No 489. Jeudi, 11 Septembre 1879 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL MA PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 39e ANNÉE. PARAISSANT LE .IEUUI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. De même que les jouis précédents, les journaux ministériels de Vienne el de Berlin se livrent d'interminables discussions sur les conséquences probables de l'entrevue d'Alexandrowo. A en juger par le langage des feuilles autorisées de la premiè re des ces villes, les appréhensions que cette en trevu avait fait naître sont la veille de se calmer. Le Fremdenblatt publie ce sujet un article qui sera accueilli partout comme un indice rassurant. Il s'attache prouver que l'amitié des deux Empe reurs ne saurait impliquer aucune mesure dirigée contre l'Aulriche-Hongrie, que le rapprochement qui vient de s'opérer Alexandrowo ne saurait lé ser les intérêts de l'empereur François-Joseph. La Revue du Lundi dil que l'on s'efforce, dans les cercles diplomaliques russes, de trouver les moyens d'amener une réconciliation entre les deux chanceliers et même une entrevue entre les deux hommes d'Etat. Cette dernière éventualité a été disculée dans l'entourage des deux empereurs, Alexandrowo, et l'on a fait ressortir qu'une entre vue des deux chanceliers serait le complément né cessaire de celle des deux empereurs et achèverait de tranquilliser l'opinion publique des deux pays voisins. Dans une lettre adressée l'Empereur d'Allema gne, le Pape résume les résultats des dernières né gociations et suggère l'idée que l'exercice direct du droit de clémence par l'Empereur est le seul moyen de rétablir l'harmonie entre l'Etat et l'Eglise. M. de Bismark aurait connu et approuvé au préalable cette démarche du Pape. Le chancelier de l'empire d'Allemagne arrivera Berlin dans une dizaine de jours, mais il passera quelques semaines encore avant qu'il ne reprenne les rênes de l'administration. Après les élections législatives, le prince retourna Varzin. D'ici peu, il sera appelé, selon toutes les apparences, don ner un successeur M. Leonhardt, ministre de la justice en Prusse, qui vient de donner sa démission pour des motifs que l'on ignore. Il ne serait pas impossible que l'ancien ministre des cultes, le doc teur Falk, fût appelé recueillir sa succession. Les craintes relativement au sort de l'ambassade anglaise accréditée auprès de Yakoubkhan se sont malheureusement réalisées. l'Europe apprendra avec une vive émotion que le brave major Cava- gnari a été massacré par les émeuliers après leur avoir opposé une résistance énergique. Cette cata strophe inspire aux journaux de Londres d'nmèrjes réflexions et la plupart d'entre eux demandent qu'un châtiment terrible soit infligé aux assassins. Le Daily News s'écrie que l'Angleterre a été prises dans un guêpier; réflexion parfaitement ex acte, mais.qui a le grand tort de n'être pas venue son heure. Pour le Standard, le grand coupable est la Russie, qui aurait fomenté l'insurrection par ses émissaires. Après l'affolement du premier moment, ces accusations seront probablement reti rées. Il n'y a pas en douter, la catastrophe de Ca boul va fournir aux libéraux anglais, dans In lutte électorale, un puissant argument contre la politique étrangère du cabinet Beaconsfield. Le gouverne ment ne l'ignore pas. et un discours prononcé par sir Stafford Northcotc Exester porte l'empreinte de ses appréhensions. Le ministre s'est efforcé de calmer les esprits et il a annoncé que les troupes anglaises étaient sur te point d'entrer Caboul. Les troupes autrichiennes ont dû entrer avant- hier dans le district de Novi-Bazar. Celte expédi tion, on ne peut pour ainsi dire l'affirmer, ne verra pas se renouveler Ic9 catastrophes qui ont marqué l'entrée des régiments impériaux en Bosnie. Un accord est intervenu entre l'Autriche et la Porte et un commissaire ottoman accompagnera le corps ex péditionnaire. Si des velléités d'opposition se pro duisaient, la Porte serait obligée, dans l'intérêt de sa dignité, de prêter main-forte aux troupes autri chiennes. Toutes les autorités ont été requises de faciliter les opérations des régiments qui occupe- le Sandjak. Nos forcenés ultramontains n'ont pas assez de leur presse pour insulter et outrager le souverain, le