6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. M. Lepère, ministre de l'intérieur en France, a enfin expédié aux préfets la circulaire relative aux délibéra tions des conseils généraux, dont on a signalé la publi cation. L'objet de cette communication est de régle menter certains points douteux des rapports entre les préfets, les commissions départementales et les con seils généraux. La circulaire ne renferme aucune allusion aux ques tions politiques qui divisent les esprits. Il y a eu Mercredi conseil des ministres Paris. M. Grévy a signé un décret graciant 65 individus condam nés pour participation l'insurrection communaliste. Le conseil s'est occupé aussi de l'élection de Bordeaux et il aurait résolu, s'il faut en croire la Francede prévenir les électeurs que, M. Blanqui étant inéligible, tous les bulletins son nom seraient annulés au récen- sement des votes. Une nouvelle réunion a eu lieu Jeudi et les ministres ont examiné la question de savoir s'il y aurait lieu d'instituer une fête nationale aux dates du 14 Juillet ou du 21 Septembre. Ensuite les membres du Gouvernement ont quitté la capitale et la plupart d'en tre eux ont pris part aux travaux des conseils géné raux de leurs départements respectifs, qui commence ront Lundi. Le gouvernement prussien a voué une haine implaca ble aux progressistes; un article publié par la Corres pondance provinciale en fait foi. L'organe du minis tère cherche recruter des adhérents la politique du chancelier impérial en faisant entrevoir, assez vague ment, l'éventualité d'un abaissement des impôts directs, mais il se permet d'assimiler complètement aux socia listes et aux révolutionnaires tous les adversaires des lois protectionnistes. Il ressort des informations que la presse anglaise re çoit de Constantinople que le Sultan ne songe plus constituer un ministère homogène. Abdul-Hamid a trouvé mieux désireux de gouverner par lui-même, il a résolu d'appeler dans le conseil de la Couronne des personnages entièrement dévoués sa personne, sans s'inquiéter le moins du monde de leurs opinions le Sultan régnera et gouvernera. Les ministres n'auront qu'à s'arranger entre eux si la machine administrative se détraque, Abdul-Hamid supprimera les rouages qui fonctionnent mal et il s'épargnera, quoi qu'il arrive, les ennuis d'une crise gouvernementale. Le Times nous apprend ce qui s'est passé dans l'en trevue que le ministre des affaires étrangères de Rou manie a eue Vienne avec le comte Andrassy. Le chancelier austro-hongrois aurait déclaré M. Boeres- cu que le gouvernement ne prendrait pas une part active l'intervention européenne dans la question is- raélite, mais qu'il s'associerait aux décisions prises par les autres puissances. Les (roubles de Menin. Correspondance de la Gazette. Menin, 13 Août 1879. Le quartier surnommé Les Baraques, où ont éclaté les troubles, est un faubourg de Menin, le faubourg de Lille, très populeux, faisant l'extrême frontière, et éloigné de 15 minutes de l'Hôtel-de- Ville. Plus de 3,000 ouvriers de Menin travaillent Halluin (frontière), dans les blanchisseries, filatu res, etc. 11 y quelques années, il y avait tous les Dimaoches et les Lundis, des bagarres plus ou moins sérieuses au dit faubourg. C'est l'énergie de la police de Menin qu'on doit d'avoir vu cesser ces troubles hebdomadaires. Dans la journée de Lundi, le commissaire de police de Menin, M. F. Baeghe, avait été prévenu qu'il y aurait des attroupements, le soir, pour empêcher les marchands de pommes de terre, de meurant en France, de reconduire chez eux leurs marchandises achetées Menin. la ferme occu pée par M. J.