m «lit Attention! Pourquoi tant de bruit? La loi sur la presse. ift# m W,-} 1 m Alors quel beau spectacle! on voit les plus fanatiques droitiers se désincruster. La tête chauve de M. de Coninck émerge la pre mière, et après lui MM.VanCrombrugghe,Leirens, Solvyns, Belhune et autres aigles imitent son exemple et consomment ainsi le plus scandaleux coup d'Etal parlementaire qu'il soit possible d'ima giner. M. d'Ànelhan cet homme modéré en qui se peuvent résumer toutes les traditions de modération, de luttes courtoises du Sénat belge n'a pas eu le courage de combattre ses amis. Il en est résulté que la droite est sortie du Sénat flétrie et amoindrie, parce qu'elle a eu recours aux plus inavouables manœuvres pour essayer de sau ver une cause détestable. Quelque dépit qu'ils en aient, la loi sera votée aujourd'hui et ces habiles de l'ultramontanisme en seront pour leur honte. La prochaine révision des listes électorales comp tera parmi les plus importantes tant pour le présent que pour l'avenir. D'après le projet de loi déposé ces jours derniers, une révision du montant de la taxe gravant la valeur locative va être opérée et cela par l'action populaire, c'est-à-dire au moyen de l'intervention des particuliers devant le fisc, contre les impositions exagérées. Sous ce rapport, il est remarquer que la taxe ne pourra plus tard être modifiée par ce moyen, moins de change ments notables dans l'habitation soumise l'impôt; il est donc nécessaire de ne rien négliger pour rec tifier, dès cette année, les erreurs ou les irrégula rités. Il est remarquer que d'après le projet nou veau, le mode choisi consiste dans la désignation de différentes maisons types représentant chacune une classe quant au montant de l'impôt. Chaque contribuable verra par conséquent sa maison, ran gée dans l'une ou l'autre de ces catégories et son droit électoral peut souvent dépendre de ce qu'elle occupe une classe inférieure ou une classe supé rieure. En même temps il est noter qu'une habi tation peut facilement avoir de l'analogie avec plusieurs des types choisis, qu'ainsi il est impor tant de veiller ce qu'un contribuable ne soit pas favorisé au détriment de la justice. Tout cela donnera lieu, de la part des associa tions, un travail énorme où les renseignements locaux auront le rôle principal. Sans eux, en effet, il est impossible d'apprécier la question d'une manière exacte; nous avons donc pour devoir aujourd'hui de préparer partout le moyen de les recueillir. A cet égard nous ne devons point tarder, car il ne s'agit pas d'attendre au dernier moment. Le dé lai pour les réclamations fiscales expire le I Août, il faut donc être prêt au i Juillet. Le temps ap proche, il ne faut pas le perdre inutilement. Que l'on songe qu'en 1880, nous aurons des élections législatives, des élections provinciales, et il n'est personne qui songera abandonner dans aucun canton, a nos adversaires le contrôle de la révision électorale et fiscale, qui exercera également une influence très-grande sur les élections venir. Le mode adopter pour compléter notre organi sation dans le but de faire face aux difficultés de la révision prochaine, consiste d'abord établir dans chaque canton un comité ou une association. En outre, il faut que ces comités aieut des ramifi cations dans chaque commune, c'est-à-dire qu'un de leurs membres ait pour attribution spéciale de s'occuper d'uoeou de plusieurs communes détermi nées et de fournir tous les renseignements néces saires que les concernent. Sans cette organisation, il est clair que l'on ne pourra jamais agir en temps utile et d'une manière efficace pour contrôler la taxe d'une multitude de contribuables. Souvent on est obligé de marcher avec célérité; il ne faut pas frapper au hasard. Sans ce complément d'organisation, nos amis ne parviendront pas mener complètement bonne fin la tâche excessivement laborieuse qui leur in combe. I n-r *T'« ~7ir. Le parti catholique, la presse cléricale, le clergé savent que toutes leurs menées, pour faire échouer le projet de réforme de la loi de 1842, n'aboutiront pas. Ils savent que les coups qu'ils cherchent lui porter sont aulaut de coups depée dans l'eau. Mais alors on se demande quoi bon tout le ta page qu'ils font ce sujet. Pourquoi entraînent-ils les femmes dans le mouvement qu'ils ont organisé? C'est bien simple et leur malice, comme toutes les malices cléricales, sont consucs de gros fil aussi la trame est facile découvrir. Leur campa gne est faite en vue des élections législatives qui auront lieu l'année prochaine. On sait qu'en 1880 les électeurs des provinces d'Anvers, du Brabanl, de la Flandre occidentale, du Luxembourg et de Namur seront appelés renouveler le mandat de leurs députés. 44 représentants catholiques et 22 libéraux sont soumis la réélection. Voici comment ils sont répartis: Anvers13 0 Brabant5* 18 Flandre occidentale 16 1 Luxembourg4 1 Namur. 6 2 Total. 