Les résolutions des évêques.
Les jésuites.
Où s'arrêtera la persécution libérale
In Hôtel de ville louer.
A. J. GEBMAIV.
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de préirise ne mettent pas l'abri des injures des
bachi-bouzouks ullramontains.
M. le Ministre de l'instruction publique vient
d'adresser aux élèves instituteurs des écoles nor
males adoptées la circulaire suivante
Monsieur,
M. le directeur de l'école normale devient de
me faire connaître qu'il renonce l'adoption de son éta
blissement et, par suite, préparer des instituteurs
pour les écoles primaires publiques.
A partir du 1 Oct. prochain, les élèves instituteurs
qui continueront fréquenter cet établissement ne re
cevront plus de bourses d'études de l'Etat, de la pro
vince et des communes, et ne seront plus admis se
présenter l'examen pour l'obtention du diplôme exigé
îles instituteurs communaux.
Le gouvernement pris des mesures pour ouvrir,
dès le mois d'octobre, de nouvelles écoles normales de
l'Etat où l'on pourra recevoir tous les élèves instituteurs
régulièrement admis dans les écoles normales agréées
qui ont renoncé l'adoption. Je vous prie, en consé-
uence, de me faire connaître sans retard si vous êtes
isposé continuer vos études dans l'un des établisse
ments de l'Etat. Dans l'affirmative, vous voudrez bien
me renvoyer l'engagement ci-joint, revêtu de votre
signature et de celle de votre père ou de votre tuteur.
Je vous ferai connaître ultérieurement le nom de
l'établissement où vous serez reçu.
Pour le ministre de l'instruction publique,
Le Directeur général,
Voici la teneur de l'engagement transmis aux
élèves instituteurs
Le soussigné, actuellement élève l'école normale
dedéclare vouloir suivre, partir de l'année
scolaire 1879-1880, les cours d'un établissement normal
frimaire de l'état, désigner par M. le Ministre de
Instruction publique.
Il déclare renouveler l'engagement qu'il a pris
lors de son admission l'école normale dede
se mettre la disposition du Gouvernement pendant
cinq ans, partir ae sa sortie de l'école normale, pour
exercer les fonctions d'instituteur, de sous-instituteur
ou d'assistant dans un établissement d'instruction pu
blique.
- A. le. Août 1879.
Signature
Le soussigné autorise son fils (ou son pupille)
prendre l'engagement ci-dessus.
(Signature du père ou du tuteur)
La même circulaire et le même engagement ont
été adressés aux élèves institutrices.
On connaît les résolutions prises par les évêques
pour combattre la nouvelle loi scolaire. La Gazette
de Bruxelles les a publiées; le Précurseur les a
confirmées, et aucun journal catholique ne les a
démenties d'une manière catégorique. Seul, le
Bulletin des écoles catholiques cherché, par une
équivoque, a détruire le mauvais effet produit par
les révélations de la Gazetteet induire le public
en erreur.
D'après ce journal, il était inexact de dire que
tous les instituteurs et institutrices officiels seraient
privés de l'absolution et des sacrements, et il était
inexact encore de dire que des instructions dans
ce sens avaient été envoyés aux membres du cler
gé-
Ce même journal annonce aujourd'hui que les
évêques se sont réunis pour arrêter les instruc
tions au clergé. «Noustenons de la meilleure sour
ce, ajoute-t-il, que ces instructions paraîtront sous
peu d j jours.