-B. Dal et la Basse-Cense, située le long du pavé de Menin Mouscron. Le commissaire fit part de ce qui lui avait été confié-, au brigadier de la gendarmerie de Menin. Vers 3 heures, celui-ci envoya aux Baraques deux gendarmes pied. C'est peu après que la bagarre a commencé par une attaque en règle contre une charelte chargée de pommes de terre, dont les gendarmes protégeaient la marche vers Halluin. Un des gendarmes fit savoir son chef que le danger était sérieux et demanda du renfort. Le brigadier sauta en selle et parvint, après des efforts inouïs, traverser une foule de 4,000 ouvriers hostiles. Se rendant compte du danger, le brigadier rentra Menin, bride abattue et pré vint le bourgmestre, M. Van Ackere, de ce qui se passait. Le bourgmestre donna immédiatement tous les ordres nécessaires pour que les pompiers et les troupes de la garnison se rendissent sur les lieux, où lui-même les précéda accompagné de l'échevin, M. Lannoy. La présence des autorités et des pompiers donna réfléchir aux émeutiers; on put dégager la chaus sée. Mais, déjà de graves événements s'étaient passés. Le brigadier de gendarmerie et quatre de ses hommes avaient été assaillis par une grêle de bri ques et de pierres, au point que le chef commanda de faire feu, ordonnant formellement de tirer en l'air, ce qui fût fait. Voyant que les gendarmes tiraient en l'air, la foule revint se moquant d'eux, les insultant et leur jetant des projectiles. Un gendarme reçut dans les reins un pavé et tomba des forcenés se jetèrent sur lui pour l'assommer. Un autre gendarme, voyant le danger que courait son camarade, fil feu et tua un homme bout portant. Il fut son tour assailli et renversé; alors, son camarade, qui était parvenu se relever, fit feu, lui aussi, et atteignit un jeune homme de 17 ans, qui est mort le lende main malin, l'hôpital. Il n'y a eu que deux coups de fusils chaque balle a fait une victime. Il n'y a pas eu trois morts, comme on l'a dit d'abord. Le soir, des colonnes mobiles de pompiers et d'agents de ville furent organisées. A minuit, le calme régnait. Mais il Taillait songer au lendemain. Le bourgmestre requit le commandant de la gendarmerie d'Ypres, qui était Menin Mardi, dès 8 heures du matin. Vers heures, il y avait de nouveaux attrou pements au même endroit que la veille. Mais, grâce aux mesures prises, tout s'est borné quel ques charges par la gendarmerie de Menin, renfor cée par sept hommes venus d'Ypres et de Warnê- ton, en tout douze hommes, commandée par le lieutenant-commandant la gendarmerie d'Ypres. Depuis II heures du matin jusqu'au soir, le parquet de Courtrai, le bourgmestre et le commis saire de police sont restés sur les lieux. Une enquête sérieuse a eu lieu. Voici quelles ont été les causes de cette malheu reuse affaire Des marchands de pommes de terre, demeurant Halluin (France), mais tous Belges, refusent depuis quelques temps de vendre leurs pommes de terre aux ouvriers travaillant Halluin, sous le prétexte qu'ils les vendent plus cher Tourcoing et Roubaix. Aux plaintes des ouvriers, ces marchands répon dent qu'ils n'ont qu'à manger de l'herbe ou de la... De là l'exaspération et la colère des ouvriers. Aujourd'hui, Mercredi, tout paraît calme; mais l'autorité a pris des mesures de précaution, car l'orage grondera tant que durera la récolte des pommes de terre. Tout le monde rend hommage la conduite des autorités, de la police et de la gendarmerie. On se préoccupe beaucoup de ce que sera l'hiver pour le pauvre monde. On craint un renchérisse ment du prix des denrées alimentaires et surtout le manque et la mauvaise qualité des pommes de terre. L'Etat, en décrétant de grands travaux publics, vient dans les limites qui lui sont assignées, au secours des classes ouvrières. Nous espérons que les administrations publiques se préoccuperont des tristes éventualités, qui nous N° 482. Dimanche, 39e ANNÉE. 17 Août 1879. LE PROGRES JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. VIRES ACQUIR1T EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Vpres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixraude, 30. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-23. CHEMIN DE FER. (1' Juin). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 0-20.— 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-35. 12-07. 2-45. 3-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - H-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-45. 12-25. 6-30. Langhemarck-Ostende. 7-20. 12-17. 6-15. Langhcmarck, le samedi, 5-50.

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1