N° 468. Dimanche, 39e ANNÉE. 29 Juin 1879. 0 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Les deux morales. Àbstenli n. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. Un service religieux a eu lieu avant-hier Paris en l'honneur du prince impérial auquel assistaient des membres de la famille détrônée, le corps diplo matique et un nombre considérable d'anciens fonc tionnaires de l'empire. L'ex-reine d'Espagne et son époux, don François d'Assise, avaient aussi voulu honorer la mémoire du flls de Napoléon III, et des sièges leur avaient été réservés côté de ceux delà famille impériale en revanche, on a vaine ment attendu le maréchal de Mac-Mahon. La manifestation est restée calme et recueillie jusqu'au bout; la politique n'a eu aucune part l'expression des regrets publics. Le seul sentiment qui dominât l'assemblée était celui d'une profonde pitié pour le malheureux prince qu'une mort terri ble est venue frapper au début de la vie et dans des circonstances particulièrement douloureuses. Aucun incident ne s'est produit, mais la fin du service religieux M. Paul de Cassagnacaété recon duit sa voilure par une escouade de gardiens de la paix chargée de veiller ce qu'aucun cri hostile la République ne fût proféré. La police s'est montré trèt ferme et elle avait reçu l'ordre d'arrê ter tous les perturbateurs de l'ordre. Deux grands discours ont été prononcés la Chambre, par M. Lamy, du centre gauche, et par M. Ferry, ministre de l'instruction publique. Dans un langage élevé le ministre de l'instruction publi que a revendiqué avec une grande énergie les droits de l'Etat en matière d'enseignement, et il s'est appliqué démontrer que le maintien de la législation actuelle préparerait l'absorption des établissements laïques par les écoles dirigées par le clergé séculier. Le discours de M. Ferry a obtenu un liés grand succès. La discussion générale se terminera probablement aujourd'hui. Voilà donc le Khédive détrôné. Tewfik a été installé sur le trône de son père, les diplomates étrangers lui ont offert leurs félicitations et le peu ple l'a acclamé. Celle nouvelle ne causera aucune surprise. Il était indispensable, urgent même, de mettre un terme aux prodigalités ruineuses d'Is- maïl et de garantir les droits des créanciers de l'Egypte. Sommé par son suzerain de remettre le pouvoir son fils, le Khédive, en vassal obéissant, qui, d'après ses propres expressions, s'est toujours sou mis aux ordres venus de Constantinople, a donné Abdul-Hamid une dernière preuve de fidélité mais c'est en vain qu'il a demandé qu'une liste civile lui fût octroyée, ainsi qu'aux membres de sa famille. Sa requête se fondait sur des motifs sérieux; on n'a pas oublié que les princes égyptiens avaient fait abandon de leurs domaines, dont le produit a été consacré au paiement des créanciers. Les puis sances trouveront bien le moyen de mettre l'ex- Khédive l'abri de la gêne. La crise ministérielle qui menaçait d'éclater en Italie est momentanément conjurée, la Chambre ayant renvoyé le projet de loi sur l'abolition de la mouture une commission spéciale. Mais il n'y a là qu'un ajournement, et la Chambre ne cédera pas. Le Sénat de son côté, maintiendra son der nier vote. Le conflit entre les deux Chambres se terminera, d'après toutes les apparences, par la chute du ministère Depretis et la dissolution de la Chambre des députés. M. Victor Jacobs a dit Mardi la Chambre en terminant son discours 11 vaut mieux perdre une bataille que de la gagner par des moyens malhonnêtes. Le 8 Mai 1863, Mgr Malou, évêque de Bruges, adressait au clergé et aux fidèles du diocèse des instructions sur les élections. Dans cette lettre, lue au prône le 17 Mai, se trouvait le passage suivant, propos du choix des candidats Les personnes ne sont ici qu'une chose secon- daire, des instruments. La grande affaire est de sauver la liberté de conscience et la liberté des cultes. Le choix des