39e AMtE. 31 Août 1879 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. LE PROGRES VIRES AC9UIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Tpres. Ir. 0-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la lignefr. 0-25. BULLETIN POLITIQUE. La mission dont le maréchal deManteuffel vient d'être chargé continue faire l'objet de toutes les préoccupa tions de la presse berlinoise. A l'heure qu'il est, on attribue ce voyage une grande importance politique. Il ne s'agirait pas seulement de présenter au Czar, Varsovie, les hommages affectueux de son oncle, l'em pereur Guillaume; le comte de Manteuffel devait s'effor cer en outre de réconcilier la politique du prince Gort- chakoff avec celle du prince de Bismark.Les divergences de vues qui se sont manifestées entre ces deux grands arbitres de la situation depuis la réunion du congrès de Berlin ont pris depuis quelque temps un caractère assez grave, et l'Europe apprendra avec satisfaction que rien ne sera négligé pour rétablir l'accord entre les deux chanceliers. La Gazette de Cologne affirme qu'un échange très actif de communications télégraphiques a eu lieu ces jours derniers entre le prince de Bismark et le maréchal de Manteuffel. Les discussions de la loi Ferry sont par continuation désastreuses pour le ministère. A en juger par les résul tats obtenus et par la composition des conseils départe mentaux qui ne se sont pas encore prononcés, sur 55 conseils républicains 35 seulement ont émis ou émet tront un vœu favorable l'art. 7. Il convient d'ajouter que déjà 8 conseils républicains se sont séparés sans qu'aucun vœu pour ou contre la loi sur l'enseignement supérieur ait été discuté. On assure que les documents parvenus au Vatican sont différents des informations publiées par les jour naux relativement la réunion des évêques belges Malines. Il se confirme que des instructions conciliantes ont été envoyées aux évêques par le Saint-Siège. Le discours de Tournai restera comme un docu ment hislorique, constatant la sagesse du Roi. Cet appel fait la modération, la concorde, la paix, tombant du haut du trône, sera entendu par tous les bons patriotes, et les libéraux comptent parmi les meilleurs. Ce n'est pas dans leur camp qu'on entendra jamais des voix discordantes alors qu'il s'agit de fêter l'indépendance de la patrie. Puissent les cléricaux limiter ces bons sentiments, puissent- ils reconnaître combien, dans cet heureux deini- siècle, la religion et ses ministres ont été libres et respectés puissent-ils surtout écouter le vœu patriotique du chef de l'Etat et ne plus semer l'ivraie de la discorde, de la haine, de la division sur un sol si propice la culture du bon grain. La proclamation suivante a été affichée dans toutes les communes de l'arrondissement de Tournai Habitants de la ville et de l'arrondissement de Tournai C'est avec bonheur que je viens remplir auprès de vous la mission qui m'a été donnée par le Roi. Sa Majesté, en quittant Tournai hier soir, m'a chargé de vous exprimer ses chaleureux remercîments pour la réception patriotique et enthousiaste qui lui a 0^0 fçtltC En acclamant le Roi avec une si complète unani mité, la population du Tournaisis a donné une nouvelle preuve de son affection et de son inaltérable dévoûmenl pour la dynastie et pour nos libres institutions. Suivant le désir formel exprimé par le Roi, la pré sente proclamation sera publiée et affichée dans toutes les villes et communes de l'arrondissement. Fait l'hôtel-de-ville, le 25 Août 4879. Le bourgmestre de Tournai, Louis CROMBEZ. M. le ministre de l'instruction publique vient d'adresser \IM. les gouverneurs des provinces la circulaire suivante au sujet de la détermination du minimum du traitement des instituteurs: Bruxelles, 21 Août 1879. Monsieur le gouverneur, Aux termes de l'article 22 de la loi du 1' Juillet 1879, le revenu des membres du personnel enseignant des écoles primaires communales ne pourra descendre au- dessous de celui dont ils jouissaient en 1878. Les sommes que les conseils communaux inscrivent aux budjets scolaires, comme représentant la 'partie casuelle du revenu des instituteurs, notamment le produit présumé des rétributions scolaires des élèves payants, sont, paraît-il, d'ordinaire beaucoup inférieu res la réalité. Si donc, pour rétablir le revenu dont les membres du personnel enseignant des écoles primaires ont joui en 1878, on avait uniquement recours aux chiffres des bud gets scolaires, il en résulterait, la plupart du temps, un préjudice assez notable pour les intéressés. En cas de contestation au sujet du revenu des insti tuteurs, ceux-ci devront être admis justifier le mon tant du casuel dont ils ont réellement joui, en 1878, par tous les moyens réguliers en leur pouvoir. Sans vouloir limiter rémunération des pareils moyens, nous citerons, comme exemple de ceux-ci, la produc tion de doubles des quittances des sommes qui ont été payées aux instituteurs: a) du chef de l'instruction gra tuite des enfants pauvres b) pour l'instruction des élèves payants, dans les localités ou les rétributions scolaires sont perçues au profit des communes. Dans les localités où les