39e AVIVÉE. 13 Juillet 1879. 6 FRANCS PAR AN. K° 4L72. Dimanche, JOURNAL il) '1 i* U ES ET UE L'A RHO N I) i SSEME N T. L'extrait suivant de l'exposé des motifs, l'appui du projet de loi décrétant de nouveaux travaux publics, fait connaître dans quelles conditions et pour quels motifs le gouverne ment demande la législature l'autorisation de reprendre et de faire parachever le canal de la Lys l'Yperlée et sollicite cette fin un crédit de deux millions de francs. Une société a entrepris la construction d'un canal de la Lys l'Y perlée elle a formé un capital de 3,200,000 fr. par l'émission d'actions de priorité. L'Etat a été autorisé par une loi intervenir dans la dépense par une somme de 2,800,000 fr. jusqu'à concurrence de la quelle il devait lui être délivré des actions de jouissance. De grands éboulements, survenus dans les tranchées ouvrir pour établir le bief de par tage, ont occasionné des dépenses imprévues, et la Société, bout de ressources, s'est trou vée dans la nécessité de suspendre ses tra vaux. Dans la situation où elle se trouve, la Société ne- pourrait se procurer les fonds nécessaires pour terminer ce canal que pour autant que le gouvernement consentît sup porter une partie de la dépense. Dès lors, pour terminer les ouvrages commencés, et qui, dans leur état actuel, rendent improductif un capi tal considérable avancé par des particuliers et par l'Etat, le meilleur parti prendre, paraît être, dit l'exposé des motifs, le suivant: L'Etat ferait exécuter par adjudications publiques, les travaux nécessaires pour ter miner le canal. Ce résultat obtenu, le gouvernement ferait usage du droit qui lui confère l'article 9 de la convention, en date du 23 Juin 1862, de re prendre le canal de la Lys l'Yperlé moyen nant la somme de 3,200,000 fr. Retranchant de cette somme le prix des tra vaux qu'il aura exécutés, pour achever tous les ouvrages, le gouvernement remettrait la Société la différence et l'Etat deviendrait pro priétaire du canal. Le Journal cl' Ypres ne se possède pas de joie. Dans un rêve la suite de quelque bom bance de sacristie, son aimable rédacteur a été transporté l'Hôtel-de-Ville où il a cru entendre des sons discordants. Etait ce l'écho survivant de la fanfare catholique ou du cliquetis des verres et bouteilles Ce qui semble étrange, c'est que ce rêve dure encore il est vrai qu'à certaines gens il faut plus de huit jours pour les dessoûler. LE PROGRES PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQUIR1T EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit Otre adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (I' Juin). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45. 5-57. 6-47. 8-43. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-45. 12-25. 6-50. Langbemarck-Ostende. 7-20. 12-17. 6-15. Langhemarck, le samedi, 5-50. BULLETIN POLITIQUE. La question des tabacs a enfin reçu au Parlement al lemand une solution conforme aux vœux de la majorité clérico-conservatrice. La Chambre impérial a commencé la discussion en troisième lecture du tarif douanier la discussion géné rale a été très vive. Le conseil fédéral accepte les augmentations propo sées par le gouvernement et par les protectionnistes outrance. Les Chambres françaises onr, siégé mercredi. Le Sénat a discuté un projet de loi réglant la nomi nation des membres des commissions administratives des hospices et des bureaux de bienfaisance. La Chambre a adopté en deuxième délibération le projet de loi portant approbation de la convention mo nétaire et de l'arrangement relatif l'exécution de l'article 8 de cette convention signé Paris, le 5 novem bre 1878, entre la France et la Belgique, Grèce, l'Italie et la Suisse. M. Floquet a déposé le rapport sur le pro jet de loi relatif au séjour des Chambres Paris. Ce projet a été mis l'ordre du jour après la loi sur le con seil d'Etat. Malgré les efforts de M. Cairoli, toutes les tentatives de doter l'Italie d'un ministère parlementaire ont échoué jusqu'à présent. En Autriche, la situation commence às'éclaircir, les élections étant presque terminées. Ils ressort de poin tages soigneusement faits que le parti libéral a perdu une cinquantaine de sièges et que les