In incident Nouvelles diverses. chaque augmentation d'impôt amène toujours une lièvre de transactions, toujours suivies de mé comptes. On s'approvisionne outre mesure, ou paie souvent des prix trop élevés, tout cela pour trom per le lise. Ainsi en ce moment, et malgré le peu d'éléva tion des droits proposés, les fabricants sont appro visionnés les uns pour un an, les autres pour deux ans et plus, de sorte que le gouvernement ne profitera pas de sitôt du nouveau produit de l'impôt. Donc, on bouleverserait complètement tout un commerce important on irriterait le cultivateur qui verrait pour la première fois l'agent du fisc venir mesurer sa terre on ferait crier comme un brûlé le consommateur qui ne paierait, il est vrai, que quelques centimes de plus, mais qui se lamen terait comme s'il en payait dix fois davantage on donnerait enfin nos adversaires une arme puis sante contre l'opinion libérale, car le fantôme me naçant de la régie apparaîtrait chaque jour dans les colonnes de la sainte presse, où il remplacerait avec avantage le denier du contribuable qui est usé force d'avoir servi, et tout cela pour un impôt qui ne produirait que quelques centaines de mille francs et qui ne les produirait que dans deux ou trois ans Plus nous y pensons, plus il nous semble im possible que la majorité de la Chambre se rallie un pareil système. Ne touchez pas aux enseignes, disait plai samment un homme d'Etat en parlant du bon peuple de France qui laisse modifier la Constitu tion sans sourciller, mais qui fait volontiers une révolution pour les queues de cérises. Nous dirons, nous, en bon wallon, nos législateurs N' touchez pas au toubaque! P.-S. Nous avons écrit cet article hier ce matin, nous lisons dans les journaux de Bruxelles le résumé du discours de M. Malou. L'ancien ministre des finances fait valoir, contre l'impôt sur le tabac, des considérations semblables celles qu'on vient de lire il ajoute qu'il n'y a pas en tous cas urgence voter le projet, puisqu'il n'est applicable que l'an prochain pourquoi ne pas attendre? C'est là un excellent conseil: espérons qu'il sera suivi. Nous n'agissons pas la légère en nous pronon çant contre l'impôt sur le tabac: l'opinion que nous exprimons est celle d'un grand nombre de libéraux de la ville et des campagnes si notre parti n'en gage dans la voie qui doit aboutir nécessairement l'établissement de la régie en Belgique, il com mettra une faute énorme qu'il pourrait payer cher. En tout cas, rien ne presse on peut attendre on peut, on doit se renseigner exactement avant d'agir ne précipitons pas les choses n'allons pas de gaieté de cœur voter, pour une misère de 250,000 francs, un impôt aussi impopulaire. Quoi qu'on dise, il y a moyen de trouver d'autres impôts. M. Malou a parlé de l'établisse ment d'un droit de quittance, d'un droit sur les baux, d'un impôt sur les valeurs mobilières, etc. Quant nous, notre programme se résume en quelques mots Tout, plutôt que l'impôt sur le tabac, fût-ce le rétablissement de l'impôt sur le sel. Voici quelques extraits d'un article infâme qui avait paru dans Y Avenir de Charleroi l'adresse du Roi Léopold C'est en vain que la voix de nos Evêques s'est fait eûtendre! C'est en vain que d'un bout l'autre de la Belgique d'ardentes supplications sont parve nues au pied du trône. Les Rois n'ont donc pas d'entrailles pour que ce long cri d'angoisse poussé par cinq millions de voix chrétiennes n'ait pas été entendu Nous ne savons quelle étrange illusion nous restait, qui nous fait espérer encore. Il nous pa raissait impossible que le fils de Louise-Marie, la Bien-Aimée, fût ce poiut oublieux de sa mère. On dit que la main de Cromwell tremblait quand il signa l'arrêt de mort du roi Charles I1. Sire! votre main n'a-t-elle pas tremblé quand vous avez signé l'arrêt de mort de votre peuple? Sire il a plu Dieu de vous mettre au som met des grandeurs humaines. Mais parce que Vous êtes le plus élevé entre les hommes, Vous êtes aussi le plus près de l'éternelle justice. Sire! Vous avez donc consenti vous faire l'exécuteur des basses-œuvres maçonuiques. Vous avez fait alliance avec vos implacables ennemis, avec ceux qui dans tous les temps et dans tous les pays ont préparé la chute des trônes. Sire! vous avez divisé vos sujets en Guelfes et en Gibelins, en opprimés et en oppresseurs. Sire! C'est ainsi qu'une dynastie perd l'affec tion qu'un peuple lui avait vouée y La Gazette de Charleroi reproduit cette diatribe qui tend, dit-elle avec raison, provoquer des haines sanglantes contre le Roi, et elle ajoute Maintenant nous n'avons plus qu'à attendre qu'il se lève quelque Chatel ou quelque Ravaillac qui réalise la prophétie de Y Avenir Le Roi est plus près que tout autre de l'éternelle justice. La Gazettede Bruxelles, dit de son côté: La liberté de la presse assure-t-elle l'impuni té de pareilles ignominies? C'est affaire la justice d'en décider. Mais, au défaut de la loi, l'opinion publique fera son office en flétrissant, comme ils le méritent, les misérables qui u'ont pas même l'excuse de la sincérité pour atténuer leur infamie. Il y avait encore l'ordre du jour au conseil provincial, plusieurs rapports discuter, mais sur des questions qui n'avaient aucune relation directe avec le budjet de la province. MM. Demulie et Soudan voulaient en entamer la discussion. M. le Gouverneur prend la parole pour faire