Nous ne savons, dit La Flandre Libéralece
que contiendront ces instructions, destinées être
publiées mais ce qui est incontestable, c'est que
les résolutions dénoncées par la Gazette ont été
prises, et que, sans être publiées, elles sont dès
maintenant transmises aux curés. Nous en étions
avertis, avant même que la Gazette les eut pu
bliées, et nous pouvons y ajouter ce détail resté
inédit jusqu'aujourd'hui et que les équivoques du
Bulletin des écoles catholiques sont venus confir
mer. Ce journal, en effet, s'est empressé de dire
qu'il n'était pas vrai que tous les instituteurs tom
beraient sous le coup de l'excommunication. Effec
tivement, il est certaines catégories, d'entre eux
qui ne seront pas frappées. Entre autres -- et ceci,
il faut l'avouer, est charmant -- ceux qui sont
près d'atteindre, l'âge de la pension A ceux-là on
accordera l'absolution et on leur permettra de con
tinuer pendant un an ou deux leurs fonctions
Si, en effet, on ne leur permettait pas, les ca
tholiques seraient dans la nécessité de payer eux-
mêmes la pension que l'instituteur perdrait, sans
pouvoir réclamer de celui-ci aucun service réel
pour leur cause. Le but du clergé est non-seule
ment de jeter le discrédit sur l'école en notant pu
bliquement l'instituteur comme hérétique, comme
retranché de l'Eglise; il est encore de recruter son
personnel lui, pour ses écoles. Forcer les institu
teurs quitter les écoles de l'Etat, pour rentrer
dans les écoles du clergé c'est faire d'une pierre
deux coups
Que tel soit le but du clergé, et que des instruc
tions dans ce sens, conformes ce qu'en a dit la
Gazette, aient été transmises au clergé, c'est ce
qui n'est pas contestable. Nous en avons pour preu
ve, beaucoup mieux que les révélations des inté
ressés, ou pour mieux dire, de victimes elles-mê
mes, qui déjà sont frappées et auxquelles on ne
dissimule nullement pour quels motifs ni en
vertu de quels ordres on les -frappe. Dans le
Luxembourg, plusieurs instituteurs ont été avertis
par leur curé que s'ils restaient attachés aux
écoles officielles, ils ne pourraient recevoir l'abso
lution, ni se présenter communion. Aujourd'hui,
nous recevons d'un instituteur de nos Flandres une
lettre qui nous signale une mesure identique prise
son égard.
J'ai l'honneur de vous informer, écrit cet insti
tuteur, que M. le curé de ma paroisse vient de
m'annoncer que sur tordre formel de Mon
seigneur l'évêquede Gandil m'est défendu dans
la suite de m'approcher encore des Saints Sacre
ments, si dans le courant du mois de septembre
je ne quitte renseignement officiel.
11 sera difficile après cela, nous semble-t-il. de
contester encore la réalité des intructions, prises
par les évêques et transmises par eux aux curés
de leur diocèse.
Faire encore l'apologie des jésuites après les
rudes coups qu'ils viennent de recevoir, n'est certes
pas chose facile. C'est ce que tentent pourtant nos
cléricaux en évoquant quelques extraits d'un soi-
disant discours du roi Henri IV, ce prince même
qui non encore éclairé par l'attentat de Jean Chatel,
paya de sa vie un excès de confiance dans celte
secte que ses parlements avaient mieux jugé.
Faire l'apologie des jésuites au moment même
où M. Paul Bert vient de les convaincre d'impos
ture, c'est plus que de l'audace c'est de l'effronte
rie; c'est méconnaître les leçons de l'histoire.
L'histoire, c'est ce que les feuilles catholiques
oublient souveut qu'on nous permette de la leur
rappeler!
11 n'est pas d'institution dont la fortune ait subi
des vicissitudes plus nombreuses et plus uniformes
dans leur variété que l'ordre fondé par Ignace de
Loyola. Tour tour protégé, dissous, puis rétabli
par les papes; toléré, proscrit, puis rappelé par les
rois, son histoire, si compliquée en apparence,
pourrait se réduire deux faits qui s'y reprodui
sent sans cesse, le bannissement et le rappel, le
rappel et le bannissement.
Depuis leur établissement en France (S juillet
1561), les jésuites prêchaient de vive voix et dans
leurs livres la doctrine du régicide: Jean Châtel,
leur élève, voulut passer de la théorie la pratique.
Les maîtres furent enveloppés dans la punition du
disciple. Un arrêt du parlement de Paris, un édit
d'Henri IV les bannirent jamais du royaume:
une pyramide s'éleva pour éterniser la mémoire du
crime et du châtiment.