deux grands par tis qui ce disputent le pouvoir seront représentés en force presque égale au nouveau Parlement. Ce qu'il y a de remarquable dans le conflit qui vient d'éclater entre le ministère roumain et les Chambres législatives, c'est ce que ce ne sont plus les conserva teurs, mais bien les libéraux, sur lesquels le gouver nement comptait absolument, qui s'opposent l'éman cipation des Israélites. Il résulte d'une dépêche du Times que le gouverne ment turc est enfin décidé nommer les commissaires chargés d'entamer les négociations pour la rectification des frontières helléniques. Ypres, le 1% Juillet 1879. Malgré le talent incontestable qu'il possédait dans l'art de présenter les chiffres du budget pour les adapter aux exigences de son système finan cier, M. Malou n'a pu dissimuler le déficit que sa gestion a amené dans la situation du trésor. Dans le débat spécial qui a surgi propos du paragraphe du discours du trône relatif l'état de nos finances, M. Malou a dû avouer le déficit il a plaidé, il est vrai, les circonstances atténuantes dans lesquelles la crise que nous traversons a joué le rôle principal; mais si la crise a déprimé les recettes dans certai nes proportions, ils n'est pas juste de lui imputer les fautes qui sont personnelles M. Malou. La crise a agi sur les receltes, l'administration cléricale a agi sur les dépenses. En voyant que les unes croissaient et que les autres diminuaient, le devoir du gouvernement précédent était de prendre des mesures il devait ou bien restreindre les dépen ses ou bien augmenter les recettes. C'est en ne faisant ni l'un ni l'autre qu'il a légué au ministère actuel les difficultés auxquelles celui-ci doit faire face. Non seulement le ministère précédent a fait des dépenses tort et travers, mais il s'est con stamment arrangé de manière donner le change au public. C'est ainsi au lieu de se conformer aux précédents dans l'élaboration du budget des voies et moyens, il a forcé les prévisions des revenues, et cela dans le but de faire croire que les recettes ordinaires étaient suffisantes pour couvrir les dé penses de même nature. Tous ces expédients n'ont pu dissimuler longtemps le véritable étal des cho ses. Déjà en 1871, le cabinet clérical déclarait que le trésor ne pouvait couvrir les dépenses résulter de l'augmentation des pensions militaires, si on ne demandait pas des ressources nouvelles l'aug mentation des centimes additionnels au principal des contributions directes. Et en effet il y avait déjà combler le déficit de 1877, déficit s'élevant fr. 3,860,824-16, et le ministre des finances ne pouvait ignorer que l'exercice |1878 donnerait un résultat moins favorable encore. Le déficit de 1878 s'élève 3,182,934-93. Ce déficitdevait aller en augmentant, sans même qu'oïl ajoutât au budget une seule dépense nouvel le, rien que par le développement des dépenses, dont le principe avait été admis par l'administra tion présédenle; de sorte qu'il est certain qu'après avoir fait le possible et l'impossible pour nier le déficit ou pour le cacher au moyen de chiffres ha bilement groupés, M. Malou, s'il était resté au pouvoir, se serait trouvé dans, la même position que son honorable successeur, avec celle différence que celui-ci est obligé de combler le déficit qui est l'œuvre de M, Malou. C'est l'habitude d'ailleursdes ministères cléricaux. Leur politique étant profon dément antipathique auxpopulations, ilscherchent les amadouer en faisant de grandes dépenses; c'est ce qu'ils appellent la politique d'affaires, politique qui fait ordinairement très mal les affaires du pays. Nous avons donné les chiffres du déficit de 1877 et 1878. Pour l'exercice 1879 le déficit sera de 10,011.733 fr. et pour 1880 de 12,634,326 francs. Cela étant, un gouvernement qui a souci des intérêts du pays doit aviser. Deux alternatives se présentent: Ou bien le gouvernement doit rétablir l'équilibre en revenant sur des dépenses décrétées, en supprimant les unes, en ajournant les autres et en s'abstenant de pourvoir même des nécessités urgentes. Il n'y a pas d'autre remède dans les pays dont les revenus sont épuisés. Mais quand il s'agit

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1