moyens légaux et honnêtes est une affaire tout fait ACCESSOIRE, qui jamais ne doit, ni ne peut tourner au détriment du but principal. Autrement dit: La fin sanctifie des moyens. Les libéraux ne sont pas si riches Ils n'ont qu'une morale. (J. de Bruges). Un mot du Bien public: Après les protesta tions, dit-illes actes. Après les meetings, les écoles-, après les pétitions, les donations. A la bonne heure On s'y reconnaît. Voilà le vrai mot orthodoxe de la situation. On dit aux fidèles Vous avez pétitionné, payez maintenant L'évêque de Namur a fait défense au clergé de son diocèse de concourir l'organisation de l'Ex position des œuvres d'art ancien, et aux fabriques d'église de disposer des objets qui pourraient figu res l'Exposition. Voici le texte de la lettre par laquelle l'évêque a signifié sa volonté. Elle est adressée au président de la commission des fêtes nationales de 1880 11 sera donc dit que le clergé catholique descen dra jusqu'à l'abiine la pente fatale sur laquelle il s'est placé. 11 lui restait une dernière faute com mettre, celle de se metlre en travers d'une mani festation destinée glorifier l'œuvre de 1830, et célébrer un demi-siècle de paix, de progrès et de liberté. Non-seulement en cette circonstance l'évê que de Namur commet une faute capitale, mais il fait preuve d'une noire ingratitude. Qui donc a fait le clergé ce qu'il est, sinon le Législateur de 1830! Dans quel pays du monde des cultes jouis sent-ils d'un régime pareil celui qu'il a établi? Chez quelles autres nations que la nôtre existe-l-il lin clergé absolument indépendant de l'Etat qui le paie, et jouissant encore, en retour des traitements et des subsides, du droit de lui faire une guerre incessante? L'évêque de Namur parle de la situa tion douloureuse qui sera bientôt faite l'Eglise» et des souffrances auxquelles ses ministres sont exposée. Nous comprenons les exagérations de la polémi que, mais ce qui nous surpasse, c'est qu'un évêque, dans un document officiel, ose ce point mécon naître l'évidence et la réalité des choses. La Section centrale chargée de l'examen de la proposition de loi de M. Amédée Visarl, tendant établir une taxe sur les chevaux a rejeté cette proposition par 3 voix contre I et I abstention, et par 3 voix et 2 abstentions celle de M. Thibaut ayant pour objet d'établir une taxe sur les chevaux employés l'agriculture. LE PROGRES VIRES ACQUIRIT EUKDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (1' Juin). HEURES l)E DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45. 3-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Itoulers. 7-45. 12-25. 6-30. Langhemarck-Ostende. 7-20. 12-17. 6-15. Langhemarck, le samedi, 5-50. nwinÉiirM— Nlorale en paroles. Morale en action. Namur, 29 mai 1879. Monsieur le président, J'ai l'honneur de répondre votre lettre du 24 cou rant, n" 64, relative la participation du clergé dans l'exposition des œuvres d'art ancien comprise au pro gramme des fêtes pour le 50" anniversaire de l'indépen dance de la Belgique. En prévision de la situation douloureuse que sera bientôt faite l'Eglise dans notre pays, je ne saurait me déterminer, monsieur le président, autoriser au cun ecclésiastique de mon diocèse accepter une mis sion quelconque, ni prendre aucune part dans l'orga nisation de cette grande exposition. Ministres de cette religion appelée souffrir des conditions si pénibles, nous ne pouvons nous associer, d'une manière active du moins, aux fêtes nationales de 1880. Dans le même ordre d'idées, il ne me sera pas posi- ble non plus de permettre aux conseils de fabriques d'é glise de mettre la disposition des comités organisa teurs les objets bénits, vases sacrés, ornements sacer dotaux, etc., qui font partie de leurs trésors religieux. Veuillez, monsieur le président, agréer l'assurance de ma considération. Théodore-Joseph. évêque de Namnr.

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1