Mais rien n'est impossible l'intrigue et la
ruse. Avant dix ans tout avait disparu, l'arrêt,
l'édit et même la pyramide. Il a plus: la sentence
de bannissement n'avait jamais reçu son exécution
qu'à moitié. Les parlements de Bordeaux et d,.
Toulouse ne joignirent pas leurs voix celle des
parlements de Paris, de Dijon et de Boueu de
sorte que jusqu'à leur rappel les jésuites restèrent
cantonnés dans le Languedoc et dans la Guienne.
C'était peu de chose leurs yeux s'ils ne reve
naient Paris, ils n'oublièrent aucun moyen pour
s'en faire ouvrir les portes; négociations, promes
ses, flatteries, impostures, menaces, tout fut mis
eu œuvre. Ils se firent des appuis parmi les cour
tisans: ils gagnèrent un homme vil, appelé Fou-
quet de La Varenne, que le bon Henri IV em
ployait d'autres affaires qu'à celles de l'Etat.
Henri IV avait peur des jésuites. Il en convint
franchement dans le conseil et Sully, qui com
battit fortement son opinion, a pris soin de trans
mettre les paroles du monarque: De deux choses
l'une, disait-il: il faut les rétablir simplement,
restituer leur réputation flétrie et mettre
l'épreuve la sincérité de leurs belles promesses
ou bien il faut les rejeter entièrement, accroître
contre eux toutes les rigueurs, afin qu'ils u'ap-
procheut jamais de mes états, ni de ma personne.
Dans ce cas, je les réduis au désespoir; et ne
pourront-ils pas dans cet état de désespoir,
attenter ma vie? ce qui me la rendrait si
misérable et langoureuse, demeurant toujours
ainsi dans les défiances d'être empoisonné ou
bien assassiné (car ces gens ont des intelligen-
ces et correspondances partout, et dextérité
disposer les esprits selon ce qui leur plait),
qu'il me vaudrait mieux être déjà mort, étant en
cela de l'opinion de César, que la mort la plus
douce est la moins prévue et attendue. (Econo
mies Royales de Sully, t. III, chap. xxx.)
Ces craintes si naïvement exprimées avait fait
une impression trop vive sur l'âme du roi, pour
qu'il put en triompher. Dans le mois de septembre
1603, il laissa échapper l'édit de rappel. Les jésui
tes revinrent plus puissants qu'ils n'étaient partis:
de toutes les conditions qu'on mit leur retour, ils,
n'en observèrent qu'une seule, celle qui les obli
geait tenir constamment la cour un des leurs
pour répondre des actions de la compagnie et servir
d'otage. Cet otage ne tarda pas devenir le prédi
cateur et le confesseur des rois.
Longtemps le Parlement refusa d'enregistrer l'édit
qui rappelait les jésuites il s'était prononcé avec
la même énergie contre leur établissement: comme
alors, il fallut céder. Le roi croyait avoir racheté
sa vie, le poignard de Ravaillac l'attendait!
Pour épargner l'ennui d'avoir dépenser
beaucoup d'argent pour la construction de leurs
écoles, un bon nombre de cléricaux avaient ima
giné d'installer leur enseignement dans les locaux
appartenant des fabriques d'église.
C'était ingénieux et économique, comme on
voit.
Eh bien! Domitien Bara s'y est opposé et, dans
une circulaire qu'il vient d'adresser aux gouverneurs
de province, il déclare qu'il ne permetlra pas aux
fabriques d'église d'affecter Ipurs propriétés
d'autres usages que ceux autorisés par la loi.
La presse cléricale signale cette circulaire l'in
dignation publique: il y a de quoi.
(Avenir des Flandres).
Lundi prochain, 15 Septembre, notre honorable
gouverneur, M. Heyvaert, fera sa visite officielle
la ville de Mcnin.
A celte occasion, les Meninois se préparent
donner de belles fêtes.
C'est Laroche que celte adjudication probable
ment inouïe en Belgique, vient d'être résolue.Dans
l'une de ses dernières séances, le conseil commu
nal a décidé, par cinq voix contre trois et une al)-