i N0 490. Dimanche, 39e anhêe. 14 Septembre 1879. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSE SIEN T. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Nos cléricaux ne savent de quel bois faire llêche... Nous apprenons qu'ils viennent d'en rôler plusieurs instituteurs qui avaient été pen sionnés, non pas raison du nombre de leurs années de service, mais bien cause de 'pré tendues infirmités contractées dans leurs fonctions et qui les rendaient soi-disant im propres continuer leur profession or, ces instituteurs fournissent aujourd'hui la preuve que les infirmités, dont ils ont prétexté, n'ont été qu'une épouvantable carotte et qu'ils sont encore très aptes exercer leur profession. Il f aura donc examiner s'il n'y a pas lieu de es déchoir de leur pension, sauf eux se faire admettre de nouveau dans l'enseignement officiel. Il serait juste, nous semble-t-il, de ne pas leur continuer une pension qui n'a été acquise que par la fraude et la tromperie. Il ne faut pas que nous soyons dupes. Jadis toutes les écoles étaient mixtes elles étaient fréquentées par les enfants des deux sexes, sans qu'il en résultat aucun inconvénient sérieux mais il y a vingt cinq ans le clergé réclama la séparation complète des sexes, sous prétexte de moralité, mais en réalité pour at tirer dans leurs écoles de nonnettes, toutes les élèves payantes, qui généralement avaient continué fréquenter lés écoles communales. Eh bien ce qui était alors défendu au nom de la moralité, le clergé le pratique aujour d'hui,affaire de boutique. Partout, en effet, nous voyons le clergé ériger des écoles pour les deux sexes. Or, pourquoi ne fe rions-nous pas de même et pourquoi partout où on n'a pas pour le moment, les moyens d'organiser une école distincte pour les filles, n'admettrait-on pas celles-ci l'école des gar çons comme cela se pratiquait il y a vingt-cinq ans et comme le clergé nous en donne l'exem- f)le en ce moment. En un mot, faisons comme ui et surtout ne soyons pas ses dupes. Nous l'avons déjà été bien assez comme cela? On nous écrit de Messines Mercredi dernier, notre ville était encore en fête peine le Moniteur nous avait il appris que M. De Neckere venait d'obtenir la croix civique de Ie classe, que toute la population était sur pied pour témoigner son digne Bourgmestre combien cette récompense était ratifiée par l'opinion publique. Et quoi d'éton nant? Car peu de fonctionnaires comptent un plus grand nombre d'années de services et ont su mieux les utiliser dans l'intérêt de leurs concitoyens. M. De Neckere est entré, en effet, en 1843 au Conseil Communal; en 1844 il fut nommé Echevin eten 1846Bourgmestre; cette époque Messines avait peine un petit pavé, qui était impraticable or depuis lors cette route a été reprise par l'Etat et quatre nou velles routes ont été construites dans toutes les directions, au point qu'il ne reste plus rien paver sur le territoire de cette petite ville; aussi les habitants aiment leur Bourgmestre et ont vu avec plaisir, qu'après avoir obtenu en 1868 la croix de Léopold, il obtenait au jourd'hui la croix civique de Ie classe. L'excellente musique des Fanfares a voulu avoir sa part dans la fête et elle a donné une magnifique sérénade son Bourgmestre, qu'on a conduit après cela en cortège l'Hôtel-de- Ville où une véritable ovation lui a été faite jamais nous n'avons vu pareil enthousiasme. Cette manifestation honore les habitants de Messines, car elle prouve qu'ils ont la mémoi re du cœur et aiment récompenser ceux qui leur rendent service. Nous extrayons d'une autre correspondance de Messines Nous aurons enfin une Ecole Laïque des filles et c'est le clergé lui même qui est venu précipiter la solution de cette délicate ques tion. Messines avait une école de filles, tenue par une dizaine de nonnettes de l'ordre des Joséphites or, ces religieuses, obéissant au mot d'ordre des évêques, ont notifié, le 