N° 488. Dimanche, 39e ATHÉE. 7 Septembre 1879. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'ÏIMIËS ET UK L'ARRONDISSEMENT. Le Journald Ypres est côté de la question; il adresse la nomination de M. De Deyne le même reproche que nous faisions valoir contre la nomination des principaux des collèges épis- copaux aux fonctions d'inspecteurs ecclésiasti ques. Combien de fois, dit-il, n'avons-nous pas vu le Progrès reprocher l'autorité ec- clésiastique de nommer comme inspecteurs MM. les principaux des collèges épiscopaux. Le journal libéral accusait Mgr l'Evêque d'a- gir de la sorte, afin d'amener dans ses col- léges les élèves des écoles communales. En effet, nous avons souvent reproché Mgr d'avoir fait de l'inspection ecclésiastique une affaire de boutique, en mettant les prin cipaux des collèges ecclésiastiques même de recruter dans toutes les écoles primaires des élèves en faveur des établissements qu'ils di- rigaient ils usaient pour cela de l'autorité que leur donnaient leurs fontions d'inspecteur et abusaient ainsi de ces fonctions dans un intérêt de boutique. Mais quelque chose de Eareil est-il craindre de la part de M. De leyne D'abord, il n'a jamais été question, croyons-nous, que M. De Deyne resterait la fois inspecteur cantonnai etdirecteur de l'Ecole Primaire. Cette hypothèse n'existe que dans l'imagination du Journal d Yprès, qui se l'est forgée pour trouver matière critique, car dans notre opinion M. De Deyne cessera bien évidemment d'être directeur de l'Ecole Pri maire d'Ypres. Mais, quand il en serait au trement, il n'y aurait certes pas craindre que l'on recrutât dans les écoles rurales pour la looye, et quand même M. l'inspecteur s'avise rait de raccoler au dehors des élèves pour l'établissement, qu'il continuerait diriger, l'Administration Communale, nous en som mes convaincus, s'opposerait leur admission, car il ne saurait entrer dans ses intentions que la Looye, qui est déjà insuffisante pour les besoins de la villeKelle compte déjà 600 élèves), servit encore pourvoir aux besoins de nos campagnes celies-ci ont du reste leurs écoles et il ne saurait y avoir entre celles-ci et la Looye aucune concurrence, ni aucune affaire de boutique. La comparaison du Journal cL Ypres manque donc absolument de base et prouve que cet ho norable organe du cléricalisme necrit que pour les nigauds et les imbéciles. A Ypres même et surtout dans la banlieue le clergé assiège les parents de ses importu- nités pour faire déserter les écoles officielles il faut qu'il obéisse un ordre formel, car il doit être convaincu que c'est peine perdue et que ses abscisions ne produiront aucun ré sultat. Nous ne croyons pas que sur les onze cents élèves qui fréquentent nos écoles communales, on parvienne en retirer vingt et les démar ches que fait en ce moment le clergé, ne servi ront qu'à prouver une fois de plus son impuis sance et son impopularité. Le Journal d'Ypres regrette profondément que M. Grilliaert ne soit pas renommé comme inspecteur cantonal. Ce regret s'explique chez nos cléricaux dont le ci-devant inspecteur était le très-humble serviteur. Mais d'un autre côté, ce regret nous étonne, car il implique qu'aux yeux du clergé, M. Grilliaert eut pu accepter le renouvellement de son mandat et prêter son concours lexé- cution de la loi de malheur, sans encourir la peine de l'excommunication ou tout au moins le refus d'absolution. M. Grilliaert doit savoir gré au gouverne ment de l'avoir tiré d'embarras. En remplis sant loyalement ses fonctions, il devait trahir ceux qui le patronnent. Le Journal d'Ypres espérait-il peut-être de trouver en lui un rap porteur et un traître envers le gouvernement En même temps que le Journal d'Ypres exhale ses regrets, il relève ce qu'il appelle une contradiction de notre part. Nous avons critiqué juste titre la nomination des prin cipaux des collèges épiscopaux comme inspec teurs ecclésiastiques .D'après le pieux Journal, la nomination, en qualité d'inspecteur, de M. De Deyne, directeur de l'école communale, démontre le non fondement de ces critiques. Ce rapprochement prouve tout simplement que les rédacteurs du Journal d Ypres n'ont lu que l'article 4 de la