rétributions des élèves payants sont reçues directement par les instituteurs le montant en sera établi d'après les listes mensuelles de fréquentation de cette catégorie d'enfants. Le ministre de l'instruction publique, P. Van Humbéeck. Les desservants des diverses paroisses de la ville de Namur, M. l'archiprêtre Cousot en tête, vien nent de publier en brochure une Lettre M. le docteur Ronvaux, échevin de l'instruction pu blique, dans laquelle s'étale, en manière de résumé d'une trop longue dissertation, le passage suivant qui dessine nettement le double jeu du clergé en général Les écoles communales dirigées par vous,Monsieur, deviennent des école s neutres, et nous sommes obligés de développer en notre ville les écoles libres où la foi de nos enfants soit en sûreté. Si, par malheurcar ce serait un malheur Venseignement religieux se continue chez vous, il n'y sera donné que dans des conditions qui le feront mésestimer par les élèves. Sans mission sans direction sans contrôle de l'autorité ecclésiastique, quelle que soit l'habileté de vos maîtresleur enseignement religieux n'offrira plus aucune garantie aux parents catholiques. Ces messieurs, comme on le voit, admettent que les écoles publiques seront neutres sous le nou veau régime, c'est-à-dire non hostiles aucun culte, et ils repoussent ce régime sous une Consti tution qui fait l'Etat uue loi de la neutralité en* plaçant tous les cultes sur le même pied d'égalité! De plus ils se disent obligés de développer les écoles libres pour y donne r l'enseignement reli gieux, comme si la neutralité de l'école publique n'était pas assurée précisément en vue de leur laisser la faculté d'y donner eux-mêmes ledit enseignement. Repoussant cette facultéils considéreraient comme un malheur qu'à défaut d'eux des laïques continuassent donner dans les écoles pu bliques l'enseignement religieux, sous prétexte qu'il n'offrirait aucune garantie. Conclusion le clergé refuse de donner rensei gnement religieux et ne veut pas qu'on le donne pour lui bien plus, il considère celte dernière éventualité comme un malheur! Pourquoi Parce que le clergé veut avoir le monopole de l'enseignement et attirer tous les enfants catholiques dans ses propres écoles. Affaire de conscience, dira-t-on. Et de boutique aussi, si l'on considère que les habiles financiers chargés d'indiquer les moyens d'organiser l'enseignement confessionnel ont exprimé l'avis, dans une lettre publique, que les écoles catholiques doivent être des propriétés de rapport comme les autres, qu'il faut par conséquent leur enlever le caractère de non-valeur» et ne point bâtir fonds perdus.» Les pauvres d'esprit eux-mêmes finiront par voir clair dans ce double jeu qui consiste inter dire les écoles publiques, afin d'achalander les autres! (Etoile). Les funérailles de M. de Montpellier ont eu lieu Jeudi matin au milieu d'up grand concours de monde. Le cardinal archevêque de Malines y assistait, ainsi que MM. Doutreloux, évêque. de Liège Gravez, evêque de Namur de Battice, coadjuleur de l'évêque de Gand, et un évêque missionnaire de l'ordre des Carmes. Des troupes de la garnison ont escorté le convoi funèbre. A Saint-PauIau milieu du transept, une immense couronne était appendue la voûte de larges draperies noires et vio lettes s'en échappaient pour se rattacher aux quatre colonnes du chœur et de la grande nef; elles portaient les armoiries du défunt prélat. Ce catafalque, entouré de quelques bouquets de lumière, a la forme d'un édifice ou d'une grande châsse gothique dans le style de l'église; c'est entre ces arceaux, tendus d'étoffes de deuil, qu'étaient déposés, avec les insignes de l'épiscopat, les restes mortels du vénéré défunt décoration simple, austère, mais majestueuse et d'un grand effet. Derrière le catafalque le chœur disparaissait sous les tentures aux couleurs de deuil et de l'épiscopat; droite se trouvait le trône d'où son Em. le cardinal archevêque présidait la cérémonie. Le corps a été déposé provisoirement dans une des salles des cloîtres Saint-Paul. On écrit d'Ostende, 29 Août Je viens de voir notre honorable bourgmestre qui est parfaitement remis de son indisposition passagère. La population et la société étrangère ont pris un vif intérêt la sauté de notre premier magistral qui l'on doit une excellente administration et le succès des embellissements de la ville. La nouvelle du Figaroreproduite par le Ttmes, a causé ici une grande indignatiou. Jamais l'état sanitaire n'a été meilleur et jamais, de mémoire d'Oslendais, le nombre des étrangers n'a été aussi considérable. Le kursaal avait fait, au 15 de ce mois, 20,000 fr.de recettes de plus que l'année dernière pareille époque, mal gré le mauvais temps du mois de juillet. Après le 31 août commencera une nouvelle période qui nous amène d'ordinaire des hommes d'Etat célébrés. Déjà M. Tisza est arrivé de Pesth en passant par Vienne. Les appar tements de M. le comte Andrassy sont, dil-oa, retenus. Je ne terminerai pas sans vous parler des excellents con certs organisés et dirigés par M. Périer avec succès parmi lea connaisseurs.

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1