6 Août dernier, l'Administration Communale, qu'el les renonçaient l'adoption et l'allocation de tous subsides. C'étaitaller au-devant des désirs de notre Conseil; aussi, celui-ci vient de voter l'érection d'une Ecole Laïque des filles et, afin d'aboutir plus aisément, il a décidé d'acquérir, par voie d'expropriation, le terrain du cou vent, qui appartient au Bureau de Bienfai sance et de reprendre après cela les bâtiments du couvent, au prix des matériaux comme il en a le droit, d'après une clause du bail qui expire le lr Mars prochain. L'Administration Communale de Messines pourra donc dire aux nonnettes «c'est vous a'en sortir» et c'est chose qui se voit assez rarement dans notre siècle de cagotisme, pour mériter d'être signalé. Parmi les coupures faites pour la composi tion de notre journal de Dimanche passé, s'est glissé un article concernant l'Institution Royale de Messines, que notre rédaction n'eut point laissé passer, si elle en avait eu connais sance; comme nous n'entendons pas accréditer même par notre silence, les critiques qui sont contenus dans cet article, nous n'hésitons pas déclarer que les griefs qui y sont articulés ne sont ni véridiques ni fondés et que cet ar ticle ne saurait émaner que de personnes qui n'ont jamais visité cet établissement. La bonne presse. D.Les enfants sont-ils tenus d'obéir tout ce que les parents leur commandent D. Les enfants doivent-ils obéir, lorsque leurs parents les placent chez des professeurs dépravés ou dans des maisons mal famées. R. Certainement non, car pour faire cela, les parents n'ont reçu de Dieu ni le pouvoir ni le droit, et de plus les enfants ne peuvent pas, dans ce cas, obéir leurs parents. D. Les enfants peuvent-ils obéir aux parents, qui les envoient aux écoles gueuses. R. Non, mille fois non! car les écoles gueu ses sont plus dangereuses, plus néfastes pour les enfants que les MAISONS MAL FAMÉES. Les maisons mal famées ne sont tenues qu'afin de ga gner de l'argent pour une vie malhonnête, les éco les gueuses sont instituées afin de gagner des âmes pour le diable et l'enfer; dans les maisons publi ques on ne gâte ordinairement que le cœur tandis que dans les écoles gueuses on gâte le cœur et l'es prit. D. Que sont en définitif, les mauvaises éco les? Ce sont les écoles qui ne sont pas agréées et sont maudites par le chef de la Sainte Eglisepar ce qu'elles ont un caractère dangereux et nuisible, parce qu'elles favorisent l'incroyance et l'indiffé rence et parce qu'elles sont instituées contre l'Egli se catholique. D. Les confesseurs peuvent-ils donner l'abso lution et les saints sacrements aux professeurs des écoles gueuses? R. Non, car ces professeurs, étant comme LE PROGRES VIRES AC0UIR1T EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 [dem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (1* Juin). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 0-20. 9-07. 9-55. 42-07. 2-45. 3-57. 6-47. 8-45. 9-50. Conrtrai. 5-34. - 9-52. - 41-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-45. 12-25. 6-30. Langhcmarck-Ostendr. 7-20. 12-47. 6-15. I.anghemarck, le samedi, 5-50. Ypres, le 13 Septembre 1879. Nous ne croyons pas pouvoir nous dispenser, dit la Gazettede mettre sous les yeux de nos lec teurs l'infamie que nos confrères du pays flamand ont découverte dans l'organe des cléricaux d'Alosl, het Landvan Aelst. Il importe que les honnêtes gens sachent ce qu'on ose imprimer dans les feuil les du clergé. Cela a pour titre Demandes et Réponses. R. -- Oui, lorsque les parents n'excèdent pas leurs pouvoirs et lorsqu'ils ne commandent pas de faire le mal ou quelque chose qui pêche contre Dieu. les tenanciers et tenancières des maisons mal famées, sont indignes de recevoir les saints sacrements, parce qu ils ne veulent pas se soumettre aux lois de la nature, de Dieu et de l'Eglise.

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1