nouvelle loi, puisqu'il résulte l'évidence des diverses dispositions de cette loi que les fonctions d'inspecteur et de directeur d'une école communale ne peuvent pas être cumulées et, en fait, le conseil com munal a déjà nommé un successeur M. De Deyne. LE PROGRES PARAISSAIT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VII!ES AC0IJIRIT F.L'NDO. ABONNEMENT l'Ai! AN: Pour l'an ouilisseinenl udmiiiislratif ri judiciaire «FTpreS. Ir. (i-00 Idem Pour le restant du pays7-<H) Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. BULLETIN POLITIQUE. Peu de nouvelles de France. Tous les journaux républicains se félicitent avec raison de la façon toul fait heureuse dont s'est opérée la rentrée, dans leurs loyers, hélas trop souvent vides et abandonnés, des déportés parisiens tous consta tent l'apaisement qui paraît s'être produit dans l'esprit de la plupart, leur intention de répudier tout jamais les moyens révolutionnaires et de tra vailler courageusement gagner leur vie. Le gouvernement qui se montrait si empressé demander aux conseils généraux leur avis sur l'art. 7 des lois Ferry, ne veut point que les conseils d'arrondissement émettent la même consultation. Une circulaire du ministre de l'intérieur rappelle ces assemblées cantonales qu'il leur est détendu d'émettre des vœux politiques. La presse allemande fait de nombreux commen taires sur l'entrevue d'Alexaudrowo. La Gazette d'Augsbourg consacre une étude rétrospective l'alliance des trois empereurs, désormais enterrée et dit ce sujet J| fut u» temps où ne pas croire la vertu de ce mot passait, dans les cercles officiels d'Allemagne, de Russie et d'Autriche, pour une opinion hérétique et démo cratique en Allemagne, celait même devenu un délit justiciable des tribunaux et cependant celle prétendue alliance doit être comptée sans contredit parmi les fantaisies éphémères, quoique très effica ces pendant le temps de leur durée, des dix der nières années. Un mouvement dans les préfectures et sous- préfectures vient d'avoir lieu. Le Journal des Débats constate qu'il s'est fait exclusivement par voie hiérarchique et le signale comn.e caractéri sant très nettement l'entrée définitive de l'admi nistration républicaine dansla>oie de l'avancement normal et régulier. Dans les plus petits pays on se rend parfaitement compte qu'il y a absolue nécessité réfréner la prétention qu'affiche le clergé de vouloir discuter les actes de l'autorité civile, qu'il faut mettre un terme de l'habitude qu'il a contractée de le faire sous le couvert de la religion. Dans le grand-duché de|Luxembourg,la Chambre a revisé le Code pénal et y a introduit une dispo sition qui punit de huit jours trois mois de prison et d'une amende de 26 200 fr. les prêtres qui, dans des discours prouoncés ou par des écrits lus dans l'exercice de leurs fonctions et en assemblée publique, ou par un écrit contenant des instruc tions pastorales, en quelque forme que ce soit, auront fait la critique ou censure du gouverne- raenl. d'une loi, d'un arrêté royal grand-ducal ou de toul autre acte de l'autorité publique. Là aussi l'épiscopal a prétendu protester contre la nouvelle mesure soumise par le gouvernement aux délibérations dp la Chambre une lettre de Mgr Adamès, évèque de Luxembourg, s'élève avec violence contre l'article introduit dans le Code pénal le président du conseil, ministre d'Etat, a daigné répondre l'évêque par une lettre dans laquelle il affirme et maintient les droits de l'Etat et définit les limites dans lesquelles le pouvoir ecclésiastique peut critiquer les actes du gouver nement. Une dépêche «lu Caire, en date du 4, annonce aujourd'hui qu'un décret du khédive a nommé MM. Baring et Blignières, contrôleurs des finances. Un différend a surgi entre les commissaires grecs et turcs au sujet de la rectification des frontières grecques une dépèche de Constantinople apprend que la rupture des négociations est imminente. Ypres, le O Septembre I8Î9. i ii rrn Nous apprenons, de source certaine, que des suppléments de traitement sont accordés, sur les fonds de l'Etat, aux instituteurs qui cumulaient les fonctions de sacristain.

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1