remarquer que, lorsque la session du conseil pro vincial est prorogée au delà de 15' jours, la loi exige que le conseil s'occupe exclusivement du budget de la province, s'il n'a pas encore été volé. Et cette disposition ne peut être éludée en discutant le budget pendant une demi heure et on reprenant ensuite d'autres questions pour s'occuper du budget la dernière séance. En effet, l'on connaît les habitudes de nos lu mières épiscopales. On ne fait rien les premiers quinze jours et la dernière semaine le budget et les questions les plus importantes sont raflés la vapeur. Aussi MM. Soudan et Demulie jettent-ils de hauts cris ils invoquent les précédents et ce der nier va même jusqu'à attribuer la responsabillité de la situation M. le gouverneur, qui tient des séances de la députation permanente aux heures où devait se réunir la 3me commission. M. le Gouverneur dit qu'il aurait été étonné si une séance se serait passée sans que M. Demulie s'occupât de sa personne. Discutons, dit M. le Gouverneur, les affaires de la province et laissons- là les personnalités. (Adhésion). Si la 3nie com mission n'a pas terminé son rapport, ce n'est pas la faute de l'administration provinciale, mais de ce qu'elle n'avait pas ses appaisements sur les ques tions relatives l'enseignement primaire. Je ne sais si c'est grâce au milieu dans lequel je me suis longtemps trouvé, mais je suis esclave de la loi. Or, l'article 45 de la loi provinciale est formel il dit qu'en cas de prorogation le conseil est tenu de s'occuper exclusivement du budget de la province, avant tout autre objetsi ce budget n'a déjà été voté, Devant le texe formel de la loi, le conseil a bien dû s'incliner, et lever la séance. Il a été décidé que les commissions se réuni raient le lendemain jeudi 10 heures et la conseil midi. Espérons que nos Lumières épiscopales n'oublie ront pas cette leçon. M. John Lemoine, appréciant dans le Jour nal des Débais de la loi Ferry et rappelant que les jésuites, force d'envahissement avaient fini par répéter l'éternel mot la maison est moi ajoute les réflections suivantes en ce qui concerne la situation en France et en Belgique Ce mol, malheureusement cette fois, il l'ont dit trop liant. Ils ont fini par réveiller la société civile qu'ils avaient si bien endormie dans le bercement de leurs façons aimables et de leurs paroles moel leuses, et qui s'est frotté les yeux en voyant qu'elle était peu près mise la porte de sa maison. C'est ce réveil, nous pourrions dire celle révolte du sen timent public qu'exprime la loi actuelle. Nous tenons que toute société, telle qu'elle est constituée, en tout temps et sous toute forme, a le droit inhérent de se défendre et de se proléger. Or, la loi actuelle n'est qu'une loi de défense et de revendication, la reprise de possession de droits qui avaient été tantôt subrepticement et sournoise ment soustraits, tantôt violemment cl audacieuse- mont ravis. On a vu tout récemment que la même évolution s'était produite en Belgique. La loi de 1842, une loi de conciliation et de transaction faite par l'Eglise elle-même et son parti, avait été entiè rement accaparée et pervertie par le clergé, qui pourtant manifestait encore de nouvelles exigences. C'est alors que la société civile s'est révoltée, elle aussi, et le droit constitutionnel a repris sa place usurpée. Êtat-CIvil d'Yphes, du 11 au 18 Juillet 1879. NAISSANCES: Sexe masculin, 5 id. féminin, 6 Total 11. Décès. L'Italie dit que le denier de Saint-Pierre tend donner un meilleur rendement; te premier semestre de cette années produit environ 700,000 fr. de plus que le semestre corres pondant de 1878; toutefois, les encaissements ne pouvant être maintenant aussi considérables que par le passé. Léon XIII est décidé maintenir le système d'économie qu'il a mis en vigueur et consacrer le produit du denier de Saint-Pierre aux écoles et aux œuvres de bienfaisance exclusivement. Cette décision provoque bien de murmures la cour pontiâcale. Une erreur s'est glissée dans l'impression de l'article de Poperinghe que nous avons inséré dans notre n° du 17 Juillet courant. Au lieu de Le programme était des plus attrayants et Y exécution des différents morceaux qui y figu- raient ont été exécidés etc. Il faut lire Le programme était des plus attrayants, et les différents morceaux qui y figuraient ont été exécutés etc. etc. Examen. M. SIBILLE, Hector, de Staden, sorti l'année dernière du Collège Communal de cette ville, vient de passer avec succès, la première épreuve pour le grade de candidat-notaire, devant la faculté de droit de l'université de Gand. Peirsegaele Edmond, 65 ans, négociant, époux de Julie Le- comle St-Nicolas extra-muros. Enfants au dessous de 7 ans: Sexe masculin, l,Sexe féminin, 1, Total 2. Les dépenses personnelles du saint-père, qui s'élevaient auparavant environ 20,000 fr. par mois, sont réduites aujourd'hui 1,500 fr. seulement, y compris les frais de table tous les cadeaux extraordinaires ont été supprimés; la moindre dépense est sérieusement contrôlée, elle n'est même faite que si la nécessité en a été incontestablement démontrée de même toutes les gratifications extraordinaires ont été abolies, en vertu de ce principe qu'il ne convient de faire aucune dépense de luxe lorsqu'on vit sur les contributions volontaires des fidèles.

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 2