PARAISSANT LE JEUDI ET LE MJLANCIIE.
UULLLTU POLITIQUE.
Apres, le 15 Octobre 1879.
Nous ne croyons pas que le parti clérical ait
jamais usé de tant de violences; il n'a pas seu
lement recours aux foudres de l'église, mais il
menace les gens dans leurs intérêts et dans
leurs moyens d'existence. Nous connaissons
plus d'un locataire qui ont reçu avis qu'ils
avaient déloger, s'ils n'envoyaient pas leurs
enfants aux écoles catholiques. Il ne convient
pas toujours, et surtout aux boutiquiers de
devoir déloger et quitter une maison où ils se
sont fait une clientèle aussi la qoptrainte que
l'on exerce eq ce moment jette une grande irri
tation parmi nos populations. "D'aucuns doivent
parfois bien obéir, mais le cœur navré et avec
le dessein bien arrêté de prendre une revanche
aux prochaines élections.
Du reste, quoiqu'il nous répugne d'avoir
recours tout ce qui ressemble de la con
trainte, nous ne voyons pas pourquoi nos
amis n'auraient pas recours aux moyens qui
sont employés par nos adversaires; ceux-ci
nous donnent de si bonnes leçons que nous
aurions tort de ne pas en profiter.
Nous n'aimons pas d'ailleurs le rôle de dupe
et rien n'est plus facile que de le leur taire
sentir; nous sommes Ypres trois contre un.
Rendons leur coup pour coup. Faisons les dé
ménager, enlevons leur de la clientèle bref,
fesons comme eux, rien de plus, mais rien de
moins et quand ils auront été bien châtiés,
ils apprendront être plus charitables et plus
tolérants.
Et il n'est sorte d'extravagances auxquelles
le clergé ne se livre en ce moment1; il menace
de refus des sacrements les parents, les insti
tuteurs, les inspecteurs, les membres des co
mités scolaires, les membres des administra
tions communales, etc., etc. Il y aura bientôt
sur nos six millions d'habitants, trois millions
d'excommuniés.
Heureusement que parmi ceux-ci, la plu
part y sont habitués car depuis longtemps
les sacrements sont refusés aux abonnés aux
journaux libéraux, aux lecteurs des journaux
libéraux, ceux qui concourent l'exécution
de la loi sur les bourses, tous les membres
des associations libérales. Ce sera une grande
consolation pour les nouveaux excommuniés
que d'être en aussi bonne société.
Nous avions cru un instant que les enfants
qui ne fesaient en définitive qu'obéir leurs
parents, trouveraient grâce nos seigneurs
l'avaient laissé espérer, ils s'étaient rappelé
sans doute le précepte du divin maître laissez
venir moi les petits enfants mais certains
curés en ont décidé autrement ainsi il parait
499. Jeudi,
39e ATHÉE,
16 .Octobre 1879.
0 FRANCS PAR AN.
LE PROGRÈS
JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
VIRES rAC0UfRJT EL'NDO.
ABONNEMENT l'Ai» AN: l'uni-l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
CHEMIN DE FER. (15 Octobre).
HEURES DE DEPART D'APRES A
Poperinjjiie-Hazebrouck. G-20. 14-076-47.
Poperinglie. 6-20. 0-07. - 0-55. 12-07. 2-45.
3-57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 0-52. - tl-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-43. 12-25. 6-30.
Langhcniarck-Ostrnde. 7-20. I2-J7. 6-15.
I angliemarck, le samedi, 5-50.
La presse parisienne ne s'occupe que de l'élection
llumberl. A entendre les cris de Irioinplie des
feuilles radicales, on croirait vraiment que les élec
teurs du quartier de .lavel. en accordant au rédac
teur du Père Duchêne une soixantaine de voix de
majorité, ont écrassé les opportunistes et démoli la
république conservatrice. La Marseillaise exulte.
Elle s'écrie que la réparation commence, qu'une
ère nouvelle va s'ouvrir, que les temps sont pro
ches. Ce yole, ajoute-t-elle. réhabilite complète
ment cl officiellement le bagne la prison, la
proscription, et jelle lu face de Thiers et de
Mac-AIahori, un souffiet sonore qui retentira dans
l'histoire comme une revanche légitime et comme
une réparation éclatante.
De leur côté les feuilles modérées protestent
contre la signification donnée la manifestation
des électeurs de Javel par les organes du parti
intransigeant.
