39e ANNÉE. 12 Octobre 1879 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Association Libérale et Constitutionnelle PARAISSANT LE J EL01 ET LE lklMAKGHE. BULLETIN POLITIQUE. Un véritable affolement s'esl emparé de la presse libérale allemande. L'éclatante victoire remportée par le parti qui avait pris pour mol d'ordre Bis mark sans phrase inspire la presse de l'opposi tion de douloureux pressentiments. Comme le dit fort bien le correspondant berlinois du Times, le mol de défaite ne définit pas exactement la situa tion; un véritable désastre est venu frapper les nationaux-libéraux et les progressistes. Le rôle des nationaux-libéraux devra se borner désormais former avec l'appui des conservateurs-libéraux un parti modéré qui pourrait, dans les grandes circon stances, combattre éiiergiquement les menées réac tionnaires de la droite. Nous saurons probablement par le discours du trône qui sera prononcé le 28 de ce mois la Diète si le prince de Bismark est disposé faire une nou velle évolution vers la gauche. Le discours du trône de l'empereur d'Autriche a produit une bonno impression en Allemagne. On fait remarquer surtout que l'allocution impériale rattache de grandes espérances aux négociations économiques engagées avec l'Allemagne, négocia tions qui ne peuvent que faciliter les rapports entre l'industrie et le commerce des deux pays. Les rumeurs qui ont couru relativement aux dissentiments qui se seraient produits dans le sein du cabinet français ne se confirment pas. Il ressort d'informations prises bonne source que sur la question d'amnistie comme sur toutes les autres questions de politique extérieure, un accord com plet règne entre les membres du gouvernement et que ceux-ci sont moins disposés que jamais céder aux insolentes revendications des intransigeants et d'une partie du groupe radical. On mande de Londres que le cuirassé péruvien Huascar, l'effroi de la flotte chilienne, est enfin tombé entre les mains de l'ennemi. C'est là un ré sultat important dont les autorités de Valparaiso sauront tirer profit. On est d'ailleurs résolu, dans les républiques américaines du sud-ouest, de mener la guerre avec une très grande énergie: les nations voisines qui ont essayé de rétablir la paix n'ont pas eu se féliciter de l'accueil qui a été fait leurs propositions. Présents du Comité: MM. Carton. Président; Van Heule, Vice-Président Carpenlier. Merghc- lynck, Verschaeve, Tilcca, Comvn, de Lavclcye et De Boo. La vaste salle de AigledOr regorge de monde; on se croirait la veille d'une lutte importante. M. le Président ouvre la séance vers trois heures. Il annonce l'intention de s'occuper un instant de la nouvelle loi sur l'instruction publique. Lorsque je lus. dil-iî, les instructions données par l'Episcnpàt, je crus un instant que le clergé combattrait la nou velle loi avec prudence et modération; mais je m'apperçus bientôt quf ces Fecomfiiandations n é- taient inscrites en tête des instructions pastorales que pour mieux berner l'opinion publique dans les grandes villes et agir avec plus de licence dans les campagnes. Jamais,en effet, leclergéne s'est livré de pareilles violences on peut même dire qu'il sort des limites légales, car du haut de la chaire il attaque la nouvelle loi séhs vergogne et lance les paroles les plus injurieuses pour les y instituteurs et les plus offensantes pour les y> représentants des lois et des droits du pouvoir y> civil. r> (De toute part: Cest vrai, cest un scandale). Nous nous demandons si des attaques aussi vio lentes et contre les lois de l'Etat et contre les actes de l'autorité ne tombent pas sous l'application de la loi pénale?Le clergé peut-il s'abriter ainsi derrière ses immunités saccerdotales, pour prêcher ia déso béissance aux lois cl jeter l'injure et l'outrage la face d'honorables fonctionnaires qui ne font en définitive qu'exécuter les lois de leur pays (Longs applaudissements). Et non contents de se livrer de pareils écarts, ils poussent l'audace jusqu'à refuser l'absolu tion et frapper d'excommunication les parents, les instituteurs et tous les fonctionnaires qui leur devoir