44 22 On sait également que parmi les 132 membres qui composent la Chambre, 44 libéraux forment le contigent libéral fourni par le Hainaut, la Flandre orientale et la province de Liège. Il suffirait donc nos amis de maintenir leurs positions dans le Brabantpour conserver la direction des affai res du pays. Mais nous n'envisageons pas la question du re nouvellement de la iChambre un point de vue aussi pessimiste, et nous comptons au contraire que d'éclatantes victoires Anvers, Bruges et ail leurs viendront renforcer considérablement la ma jorité dont dispose le ministère actuel. Le mouvement clérical n'aboutira donc pas, il est prématuré et finira comme toutes les campagnes entreprises par ce parti, par un misérable avorte- ment. Nous venons de recevoir le rapport de MNothomb sur la loi de la presse. L'honorable rapporteur ne s'est pas donné beau coup de peine. Son travail se borne la reproduc tion de deux notes, l'une, d'un membre de la com mission de révision du Code d'instruction criminelle et défavorable au projet, l'autre, extraite d'un rapport fait,en 1866, par M. Thonissen—appuyant la révision. Le tout augmenté de quelques lignes de com mentaires sur les articles. Voici les dispositions les plus importantes du projet de loi adopté par la section centrale, celles, du moins, qui introduisent les innovations les plus sérieuses dans le régime existant Les délégués des cercles politiques cléricaux du pays sont convoqués en assemblée générale,Bru xelles, pour le 23 courant. Il s'agit, dit le Courrier de Bruxelles, desavoir si, oui ou non, on est décidé donner suite aux projets de résistance la loi sur l'enseignement pri maire annoncés dans les meetings qui ont précédé la discussion de celte loi. Il nous semble ressortir de la déclaration du Courrier qu'au moment d'engager la lutte on ren contre plus d'une hésitation. (Indép). On lit dans Y Echo du Luxembourg Aux 99 curés rayés, nous avons a ajouter ceux d'Heinster, de Post, de Rouvroy, de Vivy et de Mellier. Total t©5, et ce n'est pas tout! Jamais, dans une province, on n'a vu un nom bre aussi considérable de prêtres rayés en même temps comme électeurs frauduleux. Voilà des hommes qui prétendent avoir le mono pole de la morale et en masse ils usent et abusent de la fraude quand elle leur est avantageuse. Ce n'est pas la première fois d'ailleurs que le clergé luxembourgeois se distingue de la sorte. Déjà, en 1876, les prêtres de notre province l'avaient érigée en système et leur conduite avait indigné l'opinion publique. L'Ami de l'Ordre raconte le fait suivant, qui a marqué le récent pèlerinage belges Lourdres M1,e Louise Broze, de Moustier, âgée de 27 ans et qui, depuis 14 ans, souffrait beaucoup d'une paralysie, demandait, avec un entière résignation la volonté de Dieu, ou de guérir, ou d'être, part la mort, débarrassée de ses infirmités. Dimanche, elle communie le matin et. dans le courant de la journée, tandil qu'elle priait vis-à-vis de la grotte, tout d'un coup elle étend les bras, mouvement qu'elle n'avait pas fait depuis longtemps, et elle cesse de vivre. La Sainte-Vierge l'avait appelée elle. On l'a enterrée Lourdes. La mort guérit de tous les maux. Mais, ce genre de guérison est peu engageant V Cléricaux. Libéraux. Article premier.Le jury est établie pour connaître des délits de la presse des dommages et intérêts ou autres réparations civiles qui résultent de ces délits Des dommages et intérêts ou autres réparations civi les qui résultent d'un fait de la presse ne tombant pas dans les prévisions de la loi pénale. Art. 9.— Sauf le cas où le fait est qualifié crime par la loi, aucune visite domiciliaire tendante décou vrir l'auteur d'un écrit incriminé ne pourra être prati quée. Art. 11.— Le président de la cour d'assises, dans le cas où l'arrêt ne sera pas rendu par coutumace, posera au jury, indépendamment de la question de savoir si la personne présentée est réellement auteur du délit, cel le de savoir si le délit a eu pour conséquence de causer un dommage au plaignant. Art. 12.Nul ne peut être condamné des domma ges et intérêts ou autres réparations civiles, qu'après avoir été préalablement déclaré coupable du délit par le jury et qu'après la réponse affirmative donnée par le jury que le délit a eu pour conséquence de causer le dommage, moins que l'arrêt ne soit rendu par contu mace. Art. 13.— Dans le cas des articles précédents, les dommages et intérêts ou autres (réparations civiles ne pourront être alloués que par la cour d'assises. Art. 15.La personne lésée, en se constituant par tie civile, du chef d'un dommage causé soit par un délit de la presse, soit par un fait de la presse, ne tombant pas dans les prévisions de la loi pénale, possède tou jours le droit de citation directe devant la cour d'assi ses. Art. 19.Si la publication,l'affichage ou la distribu tion d'un écrit tombant ou sans tomber dans les prévi sions de la loi pénale, est de nature causer un dom mage autrui, toute condamnation des dommages- intérêts ou autres réparations civiles devra être précé dée d'une réponse affirmative du jury. Dans ce cas, le président delà Cour d'assise remettra aux jurés deux questions auxquelles ils auront répon dre séparément La première aura pour but de constater si le défen deur est l'auteur, l'éditeur, l'imprimeur, l'afficheur où le distributeur de l'écrit La seconde sera relative au point de savoir si l'écrit a eu pour conséquence de causer un dommage au plai gnant. Si le défendeur ne comparait pas, la cour statuera par défaut sans intervention du jury. Art. 20.Dans les cas prévus par les articles précé dents, les dommages-intérêts ou autres réparations civiles ne pourront être alloués que par la eour d'assi ses.

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 2