gouvernement et les institutions; ces excellents patriotes travaillent aussi pour l'exportation des correspondances qui sont de véritables tissus de mensonges, de lâchetés et d'infamies, sont adres sées par eux certaines feuilles pieuses de l'étran ger quelque répugnance qu'on éprouve en pré sence de ces indignités, il est bon d'en donner de temps autre un échantillon, ne fût-ce que pour montrer quel degré de fanatisme haineux et de rage antinationale nos fous furieux en sont arrivés. Ce qu'on va lire est extrait d'une lettre adressée de Bruxelles YUnion de Paris, l'organe de M. de Chambord La conduite maladroite de la droite parlemen taire, qui a voté le subside réclamé pour les fêtes de 1880, et l'attitude plus malheureuse encore de nos catholiques de cour qui n'ont point voulu se retirer de la commission organisatrice des fêtes, confirment malheureusement dans l'esprit du roi l'idée de l'injustice des motifs qui guident les abstentionnistes. On ne veut point comprendre, au palais, qu'il sied mal de faire appel la modération, quand la royauté a autorisé la présentation, le vote el la promulgation d'une loi impie et anti-constitution nelle, qu'une intervention quelconque de sa part devait écarter. Chaque jour paraissent des arrêtés royaux expulsant des prêtres allemands inoffensifs, falsifiant les testaments, révoquant des fonction naires dont la conduite est irréprochable; et puis, pieusement, humblement, on vient nous demander de venir, battus el contents, danser ou bord de la fosse ouverte où doivent s'engloutir les conquêtes de 1830. Nous avons fait la révolution contre un roi despote, contre un gouvernement protestant, hai neux. intéressé, qui nous traitait en parias corvéa bles merci. Au point de vue purement matériel, la révolution belge était une erreur, chacun le savait. Aujourd'hui on nous ramène au régime que nous avons chassé, la persécution religieuse, aux tracasseries administratives, au gouvernement par arrêtés royaux: on nous donne la liberté comme en Russie!... Et puis l'on nous convie jouer sur le théâtre la comédie de l'union au grand bénéfice des cabaretiers socialistes de Bruxelles. Ce que l'on veut, ce que l'on désire, c'est que l'Europe entière, en apprenant la splendeur de nos fêtes, l'enthou siasme délirant de nos crosses en l'air, répète l'envi ce refrain qui n'est plus qu'un mensonge Nous voulons la liberté comme en Belgique. C'est ce que nous ne voulons pas. Nous vou lons que la représentation manque, que la féerie de la paix, de l'union, soit une ignoble comédie. Nous voulons que l'ou ne voit sur les planches que les traîtres d'aujourd'hui, menteurs leurs ser ments de 1830, alliés aux traîtres d'hier, aux con spirateurs de cette époque. Nous voulons qu'au dernier acte on les voie tous gras, repus, enrichis, enrubanés, donnant l'accolade fraternelle aux traî tres du lendemain, aux républicains socialistes. Notre désir est que l'Europe, spectatrice de l'apothéose, puisse écrire le tableau Fête de traîtres. Si quelques-uns de nos amis, amateurs de la gloire des tréteaux, acceptent un rôledansla pièce, nous les plaignons de tout cœur toute comédie suppose une dupe, c'est le rôle qui leur est réser vé, c'est celui dont nous ne voulons pas. Si l'on veut la paix, qu'on nous donne des gages. Sans gages point de paix possible. Nous dirons avec la Chronique et avec YEcono- wtVqu'il estinutiledecommentcr de pareilles ordu res; il suffit de les signaler; le public se chargera d'apprécier. Bornons-nous une seule remarque: ces igno minies sans nom s'adressent aux catholiques autant qu'aux libéraux; parmi les «amateurs de la gloire des tréteaux, figurent M. Malou, M. Visart, la plu part des membres de la droite et jusqu'à M. l'abbé de Haernc que sa soutane et ses cinquante années LE PROGRÈS VIBES ACQUIÏtlT EUNDO ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-23. CHEMIN DE FER. Juin). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. G-47. Poperinghe. 0-20. 9-07. 9-S5. 12-07. 2-43. 3-57. 6-47. 8-43. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - M-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-io. 12-25. 6-30. Langhemarck-Oslrnde. 7-20. 12-17. 6-15. I anghemarck, le samedi, 5-30.

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1