496. Dimanche, 39e ANNÉE. 5 Octobre 1879. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL I) 'V PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Tous excommuniés. Du train dont marchent les évêques, il n'y aura bientôt plus que des excommuniés dans notre pays. Des évêques ont jadis, comme on sait excommunié dans plusieurs mandements fa meux 1° Les membres des associations libérales. 2° Les candidats des associations libérales. 3° Les électeurs qui votent pour ces candi dats. 4° Les journalistes libéraux. 5° Les abonnés, lecteurs et ouvriers de ces journaux. 6° Les parents qui envoient leurs enfants dans les athénées et les écoles moyennes de l'Etat. 7° Les personnes qui fréquentent ces parents indociles. 8° Les administrations communalesqui refusaient de souscrire ses illégales préten tions sur les cimetières. Voici maintenant que nos évêques ajoutent ces nombreuses catégories d'excommuniés 9° Les institutrices, les instituteurs et les inspecteurs, fidèles la loi et leur devoir. 10° Les élèves des écoles communales. 11° Les parents de ces élèves. 12° Les bourgmestres, les conseillers qui prêtent leurs concours la loi. Nous en oublions sans doute encore. Il est vrai que toutes ces excommunications sont lancées, sans l'aveu du Pape; car il paraît que Léon XIII, plus sage que nos éner- gumènes cléricaux, leur refuse positivement une bulle d'approbation. Mais avec leur méthode, qui peut certifier n'être pas sous le coup des anathèmes épisco- paux On croirait vraiment que les évêques et les curés ne reçoivent de gros traitements des contribuables que pour les maudir pendant les 365 jours de l'année. LE PROGRES PARAISSAIT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIItKS AC0UIRIT KUNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif el judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays. 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-23. CHEMIN DE FER. (C Juin). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinglie-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinglie. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45. 3-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-45. 12-25. 6-50. Langheroarck-Ostende. 7-20. 12-17. 6-15. Langhemarck, le samedi, 5-50. RllLLETIN POLITIQUE. L'empereur-d'Autriche vient de signer un décret appelant la présidence de la Chambre des seigneurs le comte Ferdinand Trautmansdorf. Le nouveau président remplace le prince Charles d'Auersperg qui a dirigé les travaux de la Chambre pendant la dernière session, et qui a demandé dès le mois fé vrier être relevé de ses fondions. La modification qui csl introduite dans la composition du bureau de la Chambre n'a donc aucune portée politique. Les journaux de Vienneallibuenlunc très grande importance aux réunions parlementaires qui doi vent se tenir Lundi et Mardi Vienne. Les con servateurs el les autonomistes ne seront toutefois pas au complet, car les Polonais ne viendront pas l'assemblée. La discorde règne dans leurs rangs et tandis qu'un de leurs groupes préconise d'alliance sans conditions avec les conservateurs el les Tchè ques. un autre groupe conseille de garder une atti tude expectante. On pense que l'accord se rétabli ra, car les Polonais savent parfaitement qu'une rupture ne pourrait que compromettre leurs intérêts nationaux. Le baron de Haymerlé, qui sera appelé dans quelques jours aux fonctions de ministre des affai res étrangères de l'empire autro-hongrois, a pris congé du président du cabinet italien. L'entrevue a été des plus cordiales et quelesexplicationséchan- gées au sujet du voyage du prince de Bismark Vienne ont donné aux deux hommes d'Etal l'assu rance que les bons rapports entre l'empire et le royaume du midi ne subiront aucune d'atteinte. Le prince impérial d'Allemagne doit arriver Vienne Dimanche prochain; le comte Andrassy ne quittera le ministère des affaires étrangères qu'après le départ du prince Frédéric-Guillaume. Nous attendons toujours le résultat complet des élections qui ont eu lieu Mardi en Prusse. Les feuilles allemandes, et nous comptons dans le nom bre des journaux conservateurs, sont unanimes constater que les réactionnaires n'ont pas remporté le succès éclatant qu'ils avaient fait miroiter aux yeux des électeurs indécis. Dans deux villes impor tantes seulement, Cologne et Ncuwied-Alten- kirchen, les ullramontains ont battu leurs concur rents. L'inauguration du tribunal suprême de l'Empire Leipzig a été l'objet de discours politiques. Il res sort d'une lettre de cette ville qu'après les cérémo- nies-et le discours d'investiture, le président, M. Simson, a pris la parole et a dit que, partir dq Ir Octobre, l'unité judiciaire vient se joindre l'unité diplomatique et commerciale. La presse parisienne se repose; les polémiques relatives aux banquets radicaux el légitimistes sont peu près oubliées, et,faute de n nseignements in téressants, les nouvellistes se bornent suivre pied pied les excursions de M. Jules Ferry dans les Vosges et noter soigneusement ses discours. Le chef de l'Etat est toujours dans le Jura, il ne reviendra Paris que vers le 15 de ce mois. Quant M. Gambetla. que l'on a fait quelque peu vovager gauche et droite, en Angleterre même, et qui n'avait pas quitté Paris au commencement de cette semaine, il n'est arrivé que Mercredi au château des Crêtes. Le Times nous apporte la nouvelle de la démis- mission du colonel Gordon, le gouverneur-général du Soudan inférieur, le civilisateur de l'Afrique centrale, l'habile administrateur qui a rendu un grand service la cause de l'humanité par la sup pression radicale de la traite des esclaves dans cette contrée. Les motifs qui ont engagé le colonel Gor don quitter ses fonctions ne sont qu'imparfaite ment connues, la feuille anglaise croit que le Khé dive d'Egypte, un rigide musulman, serait moins disposé que son père remplir ses engagements l'égard de la suppression qu'une politique libérale exige dans l'administration de l'Etat chrétien d'A- byssinic. On écrit de Gand au Précurseur que M. de TSercIaes, gouverneur de la Flandre orientale, se démet de ses fonctions. A Warerame, M. J. Lojeune, représentant et bourgmestre, et ses deux échevins, ont également adressé aux pères et mères de famille une procla- malioH dans le même sens. Partout le mouyement libéral en faveur de la nouvelle loi se généralise, et on a lieu de croire que les manœuvres du clergé ne parviendront pas jeter le trouble dans les po pulations. L'administration communale de Jupille vient de répondre, par une circulaire aux habitants aux pe tits pamphlets et aux petites circulaires que l'on répand dans celle commune pour intimider les pa rents et les déterminer d'envoyer leurs enfants aux écoles communales. Pour l'enseignement du catéchisme et la récita tion des prières, rienabsolument rien, ne sera changé, bien qu'on veuille vous faire accroire le contraire. Comme précédemment, les instituteurs et les institutrices, sur le refus du clergé, donne ront la leçon de religiou avec une sollicitude toute particulière. Il en sera du reste ainsi dans toutes les commu nes. Une honorable institutrice de Visé avait vu son curé lui refuser de la marier l'église parce qu'elle ne voulait pas donner sa démission d'institutrice. Celte honorable dame vient d'adresser la circulaire suivante aux pères et mères de famille de Visé Le traitement dont j'ai été l'objet de la part de M. le curé-doyen de Visé, l'occasion de mon mariage, m'impose 1 obligation de vous adresser une courte circulaire au moment de la réouverture des classes. Cher parents, les violences dont ou menace l'enseignement primaire officiel el dont j'ai été vic time ne doivent point vous émouvoir. L'école ne

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1