impose l'obligation de coopérer l'exécution de la loi, absolument comme s'ils avaient ia clef du Ciel dans une poche et celle de l'enfer dans l'autre. (Bruyants applaudissements). En d'autres temps, des offenses aussi graves eussent provoqué un chisme; de nos jours elles ne font que développer de plus en plus l'indiffé rence religieuse que le clergé semble avoir cœur de répandre chaque jour davantage. Quant nods, MM., nous espérons que ces vio lences ne troubleront pas votre conscience et que vous puiserez dans votre bon sens et votre saine raison la force nécessaire pour résister une aussi odieuse pression. Et, Messieurs, quels reproches fondés peut-on faire valoir contre la nouvelle loi L'art. 4 de celte loi ordonne de mettre un local, dans l'école la disposition du clergépour y enseigner la religion et si le clergé peut s'y refu ser, ne somines-nous pas en droit de demander pourquoi en définitive il touche son traitement Mais enfin, et en cas môme de refus, l'enseigne ment religieux sera donné dans le local de l'école par les instituteurs ou par des personnes aptes qui seront désignés cet effet par l'autorité communale. El quel sera cet enseignement qui doit faire en courir les foudres de l'Eglise Eh bien Ce sera le catbéchisme approuvé et recommandé même par l'ordinaire. Le croirait-on? Le catbéchisme de Malincs qui est revêtu de l'ap probation épiscopale et d'une recommandation conçue comme suit Ainsi, hier encore, on recommandait tout le personnel enseignant d'employer ce catbéchisme dans leur enseignement et aujourd'hui on mau dit et on excomunie ceux qui prennent cette re commandation au sérieux et poussent la soumission jusqu'à y obtempérer. Esf-cc croyable? Mais ce système n'est pas nouveau il a fonction né en Belgique avant 1830, avec cette différence toutefois, que l'enseignement religieux était aban donné auclergé.qui devait ledonner l'église et non l'école et nous ne sachions pas que personne,celte époque, ait été maudit ou excomunié. Cest très vrai). Enfin. le système de la nouvelle loi est celui qui fonctionne en Hollande la grande satisfaction du clergé catholique et le clergé allemand bénirait le prince de Bismark s'il voulait bien l'introduire en Allemagne. Comment donc ce qui est jugé excellent au-delà du Rhin porte-il ombrage et est-il condamné en deçà? C'est, MM., que le clergé belge est devenu le plus fanatique, le plus intolérant et le plus ambi tieux du monde entier: il ne rêve que domination et aspire au monopole de renseignement; ce qu'il veut, c'est pouvoir erétiniser nos* populations en leur enseignant que le marquis de Buonaparte fut un général heureux de Sa Majesté très chrétienne et que Jouas faisait des voyages de long cours dans le ventre de sa baleine. (Longue hilarité). Bravo! Bravo! M. Carton termine en faisant un chaleureux ap pel tous les membres de l'Association; il ne suf fit pas qu'aucun ne relire ses enfants des écoles communales, il faut encore qu'ils fassent de géné reux efforts pour détromper les populations et leur faire comprendre la supériorité et les garanties que leur offrira l'enseignement donné dans les écoles officielles. Longs applaudissements). L'assemblée passe ensuite au renouvellement LE PROGRES VIRES ACQUIRIT EUND0. ABONNEMENT l'A i AN: l'uur l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adresse l'éditeur, rue de Dmnudr, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (0 Juin). HEURES DE DEPART D'YPRES A Pt/periiiglie-Hazebrouck. 6-20.12-07.6-47. Poperinglu'. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45. 3-57. 6-47. -8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Koulrrs. 7-45. 12-25. 6-30. l.anghemarck-Oslrnde. 7-20. 12-17. 6-15. I anghemarck, le samedi, 5-50. DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES. Assemblée générale du 4 Octobre 1879. Présidence de M. Henri Carton. Nous prions MM. les Curés et MM. les Vi- y caires ainsi que les parents et les personnes y chargées de l'instruction de la jeunessedéem- y ployer ce petit cathéchisme dans leurenseigne- y ment, y

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