Le résultat du scrutin a naturellement enthou
siasmé le parti radical qui, après la démonstration
platonique, va mettre en œuvre les grands moyens.
Le Rappel assure qu'à la rentrée des Chambres
une proposition revêtue de beaucoup de signatures,
tendant accorder l'amnistie tous les exclus, sera
déposée sur le bureau de la Chambre des députés.
Le ministère, selon toutes les apparences, posera
la question préalable, et il se retirera, si la majo
rité se déclare pour la discussion de la proposition.
A peine entré en fonctions, M. de Puttkamer
inaugure un système scolaire selon le vœu des
cléricaux de toutes les Eglises. Un fait important
le démontre toute évidence.
L'administration" communale d'EIbing, voulant
assurer tous les enfants des faubourgs éloignés
les bienfaits de l'instruction primaire sans leur
imposer de trop grands déplacements, se préparait
inaugurer une école neutre ouverte aux élèves de
tous les cultes. Le corps enseignant était composé
d'instituteurs catholiques et luthériens. La veille de
l'ouverture de l'établissement, un télégramme du
ministre a ordonné, non seulement d'ajourner la
cérémonie, mais de rétablir les écoles confession
nelles supprimées depuis quelque temps. Le bourg
mestre de la ville, accompagné de ses adjoints, s'est
mis immédiatement en rapport avec le ministre,
i qui l'a reçu avec beaucoup de bienveillance, mais
l qui a déclaré que les écoles neutres ne seraient
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INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la lignefr. 0-25.
plus tolérées que dans le cas où les ressources finan
cières des villes ne permeltraient pas de fonder un
nombre suffisant d'écoles. En attendant la transfor
mation, les établissements d'enseignement primaire
de la ville seront fermés.
Une décision identique a été prise l'égard de
la commune de Radevormwalde, dans le cercle de
Lennep, la suite d'une réclamation du pasteur de
l'Eglise protestante.
Ces mesures réactionnaires n'échapperont pas
la critique. M. Falk. l'ancien ministre des cultes,
se propose de justifier, dans un ouvrage dont la
publication est annoncée, les principes dont il s'est
inspiré pendant toute la durée de son administra
tion. M. Falk s'attachera surtout établir la signi
fication de la fameuse devise Nous n'irons pas
Canossa, au point de vu- historique et celui
de la politique du jour.
La ville de Rome a été Dimanche le théâtre
d'une démonstration politique imposante. Le parti
ultra-libéral avait conçu il y a quelque temps le
projet d'exhumer et de ranqner Rome pour leur
faire de splendides funérailles les restes d'Angelo
Brunetti, de son fils et de ses six compagnons,
tous démagogues italiens, qui furent fusillés par
les Autrichiens Ca Tiepolo. en Vénélie, le 10
Août 1849.
Les préparatifs de la fêlp de Dimanche ont été
arrêtés dans une réunion laquelle assistèrent
Menotti Garibaldi, les ministres de la guerre et de
l'intérieur, le préfet, le syndic, M. Mazzoni, etc.
Une commission s'est rendue au cimetière de
Campo Verano et y a procédé l'exhumation des
héros de 1870. Les restes de plus de 200 de ces
braves ont été retrouvés ainsi que des médailles et
des lambeaux de chemises rouges. De son côté le
fils du libérateur de Naples s'était rendu Porte
Toile, pour recueillir les cendres de Brunetti et de
ses compagnons.
Grâce la prudence du gouvernement et la
sagesse des mesures qui avaient été prises, la jour
née de Dimanche, qui pouvait devenir un nouveau
brandon de discorde entre l'Italie et l'Autriche, n'a
été qu'une splendide démonstration publique,
laquelle la population a pris une large part.
Le comte Andrassy a quitté Vienne, Samedi
dernier son successeur le baron de Haymerlé, le
ministre commun des finances, le baron Hoffman,
le président du ministère autrichien, le comte
Taaffe, l'ambassadeur d'Allemagne, le prince de
Reuss et un grand nombre de personnages appar
tenant au monde officiel ont accompagné la gare
le chancelier démissionnaire.
Un télégramme officiel annonce l'entrée du gé
néral Roberts Caboul. L'émir Yacoub Khan fai
sait partie de l'expédition. La grande bataille avait
précédé la conquête de la capitale, et les insurgés,
complètement battus, s'étaient débandés et étaient
retournés dans leurs foyers. Au camp anglais on
nourrit l'espoir de pouvoir remettre l'épée dans le
fourreau.