutions que la France s'est librement données. Le début de la séance a été très calme, mais ce vole a exaspéré l'irascible député du Gers, M. Ta- landier. Bondissant la tribune, il s'est écrié qu'ori lui avait enlevé la parole que la majorité avait fait œuvré d'intolérance, le ministère œuvre de lâcheté et le président œuvre de vengeance personnelle. Cet éclat méritait une répression sévère. M. Gam- betta a déclaré que M. Paul de Cassagnac avait encouru l'application de la censure avec exclusion temporaire du lieu des séances pour outrage au gouvernement. Les journaux qui arrivent de Paris arrêtent là leur compte-rendu. C'est aujourd'hui que les opérations électorales commencent en Autriche pour le renouvellement de la Chambre des députés. Elles se prolongeront pendant un mois environ. L'agitation est arrivée son apogée el les manifestes se suivent avec une rapidité vertigineuse. La lecture de ces documents est des plus intéressantes, car elle permet de se rendre compte, sans trop de peine, des aspirations du peuple et des besoins de la nation. Presque toutes les circulaires débutent en affir mant la nécessité d'encourager l'agriculture et l'in dustrie. de modifier la base des impôts et d'établir l'équilibre des budgets. Sur ce point tout le monde paraît être d'accord. Une réaction assez accentuée se produit contre les candidatures des hommes de science, des avocats et des professeurs, que l'on ac cuse de pe pas s'inspirer suffisamment des besoins de la population et de sacrifier de veines théories les intérêts de leurs commettants. En Bohême la rupture est complète entre les vieux-tchèques et les jeunes tchèques, dont le doc teur Grcgr esl le chef le plus autorisé. En Galicie, la province qui, pendant la dernière session, a été révolutionnée par les passions reli gieuses, les comités ont résolu de conserver aux Israélites les quatre sièges qu'ils occupent. Cette agitation factice, qui rappelait les époques les plus néfastes de l'histoire, n'a donc produit aucun effet sur la partie saine de la population. Le Reiehslag allemand a repris ses travaux et a discuté un projet de loi destiné apporter des en traves l'exercice de certaines professions. Quoi qu'en aient dit les organes du gouvernement, les considérations politiques n'ont pas été étrangères l'élaboration de ce projet, qui vise surtout los débits de boissons, sièges principaux de la piopa- gande électorale et socialiste. La rumeur que le Parlement serait prorogé au mois d'octobre ne se confirme pas. Il est probable que la session sera clôturée vers le lo juillet. La Russie sera décidément représentée aux fêtes des noces d'or. Une dépêche adressée la Gazette de Cologne annonce que le grand-duc Alexis, troi sième fils du Czar, a quitté Tsarko-Selo pour se rendre Berlin. La Chambre des communes d'Angletegre a siégé lundi. En réponse une question de M. Campbell, le sous-secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, M. Bourke, a donné quelques explications au sujet du régime que la Porte compte inaugurer dans ses provinces asiasliqucs. L'Angleterre, on ne la pas oublié, a fait des louables efforts pour que le sort des habibants des provinces qui n'ont pas été cédées la Russie, fût définitivement réglé. Parmi les hérésies que M. Màlou a formulées la Chambre propos de la loi des écoles, il en esl une qui mérite une correction spéciale. Pour moi, a-t-il dit, le citoyen n'a pas plus droit l'instruction, qu'il n'a droit au travail. S'il fallait prouver que l'on peut être la fois un heureux administrateur de sociétés financières, un homme d'esprit et un pauvre homme, rien ne le montrerait d'une manière plus évidente que cette affirmation féodale. Dans le simple énoncé de celte opinion égoïste et réactionnaire, l'amour des ténè bres cléricales se révèle avec un froid cynisme. Alors que toutes les forces vives de l'esprit hu main sont plus que jamais requises pour aider l'évolution sociale qui s'accomplit sous nos yeux, et que des nécessités inéluctables imposent aux citoyens l'emploi des connaissances nouvelles, de moyens d'action nouveaux, parler contre l'instruc tion, c'est pour le législateur plus qu'une faute, c'est un outrage la raison, la charité et tous les sentiments de justice. M. Malou. défenseur des prérogatives de l'igno rance, devient par ce fait le champion des miséra bles que le défaut d'instruction plonge dans les ignominies de la débauche et du crime. Il man quait ce dernier trait pour nous faire voir enfin le chef de la droite dans son vrai jour politique. Jus qu'ici l'on connaissait en lui l'adroit finassier, nous ne disons pas financier, l'opportuniste endurci, le Malou-malin; nous venons de décou vrir l'homme-lige des évéques, peint par lui-même en quelques mots qui resteront marqués en lettres rouges dans le bilan de sa carrière. Tenir le citoyen dans l'abrutissement des temps primitifs; le préparer par l'ignorance l'élude approfondie du genièvre; le rendre apte la per pétration de toutes les sauvageries, de toutes les turpitudes; propre l'exercice du bâton de Saint- Xavier; docile aux commandements de l'Eglise et capable au besoin, pour y obéir, d'assommer les francs-maçons, tel est le programme qu'il faut lire dans la déclaration laconique de M. Malou. Nous prenons acte de ce nouveau pas en arrière fait par un des coryphées du parti épiscojxUet nous espérons bien que ce ne sera pas le dernier plus les cléricaux reculent, plus les libéraux avan cent. Enfin les débats sont terminés et le projet de loi est voté 67 voix se sont prononcées en sa faveur et 60 conlre lui deux membres absents pour cause de santé, MM. Tesch et Bricoult, ont déclaré par lettre que s'ils avaient été présents, ils auraient émis un vote affirmalif; M. Pirmez s'est abslenu pour les raisons que nos lecteurs connaissent et qu'il a exposées dans le discours prononcé par lui dans le cours des débats. En d'autres termes, le projet a été voté gauche contre droite. De ce côté de la Chambre pas un seul membre ne manquait. Nous lisons dans XEtoile Belge. «M. Nothomb a déposé sur le bureau de la Chambre le rapport sur les propositions de lois relatives aux dommages-intérêts, réparations et visites domiciliaires en matière de presse. Le rap port de M. Nothomb est, dit-on. très-remarquable, el voici quelles sont ses conclusions: L'action civile, comme l'action publique, en matière de délit de presse, est exclusivement de la compétence du jury. Il en sera de même pour l'action civile résultant d'un quasi-délit, c'est-à-dire d'un fait qui ne tombe pas sous l'application péna le.Le rapport de la section centrale trace une procédure simple pour les affaires de presse. Ces conclusions ont été adoptées par 5 voix contre 2 (MM. Tesch et Pirmez.) On pense que la discussion du projet de loi con lre les fraudes électorales pourra être bientôt enta mée la Chambre. Le rapport sera déposé la fin de la semaine prochaine, jeudi ou vendredi; le jour de la discussion sera fixé la rentrée. La semaine prochaine sera consacré l'examen des petits projets qui sont a l'ordre du jour. Après le projet contre les fraudes électorales viendront le projets de travaux publics el le projet financier.

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1